no 161 à 180

161.   9 décembre 1902 — Luisa se trouve avec Jésus Christ; elle est comme clouée avec lui sur la croix. Ils parlent au sujet du divorce. Audio

Étant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps en compagnie de Jésus Christ, comme clouée avec lui sur la croix. Pendant que je souffrais, je gardais silence. Pendant ce temps, j'ai vu mon confesseur avec son ange gardien qui lui disait: «Cette pauvresse est très souffrante, tellement que cela l'empêche de parler. Accorde-lui une courte trêve. C'est comme deux amants, lorsqu'ils s'épanchent ensemble sur ce qu'ils vivent dans leur intérieur, ils finissent par s'accorder mutuellement ce qu'ils veulent.»

Alors, je me suis sentie soulagée de mes souffrances et j'ai exprimé à Jésus certains besoins de mon confesseur. J'ai prié Jésus de le rendre totalement uni à Dieu, puisque, quand quelqu'un arrive à être ainsi, Dieu n'éprouve aucune difficulté à lui concéder ce qu'il veut. Il ne peut chercher rien d'autre que ce qui plaît à Dieu.

Ensuite, j'ai dit: «Seigneur, cette loi du divorce, les hommes arriveront-ils à l'approuver en Italie?» Jésus me répondit: «Ma fille, il y a un danger qu'ils l'approuvent, à moins que quelque foudre de Chine n'arrive à les empêcher d'atteindre leur but.» Je repris: «Seigneur, comment, y aura-t-il quelqu'un de la Chine qui, pendant qu'ils seront en train d'approuver cette loi, prendra de la foudre et la flanquera au milieu d'eux pour les tuer, de sorte que, épouvantés, ils prendront la fuite?» Jésus répondit: «Quand tu ne comprends pas, c'est mieux que tu te taises.» Ne comprenant pas la signification de ces paroles, je me sentis confuse et je n'osais plus parler. Pendant ce temps, l'ange gardien de mon confesseur lui disait que, en plus de l'intention de la crucifixion, il ajoute celle du déversement des amertumes de Jésus en moi. S'il obtient cela, le but sera atteint et ils ne pourront pas faire passer cette loi du divorce.

162.   15 décembre 1902 — Luisa est clouée sur la croix avec Jésus. L'homme est sur le point d'être écrasé sous le poids de la justice divine. Audio

En poursuivant dans mon état habituel, je me suis trouvée hors de mon corps. J'ai rencontré mon adorable Jésus jeté par terre, crucifié et piétiné par tous. Pour les empêcher de faire cela, je me suis étendue sur Jésus afin de pouvoir recevoir sur moi, ce qu'ils faisaient à Notre-Seigneur. Pendant que j'étais dans cette position, j'ai dit: «Seigneur, que te coûterait-il que ces mêmes clous qui te transpercent me transpercent en même temps?»

À ce moment-là, je me suis trouvée clouée avec les mêmes clous qui transperçaient Jésus béni, lui en dessous et moi au-dessus. Dans cette position, nous nous sommes trouvés au milieu de ces hommes qui veulent la loi du divorce. Jésus projetait sur eux de nombreux rayons de lumière produits par les souffrances que nous endurions lui et moi. Ces hommes en étaient éblouis et confus. Je compris que si le Seigneur se plaisait à continuer de me faire souffrir, quand ceux-ci se rassembleront pour faire passer cette loi, ils subiront un cuisant échec. Après cela, Jésus disparut en me laissant seule pour souffrir.

Plus tard, il revint sans être crucifié et il se jeta dans mes bras. Il était devenu tellement lourd que mes pauvres bras ne pouvaient pas le tenir et que j'étais sur le point de le laisser tomber par terre. Plus je me donnais de la peine, plus je me sentais incapable de supporter ce poids. La peine que j'éprouvais était si intense que je pleurais à chaudes larmes. En voyant le danger imminent de tomber et en voyant mes pleurs, Jésus pleurait avec moi. Quelle scène déchirante !

Alors, en me faisant violence, j'embrassai Jésus au visage et, pendant qu'il m'embrassait lui aussi, je lui ai dit: 🙏 «Ma Vie et ma Force, par moi-même, je suis faible et je ne peux rien, mais, avec toi, je peux tout; fortifie-moi dans ma faiblesse en m'infusant ta propre force 🔥 et, ainsi, je pourrai supporter le poids de ton corps. C'est là l'unique moyen de nous épargner mutuellement ce chagrin: moi, de te faire tomber et toi, de souffrir d'une chute.»

