La société canadienne vers 1820

Immigration

Entre 1819 et 1820, plus de 20 000 personnes s'installent au Canada. Ce sont principalement des Anglais (protestants), des Écossais (protestants) et des Irlandais (catholiques). Ces trois groupes d'immigrants parlent la même langue, l'anglais.

Ces groupes d'immigrants choisiront de l'installer dans le territoire du Canada où ils retrouvent leur religion. Ainsi, les Anglais et les Écossais choisissent le Haut-Canada et les Irlandais le Bas-Canada. Le bateau dans lequel les arrivants viennent au Canada s’arrête d'abord au Bas-Canada. Plusieurs Irlandais s’installent sur ce territoire catholique. Les plus fortunés des Irlandais choisissent le Haut-Canada pour y retrouver leur langue au détriment de leur religion. La plupart des arrivants Irlandais sont pauvres et ils n'ont pas l'argent pour prolonger ce voyage.

Tous ces groupes d’immigrants apportent de nouvelles coutumes au Canada et sans eux, le Canada ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui. Par exemple, la Saint-Patrick, fête irlandais importante est célébrée en raison des ancêtres de plusieurs Québécois.

Population

Haut-Canada

La population est d’environ 160 000 habitants. Ce sont surtout des Britanniques. Ils sont donc majoritairement anglophones et Protestants. Par contre, en 20 ans, la population doublera. Ainsi, en 1840, le Haut-Canada comptera environ presque 400 000 habitants.

La majorité des habitants sont des Loyalistes arrivés en 1776 après l'indépendance des États-Unis.



Bas-Canada

Vers 1820, la population du Bas-Canada est environ trois fois plus nombreuse que celle du Haut-Canada. La population est d'environ 450 000 habitants. Seulement 90 000 d'entre eux sont anglophones. Ainsi, 360 000 habitants sont francophones, ce qui est une forte majorité. Les habitants sont presque tous de religion catholique.

La religion

Nous sommes en présence du catholicisme et du protestantisme.

Au Bas-Canada, la religion catholique prend une très grande place. Ce n'est pas facile d'être un bon catholique en 1820. Les gens ont peur de la mort et de finir en enfer. Les règles religieuses sont très importantes dans la vie quotidienne. On doit remercier Dieu avant chaque repas, aller à l'église tous les dimanches, confesser ses péchés avant de recevoir la communion, etc.

La religion rythme toujours les principales étapes de la vie. Les grands moments de la vie deviennent officiels lors d'une cérémonie religieuse. La naissance et le décès se produisent toujours à la maison. Le mariage est évidemment toujours célébré à l'église. La religion fait aussi partie des événements publics. Lorsque les gens fêtent ou célèbrent un événement, il y a toujours une messe à l'église.

Chez les paysans, les croyances religieuses se mélangent avec la superstition. Si l'été est trop sec, des prières sont organisées pour faire tomber la pluie. Les gens prient aussi pour retrouver des objets ou pour arrêter un feu de forêt.



Développement des villes

Toutes les villes s'agrandissent.

Au Bas-Canada, Montréal et Québec sont les deux villes les plus importantes.

Au Haut-Canada, c'est York (aujourd'hui Toronto) et Kingston qui sont les plus grandes villes.

La vie à la campagne

La vie des gens qui habitent à la campagne dépend des saisons

  • Le printemps:

Les paysans retournent leur terre (labourent). Ils sèment les grains de céréales dans les champs et de légumes dans les potager.


  • L'été:

Les paysans travaillent fort durant cette saison. C'est le temps de récolter ce qui a été semé. Les journées durent du lever au coucher du soleil. On entrepose les récoltes dans la grange.


  • L'automne:

C'est la période où on enlève les grains des tiges et où on tue les animaux pour avoir de la nourriture durant l'hiver.


  • L'hiver:

C'est la saison la plus tranquille à la campagne. Il n'y a pas de travail à faire dans les champs. Les hommes travaillent le bois pour fabriquer des meubles. Par contre, plusieurs partent dans les chantiers forestiers afin d'y exercer le métier de bûcheron. Ces derniers profitent du travail arrêté dans les champs pour gagner quelques dollars de plus pour leur familles. Là-bas, ils aménagent des campements en bois ronds où ils vivent entassés.

Le commerce du bois

Le commerce du bois est l’activité économique la plus importante du Bas-Canada vers 1820. Une grande partie de ce bois est envoyé en Angleterre. L’Angleterre ne peut plus acheter son bois en Europe, alors le Canada lui fournit le bois dont il a besoin. Le bois est utilisé pour la construction de bateaux, pour la construction de tonneaux, pour faire des planches. La raison pour laquelle l’Angleterre ne peut plus acheter son bois en Europe est le blocus de Napoléon. L’Angleterre se tourne donc vers le Canada. En quelques années, le bois remplace la fourrure comme principal produit d’exportation. Les exportations ne cessent d’augmenter.

