📌  Traduction non officielle des écrits de Luisa Piccarreta. Pour un usage personnel seulement.

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Audio du tome 4 (IG)
Partie "1/2" et Partie "2/2"


Le Royaume du Divin Fiat 
chez les créatures


Le Livre du Ciel

Tome 4


Appel des créatures à revenir
à la place, au rang et au but
pour lesquels elles ont été créées par Dieu


Luisa Piccarreta

La Petite Fille de la Divine Volonté


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Traduction française de — Book of Heaven 

par l'équipe de bénévoles de Guy Harvey

1.   5 septembre 1900 — L'espérance, nourriture de l'amour. Audio

Au cours des derniers jours, puisque mon adorable Jésus ne se faisait pas voir, j'avais perdu espoir de le retrouver. Je croyais même que tout était fini pour moi : les visites de Notre-Seigneur et l'état de victime. Ce matin, Jésus béni est venu. Il portait sur la tête une horrible couronne d'épines. En gémissant, il s'est placé à mes côtés dans l'attente d'obtenir du soulagement. Alors, tout doucement, j'ai enlevé sa couronne d'épines et, pour lui faire davantage plaisir, je l'ai placée sur ma tête.

Ensuite, il m'a dit : «Ma fille, l'amour est vrai lorsqu'il est soutenu par l'espérance, une espérance persévérante. Car, si aujourd'hui j'espère et demain je n'espère pas, l'amour devient boiteux. Plus on lui donne la nourriture de l'espérance, plus il devient robuste et vivant. Mais si l'espérance vient à manquer, le pauvre amour devient d'abord malade et, en demeurant seul et sans soutien, il finit par mourir totalement.

« Par conséquent, aussi grandes que soient tes difficultés, tu ne dois jamais, par crainte de me perdre, t'éloigner de l'espérance, même pour un instant. Au contraire, en surmontant tout, tu dois faire en sorte que ton espérance te trouve toujours unie à moi. Alors, ton amour aura la vie perpétuelle. »

Par la suite, Jésus continua de venir, mais sans ne plus rien me dire.

2.   6 septembre 1900 —  L'état de victime.  Audio

Mon très doux Jésus continue de venir. Ce matin, dès qu'il est venu, il a voulu déverser en moi un peu de son amertume. Ensuite, il m'a dit : «Ma fille, je veux dormir un peu. Toi, remplace-moi dans ma fonction de souffrir, de prier et d'apaiser la justice. » Ainsi, Jésus prit un somme, et moi, tout près de lui, je me suis mise à prier.

Après, quand il s'est réveillé, nous nous sommes promenés un peu au milieu des gens ; il me fit voir plusieurs complots qu'ils sont en train de préparer et les efforts qu'ils font pour fomenter une révolution. Je remarquai surtout qu'ils étaient en train de machiner un assaut-surprise pour mieux atteindre leur but, et pour faire en sorte que personne ne puisse se défendre ni se prémunir contre l'ennemi. Que de spectacles malheureux ! Il semble, cependant, que le Seigneur ne leur donne pas encore la liberté d'agir. Malgré leur volonté perverse, ne connaissant pas la raison pour laquelle ils se trouvent impuissants à réaliser leur plan, ils sont dévorés par la rage. Il ne leur faut plus qu'une chose, que le Seigneur leur concède cette liberté, car tout est prêt.

Après notre tournée, Jésus se montra entièrement couvert de plaies et me dit: «Vois-tu combien de plaies ils m'ont ouvertes ? Vois-tu la nécessité de ton état continuel de victime, car il n'y a pas un seul instant où les hommes m'épargnent de leurs offenses ? Et comme leurs offenses sont continuelles, les souffrances et les prières pour m'épargner de ces coups doivent être continuelles. Tremble et crains si tu vois tes souffrances suspendues, de peur que, mes souffrances n'étant pas soulagées, il ne soit concédé aux ennemis cette liberté d'agir tant convoitée par eux. »

En entendant cela, je me suis mise à prier Jésus pour qu'il me fasse souffrir. Je vis alors mon confesseur qui, unissant ses intentions à celles de Jésus, forçait ce dernier à me faire souffrir. Alors, le Seigneur béni me fit participer à des souffrances si nombreuses et si grandes que je ne sais pas comment je suis demeurée vivante. Cependant, le Seigneur ne m'a pas laissée seule dans mes souffrances. Il semblait même qu'il n'avait pas le coeur de me laisser, et j'ai passé plusieurs jours en compagnie de Jésus. Il m'a communiqué tellement de grâces et m'a fait comprendre tant de choses ! Mais, en partie à cause de mon état de souffrance et en partie parce que je ne sais pas m'exprimer, je m'arrête ici.

3.   9 septembre 1900 — Jésus prépare l'âme de Luisa à recevoir l'eucharistie. Menaces contre les chefs d'État. Audio

Jésus continue de venir. Cependant, j'ai passé la majeure partie de la nuit sans lui. Quand il est venu, il m'a dit : «Ma fille, pourquoi restes-tu là à m'attendre avec tant d'anxiété ? As-tu besoin de quelque chose ?» Et moi, comme je savais que je devais recevoir l'Eucharistie, je lui ai dit : «Seigneur, toute la nuit j'étais là à t'attendre ! Bien plus, puisque je dois communier, je crains que mon coeur ne soit pas bien disposé pour te recevoir. C'est pourquoi j'ai besoin que tu fasses un examen de mon âme, pour qu'elle puisse se disposer à s'unir à toi dans le sacrement de l'Eucharistie.»

Avec bienveillance, Jésus passa mon âme en revue pour me préparer à le recevoir. Ensuite, il me transporta hors de mon corps et, avec lui, j'ai trouvé notre Maman Reine qui lui disait : «Mon Fils, cette âme sera toujours prête à faire et à souffrir ce que nous voudrons. Elle est comme une corde qui nous permet de lier la justice. Par conséquent, épargne le monde de tant de massacres et de tant de sang qui doivent se répandre.»

Jésus répondit : «Ma Mère, l'effusion de sang est nécessaire, parce que je veux que cette lignée de rois soit détrônée et cela ne peut pas se faire sans répandre le sang. L'effusion de sang est nécessaire aussi pour purifier mon Église, parce qu'elle est très infectée. En tenant compte des souffrances, je peux tout au plus concéder d'en épargner une partie.»

Pendant ce temps, je voyais la plus grande partie des députés en train de comploter pour faire tomber le roi. Ils pensaient placer sur le trône un des leurs qui siégeait dans leur conseil. Après cela, je me retrouvai dans mon corps. Que de misères humaines! Ah ! Seigneur, aie pitié de l'aveuglement dans lequel est plongée la pauvre humanité!

Par la suite, je vis le Seigneur et la Reine Mère, ainsi que mon confesseur qui se trouvait avec eux. La très Sainte Vierge dit : «Tu vois, mon Fils, nous avons un troisième personnage avec nous: le confesseur. Il veut s'unir à nous et nous prêter son aide avec l'engagement de concourir à la faire souffrir, afin de satisfaire à la divine justice. Cela aussi renforce la corde qui te lie, en même temps qu'elle t'apaise. D'ailleurs, quand as-tu résisté à la force de celui qui unit souffrance et prière, et de celui qui se joint à toi purement dans le but de te glorifier et d'oeuvrer pour le bien des peuples?» Jésus écoutait sa Mère et portait attention aux intentions du confesseur, mais il ne prononça pas de sentence totalement favorable. Il se limita seulement à épargner le monde partiellement.