En entendant cela, Jésus me dit: «Ma fille, ne comprends-tu pas la signification de ma pesanteur? Sache que c'est le poids énorme de la justice que ni moi, je ne peux continuer de supporter, ni toi, tu ne pourras contenir. L'homme est sur le point d'être écrasé sous ce poids de la justice divine.»

En entendant ces paroles, je me suis remise à pleurer. Comme pour me distraire, puisque, avant qu'il vienne, j'avais une forte crainte que je ne puisse pas lui obéir sur certaines choses, Jésus ajouta: «Et toi, ma bien-aimée, pourquoi crains-tu autant que je ne te fasse pas obéir?

«Ne sais-tu pas que lorsque j'attire, unis et identifie une âme à moi en lui communiquant mes secrets, la première touche que je frappe et qui donne le plus beau son, c'est la touche de l'obéissance? Cette touche donne le plus beau son et je communique ce son à toutes les autres touches, de sorte que si les autres touches ne sont pas en communication avec la première, elles sonnent faux. Ça ne peut jamais être agréable à mon oreille.

«Donc, ne crains pas. D'ailleurs, ce n'est pas toi qui obéiras, mais moi qui obéirai en toi. Et comme ce sera une obéissance accomplie par moi, laisse-moi faire. Ne te préoccupe de rien, car moi seul sais très bien ce qu'il faut faire et la façon de me faire connaître.» Cela dit, Jésus disparut et je suis revenue dans mon corps. Que le Seigneur soit toujours béni.

163.   17 décembre 1902 — Pour pouvoir être victime, l'union permanente avec Jésus est nécessaire. Audio

Ce matin, lorsque j'ai vu mon adorable Jésus, j'ai prié pour qu'il s'apaise en lui disant: «Seigneur, si, par moi-même, je ne peux pas supporter le poids de ta justice, il y a beaucoup d'autres bonnes âmes entre lesquelles tu peux partager un peu de ce poids. Ainsi, il sera plus facile de le supporter et les gens pourront être épargnés.»

Jésus répondit: «Ma fille, ne sais-tu pas que pour que ma justice puisse décharger sur une âme le poids du châtiment dû à autrui, cette âme doit être en union permanente avec moi, de sorte que tout ce qu'elle opère, tout ce qu'elle souffre, tout ce qu'elle demande et obtient, soit appuyé sur la stabilité de mon union avec elle? L'âme n'a rien d'autre à faire que d'unir sa volonté à la mienne. Ma justice ne pourrait pas coopérer si, en premier, elle ne donnait pas à l'âme les grâces nécessaires pour la disposer à souffrir pour la cause d'autrui.»

Je repris: «Quoi, ton union à moi est permanente? Je me vois si mauvaise!» En m'interrompant, Jésus ajouta: «Sotte, que dis-tu? Ne me sens-tu pas continuellement en toi? Ne perçois-tu pas les mouvements sensibles que j'effectue en toi? Ne te rends-tu pas compte de la prière continuelle qui s'élève en toi de sorte que tu ne peux pas faire autrement que de prier? Est-ce toi qui accomplis cela, ou est-ce moi, moi qui habite en toi? Il n'y a que quelques occasions où tu ne me vois pas et cela ne signifie pas du tout que mon union à toi n'est pas permanente.» Je devins confuse et ne savais pas quoi répondre.

164.   18 décembre 1902 — Jésus invite de nouveau Luisa à souffrir avec lui pour vaincre ceux qui veulent la loi du divorce. Audio

Dès que je me suis retrouvée dans mon état habituel, Jésus béni vint. Il était tellement souffrant qu'il faisait pitié. Tout affligé, il m'a dit: «Ma fille, viens de nouveau souffrir avec moi pour pouvoir vaincre l'obstination de ceux qui veulent le divorce. Essayons une autre fois. N'es-tu pas toujours prête à souffrir ce que je veux? Me donnes-tu ton consentement?» Je répondis: «Oui, Seigneur, fais ce que tu veux.»

À peine avais-je dit oui que Jésus béni s'étendit, crucifié à l'intérieur de moi. Comme la charpente de mon corps était plus petite que la sienne, il m'étira pour me faire atteindre sa propre stature. Ensuite, il déversa en moi un tout petit peu de son amertume. Mais elle était tellement amère et pleine de souffrance que non seulement j'éprouvais les clous aux endroits de la crucifixion, mais que je sentais tout mon corps transpercé de clous, de sorte que je me sentais totalement découpée.

