Les Prairies et

la Côte ouest

Les Prairies sont composées de 3 provinces: le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta. Elles ont plusieurs points en commun. Au moment de la Confédération (lorsque l’Ontario, le Québec, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick se sont unis pour devenir un pays), elles n’existaient pas encore. Les Prairies étaient alors un territoire qui appartenait à la Compagnie de la Baie d’Hudson. Par après, le gouvernement canadien achète cet immense territoire en 1869. Comme nous avons déjà vu, les Métis de la colonie de la rivière Rouge se regroupent alors autour de Louis Riel pour faire valoir leurs droits auprès du gouvernement fédéral. Après une résistance armée, ils obtiennent la création de la province du Manitoba en 1870.

Le territoire

En 1905, les Prairies sont en plein développement. Il y a encore peu d’habitants sur ce grand territoire, mais la situation va changer très rapidement dans les années à venir.

Nous avons vu précédemment que Manitoba est devenu une province canadienne en 1870, mais que son territoire était alors plus petit qu’aujourd’hui. Par la suite, on a créé deux autres provinces: La Saskatchewan et l’Alberta. Le territoire du Manitoba a aussi été agrandi. Nous appelons ces trois provinces: Les Prairies.

La population dans les Prairies

Dans les Prairies, la population est beaucoup plus diversifiée que dans les provinces de l'est, qui sont principalement composées d'habitants d'origine française et britannique. Ces deux groupes sont aussi présents dans les Prairies, mais ils sont moins nombreux. Deux phénomènes expliquent l'augmentation de la population dans les Prairies :


1. Les migrations d'une province à l'autre

Les Canadiens les plus nombreux à s'établir dans les Prairies sont les Ontariens. Dans une plus petite proportion, des Québécois, en partie des francophones, quittent aussi pour les Prairies.

2. L'immigration

En 1906, c'est un peu moins de la moitié des habitants qui sont des immigrants.

Un tiers d'Américains: Ils arrivent des États-Unis et ils s'intègrent facilement au mode de vie des Prairies, car ce sont des fermiers. Ils connaissent les méthodes de culture nécessaires au climat des Prairies, ils possèdent l'équipement et ils ont plus d'argent que les autres immigrants.

Un tiers de Britanniques: Ils étaient souvent des ouvriers. Ils s'adaptent plus difficilement à la vie rurale dans les Prairies, mais la plupart réussissent malgré tout à s'intégrer.

Un tiers d'Européens (surtout de l'Europe de l'Est): On retrouve des Allemands, des Scandinaves, des Ukrainiens, des Doukhobors, des Autrichiens, des Islandais, des Polonais, des Russes, etc. Ce sont des immigrants qui ne parlent pas l’anglais à leur arrivée.

Les fermiers

Quand les fermiers s’installent sur leur terre, ils doivent d’abord défricher. Au nord, ils défrichent la forêt, mais dans la prairie, il n’y a pas d’arbres à couper. Il faut quand même défricher la terre...ce qui n’est pas plus facile. Même avec une charrue d’acier, le sol herbeux est très dur. Les fermiers se procurent aussi des animaux : des chevaux, des bœufs, des vaches, des porcs, quelques moutons et des poules.

Les fermiers constituent le groupe le plus nombreux dans les Prairies. Comme la plupart des colons sont installés depuis peu de temps, les premières maisons sont des huttes de terre. La charpente en bois est recouverte de mottes d’herbes. Les huttes de terre avaient des planchers en terre battue. Le toit était constitué d'une couche de branches recouverte de tourbe. Évidemment, le plafond coulait lorsqu'il pleuvait

Les premières années sont souvent difficiles, mais après, la situation s’améliore : les fermiers se construisent des maisons plus solides, ils achètent de la machinerie agricole, comme une charrue et une moissonneuse. Ils peuvent aussi acheter des terres voisines pour cultiver une plus grande surface. Les fermiers vivent toutefois dans la crainte des catastrophes naturelles. Le feu, la sécheresse, les vents, le gel ou la grêle peuvent anéantir les récoltes.

Le commerce et les industries

Tous les habitants ne sont pas des agriculteurs dans les Prairies, bien que ce soit là le groupe le plus nombreux. On retrouve aussi des éleveurs et des ouvriers en nombre assez important.

Les éleveurs:

Les propriétaires des ranchs sont en général des hommes d’affaires venus des provinces de l’Est, comme l’Ontario, ou de Grande-Bretagne. Parfois, les terres leur appartiennent, mais souvent elles sont louées. Les conditions de vie des éleveurs sont généralement meilleures que celles des fermiers. Ils s’installent souvent près d’une rivière, avec des arbres tout près. Leur maison est donc en bois. Avec leurs troupeaux, ils peuvent toujours avoir de la viande pour les repas. Un peu comme les fermiers, ils se regroupent aussi dans des associations, comme la Live Stock Grower’s Association, à partir de 1895.

Les ouvriers:

En 1905, les Prairies sont moins urbanisées et industrialisées que le Québec, mais on compte tout de même plusieurs usines et manufactures. Les ouvriers représentent donc un groupe important dans les villes des Prairies, particulièrement à Winnipeg. Les compagnies de chemins de fer sont un des principaux employeurs, mais on retrouve aussi des travailleurs et des travailleuses dans l’industrie du vêtement, dans les métiers de la construction ou dans l’industrie métallurgique par exemple. Leur situation est semblable à celle des ouvriers dans les villes du Québec.

Plusieurs communautés autochtones habitent la côte Ouest depuis des siècles.

À la fin des années 1700, certains Britanniques vont sur la côte Ouest pour y faire le commerce de la fourrure. D’autres personnes décident de s’installer en Colombie-Britannique au milieu du 19e siècle. Ils sont attirés par la découverte d’or dans la région. Ce phénomène est nommé la ruée vers l’or. Rapidement, on ne trouve plus d’or, mais certains d’entre eux décident de rester.

Des immigrants d’origine chinoise vont aussi peupler la région. Ils s’établissent en Colombie-Britannique après avoir travaillé à la construction du chemin de fer qui traverse le Canada. Compte tenu de sa proximité avec l’Asie, environ 10% de la population de la province provient de ce continent vers 1900. Ils viennent travailler dans les mines ou dans d’autres commerces. Au total, on compte un peu moins de 200 000 personnes en Colombie-Britannique à cette époque. La majorité de la population de la Colombie-Britannique est d’origine britannique et pratique la religion protestante.

La population se concentre surtout dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. Cet endroit est situé entre l’océan Pacifique et les hautes montagnes de la Cordillère de l’Ouest. La ville de Vancouver s’y trouve. Vancouver devient une ville importante puisque deux moyens de transport s’y rendent : les bateaux et les trains. Comme ces deux moyens de transport s’y rencontrent, la marchandise s’arrête souvent à Vancouver avant d’être envoyée ailleurs.

1865, Colombie-Britannique