4.   10 septembre 1900 — Menaces contre les méchants. Audio

Ce matin, je me suis retrouvée hors de mon corps. Je voyais les nombreuses infamies et les pires péchés qui se commettent, de même que les péchés contre l'Église et contre le Saint-Père. Lorsque je suis revenue en mon corps, mon adorable Jésus est venu et m'a dit: «Que dis-tu du monde, toi?» Et moi, sans savoir où il voulait en venir, impressionnée comme j'étais par les choses que je venais de voir, j'ai dit: «Mon Seigneur, qui pourrait décrire la perversité, la dureté et la laideur du monde? Je n'ai pas de mots pour décrire combien le monde est mauvais.»

Profitant de l'occasion ainsi offerte par mes paroles, Jésus ajouta: «Tu as vu combien le monde est pervers? Tu l'as toi-même dit. Il n'y a pas de façon pour l'amener à se soumettre. Même après que je lui aie presque enlevé son pain, il demeure dans son entêtement. Il est même pire, il cherche actuellement à se procurer du pain par des rapines, en faisant du tort à ses semblables. Par conséquent, il est nécessaire que je l'atteigne dans son corps. Autrement, il se pervertira davantage.»

Qui pourrait dire combien je suis restée abasourdie par ces paroles de Jésus. Il me semble que je lui ai fourni l'occasion de s'indigner contre le monde. Au lieu de l'excuser, je l'ai dépeint en noir. Par la suite, j'ai fait tout ce que je pouvais pour l'excuser, mais Jésus ne m'a pas écoutée. Le mal était fait. Ah! Seigneur, pardonne-moi ce manque de charité et use de miséricorde envers moi.

5.   12 septembre 1900 — La souffrance crue. Jésus restaure Luisa. Intrigues de révolution contre l'Église. Audio

Jésus continue ses visites, presque toujours de la même façon. Ce matin, en venant, il a déversé en moi son amertume et je suis devenue tellement souffrante que j'ai commencé à prier le Seigneur de me donner la force et de me soulager un peu, parce que je ne pouvais plus tenir. Pendant ce temps, par une lumière, il m'est venu à l'esprit que je commettais un péché en demandant cela. Que dira Jésus béni? Alors qu'à d'autres occasions, je l'ai tellement supplié de déverser en moi son amertume, cette fois-ci, sans se faire prier, il l'a déversée. Et moi, à présent, j'étais en train de chercher un soulagement! Il me semble que je deviens de plus en plus mauvaise. Ma méchanceté atteint un point tel que, même devant Jésus, je ne m'abstiens pas de tomber dans des défauts et de commettre des péchés.

Je ne savais pas quoi faire pour réparer. Je décidai dans mon intérieur que, pour cette fois-ci, j'allais renoncer à la venue de Notre-Seigneur dans le but de faire un plus grand sacrifice, de m'infliger une pénitence, et afin que, lorsqu'une autre occasion se présentera, ma nature n'ose plus chercher un soulagement. Je décidai que, s'il venait, je lui dirais: «Ne viens pas mon Amour, aie pitié de moi et relève-moi.» C'est ce que j'ai fait, et j'ai passé plusieurs heures sans Jésus et dans d'intenses souffrances. Combien cela me coûtait et m'était amer! Cependant, en ayant compassion de moi et sans que je le cherche, Jésus vint. Immédiatement, je lui ai dit: «Sois patient, ne viens pas, je ne veux pas de soulagement. »

Jésus me répondit: «Ma fille, je suis content de ton sacrifice. Mais tu as besoin de repos, autrement tu vas perdre connaissance.» Je lui dis: «Non, Seigneur, je ne veux pas de soulagement.» Mais, en s'approchant de ma bouche et presque de force, Jésus déversa de sa bouche dans la mienne quelques gouttes d'un lait doux qui allégea ma souffrance. Qui pourrait décrire la confusion et la honte que j'éprouvai devant lui? Je m'attendais de plus à un reproche mais, comme s'il ne s'était pas aperçu de mon manquement, il se montra plus affable et plus doux.

En le voyant ainsi, je lui dis: «Mon adorable Jésus, maintenant que tu as déversé en moi ton amertume et que j'ai souffert, tu épargneras le monde, n'est-ce pas?» Il me répondit: «Ma fille, crois-tu que j'ai tout déversé en toi? D'ailleurs, comment pourrais-tu affronter tout ce que je déverserai de châtiments sur le monde? N'as-tu pas vu que tu ne pouvais pas résister au peu d'amertume que j'ai déversée en toi? Et si je n'étais pas venu pour t'aider, tu serais morte. Qu'adviendrait-il si je déversais tout en toi? Ma chère, je t'ai donné ma parole, je te contenterai en partie.»

Après cela, il me transporta sans mon corps au milieu du monde. Je continuai à voir dans la société beaucoup de malheurs, surtout des complots pour faire la révolution contre l'Église, pour tuer le Saint-Père et les prêtres. En voyant ces choses, je sentais mon âme se déchirer et je pensai: «Que jamais cela n'arrive! S'ils arrivaient à mettre en oeuvre ces complots, qu'adviendrait-il? Combien de malheurs en résulteraient!» Totalement affligée, je regardai Jésus. Il me dit: «Que dis-tu de cette émeute qui s'est passée ici?» Je répondis: «Quelle émeute? Il n'est rien arrivé dans ma ville.»

Jésus reprit : «Ne te souviens-tu pas de l'émeute d'Andria?» Je répondis: «Oui, Seigneur.» Il poursuivit: «Eh bien, cette émeute semble une affaire de rien, mais il n'en est pas ainsi. Cette émeute a été tout un événement. Elle a été un tison, une force pour encourager d'autres villes à se soulever et à répandre le sang en outrageant les personnes consacrées et mes temples. Et parce que chacun veut démontrer combien il est plus brave que les autres pour instiguer à faire le mal, ils se feront compétition pour voir qui pourra causer le plus de dommages.»

Je repris: «Ah! Seigneur, donne la paix à ton Église et ne permets pas autant de troubles!» Je voulais lui parler davantage, mais il disparut en me laissant totalement affligée et inquiète.

6.   14 septembre 1900 — Pour apaiser sa justice, Jésus déverse son amertume en Luisa. L'héroïsme de la vraie vertu. Audio

Ce matin, mon adorable Jésus ne venait pas. Après une longue attente, il se fit voir en mon intérieur. En s'appuyant sur mon coeur, il l'entoura de ses bras et y appuya sa tête très sainte. Le dos tourné au monde, il était très affligé et sérieux, de sorte que son apparence imposait le silence. Après avoir gardé un complet silence pendant quelque temps, vu que l'aspect sous lequel il se présentait ne me permettait pas d'oser dire un seul mot, il sortit de sa position et me dit: «J'avais décidé de ne pas déverser mon amertume en toi, mais les choses en sont arrivées à un tel point que, si je ne la déverse pas, de très graves incidents se produiront à brève échéance, au point de provoquer une révolution conduisant à des massacres sanglants.» Je répondis: «Oui, Seigneur, déverse-la. Mon unique désir est que tu déverses sur moi ta colère et que tu épargnes tes créatures.» Ainsi, il déversa en moi un peu de son amertume.