Il me laissa dans cet état pendant quelque temps. Je me suis ensuite trouvée au milieu des démons qui, en me voyant aussi souffrante, disaient: «Cette maudite va nous vaincre une autre fois afin que la loi du divorce ne soit pas approuvée. Maudite soit ton existence! Tu cherches sans cesse à nous nuire en faisant échouer tous nos efforts. Mais nous te le ferons payer. Nous tournerons contre toi les évêques, les prêtres et les gens, de sorte que nous te ferons passer ta manie d'accepter les souffrances.»

Pendant que les démons disaient cela, ils m'envoyaient des tourbillons de flammes et de fumée. Je me sentais tellement souffrante que je ne me comprenais plus moi-même. Jésus béni revint et, à sa vue, les démons s'enfuirent. De nouveau, il me renouvela les mêmes souffrances, mais plus intenses qu'auparavant. Il répéta cela deux autres fois. Bien que j'étais presque tout le temps avec Jésus, je ne lui disais rien tant mes souffrances étaient intenses. Quant à lui, il me dit une seule parole: «Ma fille, pour l'instant, il est nécessaire que tu souffres. Sois patiente. Ne veux-tu pas prendre soin de mes intérêts comme s'ils étaient les tiens?» Parfois, il me soutenait de ses bras, car ma nature ne pouvait pas supporter seule le poids de ces souffrances.

Ensuite, il me dit: «Ma bien-aimée, veux-tu voir les malheurs qui sont advenus durant les jours où je t'ai tenue suspendue de ton état de victime?» Alors, je ne sais comment, j'ai vu la justice pleine de lumière, de grâces, de châtiments et de ténèbres et j'ai vu que, pendant ces jours, des ruisseaux de ténèbres descendaient sur la terre. Ceux qui voulaient faire le mal et dire des paroles malheureuses étaient encore plus aveuglés et prenaient de la force pour commettre le mal en se tournant contre l'Église et contre les personnes consacrées. J'étais étonnée. Jésus me dit: «Toi, tu croyais que ce n'était rien, de sorte que tu ne t'en préoccupais pas, mais il n'en était pas ainsi. As-tu vu combien de mal est advenu et combien de force les ennemis ont acquise pour arriver à réaliser ce qu'ils ne pouvaient pas faire pendant le temps où je te gardais en permanence dans ton état de victime?» Après, il disparut.

165.   24 décembre 1902 — Les effets de la souffrance. Conséquences de l'orgueil. Audio

Poursuivant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps. J'ai vu Notre-Seigneur qui, tout près de moi, tenait une croix tout entrelacée d'épines. Il la prit et la plaça sur mes épaules en me demandant de la porter au milieu d'une multitude de gens pour leur donner la preuve de sa miséricorde et pour apaiser la justice divine. La croix était tellement lourde que je la portais toute courbée et presque en me traînant.

Pendant que je la portais, Jésus disparut. Arrivée à un certain endroit, celui qui me guidait me dit: «Dépose la croix et déshabille-toi, car Notre-Seigneur doit revenir et il doit te trouver prête pour la crucifixion.» Je me suis déshabillée et j'ai gardé mes vêtements dans ma main à cause de la honte que ma nature humaine éprouvait. Je me disais: «Dès qu'il viendra, je les lâcherai.»

Jésus revint. En me trouvant avec mes vêtements à la main, il me dit: «Tu ne t'es même pas dépouillée de tout pour que je puisse te crucifier immédiatement? Alors, nous réserverons la crucifixion pour une autre occasion.» Je suis restée confuse et affligée, sans pouvoir dire un seul mot. Pour me consoler, Jésus me prit par la main et me dit: «Dis-moi, que veux-tu que je te donne?» Je répondis: « Seigneur, donne-moi de souffrirIl poursuivit: «Et quoi d'autre?» Je répondis: «Je ne sais pas te demander autre chose que de souffrir.»

Jésus ajouta: «De mon amour, tu n'en veux pas?» Je répondis: «Non, je veux souffrir, car, en m'accordant de souffrir, tu me donneras davantage d'amour; cela, je le sais par expérience. Je sais que, pour obtenir des grâces, pour obtenir un amour plus fort, capable de dépasser les aversions humaines, on n'obtient cela que par la souffrance. Pour gagner toutes tes sympathies, ton plaisir et tes complaisances, le seul et unique moyen est de souffrir par amour pour toi.» Jésus me répondit: «Ma bien-aimée, j'ai voulu t'éprouver pour rallumer davantage en toi le désir de souffrir par amour pour moi.»

