Djebel Shams
Tombes de Al Ayn, Djebel Misht
Tombes de Al Ayn, Djebel Misht
Jeudi 04/12/25
La nuit fut douce à presque 2000 m d'altitude. Nous sommes réveillés par les premiers 4X4 qui se rendent à Al Khytaim, point de départ de la célébre Balcony Walk alias W6 (il y a tout un réseau de sentiers de randonnée à travers les montagnes, de balisage et de difficulté inégaux), mais ce W6 est facile, spectaculaire et donc très fréquenté.
Chaque troupeau de chèvre a sa curieuse. Je trouve ses chèvres malicieuses aux longs poils soyeux vraiment craquantes!
Nous démarrons la rando un peu avant 8 h. Les départs sont étagés, les rythmes variables et à l'aller du moins nous sommes quasiment seuls.
Trace wikiloc : loc.wiki/t/242505132?wa=sc
Les vautours percnoptères profitent déjà de quelques ascendances.
D'en haut, nous essayons de reconnaître les passages clés de la rando d'hier au fond du canyon, pas évident. Le village abandonné se trouve juste au-dessus de la grande alcôve.
Nous reconnaissons le hameau de Nakhur où nous avions garé la voiture.
Le village d'As Sab ne se découvre vraiment qu'au dernier moment, mais on devine déjà les terrasses abandonnées, au-dessus et à droite de l'alcôve. Au-dessus de la zone un peu plus végétalisée se trouve un petit étang dont l'accès ne semble pas toujours facile à trouver.
Ce village nous fait irrésistiblement penser aux villages anasazi de l'ouest américain.
En étant un peu attentif, on trouve facilement le début du sentier balisé de points blancs. Voilà l'étang, absolument invisible de plus bas. Il est possible de le contourner par la gauche pour grimper au-dessus et découvrir de jolies formations crées par l'écoulement de l'eau et du calcaire.
Il y a même de mini travertins, alimentés par une source qui coule du plafond goutte à goutte, captée par un tuyau dans un gros bidon. Nous y remplissons nos gourdes, elle s'est avérée très bonne! C'est cette source qui a attiré des hommes dans ce nid d'aigle si haut perché, qui était en plus protégé par une tour d'observation. Et puis elle s'est tarie : impossible d'abreuver hommes et bétails et d'irriguer les cultures. Le chat (IA) me dit que le village aurait été abandonné en 1959 à la suite des bombardements de la RAF britannique pendant la guerre du djebel Akhdar, un conflit qui opposa les rebelles locaux au sultanat d'Oman, soutenu par les britanniques. Est-ce le changement climatique ou le bombardement qui est à l'origine du tarissement de la source?
Un vrai nid d'aigle!
Les terrasses asséchées.
Une quinzaine de familles vivaient là. Il y avait même un moulin alimenté par la source!
Nous croisons quelques groupes au retour mais rien d'abominable. Compter 3 ou 4h pour bien profiter de cette rando.
Nous reprenons la voiture et poursuivons notre exploration du vaste plateau d'altitude du Djebel Shams, en effectuant une boucle d'une quarantaine de km passant par les villages de Krub, Wahat al Ain en poussant jusqu'aux environs du village de Aqabat al Mishbak, où l'on trouve des genévriers vieux de plusieurs siècles qui nous rappellent les bristlecone pine de Californie. Cette boucle est spectaculaire, la piste est bonne et déserte! Tout le monde est concentré sur la rando W6 et ses alentours.
L'heure tourne et il est temps de redescendre via une très jolie route qui sert de "raccourci" vers le wadi Damm. Je veux aller voir les fameuses tombes de Al Ayn, situées près du fascinant Djebel Misht dont les falaises verticales jaillissent de la plaine et barrent l'horizon. J'adore cette montagne!
On aperçoit la quinzaine de tombes, multi-millénaires, alignées sur la crête derrière la palmeraie.
Ces tombes, dans leur jus, non restaurées, faites d'un assemblages de pierres taillées, sans mortier, ont été construites il y a 5000 ans!
Retour à la voiture, garée dans le wadi pour quelques km jusqu'au wadi Damm où nous allons nous balader demain.
La nuit tombe vite sous les tropiques et nous trouvons juste avant l'obscurité un coin pour le bivouac.
Crêpes au menu, miam! Le village est tout proche mais nous ne serons pas dérangés et la nuit sera très calme. Les Omanais sont d'une parfaite discrétion, à la fois disponibles et bienveillants mais pas du tout envahissants, c'est très agréable!