Plusieurs emplois sont reliés au commerce du bois : les bûcherons coupent les arbres dans les chantiers, les draveurs transportent le bois sur les rivières, les travailleurs transforment le bois dans les scieries et l’industrie de la construction de bateaux. Certains travailleurs sont des artisans qui produisent des meubles, des tonneaux, des objets de fer, des souliers ou des objets de cuir. D’autres travailleurs sont commerçants : ils apportent les produits à la ville et les vendent.

Les aliments

Voici les aliments les plus mangés au Bas-Canada:

Les vêtements

Les vêtements sont confectionnés par les habitants. On utilise beaucoup la laine de mouton ou le lin (provient d'une plante) pour les fabriquer.

Les femmes portent de longues jupes, des blouses, des vêtements couvrant les épaules et les bras (mantelets) et des bonnets.

De leur côté, les hommes portent des chemises, des vestes sans manches et des pantalons. La ceinture fléchée est chose commune en hiver. Cette ceinture de laine est portée par dessus les manteaux.

Évidemment, les gens de la ville s'habillent différemment des habitants de la campagne. En ville, Ce sont des couturiers qui fabriquent les vêtements. Ces vêtements sont inspirés de la haute couture et de la mode de l’époque.

Les loisirs et traditions

Les loisirs et traditions diffèrent selon le mode de vie et la culture des gens.


  • À la campagne, les gens dansent, chantent ou jouent en famille.

  • Les anglophones font davantage de sports comme la crosse, le curling ou la raquette.

  • La glissade et la randonnée sont des activités répandues dans l’ensemble de la population.

  • Les gens de la ville vont voir des spectacles de cirque. Les riches vont fréquemment dans des bals.

  • Lors d'un mariage où les âges des conjoints sont trop différents ou lorsqu'un veuf ou une veuve se remarie un peu trop rapidement, les gens montrent leur désaccord. Le soir des noces, on se réunit devant la maison des nouveaux mariés dans le but de faire le plus de bruit possible.

  • On fête le Mardi gras, c’est un soir de carnaval. On va de maison en maison en traîneau pour y boire, manger et danser. Par la même occasion, les gens récoltent des provisions pour les familles pauvres.

  • Il y a aussi la tradition de la mi-carême. Le but de la célébration est de briser les 40 jours de privation et de jeûne qui précèdent Pâques. Lors de cette fête, les hommes se déguisent et vont de maison en maison pour jouer des tours aux voisins.

  • Une bonne soirée se termine rarement sans un conte ou une légende auprès du feu. Les contes sont transmis de génération en génération. Les contes mettent souvent en scène des êtres extraordinaires tels que diables, lutins, fantômes et loups-garous.


La culture et les arts

Quelques grandes activités culturelles, comme le théâtre, commencent à faire partie de la vie des habitants du Bas-Canada. Des troupes de théâtre provenant d’Europe viennent présenter des pièces.

La création musicale est encadrée par l’Église. Les compositions musicales sont souvent écrites pour accompagner des cérémonies religieuses. Il y a quand même quelques musiciens, comme le violoneux Joseph Quesnel, pour écrire des pièces plus entraînantes.

Les gens apprécient beaucoup les fanfares des officiers militaires. Des grands chanteurs ou musiciens viennent d’Europe pour donner des prestations d’opéra ou de musique classique. C'est une nouveauté parce qu'il y avait peu d'artistes qui traversaient l'océan Atlantique pour venir faire des spectacles autrefois.

Comme bien peu de gens savent lire et écrire, il n’y a pas beaucoup d’écrivains, mais certains deviendront célèbre comme Philippe Aubert de Gaspé.

Les plus grands artistes du Bas-Canada sont ceux qui travaillaient de leurs mains pour créer différents objets. Il y avait des ébénistes qui travaillaient le bois pour en faire des meubles ou des sculptures.

Le transport

En 1820, très peu de routes permettent de se déplacer à travers le Canada. Celles qui existent sont en mauvais état. À partir de 1815, le Canada a commencé à investir dans la constructions de nouvelles routes, mais il y beaucoup de travail à faire. La plupart des routes sont des chemins de terre.

Aussi, les ponts sont extrêmement rares. Pour traverser sur l'autre rive, les gens devaient attendre l'hiver afin que les cours d'eau gèlent et créent des ponts de glace.

Lorsqu'on se déplace, on utilise les voitures à chevaux. Il existe différents modèles selon l'utilité qu'on veut en faire: travail à la ferme, longs trajets, déplacements en hiver…

C'est le bateau qui est le moyen le plus utilisé pour le transport. On l'utilise autant pour le transport de marchandises que de passagers. On utilisait beaucoup les bateaux à voiles et les canots à l'époque. Par contre, un nouveau bateau fait son entrée, le bateau à vapeur (utilise le charbon). Ce dernier s'avère plus fiable que le bateau à voile puisque que les déplacements ne dépendent pas de la température. En 1820, on compte sept bateaux à vapeur qui se déplacent régulièrement sur le Saint-Laurent.