Après cela, je vis des personnes qui semblaient se croire meilleures que les autres. Jésus béni me dit: «Ma fille, celui qui se croit quelque chose devant moi et devant les hommes ne vaut rien, tandis que celui qui ne se croit rien vaut tout. La personne qui se croit rien devant moi, si elle fait quelque chose, elle ne croit pas qu'elle agit parce qu'elle en a la force ou la capacité par elle-même, mais parce qu'elle reçoit de Dieu la grâce, les lumières et les secours nécessaires. Par conséquent, on peut dire qu'elle agit en vertu du pouvoir divin et, de ce fait, elle vaut tout.

«Pareillement, la personne qui se croit rien devant les hommes reconnaît ainsi qu'elle agit en vertu du pouvoir divin et, de ce fait, elle ne fait rien d'autre que de transmettre la lumière du pouvoir divin qu'elle porte en elle. De cette façon, même la personne la plus mauvaise, sans le vouloir, éprouve la force de cette lumière qui l'habite et se soumet à la Volonté de Dieu. Ainsi, elle vaut tout devant les hommes.

«C'est tout le contraire pour la personne qui se croit quelque chose. Non seulement elle ne vaut rien, mais elle est une abomination en ma présence. Les manières affectées qu'elle utilise en se croyant quelque chose et en se moquant des autres font que les hommes, en la montrant du doigt, la tiennent pour un sujet de dérision et de persécution.»

166.   26 décembre 1902 — Les calomnies, les persécutions et les contrariétés conduisent à la justification de l'homme. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, je me sentais tout opprimée, j'avais une certaine crainte d'être persécutée, contrariée et calomniée. Je ne craignais pas pour moi seule, qui ne me préoccupe pas de moi-même, puisque je suis une pauvre créature qui ne vaut rien. Mais je m'inquiétais pour mon confesseur et les autres prêtres. Ainsi, je me sentais le coeur écrasé par ce poids, sans pouvoir trouver de repos.

Pendant ce temps, mon adorable Jésus vint et me dit: «Ma fille, pourquoi perds-tu ton temps à rester troublée et inquiète comme ça? En ce qui te concerne, il n'y a rien à craindre, tout étant de la Providence divine qui permet les calomnies, les persécutions et les contrariétés pour justifier l'homme et le faire revenir à l'union à son Créateur, seul à seul, sans appui humain, tel qu'il est sorti au moment de sa création.

«Chez l'homme, aussi bon et saint qu'il soit, il reste toujours quelque chose de l'esprit humain dans son intérieur et son extérieur; il n'est pas parfaitement libre. Il tient toujours à quelque chose d'humain dans lequel il espère, sur lequel il s'appuie. Par cela, il veut recevoir estime et respect. Mais que souffle un peu le vent des calomnies, des persécutions et des contrariétés, oh! quelle grêle destructrice reçoit alors son esprit humain! En se voyant combattu, mal vu et méprisé par les créatures, il ne trouve plus de satisfaction. L'aide, les appuis, la confiance et l'estime finissent par lui manquer totalement. Si, auparavant, il recherchait ces choses, il les fuit maintenant parce que, où qu'il se tourne, il ne trouve que des amertumes et des épines. Réduit à cet état, il se retrouve seul.

«Mais l'homme ne peut pas demeurer seul. Il n'est pas fait pour cela. Le pauvre, que fera-t-il? Sans le moindre empêchement, il se tournera totalement vers son centre qui est Dieu. Alors, Dieu se donnera tout à lui et lui se donnera tout à Dieu. Il appliquera son intelligence à connaître Dieu, sa mémoire à se souvenir de Dieu et de ses bienfaits, et sa volonté à l'aimer. Ma fille, voilà l'homme justifié, sanctifié et refait dans son âme, but pour lequel il a été créé. Bien que, plus tard, il lui faudra traiter avec les créatures, s'il se voit offrir de l'aide, des appuis et de l'estime, il recevra ces choses avec indifférence. Par expérience, il les reconnaîtra pour ce qu'elles sont. S'il s'en sert, il le fera seulement s'il voit en elles l'honneur et la gloire de Dieu, en se retrouvant toujours seul avec Dieu.»