Ensuite, comme s'il était soulagé, il ajouta: «Ma fille, comme un agneau, je me suis laissé conduire à l'abattoir et je suis demeuré muet devant ceux qui m'ont sacrifié. Il en sera ainsi en ces temps-ci pour les quelques bons qui restent. D'ailleurs, c'est cela l'héroïsme de la vraie vertu.»

Il ajouta: «J'ai déjà déversé en toi de mon amertume mais, même si j'en ai déjà déversé, veux-tu que j'en déverse encore un peu ? Ainsi, je m'allégerai davantage.» Je lui répondis: «Mon Seigneur, ne me le demande même pas, je suis à ta disposition, tu peux faire de moi ce que tu veux.» Il en déversa donc de nouveau, puis il disparut en me laissant souffrante et heureuse à la pensée que j'avais allégé les souffrances de mon bien-aimé Jésus.

7.   16 septembre 1900  — Andria.  Audio

Mon aimable Jésus continue de venir. Il m'a fait partager plusieurs souffrances de sa Passion. Ensuite, il m'a transportée hors de mon corps en me faisant voir les villes avoisinantes. Il me sembla que c'était surtout Andria. Je voyais que si le Seigneur ne faisait pas usage de sa toute-puissance pour châtier les gens, les choses qui ont été mises en branle deviendraient de plus en plus sérieuses. Bien plus, il semblait qu'il y avait eu quelques prêtres qui avaient incité les gens à ces soulèvements, ce qui attristait davantage Notre-Seigneur.

Ensuite, nous avons visité plusieurs églises en faisant des actes d'adoration et de réparation pour les nombreuses profanations qui s'y commettent. Jésus me dit: «Ma fille, laisse-moi déverser un peu de mon amertume en toi, car elle est si grande et intense que je ne peux l'avaler seul, mon Coeur ne peut pas la supporter.» Ainsi, Jésus en déversa en moi, puis il disparut. Il revint quelques autres fois sans rien dire de plus.

8.   18 septembre 1900 — La charité envers le prochain. Luisa prie Jésus de l'amener au Ciel. Audio

Ce matin, mon adorable Jésus me transporta hors de mon corps et me fit voir beaucoup de mal qui se commet contre la charité envers le prochain. Que de souffrances cela apportait à mon très patient Jésus! Il me semblait que ces manquements à la charité se faisaient contre lui.

Alors, tout affligé, il me dit: «Ma fille, celui qui fait du tort à son prochain se fait du tort à lui-même et, en tuant son prochain, il tue sa propre âme. De même que la charité prédispose l'âme à toutes les vertus, de même, sans la charité, l'âme se prédispose à toutes sortes de vices.» Ensuite, nous nous sommes retirés.

Depuis plusieurs jours, je souffre d'une douleur intense aux côtes. C'est pour cela que je me sens à bout de force. Compatissant avec moi, Jésus béni me dit: «Ma bien-aimée, tu voudrais venir vers moi, n'est-ce pas?» Je répondis: «Qu'il plaise au Ciel, mon Seigneur, que cette douleur soit la cause de ma venue vers toi! Combien je lui serais reconnaissante! Combien cette douleur me serait chère et combien je la considérerais comme une de mes meilleures amies! Mais je crois que tu veux me tenter comme les autres fois. En m'excitant avec tes invitations et, ensuite, en me laissant déçue, tu parviendras à rendre mon martyre plus cruel et plus déchirant. Mais, de grâce, aie pitié de moi, ne me laisse pas sur la terre plus longtemps. Absorbe en toi le misérable ver que je suis. J'ai raison de te demander cela, puisque c'est de toi que je suis venue à la vie.»

En m'entendant, mon aimable Jésus devint toute tendresse et me dit: «Pauvre fille, ne crains pas. Ce qui est certain, c'est que le jour viendra où tu resteras absorbée en moi. Sache, cependant, que tes continuels élans pour venir vers moi, surtout à la suite de mes invitations, te sont très utiles et te font vivre entre le Ciel et la terre, sans l'ombre d'un poids terrestre. Tellement que tu ressembles à ces fleurs qui n'ont même pas de racines dans la terre. En vivant ainsi, suspendue dans les airs, tu réjouis le Ciel et la terre. En regardant le Ciel, c'est uniquement de lui que tu te réjouis, et tu te nourris de tout ce qui est céleste. Ensuite, en regardant la terre, tu en as compassion et tu l'aides autant que tu peux. Mais, à la suite de la rencontre des parfums du Ciel, tu perçois immédiatement la puanteur qui monte de la terre et tu l'as en horreur. Est-ce que j'aurais pu te placer dans une situation qui me soit plus chère à moi et au Ciel et plus profitable à toi et au monde?»

Je lui répondis: «Et pourtant, oh! mon Seigneur, tu devrais avoir compassion de moi et ne pas prolonger mon séjour ici-bas pour toutes les raisons que j'ai, mais surtout à cause des tristes temps qui se préparent! Qui aura le coeur de voir des carnages si sanglants? D'ailleurs, tu devrais avoir pitié de moi à cause de mes continuelles privations de toi qui me coûtent plus que la mort.»

Pendant que je disais cela, je vis une multitude d'anges autour de Notre-Seigneur. Ils lui disaient: «Notre Seigneur et notre Dieu, ne te laisse pas importuner davantage, contente-la. Nous, nous l'attendons avec anxiété. Blessés par sa voix, nous sommes venus ici pour l'écouter et nous sommes impatients de l'amener avec nous. Et toi, ô élue de Dieu, viens nous réjouir dans notre céleste séjour.»

Jésus béni était tout ému et semblait sur le point de consentir à leur demande, mais il disparut. En me retrouvant en mon corps, j'éprouvai une douleur accrue, de sorte que je souffrais continuellement. Cependant, je ne me comprenais pas moi-même à cause du contentement que j'éprouvais.

9.   19 septembre 1900 — Luisa reçoit l'ordre de demander à Jésus d'être soulagée de ses souffrances. Audio

Les affres de mes douleurs augmentent toujours. J'aurais bien voulu les cacher et faire en sorte que personne ne s'en aperçoive, tenir secret ce que j'ai dit plus haut sans avoir à m'en ouvrir à mon confesseur, mais mes souffrances étaient si intenses que cela m'était impossible. D'autre part, en se prévalant de l'arme habituelle de l'obéissance, mon confesseur me commanda de tout lui manifester. D'où, après lui avoir tout révélé en détail, il me dit que, par obéissance, je devais prier le Seigneur de me libérer. Autrement, je commettrais un péché.

Qu'est-ce que cette obéissance? C'est toujours elle qui met une entrave à mes desseins. Alors, à contrecoeur, j'acceptai cette nouvelle directive de mon confesseur. Malgré tout cela, je n'avais pas à coeur de prier le Seigneur pour qu'il me libère d'une amie si chère qu'est la souffrance. D'autant plus que je m'attendais à sortir de l'exil de cette vie.

