Presbytère

Saint genis les Ollières

HISTOIRE DU PRESBYTÈRE

(Cette histoire du presbytère de Saint Genis a été écrite par le Père Roland BOYER, ancien curé de la Paroisse.)

D'après le Registre des délibérations du Conseil de Fabrique de l'Eglise de Saint-Genis et quelques notes de l'Abbé Savey, curé de la paroisse de 1901 à 1908, qui termine ce registre par cette phrase: "dorénavant ce livre sera l'histoire de la Paroisse", le Presbytère est TRÈS ANCIEN. Certes il n'y a aucune trace de la date de sa construction, mais une note rédigée sur une feuille volante par le curé Savey permet d'affirmer son ancienneté: « 1907, dimanche passé le Conseil Municipal de cette commune a décidé, par un vote de 9 voix contre 2, de louer à M Joannes Dumortier la cure de Saint-Genis au prix de 300F. par an payable d'avance. On espère que cet argent sera mis en réserve pour l'entretien de ce bâtiment VIEUX DE PLUS DE 300 ANS et naguère tombant en ruine. II fut restauré un peu dans son gros oeuvre en 1871 par M le curé Dugelay et rendu pratiquement habitable par le curé actuel qui a consacré à cet effet plus de 800f ».

AVANT LA REVOLUTION: Le Presbytère appartenait au Chapitre de St Jean qui "nommait à la Cure”.

1793: "La cure confisquée par la commune fut vendue 2.100F. à André Jay; fut ensuite vendue 2.100F. à Jean Charavay, Claude Vuldy, Benoît Simon et Philippe Gayet qui l'achetèrent ensemble pour refaire le presbytère. Guy Villette l'acheta de ceux-ci 2.100F. avec la promesse de le rendre à la commune pour servir de presbytère après le Concordat de 1801."

1806: " Le Gouvernement ayant ordonné aux communes pour réparer en partie le vol des biens de l'Eglise de fournir gratis le logement du curé, la commune acheta le presbytère ancien des mains de M Villette au prix de 2.100F. plus les frais d'acte et frais de construction d'un mur fait par M Villette. La Commune versa 1.337F. et deux catholiques, fabriciens de la première heure: Jacques Lapin et Jacques Vuldy, donnèrent gracieusement 1.078F."

« Le presbytère confisqué en 1793 fut restitué à l'Eglise, c'est-à-dire à Mgr Fesch, Cardinal Archevêque de Lyon, propriétaire légal de ces biens. Mgr Fesch en confia l'administration à la Fabrique de Saint-Genis et la quasi-possession. »

1869 : « Avec l'autorisation de Mgr le Cardinal Archevêque de Lyon, le Conseil de Fabrique de la paroisse se réunit à l'issue des Vêpres à l'effet de délibérer sur le projet de la reconstruction du presbytère. Il décide sa reconstruction sur une autre partie du terrain. La cure serait éloignée de la place publique et la destruction du vieux presbytère permettrait à la commune de donner à cette place une configuration plus régulière. Vu le Décret Impérial du 30 décembre 1809 : les presbytères sont à la charge des communes, le conseil de fabrique fera donc appel à la municipalité pour pourvoir à la dépense de cette reconstruction. En gage de sa bonne volonté, il offrira à la commune la somme de 4000 francs payable en dix annuités. »

1869 : « Le vingt-sept mai de la même année, le conseil de fabrique de Saint-Genis s'est réuni sur l'invitation de Monsieur le Sénateur, préfet du Rhône. Après avoir pris connaissance du plan présenté par Monsieur Bailly, architecte choisi par le conseil municipal et du devis montant à la somme de huit mille francs, a jugé le plan convenable. Pour pourvoir à la dépense, il adhère au projet d'emprunt formulé par le conseil municipal. »

1871 « Le dimanche de quasimodo, à l'issue des Vêpres, le conseil de fabrique s'est réuni au presbytère. Vu le désastre de la guerre, il ne sera pas donné suite au projet de la construction d'un nouveau presbytère. Cependant, sur la demande du curé Cherblanc, les fabriciens, après avoir visité le presbytère, ont reconnu la nécessité de faire réparer quelques pièces, le plus tôt possible. »

1907 : Le 8 janvier, le curé Savey reçoit une lettre de Monsieur le Maire Ratton « Monsieur le Curé, conformément à la loi du 14 juillet 1905, j'ai l'honneur de vous inviter à évacuer le presbytère dans le délai de 15 jours à partir d'aujourd'hui, c'est-à-dire pour le 23 janvier 1907. Veuillez agréer… »

« Monsieur Joannès Dumortier, de concert avec d'autres Catholiques, intervient auprès du maire pour louer en son nom, la vieille cure de Saint-Genis. Elle lui fut allouée pour jusqu'au 11 novembre 1907 avec dédite réciproque au 11 mai, sans réparation, pour 25F par mois. »

Le 25 avril, « le conseil municipal délibère d'accepter pour la cure un bail de trois ans (11 novembre 1907 au 11 novembre 1910) au prix de 300F payable par semestre et d'avance. La commune n'étant tenu qu'aux grosses réparations et le curé locataire aux réparations locatives et pouvant à ses frais faire des réparations intérieures. »

A partir de ce moment-là le bail fut sans cesse reconduit et le presbytère occupé par les curés suivants : Fayolle 1908 - 1927, Masson 1927 - 1934, Rivoire 1934 - 1937, Graverol 1937 - 1943, Bourbon 1943 - 1965.

C'est à cette époque (1965) qu'une partie du presbytère - un hangar attenant au bâtiment principal - s'écroula. Le Père Bourbon fut contraint par arrêté municipal du 2 octobre 1965, d'abandonner la cure. Il fut relogé provisoirement à la mairie en attendant de trouver un appartement de trois pièces dans la maison de Mme Nazia, rue de la Mairie.

1967 : Nommé curé à Saint-Genis, je logeais donc dans l'appartement de mon prédécesseur qui, vu l'exiguïté des lieux, ne pouvait être qu'une cure provisoire. J'avais entendu dire que le presbytère abandonné n'était qu'une ruine. Cependant, je voulais avoir l'avis d'une personne compétente. M. Lopez, entrepreneur de maçonnerie, me conseille d'aller voir sur place et, après avoir visité de fond en comble ce bâtiment, il me fit remarquer judicieusement que, malgré sa vétusté, la maison possédait des murs solides et valait la peine d'être restaurée.

J'entrepris alors les démarches auprès de la Municipalité afin qu'elle acceptât de louer à nouveau le presbytère avec un bail emphytéotique, la paroisse s'engageant à prendre en charge les travaux de restauration. Cette proposition fut rejetée car elle venait contrarier un projet déjà bien élaboré, à savoir la démolition du vieux bâtiment afin d'agrandir la place de l'Eglise et la construction dans le clos du presbytère, d'un immeuble à deux niveaux, avec l'intention de réserver un appartement au curé.

Finalement, après bien des pourparlers et surtout grâce à l'intervention favorable de M. Second, maire adjoint de l'époque, la municipalité renonça à son projet initial et accepta de vendre le presbytère à la Société Civile Immobilière de la paroisse qui en fit l'acquisition en 1968. Sa restauration, en ce qui concerne le gros œuvre fut réalisée par M. Lopez et les aménagements intérieurs par moi-même.