2 - CLOCHER DE L'EGLISE ST PIERRE DE MACHE (CHAMBERY)
Ville de Chambéry, Association COLOCATERRE (Biodiversité de proximité), LPO Savoie
Ville de Chambéry, Association COLOCATERRE (Biodiversité de proximité), LPO Savoie
A force d’observer des escadrilles de martinets noirs (Apus apus) tournoyer désespérément autour du clocher de l’église St Pierre de Mâché (CHAMBERY) chaque été à la recherche d’anfractuosités pour y installer leurs nids, Nicole Girard, bénévole à la LPO Savoie, référente martinets et hirondelles et administratrice de l'association Martinets d'Ici et d'Ailleurs, lance le défi de leur offrir des nichoirs sur le site de cette église.
L’espèce enregistre une chute d’abondance de plus de 46% en AuRA.
Elle est victime, bien que protégée par la loi de 1976 et le code de l’Environnement, de perte de son habitat qui est accélérée par le programme d’isolation thermique par l’extérieur des bâtiments dans lesquels elle trouvait des opportunités pour nicher.
Après l’autorisation de l’Architecte des Bâtiments de France et l’accès au clocher rendu possible par le diocèse, une visite est organisée en toute sécurité pour choisir le lieu le plus propice et prendre les mesures.
Sébastien de l'association Colocaterre de Doucy en Bauges se charge de ce nouveau chantier et fabrique sur mesure deux nichoirs en bois de deux chambres chacun, soit 4 nids.
L’accès aux nids pour le suivi et le nettoyage est possible grâce à un système d’ouverture à l’arrière des nichoirs.
Le grillage est découpé pour permettre l’accès aux nids et uniquement.
Les abat-sons sont intacts et l’ensemble est invisible de l’extérieur (photo ci-dessus à droite).
Mission accomplie par cette belle équipe : de gauche à droite : Bruno Blanchard, des epaces verts, transition écologique et biodiversité de la ville de Chambéry, Sébastien Lazzaroni de Colocaterre, adhérent LPO et Thomas Bredel spécialiste des chauve-souris et des chouettes à la LPO DT Savoie et Nicole Girard admirant les deux nichoirs.
Cette action pourrait être reproduite dans d’autres clochers en y associant les chauve-souris et les chouettes effraie.
Photos Nicole Girard et Sébastien Lazzaroni - Savoie@lpo.fr – nicole.girard@lpo.fr
Préfecture du Rhône, Bureau des opérations immobilières.
Depuis plusieurs années, Nicole Girard, "retraitée en alerte" est une autre "AMIE DES MARTINETS", la "swift lady de Savoie" très investie dans dans la région de Chambéry. Elle est bénévole à la LPO Savoie et référente martinets.
La Caserne Lasalle située sur la commune de Bassens en Savoie comprend au moins de 10 bâtiments qui vont subir une opération d'isolation thermique par l'extérieur (ITE). Or, il se trouve qu'au moins 5 bâtiments hébergent des martinets noirs.
C’est grâce à l’alerte donnée le 20 février 2023 par un riverain amoureux des martinets et inquiet de voir monter des échafaudages et suspectant de gros travaux de rénovation qu'un RV a été obtenu sur site le 6 mars avec les responsables du projet.
La colonie est estimée à 200 couples, ce qui en ferait la plus importante du bassin chambérien d’une valeur patrimoniale.
Nicole Girard
Il est décidé d’installer 50 nichoirs triples en béton de bois biosourcé qui sont rapidement commandés à la Société NAT'H Nature-Harmonie www.nat-h.com.
Il s'avère vite que techniquement les nids triples sont trop lourds pour être installés en sous face de l'avancée de toit et il n'est pas autorisé de se fixer sur l'isolant extérieur. Le fabricant préconise des nids doubles.
Les installations se feront en 2 phases (cf. plan de masse, en orange la 1ère phase, en jaune la 2ème) :
La première phase concernera l’installation de 10 nichoirs doubles par bâtiment avant la fin avril (les bâtiments 12,13,14 et 15 – cf plan de masse).
Des précautions sont prises pour ne pas impacter les nids conservés. Dans la plupart des cas, l'isolant ne viendra pas recouvrir les entrées d'air dans les avancées de toiture, ces dernières seront toujours accessibles aux couples de martinets (cf. photo).
En revanche, dans les cas où ces entrées seraient recouvertes, une ouverture accessible sera recréée.
Ceci devrait compenser la perte de nids artificiels en passant de nichoirs triples à nichoirs doubles (à évaluer lors des visites de suivi).
La deuxième phase aura en juillet de manière à permettre encore aux effleureurs de repérer leurs futurs sites de nidification avant leur départ en migration et concernera 2 bâtiments avec chacun 10 nichoirs doubles (les bâtiments 11 et 16, cf. plan de masse).
Le suivi des effectifs de la colonie nicheuse de martinets noirs sera mené sur 3 ans consécutifs, de 2023 à 2025, pendant lesquels chaque année, trois comptages de la colonie seront effectués pour suivre l’évolution de la population et un rapport annuel sera rendu.
Le calendrier des interventions de la LPO sera programmé et évoluera en fonction des conditions climatiques déterminant l’arrivée, l’installation et le nourrissage des oiseaux afin d’optimiser le suivi.
Ce suivi portera sur les effectifs de la colonie, le succès de reproduction et le comportement des martinets vis-à-vis des aménagements réalisés sur les façades de la gendarmerie.
Des préconisations pour améliorer les aménagements pourront être proposées au vu des résultats du suivi comme l’installation de nichoirs supplémentaires.