Jésus béni me tolérait et, quand il vint, il me dit: «Tu souffres beaucoup : veux-tu que je te libère?» Et moi, ayant oublié un instant l'ordre reçu, je lui dis: «Non, Seigneur, non, ne me libère pas: je veux aller vers toi. D'ailleurs, tu sais que je ne peux pas t'aimer, que je suis froide, que je ne fais pas de grandes choses pour toi. Je t'offre au moins cette souffrance comme satisfaction envers toi pour ce que je ne sais pas faire par amour pour toi.» Jésus reprit: «Et moi, ma fille, j'infuserai en toi tellement d'amour et tellement de grâces que personne ne pourra m'aimer ni me désirer autant que toi. N'en es-tu pas heureuse?» Je répondis: «Oui, mais je veux aller vers toi!» Puis il disparut.

En revenant dans mon corps, je me suis souvenue de l'ordre reçu et j'ai dû m'accuser à mon confesseur. Il me dit avec force qu'il ne voulait absolument pas que je parte et que le Seigneur devait me libérer. Quelle souffrance j'éprouvai en recevant cet ordre! Il me semble que Jésus veut vraiment pousser ma patience à la limite.

10.   20 septembre 1900 — Le signe de la croix pour guérir. Audio

Je continuais de souffrir. Plus que jamais, j'éprouvais un ressentiment dans mon intérieur parce qu'il m'était interdit de mourir. D'où, quand mon adorable Jésus vint, il me reprocha ma lenteur à obéir, chose qu'il semblait tolérer jusqu'à présent. Pendant ce temps, je vis mon confesseur et, en se tournant vers lui, Jésus prit sa main et lui dit: «Lorsque tu iras la visiter, fais-lui un signe de croix sur la partie de son corps qui est douloureuse. Je la ferai obéir.» Ensuite, il disparut.

Alors, je demeurai seule en éprouvant une douleur plus intense. Plus tard, mon confesseur vint et, me trouvant souffrante, il me reprocha lui aussi de ne pas obéir. Lui ayant dit ce que j'avais vu et ce que Notre-Seigneur avait dit au confesseur, alors il fit le signe de la croix sur la partie souffrante de mon corps et, en une couple de minutes, j'ai pu respirer et me mouvoir, alors qu'auparavant je ne pouvais pas le faire sans éprouver des douleurs atroces.

Il me semble que l'obéissance et ces signes de croix ont maté ma douleur, de sorte que je ne peux plus souffrir. Ainsi, je suis de nouveau déçue dans mes desseins, puisque cette dame obéissance a pris un tel pouvoir sur moi qu'elle ne me laisse rien faire de ce que je veux. Dans ma souffrance, elle veut être la souveraine et je dois demeurer sous son empire en tout et pour tout.

11.  21 septembre 1900 — La force de l'obéissance. L'obéissance doit être tout pour Luisa. 

Qui pourrait décrire mon affliction de rester privée de ma très chère amie la souffrance? Oui, j'admirais le prodigieux empire de la sainte obéissance de même que la puissance que le Seigneur avait communiquée à mon confesseur qui, par l'obéissance et par le signe de la croix, m'avait libérée d'un mal que je considérais comme grave et qui était suffisant pour me faire mourir. Malgré tout cela, je ne pouvais faire autrement que d'éprouver la douleur d'être privée d'une souffrance si bonne, qui amenait Jésus béni à la pitié et attendrissait son Coeur au point que je le faisais venir presque continuellement.

Lorsque Notre-Seigneur vint, je me suis plainte en lui disant: «Mon Bien-Aimé, qu'est-ce que tu m'as fait? Tu m'as fait libérer par mon confesseur. J'ai donc perdu, pour le moment, l'espérance de quitter la terre. D'ailleurs, pourquoi faire tant de détours? Tu peux toi-même me libérer. Pourquoi as-tu placé le confesseur entre nous? Ah! peut-être que tu n'as pas voulu me déplaire directement, n'est-ce pas?» Jésus répondit: «Ah ! ma fille, comme tu as vite oublié que l'obéissance était tout pour moi ! Je veux que l'obéissance soit tout pour toi. D'ailleurs, j'ai placé le confesseur au milieu de nous pour que tu lui accordes les mêmes soins que tu accordes à ma propre personne.» Cela dit, il disparut en me laissant tout attristée.

Comme elle sait faire les choses, dame obéissance! Il faut la connaître et avoir affaire à elle pendant longtemps, et non pas seulement pendant une courte période, pour pouvoir vraiment dire qui elle est. «Bravo, bravo pour dame obéissance! Plus on te côtoie, plus tu te fais connaître. Quant à moi, pour dire vrai, je t'admire. Je suis même contrainte à t'aimer. Mais je ne peux faire autrement que de me sentir fâchée avec toi, surtout lorsque tu m'en fais voir de belles. C'est pourquoi je te prie, oh! chère obéissance, d'être plus indulgente, plus indulgente à me faire souffrir.»

12.   22 septembre 1900 — À chaque fois que Luisa se dispose à faire le sacrifice de mourir, Jésus lui en accorde le mérite comme si elle mourait réellement. Audio

Je me trouvais tout opprimée et tout affligée quand mon adorable Jésus vint. Il me dit: «Ma fille, pourquoi restes-tu tout immergée dans ton affliction?» Je lui répondis: «Ah! mon Bien-Aimé, comment ne puis-je pas être affligée si tu ne veux pas m'emmener avec toi et si tu me laisses plus longtemps sur cette terre?»

Jésus me dit: «Ah! non, je ne veux pas que tu respires cet air de tristesse, parce que tout ce que j'ai mis à l'intérieur et à l'extérieur de toi est saint! C'est tellement vrai que si quelque chose ou quelque personne s'approche de toi et qu'elle n'est pas droite et sainte, tu en éprouves le dégoût en t'apercevant immédiatement de la mauvaise senteur de ce qui n'est pas saint. Pourquoi donc voudrais-tu assombrir avec cet air de tristesse ce que j'ai mis à l'intérieur de toi?

«Sache, cependant, qu'à chaque fois que tu te disposes à faire le sacrifice de mourir, je t'en accorde le mérite comme si tu mourais réellement. Cela doit être pour toi une grande consolation, d'autant plus que tu te conformes ainsi davantage à moi, puisque ma vie a été une mort continuelle.» Je répondis: «Ah! Seigneur, il ne me semble pas que la mort me soit un sacrifice. Au contraire, il me semble que la vie est un sacrifice.» Bien que je voulais lui parler davantage, il disparut.

13.   29 septembre 1900 — Les âmes victimes sont des appuis pour Jésus. Audio

Entre Jésus et moi, plusieurs jours de silence se sont écoulés. Ils étaient accompagnés de peu de souffrance pour moi. De plus, il me semble que Jésus voulait continuer de m'éprouver pour exercer un peu plus ma patience. Voici comment. Quand il venait, il disait: «Ma bien-aimée, du haut du Ciel, je soupire après toi: au Ciel, au Ciel, je t'attends.» Puis, comme un éclair, il se sauvait. Par après, il revenait et me disait: «Désormais, cesse tes ardents soupirs: tu me fais languir jusqu'à me faire perdre connaissance.»

D'autres fois, il disait: «Ton amour ardent, tes soifs sont un repos pour mon Coeur attristé.» Mais, qui peut tout dire?