167.   30 décembre 1902 — Le Seigneur fait voir à Luisa des tremblements de terre et des destructions de villes. Il lui parle de sa Volonté. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, il me sembla voir la très Sainte Trinité, et moi en elle. C'était comme si les Trois voulaient décider de ce qu'ils allaient faire du monde. Il me sembla qu'ils disaient: «Si nous n'envoyons pas sur le monde les plus violents fléaux, tout sera entièrement fini en fait de religion et les hommes deviendront pires que des barbares.»

Pendant que les Trois discutaient ainsi, il me sembla que descendaient sur la terre des guerres de toutes sortes, des tremblements de terre capables de détruire des villes tout entières, ainsi que des maladies. En voyant cela, toute tremblante, je dis: «Majesté suprême, pardonne l'ingratitude humaine. Maintenant plus que jamais, le coeur de l'homme est révolté. S'il se voit mortifié, il se révoltera davantage en ajoutant outrage sur outrage envers ta Majesté.» Une voix sortant du milieu des Trois, disait: «L'homme ne peut se révolter que lorsqu'il est mortifié. Quand il est détruit, sa rébellion cesse. En ce moment, nous ne parlons pas de mortification, mais bien de destruction

Ensuite, les trois Personnes divines disparurent. Qui pourrait décrire l'état dans lequel je me trouvais, d'autant plus que j'éprouvais comme une disposition à vouloir sortir de mon état de souffrance, je me trouvais avec une volonté non parfaitement apaisée par rapport à la Volonté Divine. Je voyais clairement que le plus vilain affront que la créature puisse faire à son Créateur, c'est de s'opposer à sa très sainte Volonté. J'en éprouvais de la souffrance et je craignais fortement que je puisse faire un acte opposé à sa Volonté. Je ne pouvais me calmer.

Après m'être donné beaucoup de peine, mon adorable Jésus revint et me dit: «Ma fille, je trouve souvent mes délices à choisir des âmes, à les entourer d'une forteresse divine de façon qu'aucun ennemi ne puisse entrer en elles, et j'y établi ma demeure permanente. Dans cette demeure, je m'abaisse, si l'on peut dire, à rendre les plus petits services. Je nettoie l'âme de fond en comble, j'y extirpe toutes les épines, j'y détruis tout ce que la nature humaine a produit de mal et j'y plante tout ce qui se trouve en moi de beau et de bon, de façon à former le plus beau jardin de mes délices. Je m'en sers pour mon plaisir et selon que les circonstances de ma gloire et du bien d'autrui l'exigent. Ainsi, on peut dire que l'âme n'a plus rien d'elle-même, elle me sert uniquement de demeure.

«Sais-tu ce qu'il faut pour détruire tout cela? Un seul acte opposé à ma Volonté! Et c'est ce que tu feras si tu t'opposes à ma Volonté.» Je lui dis: «Je crains Seigneur que mes supérieurs me donnent l'ordonnance qu'ils m'ont donnée l'autre fois.» Jésus répondit: «Cela ne te regarde pas, je verrai cela avec eux, il s'agit ici de ta volonté. Malgré tout cela, je ne pouvais pas me calmer et je continuais de répéter dans mon intérieur: "Quel funeste changement s'est opéré en moi! Qui a séparé ma volonté de la Volonté de mon Dieu, alors qu'elle me semblait ne faire qu'un seule avec elle?

168.   31 décembre 1902 — Jésus aime tellement Luisa qu'il lui arrive de l'aimer autant qu'il s'aime lui-même, bien que, parfois, il ne peut la regarder parce qu'elle lui donne la nausée. Explications. Audio

Je continuais d'être habitée par la crainte de m'opposer à la Volonté de mon adorable Jésus et, à cause de cela, je me sentais tout opprimée et angoissée. Je priais Jésus pour qu'il me libère: 🙏«Seigneur, aie pitié de moi, ne vois-tu pas le péril dans lequel je me trouve? Est-ce possible que moi, le plus vil des vermisseaux, je sois audacieuse au point de me sentir opposée à ta sainte Volonté? D'ailleurs, quel bien je pourrais trouver et dans quel précipice je tomberais si je me séparais de ta Volonté?🔥»

Pendant que je priais ainsi, Jésus béni remua dans mon intérieur et, par une lumière qu'il m'envoya, il sembla me dire: «Tu ne comprends jamais rien. Cet état que tu ressens, c'est celui de victime. Lorsqu'ils t'ont choisi comme victime pour Corato, tu as accepté. Maintenant, quel mal trouve-t-on à Corato? N'est-ce pas la rébellion de la créature contre son Créateur? Entre prêtres et laïques? Entre différents partis? Ainsi, ton état de rébellion involontaire, ta crainte et tes souffrances, tout cela est un état expiatoire. Et cet état d'expiation, moi je l'ai souffert à Gethsémani, au point où j'en suis arrivé à dire: "S'il est possible, que ce calice s'éloigne de moi, mais que ta Volonté soit faite et non la mienne." Pourtant, durant tout le cours de ma vie, j'avais désiré cet état jusqu'à me sentir consumé.»

