La photo est de Robert Booth https://www.facebook.com/robert.booth.505
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Le martinet noir (Apus apus) Longueur : 17-18,5 cm. Envergure : env. 42 cm. Poids moyen : env. 42 gr. Poussin au nid : env. 42 jours
C'est le plus commun, il est présent dans toute l'Europe jusqu'à la Scandinavie.
Une seule ponte (3 œufs) vers le 10 mai, 20 jours de couvaison et 42 jours de nourrissage.
DEPART DES ADULTES ET DES JUVENILES VERS LA FIN JUILLET mais souvent présents jusqu'à la mi août. Nidification tardive des primo-nicheurs.
Le martinet pâle ((Apus pallidus), Ressemble au martinet noir, mais cri un peu plus râpeux , silhouette un peu plus massive, plumage plus clair.
Il est plus rare, tout du moins en France.
Mais les statistiques ne sont pas exactes car manque de recensements des populations de martinets pâles.
On le trouve essentiellement sur le littoral méditerranéen mais pas que… quelques colonies connues et suivies dans le Sud-Ouest : Biarritz, Toulouse et Albi. Nouveau : En juillet 2022, des nidifications de Martinets pâles ont été observées en Suisse (Genève et Brigue), c’est une première (qui bouscule les idées reçues) ! Aux dernières nouvelles, Lyon et Besançon, ont également des colonisations.
Pour la France, les plus grosses colonies de Martinets pâles se trouvent en Corse (Bastia…)
Pour la région PACA, c’est certainement à Toulon que les colonies sont les plus importantes, en particulier sur les sites militaires de l’Arsenal principal (400 nids), de l’Arsenal du Mourillon (60 nids), du Pôle Ecole Militaire de St Mandrier (400 nids) ainsi qu’à la Cité administrative des Lices du quartier MONTETY (150 nids mixtes Noirs et Pâles). Ce qui, en gros, ferait environ 1000 couples de martinets pâles à Toulon (Var).
Deux pontes. La première vers le 10 mai, la seconde vers le 15 août.
DEPART DES ADULTES ET DES JUVENILES VERS LA MI OCTOBRE mais souvent pésents jusqu'à la mi-novembre.
Le martinet à ventre blanc (Tachymarptis melba) 53 cm, 90 grammes.
Ventre et sa gorge immaculées séparés par un collier brun.
Bien que plutôt rupestre, le martinet à ventre blanc ne boude pas le milieu urbain.
On dénombre, par exemple, plus de 1 800 nids à St Etienne, près de 600 à Lyon, une soixantaine à Mulhouse, dans le vieux bâti des centres villes.
Il n’y a pas eu de recensement en PACA, donc pas d’infos sur de potentielles nidifications en milieu urbain.
Une ponte vers la mi-mai. Présence prolongée au nid (57 jours environ pour l'élevage).
DEPART DES ADULTES ET DES JUVENILES VERS LA MI OCTOBRE mais encore souvent présents jusqu'à la fin novembre.
Un plumage sombre, un corps en obus avec une puissante musculature pectorale, une queue mobile servant de gouvernail et d'aérofrein, et une tâche claire au niveau du menton. Pas de dysmorphisme sexuel entre le mâle et la femelle.
De grandes ailes en forme d'arbalète.
Des pattes qui n'ont pas de rôle locomoteur, qui sont peu développées, courtes et emplumées jusqu'à la base des doigts.
4 doigts munis de griffes acérées dirigées vers l'avant qui permettent un stationnement vertical sans difficultés.
N'oublions pas qu'en grec Apus signifie "sans pied"
LE MARTINET EST UNE MACHINE A VOLER PARFAITE
on le surnomme :
« le seigneur du ciel »
« le fou volant »
« l’acrobate des cieux »…
et même « l’oiseau par excellence » selon Michelet
Aucun oiseau ne passe autant de temps en l'air.
Boire, manger, faire sa toilette, s'accoupler et dormir en volant,
tel est le mode de vie de cet oiseau fascinant.
Excepté pour pondre et élever ses petits, vers l'âge de 3 ans, le martinet passe toute sa vie dans le ciel où il trouve tout de dont il a besoin pour subsister.
Le martinet est l'un des oiseaux les plus rapides de la planète, il peut atteindre les 200 km en vol battu.
C'est un voilier hors paire.
Extrêment précis, il s'engouffre dans sa cavité à près de 50 km/h.
DU STADE DU JUVENILE A CELUI D’ADULTE REPRODUCTEUR, LE MARTINET PASSE PAR PLUSIEURS ETAPES et DES COMPORTEMENTS DIFFERENTS :
● LE JUVENILE.
C’est le jeune Martinet qui vient de quitter son nid.