Il me semblait que Jésus voulait composer des vers. Parfois, il exprimait ces vers en les chantant. Cependant, sans me donner le temps de lui dire un seul mot, il disparaissait.

Ce matin, mon confesseur ayant manifesté l'intention de me faire souffrir la crucifixion, j'ai vu la Maman Reine qui pleurait et se disputait presque avec Jésus pour que le monde soit épargné de tant de fléaux. Mais Jésus se montrait hésitant. C'est uniquement pour contenter sa Maman qu'il a accepté de me faire souffrir.

Plus tard, comme s'il s'était un peu apaisé, il me dit: «Ma fille, c'est vrai que je veux châtier le monde, je tiens en main les fouets pour le frapper. C'est également vrai que si, ton confesseur et toi, vous vous intéressez à me prier et à souffrir, cela m'est un appui et vous me donnez ainsi le soutien dont j'ai besoin pour que le monde soit épargné, au moins en partie. Autrement, en ne trouvant aucun appui, de ma main libre, je me déchargerai sur le monde.» Cela dit, il disparut.

14.   30 septembre 1900 — Jésus demande à Luisa de consoler sa Maman affligée. Audio

Ce matin, mon très doux Jésus ne venait pas. J'ai dû exercer beaucoup ma patience à l'attendre. Comme je ne me sentais plus la force de poursuivre dans mon état habituel, j'en étais arrivée au point de m'efforcer d'en sortir. Jésus ne venait pas et il me semblait que la souffrance m'avait échappé. Mes sens, je les sentais toujours, et il ne me restait rien d'autre à faire que d'essayer d'en sortir.

Pendant que je faisais cela, Jésus béni vint et, en faisant un cercle avec ses bras, il m'entoura la tête. Quand il me toucha, je ne me suis plus sentie dans mon corps et je vis Notre-Seigneur très indigné contre le monde. Pendant que j'essayais de l'apaiser, il me dit: «Pour maintenant, il ne faut pas t'occuper de moi, mais je te prie de t'occuper de ma Maman. Console-la, car elle est très affligée à cause des châtiments plus sévères que je suis sur le point de déverser sur la terre.» Qui pourrait dire combien je suis restée affligée!

15.   2 octobre 1900 — État de victime pour l'Italie et pour Corato. Audio

Je craignais que mon état ne soit plus selon la Volonté de Dieu quand Jésus béni vint. Je lui dis: «Comme je crains que mon état ne soit plus selon ta Volonté, puisque je vois que les deux choses principales qui me tenaient liée à cet état me manquent, c'est-à-dire la souffrance et ta présence.» Jésus répondit: «Ma fille, ce n'est pas que je ne veux plus te garder dans cet état, c'est parce que je veux châtier le monde que je ne viens pas et que je te prive de la souffrance.»

Je lui dis: «À quoi bon, alors, de me tenir dans cet état?» Il répondit: «Ton état de victime et ton attente continuelle me désarment déjà car, toi, tu ne me vois pas mais, moi, au contraire, je te vois très bien et je compte tous tes soupirs, tes souffrances et tes désirs de me vouloir auprès de toi. Le fait que tu sois tout absorbée en moi est un continuel acte de réparation pour beaucoup d'âmes qui ne s'intéressent pas à moi et qui ne me désirent pas. Ces âmes me méprisent et sont entièrement absorbées par les choses terrestres, crottées par la saleté de leurs vices. Étant totalement opposé au leur, ton état met un frein à ma justice, de sorte que te garder dans cet état et permettre en même temps des guerres sanglantes en Italie m'est presque impossible.»

Je lui dis: «Ah ! Seigneur, pour moi, demeurer dans cet état sans souffrir m'est presque impossible! Je sens que les forces me manquent, car la force de demeurer dans cet état me vient de mes souffrances. Si, à certains jours, tu ne viens pas, alors je cherche à en sortir. Gare à toi! Je te le dis d'avance afin que, plus tard, cela ne te déplaise pas.» Jésus répliqua: «Ah! oui, oui, tu sortiras de cet état quand je commencerai les massacres en Italie! Alors, je te suspendrai totalement.»

Pendant qu'il disait cela, il me fit voir des guerres très féroces qui surviendront, autant parmi les laïques que contre l'Église. Le sang inondait les villes comme l'eau inonde les terres quand tombe une pluie diluvienne. Mon pauvre coeur se tordait de douleur à la vue de cela. En pensant à ma ville, je dis: «Ah! Seigneur, en disant que tu vas me suspendre de tout, veux-tu me faire comprendre que tu n'auras même pas compassion de ma pauvre Corato? que tu ne l'épargneras même pas?»

Jésus répondit: «Si les péchés atteignent un certain niveau, de sorte que les habitants de Corato ne méritent pas de garder une âme victime parmi eux et que ceux qui sont responsables de cette âme victime ne s'intéressent pas à elle, moi je n'aurai aucun regard pour Corato.» Cela dit, il disparut et je suis demeurée tout affligée.

16.   4 octobre 1900 — Jésus souffre de châtier les hommes parce qu'ils sont ses images. Audio

Après avoir passé un autre jour en l'absence de Jésus et avec très peu de souffrance, je me sentais convaincue que le Seigneur ne voulait plus me garder dans mon état de victime. Cependant, l'obéissance ne veut même pas me céder cela. Elle veut que je continue de rester dans cet état, même si je dois en crever. Que le Seigneur soit toujours béni et que sa sainte et aimable Volonté soit faite en toute chose!

Lorsque Jésus béni vint ce matin, il se montra dans un état pitoyable. Il semblait souffrir dans ses membres, et son corps se présentait comme brisé en de multiples morceaux qu'il était impossible de compter. D'une voix plaintive, il me dit: «Ma fille, combien je souffre, combien je souffre! Mes souffrances sont des souffrances indicibles et incompréhensibles pour la nature humaine. C'est la chair de mes enfants qui est lacérée et la douleur que j'en éprouve est si grande que je me sens lacéré dans ma propre chair.» Pendant qu'il disait cela, il gémissait et se plaignait.

Je me sentais attendrie en le voyant dans cet état et je fis tout ce que je pouvais pour être compatissante envers lui. Je le priai de me faire participer à ses souffrances. Il me contenta en partie et j'ai à peine eu le temps de lui dire: «Ah! Seigneur, ne t'ai-je pas demandé de ne pas envoyer de châtiments? Ce qui me déplaît le plus, c'est que tu sois frappé dans tes propres membres. Ah! cette fois, aucune action ou prière n'a pu t'apaiser!»

Mais Jésus ne prêta pas attention à mes paroles. Il me sembla qu'il avait une préoccupation sérieuse dans son Coeur qui attirait son attention ailleurs et, en un instant, il me transporta hors de mon corps. Il m'amena dans des lieux où se passaient des massacres sanglants. Que de scènes douloureuses on voyait dans le monde! Que de chair humaine tourmentée, morcelée, foulée aux pieds comme on foule la terre, et abandonnée sans sépulture! Que de disgrâce, que de misère! Ce qui était pire, c'était de voir d'autres châtiments plus terribles encore qui devaient arriver. Le Seigneur béni regarda tout cela et, totalement bouleversé, il se mit à pleurer amèrement. Moi, ne pouvant résister, je pleurai avec lui sur la triste condition du monde, de sorte que mes larmes se mêlaient aux siennes.