En entendant cela, il me semble que je me suis tranquillisée et que j'ai repris des forces. J'ai prié Jésus qu'il déverse en moi son amertume. Je me suis approchée de sa bouche et, malgré mes efforts pour aspirer, rien ne venait sinon uniquement une haleine très amère qui rendait amer tout mon intérieur. Alors, en voyant que Jésus ne déversait rien, je dis: «Seigneur, tu ne m'aimes plus? Si tu ne veux pas déverser en moi ton amertume, au moins, déverse en moi tes douceurs.»

Jésus me répondit: «Au contraire, je t'aime même davantage. Si tu pouvais entrer dans mon intérieur, tu verrais dans toutes les parties de mon être l'amour particulier que j'ai pour toi. Parfois, je t'aime tellement que j'arrive à t'aimer autant que je m'aime moi-même. Parfois, cependant, je ne peux pas supporter de te regarder, car tu me donnes la nausée.»

Quel coup de tonnerre ces dernières paroles furent pour mon pauvre coeur! Penser que je n'étais pas toujours aimée de mon bien-aimé Jésus et que j'arrivais même à être pour lui une âme abominable. Si Jésus n'était pas accouru lui-même pour m'expliquer la signification de ces paroles, je n'aurais pas pu continuer de vivre. Il me dit: «Pauvre fille, cette parole est-elle trop dure pour toi? Tu viens d'expérimenter mon propre sort. Moi, j'étais toujours qui j'étais: un avec la Trinité très sainte en nous aimant d'un amour éternel indissoluble. Pourtant, comme victime, je fus couvert de toutes les iniquités des hommes. Mon extérieur était abominable devant la Divinité, tellement que la justice divine ne m'a épargné dans aucune partie de mon être. Elle fut inexorable au point de m'abandonner.

«Quant à toi, tu es toujours qui tu es avec moi. Et comme tu occupes l'état de victime, ton extérieur apparaît devant la justice divine couvert des péchés d'autrui. Voilà pourquoi je t'ai dit ces paroles. Donc, calme-toi, car je t'aime toujours.» Cela dit, Jésus disparut. Il me semble que cette fois-ci, Jésus béni a voulu me troubler, bien qu'il m'a donné immédiatement la paix. Qu'il soit toujours béni et remercié!

169.   5 janvier 1903 — La liberté est nécessaire pour connaître le bien et le mal. Audio

Ce matin, je me sentais presque libérée de mes souffrances. Je ne savais pas quoi faire quand je me suis sentie hors de mon corps. Je voyais des personnes de notre ville qui, en plus des paroles et des calomnies qu'elles disaient, complotaient pour passer aux actes. Pendant ce temps, j'ai vu Jésus béni et je lui ai dit: «Seigneur, tu donnes trop de liberté à ces hommes infernaux. Jusqu'à présent, il n'y a eu que des paroles infernales mais, maintenant, ils veulent en arriver à mettre la main sur tes ministres. Empêche-les et aie pitié d'eux. En même temps, protège ceux qui t'appartiennent.»

Il me répondit: «Ma fille, cette liberté leur est nécessaire pour qu'ils puissent distinguer le bien du mal. Sache cependant que je suis fatigué de l'homme; je suis tellement fatigué que je partage cette fatigue avec toi. Ainsi, quand tu éprouves de la lassitude à cause de cet état de victime et que tu éprouves presque la volonté d'en sortir, tu viens vers moi et je t'avertis de demeurer attentive pour ne rien faire de ta propre volonté. Car je vais à la recherche de la volonté de la créature pour châtier les rebelles. Néanmoins, essayons de nouveau. Je te ferai souffrir et, ainsi, ces rebelles resteront sans force. Ils ne pourront rien accomplir de ce qu'ils veulent.»

