cr-02-06-18

Ce samedi 2 juin, c'est les 21 ans de Roxane (qui a suivi la formation spéléo initiée par notre ancien collègue Kevin Even du temps de sa splendeur). Comme il se trouve qu'elle n'est pas là de la journée, et que mes petits camarades du Spéléo-Club de Longjumeau sont à Grenoble pour faire P40-Guiers Mort, je décide au dernier moment de taper l'incruste et de les abandonner lâchement au Glaz pour pouvoir aller sabler le champagne avec l'impétrante pendant qu'ils se cailleront le mou dans la Dent !

Rendez-vous est pris à 8h30 au col du Coq, et départ en fanfare pour le P40. Le plateau est accessible, même s'il reste de la neige ça et là. Max reconnaît l'endroit ou il faut tourner, et Pierre trouve le trou dans la foulée. Trop fort, ils sont. Pour des Parisiens. Par contre prudence car il y a des ponts de neige improbables qui tiennent grâce à l'opération du saint esprit au dessus de grosses failles voire trous dans tout ce secteur. A éviter tôt en saison, donc.

L'équipe est rodée, et la descente du P40 se fait sans soucis. La cordasse est bien fine, et ça file entre les doigts, limite trop. Nous effectuons un petit retournement afin d'utiliser l'autre brin, moins neuf (mais qui en est aussi, ouarf), pour la suite. Max coince un peu dans le puits du cabri (et pour cause, il n'en est plus vraiment un), mais en revanche la courte progression dans la galerie York est sans soucis. En fin de galerie, je ne trouve pas la suite après la descente d'un tout petit ressaut pourtant flanqué d'un rubalise. Christophe me l'indique en rigolant (15 ans de spéléo en Isère ne font pas de toi un spéléo isérois). Il suffit de lever la tête à coté d'un départ de laminoir dans lequel des cailloux ont été posés pour indique que la suite n'est pas par là ! On arrive rapidement au puits des trois sœurs dans lequel j'installe vite fait bien fait le rappel. Je le descends à l'arrache et ça frotouille un max, et comme je ne vois pas un relais sur la paroi un peu plus haut, je descends le dernier jet sous la cascade. Moins bourrin, Christophe passe au dessus du rocher qui l'obstrue en partie, ce qui limite les frais. Néanmois, il y a de la baille. J’appréhende déjà les puits qui jonctionnent avec le Glaz, car ayant été me balader dans le puits des Douches par temps sec, je sais qu'il rince en permanence. Les autres me rejoignent, et je laisse Christophe, qui a déjà fait la traversée, ouvrir la marche pour nous guider dans le méandre. Et c'est là que ça se gâte, car si le groupe passe bien dans les galeries, même basses, les méandres de Chartreuse les freinent un tantinet. Je clos la file, et ça n'avance pas bien vite, ... Certains avancent avec un peu de difficultés, mais avancent. En contrepartie, Vincent se prend un mauvais trip et flippe à donf avec la hauteur. Il trouve le moyen de se coincer à mort je ne sais comment dans ce méandre qui n'a rien de bien compliqué à mon sens. Mes petits camarades finissent par le décoincer, mais il y a laissé tout son jus et a pris cher psychologiquement. La suite ne sera qu'un long calvaire pour lui, et donc un peu pour nous aussi. Pour lui redonner un peu la pêche, mes petits camarade lui font bouffer des barres chocolatés et boire longuement. Après 10 minutes de progression bien ralentie, ce qui devait arriver arriva. Il profite d'une pause juste avant le puits des pompiers pour me dégobiller sur les bottes. L'accomplissement de cette brillante (et bruyante) action lui fait plus de bien que de mal, et il commence à reprendre sa lucidité. La progression est toujours très lente, et avec le froid ambiant, il n'est pas loin de l'épuisement. Heureusement les puits du Balcon ne sont plus très loin, ... Nous nous organisons pour que les descentes s'enquillent sans traîner, car c'est pour le moins humide. Pierre équipe les puits, Max le suit, Manu et Christophe gèrent Vincent, et je ferme la marche en tirant les rappels. Dommage pour moi, car c'est la crue, et si les premiers arrivent à se stocker relativement à l'abri au plus loin sur les mains courantes, Christophe, qui me précède, et moi nous prenons des paquets de mer sur la tronche (ah ah ah) lorsque nous tirons les rappels. Malgré la capuche que j'ai pris soin d'enfiler trop tard, je suis trempé comme une soupe, mais heureusement tout le monde est bien coordonné et ça avance presque vite. Le puits des Douches est équipé en fixe, ce qui est une bonne nouvelle, je n'aurais pas le rappel à tirer, et comme les autres sont en train de descendre, je suis presque au sec à la tête de puits. Le temps de mettre la corde dans le kit, et zou, direction la galerie du Glaz en courant dès le pied posé au sol.

Vincent doit sortir au Glaz, il n'y a pas photo. Manu qui se tâte se sacrifie pour l'accompagner (ce dont je le remercie), et les trois autres zozos, pourtant bien trempés, décident tout de même d'aller vers le Guiers, Manu allant les chercher (il faut passer par le col de Porte, la route entre St Hugues et le col du Coq étant impraticable) au lieu de remonter par le talweg menant au col des Ayes.

Nous mettons un temps certain à sortir, il est autour de 17h15 lorsque nous voyons le soleil. Super, je serai à l'heure pour la petite fiesta en l'honneur de Roxane !