Après avoir pleuré un bon moment, j'ai admiré un autre trait de la bonté de Notre-Seigneur. Pour me faire cesser de pleurer, il détourna de moi son visage et, en cachette, il essuya ses larmes. Ensuite, en se tournant vers moi avec un visage joyeux, il me dit: «Ma bien-aimée, ne pleure pas, ça suffit, ça suffit! Ce que tu vois sert à satisfaire ma justice.» Je lui dis: «Ah! Seigneur, j'ai donc raison de dire que mon état n'est plus selon ta Volonté! À quoi sert mon état de victime s'il ne m'est pas donné que tes très chers membres soient épargnés et que le monde soit exempté de tant de châtiments?»

Jésus me répondit: «Ce n'est pas comme tu dis. Moi aussi j'ai été victime. Et, en étant victime, il ne m'a pas été donné que le monde soit épargné de tous les châtiments. J'ai ouvert le Ciel pour l'homme. Oui, je l'ai libéré de son péché et j'ai pris sur moi ses souffrances, mais c'est justice que l'homme reçoive sur lui une partie des châtiments qu'il s'est attirés en péchant. Et si ce n'était pas des âmes victimes, l'homme mériterait non seulement un simple châtiment, c'est-à-dire la destruction de son corps, mais aussi la perte de son âme. Voilà la raison de la nécessité des âmes victimes. Celui qui veut s'en prévaloir, parce que l'homme est toujours libre dans sa volonté, peut trouver une exonération de sa punition et son port de salut.» Je repris: «Ah! Seigneur, comme je voudrais m'en aller avec toi avant que ces châtiments ne progressent davantage!» Jésus répondit: «Si le monde parvient à une impiété telle qu'il ne mérite aucune âme victime, certainement que je t'amènerai avec moi.»

En entendant cela, je dis: «Seigneur, ne permets pas que je reste ici et que j'assiste à des scènes aussi douloureuses.» Presque en me faisant un reproche, Jésus ajouta: «Au lieu de me prier d'épargner le monde, tu dis que tu veux t'en venir avec moi? Et si j'amenais avec moi tous mes élus, qu'arriverait-il à ce pauvre monde? Certainement que je n'aurais plus rien à faire de ce monde et que je n'aurais plus aucun regard pour lui.» Après, j'ai prié pour plusieurs personnes. Jésus disparut et je suis revenue dans mon corps.

17.  10 octobre 1900 — Ces écrits manifestent clairement la façon dont Jésus aime les âmes. L'âme peut sortir du corps uniquement par la force de la douleur ou par celle de l'amour. Audio

Pendant que j'écrivais, cette pensée monta en moi: «Qui sait combien il y a de sottises dans ces écrits? Ils méritent d'être jetés au feu. Si l'obéissance me le permettait, je le ferais, car je sens que ces écrits sont comme un obstacle pour mon âme, surtout s'ils parviennent à la vue de certaines personnes. Dans certains passages, ces écrits me présentent comme si j'aimais Dieu et que je faisais quelque chose pour lui, alors que je ne fais rien et que je ne l'aime pas. Je suis l'âme la plus froide qui puisse se trouver dans le monde. Et voici que ces personnes m'estiment différente de ce que je suis, et cela m'est une souffrance. Cependant, puisque c'est l'obéissance qui veut que j'écrive, cela étant pour moi un des plus grands sacrifices, je m'en remets totalement à elle, avec l'espérance certaine qu'elle m'excusera et qu'elle plaidera ma cause auprès de Dieu et auprès des hommes.»

Pendant que je pensais ainsi, Jésus béni bougea en mon intérieur. Il me reprocha d'entretenir ces pensées et me demanda de me rétracter. Il voulait que je cesse d'écrire si je ne me rétractais pas. Il affirmait qu'en pensant ainsi, je m'écartais de la vérité, alors que la chose la plus essentielle pour une âme, c'est de ne jamais sortir du cercle de la vérité.

Il me dit: «Comment ! tu ne m'aimes pas? Avec quelle audace tu dis cela! Ne veux-tu pas souffrir pour moi?» En rougissant de honte, je lui dis: «Oui, Seigneur.» Il reprit: «Eh bien, comment en arrives-tu à sortir de la vérité?»

Cela dit, il se retira en mon intérieur sans plus se faire entendre. Quant à moi, je suis restée comme si j'avais reçu un coup de massue. Comme elle fait des siennes, dame obéissance! Si ce n'était d'elle, je ne me trouverais pas dans ces épreuves avec mon bien-aimé Jésus. Comme il faut de la patience avec cette obéissance bénie!

Je reprends donc ici pour dire ce que je devais dire. Le Seigneur m'a un peu distraite de ce que j'avais commencé à écrire. Lorsqu'il est revenu, Jésus béni a riposté à ma pensée en me disant: «Certainement que tes écrits méritent d'être brûlés ! Mais, veux-tu savoir dans quel feu ? Dans le feu de mon amour. Car il n'y a pas une page qui ne manifeste clairement la façon dont j'aime les âmes, autant en ce qui te concerne qu'en ce qui concerne le monde. Dans tes écrits, mon amour trouve un épanchement pour mes préoccupations et pour mes langueurs amoureuses. »

Après cela, Jésus me transporta hors de mon corps et je lui dis: «Mon Bien-Aimé et mon unique Bien, quel châtiment pour moi que de devoir retourner tant de fois dans mon corps! Car c'est bien vrai que, en ce moment, je n'ai pas mon corps avec moi et que seule mon âme reste avec toi. Ensuite, je ne sais comment, je me retrouve emprisonnée dans mon misérable corps comme à l'intérieur d'une sombre prison et là, dans mon corps, je perds cette liberté qui m'est donnée lorsque j'en suis sortie. Cela n'est-il pas un châtiment pour moi, le plus dur châtiment qui puisse se donner?»

Jésus me dit: «Ma fille, ce que tu décris n'est pas un châtiment. Cela n'arrive pas à cause d'une faute de ta part. Tu dois aussi savoir qu'il y a seulement deux raisons pour lesquelles une âme peut sortir de son corps: soit par la force de la douleur, ce qui arrive au moment de la mort naturelle; soit par la force de l'amour réciproque entre moi et l'âme. Cet amour est alors tellement fort que ni l'âme ne supporterait cet amour sans moi, ni moi je ne pourrais résister longtemps à cet amour sans vouloir en jouir. Je procède alors en attirant l'âme à moi et, ensuite, je la remets de nouveau dans son état naturel. Et l'âme, attirée plus que le courant dans un fil électrique, va et vient comme il me plaît. Par conséquent, ce que tu crois être un châtiment est, au contraire, un amour des plus raffinés.»

Je répondis: «Ah! Seigneur, si mon amour était fort et suffisant, je crois que j'aurais la force de subsister en ta présence et que je ne serais pas sujette à revenir dans mon corps. C'est parce que mon amour est très faible que je suis sujette à ces vicissitudes.» Jésus me répondit: «Au contraire, c'est un amour même plus grand: ton amour est un extrait de l'amour du sacrifice par lequel, par amour pour moi et pour tes frères, tu te prives toi-même en retournant aux misères de la vie.»