Qui pourrait décrire ce que j'ai souffert. Qui pourrait compter le nombre de fois où Jésus a renouvelé pour moi la crucifixion. Pendant qu'il faisait cela, il m'a dit en élevant sa main vers le Ciel: «Ma fille, je n'ai pas fait l'homme pour la terre, mais pour le Ciel; son esprit, son coeur et tout son intérieur devaient être dans le Ciel. S'il se comportait ainsi, il recevrait l'influence de la très Sainte Trinité dans ses trois facultés, elle serait imprimée en lui. Mais, puisqu'il se préoccupe des choses de la terre, il reçoit en lui la fange, la pourriture et tous les égouts de vices que la terre contient.»

170.   7 janvier 1903 — Luisa demande à Jésus des explications sur son état, et Jésus les lui donne. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, je me disais: «Est-il possible que, pour quelques souffrances de ma part, le Seigneur puisse suspendre les châtiments et amoindrir les forces humaines de sorte que les hommes ne puissent pas arriver à faire des révolutions et à former des lois iniques? Qui suis-je pour mériter tout cela avec si peu de souffrance?»

Pendant que je pensais à cela, Jésus béni vint et me dit: «Ma fille, ni toi, ni ceux qui te dirigent n'avez compris ton état. Dans cet état de souffrance, c'est vrai que tu disparais totalement. Et c'est moi seul qui, non d'une façon mystique, mais dans une chair vivante, reproduis les souffrances que j'ai souffertes dans mon Humanité. Ne sont-ce pas mes souffrances qui ont affaibli les démons, qui ont illuminé les esprits aveuglés, en un mot, qui ont réalisé la rédemption de l'homme? Et si elles ont pu le faire à ce moment-là dans mon Humanité, ne peuvent-elles pas le faire à présent dans ton humanité?

«Supposons qu'un roi aille habiter dans une masure et que, de là, il dispense des grâces, du secours, de la monnaie, et continue son office de roi. Si quelqu'un n'admettait pas cela, on dirait qu'il est sot. Car, puisqu'il est roi, il peut faire du bien autant d'une masure que de son palais royal. On admirerait même davantage sa bonté du fait que, étant roi, il n'a pas dédain d'habiter des masures et de viles cabanes. Il en va ainsi en ce qui te concerne.»

J'ai compris tout cela avec clarté et j'ai dit: «Mon Seigneur, tout est bien comme tu le dis, mais toute la difficulté de mon état réside dans la venue du prêtre.» Jésus répondit: «Ma fille, même si un roi habitait une masure, à cause des circonstances, de la nécessité et de son état royal, il conviendrait que ses ministres ne le laissent pas seul, mais lui tiennent compagnie en le servant et en lui obéissant en tout.» Je suis restée tellement convaincue par ce que Jésus venait de me dire que je n'ai rien pu ajouter.

171.     9 janvier 1903 — Tout est écrit dans les coeurs de ceux qui croient, qui espèrent et qui aiment. Audio

Ce matin, je me sentais tout opprimée parce que Monseigneur était venu me visiter et avait dit qu'il n'était pas certain que c'était Jésus-Christ qui opérait en moi. Lorsque Jésus béni est venu, il m'a dit: «Ma fille, pour bien comprendre un sujet, il est nécessaire d'avoir de la foi. Parce que, sans la foi, tout est sombre dans l'intelligence humaine alors que le seul fait de croire allume une lumière dans l'esprit. Au moyen de cette lumière, on peut percevoir clairement la vérité et la fausseté des choses, pour discerner si c'est la grâce qui opère, ou la nature, ou le diable.

«Vois-tu, l'Évangile est connu de tous, mais qui comprend la signification de mes paroles? Qui comprend les vérités que l'Évangile contient? Qui conserve ces vérités dans son coeur et en fait un trésor pour acheter le Royaume de Dieu? Ceux qui croient. Pour tous les autres, non seulement ils n'y comprennent rien, mais ils s'en servent pour s'en moquer et pour plaisanter sur les choses les plus saintes.

«Ainsi, on peut dire que tout est écrit dans les coeurs de ceux qui croient, qui espèrent et qui aiment. Pour tous les autres, on peut dire que rien n'est écrit pour eux. Il en est ainsi de toi. Celui qui possède un peu de foi voit les choses avec clarté et découvre la vérité. Celui qui ne croit pas voit les choses dans la confusion.»

172.     10 janvier 1903 — Les mots qui consolent le plus la douce Maman sont Dominas tecum. Audio

Ce matin, après m'être donné beaucoup de peine, la Reine Mère est venue avec l'Enfant Jésus dans les bras. Elle me l'a donné en me demandant de l'entourer de continuels actes d'amour.