Son plumage se différencie de celui des adultes par un large front blanc et des liserés blancs sur les bords des plumes.
●LES IMMATURES EFFLEUREURS.
Après un 1er hiver en Afrique, c’est généralement vers la mi-juin que les immatures-effleureurs reviennent vers leurs colonies de naissance ; en escadrilles sonores, ils viennent incessamment frôler les orifices des nids sans jamais y entrer.
●LES PRE-NICHEURS ou PROSPECTEURS.
Après les 2ème et 3ème années d’hivernage, une portion de la population de martinets se trouve dans une situation hormonale d’adolescence. Le temps est venu de repérer une cavité « exploitable » voire de trouver un ou une partenaire.
Les « prospecteurs » ou « bangers » s’accrochent aux bords des cavités, hésitent un long moment avant de tenter une incursion. Malheur si le trou est déjà occupé ! car cela peut se terminer par des bagarres sanglantes.
Les pré-nicheurs quittent la colonie assez tôt dans la saison pour rejoindre leurs quartiers d’hiver.
L’année suivante, ils reviendront, alors JEUNES NICHEURS, directement dans la cavité sélectionnée. (si elle n'a pas été bouchée entre-temps).
●LES ADULTES REPRODUCTEURS.
Se sont les premiers à revenir d’Afrique en mars/avril.
Ils sont fidèles à leurs sites de nidification et ils y reviennent chaque année.
REGIME ALIMENTAIRE DU MARTINET
Exclusivement insectivore, le martinet récolte ses proies en volant, pour les ramener à ses petits agglutinées dans sa gorge sous forme de boulettes pouvant contenir jusqu'à 1000 insectes (par balle).
www.mauersegler.com/nutrition/?L=fr
ICI photo d'un bolus (Bernard Genton)
Un couple ramène chaque jour à sa nichée près de 20 000 insectes.
Il est important d'insister sur le fait que les martinets sont des INSECTIVORES STRICTS.
Les 2 photos ci-dessous montrent les dégâts irréversibles que peut entraîner un mauvais régime alimentaire en cas de nourrissage.
Les martinets sont des oiseaux cavernicoles.
Ce ne sont pas des "bâtisseurs" comme les hirondelles qui fixent leurs nids sur des murs ou des poutres à des endroits bien visibles.
Les martinets, eux nichent dans des cavités obscures, les combles, les trous de boulin, les arrières de gouttières, les caissons de volets roulants...
Ils se faufilent dans toute sorte d'anfractuosité ou fissure d'un bâti dégradé si bien sûr la cavité est suffisante pour y installer leurs nids.
Le nid est petit (12 cm diamètre) et très sommaire, il est fait de plumes ou matériaux légers collectés dans le ciel et agglutinés avec de la salive. Il est totalement invisible de l'extérieur.
DANS LES COMBLES . Les martinets entrent par les trous d'aération.
DANS LES COFFRAGES DE VOLETS ROULANTS (le nid est pris dans le mécanisme, dans les volets ou situé sur les bords)
Cité administrative des Lices (Montéty - Toulon) Nids dans caissons de volets roulants Face Sud
Idem Sur l'ensemble des bâtiments, plus de 150 nids de martinets noirs et pâles.
SOUS LES TUILES, DANS DES TROUS DIVERS (bâti dégradé), TROU DE BOULIN, LES ARRIERES DE GOUTTIERES, LES JOINTS DE RUPTURE DES DALLES, etc...
Trou de boulin
Trou d'aération
A l'arrière de gouttière
Sous les tuiles
Joint sous les piliers (apprécié aussi par les chiroptères). Dans les acrotères des toitures.
VIEILLES PIERRES, MONUMENTS HISTORIQUES, REMPARTS... dans toutes sortes de trous et d'anfractuosités.
Pour info : Plus de 2 000 nids de martinets ont été recensés depuis plusieurs décennies dans l'aqueduc de Ségovie. Ils ont toujours été préservés lors des différents travaux d'entretien de l'ouvrage, et sont suivis par une équipe d'ornithologues espagnols SWIFTS.
Et, ci-dessous, le Château de Chambord qui héberge une importante colonie de martinets suivie depuis 6 ans par SOS MARTINETS AMBOISE, conservée et prise en compte lors des différents travaux de rénovation. Pour plus d'infos, suivre le lien sosmartinets.com/des-documents-a-telecharger/
→ par les entrées/sorties de Martinets du même trou d’envol.
→par la présence d’une petite coulure à l’extérieur d’un trou d’aération, de boulin ou toute autre fissure.
→par la présence de fientes solides sur les margelles de fenêtres (dans le cas de nidification dans les caissons de volets roulants, par ex) ou au sol.