Après cela, Jésus béni me transporta vers une ville où se commettaient tellement de péchés qu'il en sortait comme un brouillard dense et pestilentiel qui s'élevait vers le Ciel. Et, du Ciel, descendait un autre épais brouillard à l'intérieur duquel se trouvaient condensés tellement de châtiments qu'ils semblaient suffisants pour exterminer cette ville. Je dis: «Seigneur, où sommes-nous? Quels sont ces lieux ?» Jésus répondit: «Ici, c'est Rome, où de nombreuses abominations se commettent. Non seulement par des laïques, mais aussi par des religieux. Ils méritent que ce brouillard finisse par les aveugler et par provoquer leur extermination.»

En un instant, je vis le massacre qui devait s'ensuivre. Il semblait que le Vatican recevait une partie des secousses. Les prêtres n'étaient même pas épargnés. Totalement consternée, je dis: «Mon Seigneur, épargne ta ville de prédilection, tous tes ministres, et le pape. Oh! combien volontiers je m'offre moi-même pour souffrir leurs tourments, pour que tu les épargnes!» Remué, Jésus me dit: «Viens avec moi et je te ferai voir jusqu'où est parvenue la malice humaine.»

Il me transporta à l'intérieur d'un palais. Dans une chambre secrète se trouvaient cinq ou six députés qui se disaient entre eux: «Nous nous rendrons lorsque nous aurons détruit les chrétiens.» Il semblait qu'ils voulaient contraindre le roi à écrire de sa propre main un décret de mort contre les chrétiens, avec l'autorisation de s'emparer de leurs biens. Ils disaient: «Pourvu que le roi nous donne son assentiment. Ça ne nous fait rien si nous ne passons pas à l'action maintenant ; au bon moment et dans les circonstances favorables, nous le ferons.»

Après cela, Jésus me transporta ailleurs et me fit voir qu'un de ceux qui se disent chefs allait mourir. Il semblait tellement uni au démon que, arrivé à ce point, si près de la mort, cela ne le dérangeait même pas. Il tirait toute sa force des démons qui l'accompagnaient comme ses amis fidèles. Lorsque les démons m'ont vue, ils ont été ébranlés. L'un voulait me battre, un autre me faire telle chose, un autre telle autre chose. Cependant, en ne m'occupant même pas de leurs vexations, parce que le salut de cette âme m'était plus précieux, je me suis efforcée d'entrer et je suis arrivée auprès de cet homme. Oh ! Dieu! quelle vue ! plus épouvantable que les démons eux-mêmes! Dans quel état lamentable gisait ce chef! Il faisait plus que pitié! Notre présence ne l'a pas ému du tout. Il semblait même qu'il s'en moquait. Jésus m'a immédiatement retirée de cet endroit, et j'ai commencé à plaider auprès de Jésus pour le salut de cette âme.

18.  12 octobre 1900 — Les ennemis les plus puissants de l'homme sont : l'amour des plaisirs, l'amour des richesses et l'amour des honneurs. Audio

Mon adorable Jésus continue de venir. Ce matin, il portait une couronne d'épines touffue. Je la lui enlevai tout doucement et la mis sur ma tête. Je lui dis: «Seigneur, aide-moi à l'enfoncer.» Il répondit: «Cette fois-ci, je veux que tu l'enfonces toi-même. Je veux voir ce que tu sais faire et comment tu veux souffrir par amour pour moi.» Alors, je l'ai très bien enfoncée sur ma tête, d'autant plus qu'il s'agissait de démontrer à Jésus jusqu'où allait mon désir de souffrir pour lui. Tout attendri, Jésus me serra sur son Coeur et me dit: «Ça suffit, ça suffit! Mon Coeur ne peut pas supporter de te voir souffrir davantage!» Puis, m'ayant laissée très souffrante, mon bien-aimé Jésus ne fit plus que des allers-retours.

Ensuite, il prit l'aspect du Crucifié et me fit participer à ses souffrances. Il me dit: «Ma fille, les ennemis les plus puissants de l'homme sont : l'amour des plaisirs, l'amour des richesses et l'amour des honneurs. Ces ennemis rendent l'homme malheureux, parce qu'ils s'introduisent jusque dans son coeur. Ils le rongent continuellement, le rendent amer, et l'abattent au point de lui faire perdre tout son bonheur. Et moi, sur le Calvaire, j'ai vaincu ces trois ennemis. J'ai aussi obtenu pour l'homme la grâce de les vaincre et je lui ai restitué le bonheur perdu.

«Cependant, toujours ingrat, l'homme rejette ma grâce. Avec acharnement, il aime ces ennemis qui soumettent son coeur à un continuel tourment.» Cela dit, Jésus disparut. Je compris ces paroles avec une telle clarté que j'éprouvai beaucoup d'horreur et de haine contre ces trois ennemis de l'homme. Que le Seigneur soit toujours béni et que tout soit pour sa gloire!

19.  14 octobre 1900 — Le périlleux fléau des bourgeois. Seule l'innocence attire la miséricorde et atténue la juste indignation. Audio

Ce matin, je me sentais tellement égarée que je ne me comprenais pas moi-même. Je ne pouvais même pas aller, selon mon habitude, à la recherche de mon suprême Bien. De temps en temps, Jésus remuait en mon intérieur et se faisait voir. En m'embrassant et en se montrant tout indulgent envers moi, il me dit: «Pauvre fille, tu as raison de dire que tu ne peux pas demeurer sans moi. Comment pourrais-tu vivre sans ton Bien-Aimé?»

Secouée par ces paroles, je dis: «Ah! mon Bien-Aimé, quel cruel martyre que ma vie, à cause de ces intervalles où je suis contrainte de demeurer sans toi! Tu dis toi-même que j'ai raison et, ensuite, tu me laisses!» Jésus se cacha furtivement comme s'il ne voulait pas entendre ce que je disais et je suis retombée dans mon égarement, sans ne plus pouvoir rien dire.

En me voyant de nouveau égarée, Jésus sortit de mon intérieur et me dit: «Tu es tout mon contentement. Dans ton coeur, je trouve mon véritable repos et, en m'y reposant, j'éprouve mes plus chères délices.» Ébranlée de nouveau, je lui dis: «Pour moi aussi, tu es tout mon contentement. Tellement que toutes les autres choses ne sont pour moi qu'amertume.» Jésus se retira de nouveau et je suis restée avec mes paroles en me retrouvant plus égarée qu'auparavant. La matinée s'est déroulée ainsi. Il me semblait que Jésus avait envie de s'amuser quelque peu.

Après cela, je me suis sentie hors de mon corps et j'ai vu des inconnus qui venaient, habillés en civils. Les gens, en les voyant, étaient horrifiés; ils émettaient des cris d'épouvante et de douleur, surtout les enfants. Les gens disaient: «Si ces inconnus arrivent sur nous, nous sommes finis!» Ils ajoutaient: «Cachez les jeunes! Malheur à la jeunesse si elle tombe dans les mains de ceux-ci!» Révoltée, je dis au Seigneur: «Pitié! Miséricorde! Éloigne ce fléau si dangereux pour la misérable humanité! Que les larmes de l'innocence t'amènent à la compassion!» Jésus répondit: «Ah! ma fille, c'est seulement à cause de l'innocence que je suis attentif aux autres! Seule l'innocence attire ma miséricorde et atténue ma juste indignation.»

20.   15 octobre 1900 — Lutte entre le confesseur et Jésus au sujet de la crucifixion de Luisa. Audio

Ce matin, j'ai reçu la sainte Eucharistie et Jésus béni m'a fait entendre sa voix en disant: «Ma fille, ce matin, j'éprouve l'absolue nécessité de refaire mes forces. De grâce, prends sur toi mes souffrances pendant un certain temps, et laisse-moi me reposer un peu dans ton coeur!» Je répondis: «Oui, mon Bien, fais-moi éprouver tes souffrances et, pendant que je souffrirai à ta place, tu auras tout le loisir de te refaire et de prendre un doux repos. Seulement, afin que personne ne puisse me voir souffrir, je te demande de retarder encore un peu, jusqu'à ce que je me trouve seule, car il me semble que mon confesseur est encore ici.»

Jésus répliqua: «Qu'est-ce que ça fait que le Père soit présent? Au lieu de n'avoir qu'une seule personne pour m'aider à refaire mes forces, ne serait-il pas mieux que j'en aie deux, c'est-à-dire toi en souffrant et le Père en collaborant avec moi et en ayant la même intention que moi?»

Pendant ce temps, je vis mon confesseur manifester l'intention de la crucifixion et, immédiatement, sans le moindre retard, le Seigneur me fit participer aux souffrances de la croix. Après que je fus restée quelque temps dans ces souffrances, mon confesseur me rappela à l'obéissance. Jésus se retira et je cherchai à me soumettre à celui qui me commandait.

Après un bref instant, mon doux Jésus revint. Il voulait me soumettre une seconde fois aux souffrances de la crucifixion, mais le Père ne voulait pas. Moi, quand je me conformais au désir de Jésus, c'est-à-dire à souffrir, Jésus venait. Lorsque mon confesseur voyait que je commençais à souffrir, il arrêtait la souffrance par l'obéissance, et Jésus se retirait. Je souffrais, bien sûr, une grande peine de voir Jésus se retirer, mais je faisais tout ce que je pouvais pour obéir. Parfois, lorsque je voyais Jésus et mon confesseur discuter ensemble sur ce point, je les laissais se débattre entre eux en attendant de voir qui sortirait vainqueur: l'obéissance ou Notre-Seigneur.

Ah! il me semblait voir lutter l'obéissance et Jésus, tous les deux puissants, capables de s'affronter dans un combat. Après une dure lutte, alors que j'allais voir qui était vainqueur, la Maman Reine vint et, en s'approchant du Père, elle lui dit: «Mon fils, ce matin, c'est Jésus lui-même qui veut qu'elle souffre. Laisse-le faire. Autrement, vous ne serez pas épargnés, même pas d'une partie des châtiments.» À ce moment, le Père fut comme distrait pendant la lutte. Étant victorieux, Jésus me soumit de nouveau aux souffrances de la crucifixion, mais des souffrances tellement violentes et des douleurs tellement amères que je ne sais pas comment je suis restée vivante. Alors que je me croyais sur le point de mourir, l'obéissance me rappela de nouveau et, pour quelque temps, je me suis retrouvée en mon corps. Jésus béni refaisait ses forces, mais, non encore satisfait, il revint et, pour une troisième fois, il voulut répéter la crucifixion. Cependant, en s'armant de toutes ses forces cette fois-ci, l'obéissance se rendit victorieuse et mon bien-aimé Jésus fut perdant.

Malgré tout cela, Jésus s'essayait de temps en temps, dans l'espoir de pouvoir vaincre de nouveau l'obéissance, de sorte qu'il ne me donnait pas de repos. J'ai dû lui dire: «Mais, mon Seigneur, reste tranquille un peu et laisse-moi en paix. Ne vois-tu pas que l'obéissance s'est armée et qu'elle ne veut pas céder devant toi? Sois donc patient. Si tu veux répéter la crucifixion pour une troisième fois, promets-moi de me faire mourir.» Jésus répondit: «Oui, viens.»

Je le dis au Père et, même en cela, l'obéissance demeura inexorable, malgré que mon doux Bien m'appelait en me disant: «Luisa, viens.» Je dis à mon confesseur que Jésus m'appelait, mais il riposta par un non tranchant.

Drôle d'obéissance que celle-là! Elle veut faire sa grande dame en tout et sur tout. Elle veut s'introduire dans des choses qui ne la regardent pas, telle la question de mourir. Quelle belle affaire que d'exposer une pauvre malheureuse aux dangers de la mort, lui faire toucher du doigt le port du bonheur éternel et, ensuite, pour se vanter qu'elle sait faire en tout sa grande dame, au moyen de la force qu'elle possède, elle retient l'âme et la fait croupir dans la misérable prison de son corps.

Si on lui demande pourquoi elle fait tout cela, en premier lieu, elle ne répond pas et, ensuite, dans son langage muet, elle dit: «Pourquoi? Parce que je suis une grande dame et que j'ai domination sur tout.» Il semble que si on veut demeurer en paix avec cette obéissance bénie, il faut une patience de saint. Non seulement une patience de saint, mais la patience de Notre-Seigneur lui-même. Autrement, on sera en continuels désaccords avec elle, parce qu'on traite avec celle qui aime à conduire les choses aux extrêmes.

En voyant que, devant l'obéissance, il ne pouvait pas du tout vaincre, le Seigneur béni s'apaisa et me laissa en paix. Il atténua mes souffrances et me dit: «Ma bien-aimée, dans les souffrances que tu as vécues, j'ai voulu te faire éprouver la fureur de ma justice en la déversant un peu sur toi. Si tu pouvais voir clairement jusqu'où les hommes ont poussé ma justice et comment sa fureur s'est armée contre eux, tu tremblerais comme une feuille et tu ne ferais rien d'autre que de me prier de faire pleuvoir sur toi les souffrances.»

Il me semble que Jésus me soutint dans mes souffrances et que, pour me redonner du courage, il me dit: «Je me sens mieux; et toi? » Je lui dis: «Ah! Seigneur, qui peut te décrire ce que je ressens? Je me sens comme si j'étais broyée à l'intérieur d'une machine. J'éprouve un tel épuisement de mes forces que, si tu ne m'infuses pas de la vigueur, je ne pourrai pas m'en remettre.»

Jésus me répondit: «Ma bien-aimée, il est nécessaire que, de temps en temps tout au moins, tu éprouves avec intensité des souffrances. Premièrement pour toi car, aussi bon que soit un morceau de fer, si on le laisse longtemps sans le mettre dans le feu, il en vient toujours à contracter un peu de rouille. Deuxièmement pour moi : si, pendant longtemps, je ne me déchargeais pas sur toi, ma fureur s'enflammerait d'une façon telle que je n'aurais aucun regard pour les humains et n'épargnerais personne. Et si tu ne prenais pas sur toi mes souffrances, comment pourrais-je maintenir ma parole donnée d'épargner des châtiments à une partie du monde?» Après cela, mon confesseur vint et m'appela à l'obéissance. Ainsi, je revins dans mon corps.