Les fientes de martinets sont facilement reconnaissables, rien à voir avec les fientes molles des autres oiseaux (pigeons ou moineaux, par exemple).
Les fientes « solides » ou crottes sont gainées de blanc à l’extérieur.
Leur forme est généralement cylindrique, pas forcément droite, elles peuvent être plus ou moins recourbées, parfois aussi écrasées sur elles-mêmes selon la manière dont elles sont tombées.
L’intérieur, lorsqu’on l’écrase du bout du pied, révèle des débris d’insectes non assimilés.
Elles correspondent à la période où les martinets sont sous-locataires de notre bâti, cela se résume à quelques mois, puisque le reste de l'année, les migrateurs sont dans leurs zones d'hivernage en Afrique.
A titre indicatif :
Pour le martinet noir : de fin mars à mi-août (1 ponte mi-mai et élevage des couvées).
Pour le martinet pâle : de fin mars à fin octobre (2 pontes la 1ère mi-mai et la seconde mi-août, puis élevage des couvées). Présents souvent jusqu'à mi-novembre.
Pour le martinet à ventre blanc : de fin mars à mi-novembre (1 ponte mi-mai et élevage des couvées).
Bien que protégées par la loi, le déclin des populations est alarmant :
– environ – 50 % en quelques décennies.
•Le déclin de leurs ressources alimentaires.
Le martinet étant un insectivore strict, il est directement impacté par l’effondrement des populations d’insectes, dû à l’emploi massif des insecticides et pesticides divers.
• La disparition de leurs habitats.
Les travaux du BTP : les démolitions, les ravalements, les changements de toitures, les échafaudages et maintenant l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) massive du parc immobilier, conduisent à la suppression rapide de toutes les cavités ou trous utilisés par les martinets.
De plus, le béton, le métal ou le verre n’offrent pas le moindre accès à une cavité favorable aux martinets.
• Les pièges mortels .
Les pics anti-pigeons, les filets, les grillages bouchant les trous d'aération et autres...
En France, les martinets (comme les hirondelles) font partie des espèces intégralement protégées par la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature codifiée aux articles L411-1 et suivants du Code de l’environnement et de l’arrêté ministériel du 29/10/2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire.
Tout manquement à ces textes est un délit qui peut être sanctionné (jusqu’à 150 000 euros et/ou une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 2 ans (art. L 415-3 du Code de l’environnement).
Voir l'onglet "Statut juridique"
Les martinets sont souvent les GRANDS OUBLIES des études diagnostic
Peu ou pas d'études diagnostic en milieu urbain concernant les espèces du bâti
(méconnaissance et manque de temps)
Les nids de martinets n'étant pas visibles de l’extérieur et souvent inaccessibles, les recensements ne peuvent se faire que durant la période de présence des migrateurs.
Période durant laquelle il faudra, avec patience, passer de nombreuses heures chaque jour pour observer dans quels trous s'engouffrent à toute vitesse les martinets de retour aux nids pour nourrir les couvées.
A planifier dans les appels d'offres des marchés.
LES DATES CONSEILLEES :
Mieux vaut attendre le début juin (A Toulon, on commence le 7 juin, date de la « Journée Mondiale des martinets »), car c'est la période où s'intensifient les A/R aux nids pour les nourrissages des petits affamés.
Fin des recensements au départ des oiseaux, fin juillet pour les martinets noirs, fin septembre début octobre pour les martinets pâles et les martinets à ventre blanc.
LES HORAIRES :
De préférence, tôt le matin, entre 6h30 et 8h et le soir, à partir de 20h jusqu’au coucher du soleil.
Les parents passent la nuit avec leurs couvées, et, à la tombée de la nuit, c’est souvent de la folie, les martinets comme des petites bombes surgissant de nulle part, rejoignent leur nid à plus de 50 km/h.
Ne pas quitter les façades des yeux et être à l’écoute, souvent le martinet pousse un cri strident caractéristique à l’approche de son nid. Et souvent, on entend même les cris des petits qui appellent.
Généralement, un trou correspond à un nid. Mais il peut arriver que 2 nids soient accessibles par le même trou. C’est assez rare. Il faut donc observer le nombre de martinets entrant et/ou sortant.
LE PLAN CADASTRAL :
A se procurer auprès de la Mairie. (Il est aussi en ligne sur les sites des villes).
C'est un document indispensable pour localiser les bâtiments.
PHOTOGTAPHIES :
Indispensables également les photos des bâtiments avec la situation exacte des sites de nidification.
Pour être complet un recensement doit comporter :
L’année, la rue, le numéro de la rue, le nombre de nids, leurs localisation,
le numéro cadastral (et une photo).
Localisation des cavités E/S des martinets
Cartographie des nids de martinets (Toulon)