J'ai fait tout ce que j'ai pu et, pendant ce temps, Jésus m'a dit: «Ma bien-aimée, les mots qui sont les plus agréables à ma Mère et qui la consolent le plus sont le Dominus tecum (le Seigneur est avec toi), parce que, à peine furent-ils prononcés par l'archange, ma Mère a ressenti que tout l'Être divin se communiquait à elle. Elle s'est sentie revêtue du pouvoir divin et, devant celui-ci, le sien s'est dispersé, de sorte que ma Mère est restée avec le pouvoir divin dans les mains.»

173.     11 janvier 1903 — Luisa voit Monseigneur combattre pour la religion. Audio

Mon confesseur m'avait demandé de prier aux intentions de Monseigneur. Je vis, en me trouvant hors de mon corps, que ses intentions ne regardaient pas seulement Monseigneur, mais d'autres personnes également. Parmi ces personnes, je vis une très bonne dame qui était toute consternée et qui pleurait. Je vis Monseigneur sous les bras d'une croix sur laquelle le Christ était cloué. Monseigneur le défendait, et il devait avoir l'occasion de combattre pour la religion, puisque je vis Jésus béni lui dire : «Je les confondrai.»

174.     13 janvier 1903 — Luisa voit la très Sainte Trinité. Les maux résultant de l'adulation. Audio

Je me trouvais dans mon état habituel et il me sembla voir la très Sainte Trinité. Les trois Personnes divines se regardaient mutuellement; elles étaient d'une telle beauté qu'elles étaient en extase seulement à se regarder. Pendant qu'elles étaient dans cet état, elles débordaient d'amour à l'extérieur. Elles étaient comme frappées par cet amour, ce qui les rendait encore plus intensément extatiques. Tout leur bien et tout leur bonheur se trouvaient en elles-mêmes. Toute leur vie éternelle, toute leur béatitude et toutes leurs opérations se résumaient par ce mot unique: Amour. Toute la béatitude des saints était formée par l'opération parfaite de la très Sainte Trinité.

Pendant que je voyais cela, le Fils prit la forme du Crucifié et, sortant du milieu des trois Personnes divines, il vint vers moi pour me faire participer aux souffrances de la crucifixion. Ensuite, il retourna vers les Trois en offrant à la très Sainte Trinité ses souffrances et les miennes. Il suppléait ainsi à l'amour que toutes les créatures devaient à la Trinité trois fois sainte.

Qui pourrait décrire le bonheur des trois Personnes divines et combien elles étaient satisfaites de l'offrande du Fils. Comme lors de la création des êtres humains, rien d'autre ne sortit de l'intérieur de la Sainte Trinité que des flammes continuelles d'amour, il semblait que, pour donner un épanchement à cet amour, les trois Personnes Divines créèrent beaucoup d'autres images d'elles-mêmes. Alors, elles ne sont satisfaites que lorsqu'elles reçoivent ce qu'elles ont donné: elles ont donné de l'amour, elles veulent de l'amour. Ainsi, le plus cruel affront que l'on puisse faire à la Trinité Sainte, c'est de ne pas l'aimer. Cependant, ô Dieu trois fois saint, qui t'aime vraiment?

Après cela, les trois Personnes divines disparurent, mais qui pourrait décrire ce que je venais de comprendre? Mon esprit se perdait et ma langue ne pouvait articuler un seul mot. Après quelque temps, Jésus béni revint avec le visage couvert de crachats et de fange. Il me dit: «Ma fille, les louanges et les adulations sont des crachats et de la fange qui souillent l'âme et aveuglent l'esprit en l'empêchant de reconnaître qui elle est en vérité, surtout si ces louanges et ces adulations n'ont pas la vérité comme point de départ. Si leur origine est la vérité, c'est-à-dire que la personne est digne de louanges, elle m'en donnera la gloire. Mais si ces louanges et ces adulations partent de la fausseté, elles conduisent l'âme à des excès, de sorte qu'elle s'enfonce davantage dans le mal.»

175.     31 janvier 1903 — Les effets de la couronne d'épines de Jésus. Audio

Après m'être donné beaucoup de mal, j'ai vu intérieurement Jésus béni portant la couronne d'épines. Je me suis aussitôt mise à compatir avec lui et il me dit: «Ma fille, j'ai voulu souffrir ces épines dans ma tête non seulement pour expier tous les péchés causés par les pensées des hommes, mais pour unir l'intelligence humaine à l'intelligence divine. L'intelligence divine avait comme disparu des esprits humains, et mes épines la rappelèrent du Ciel et la greffèrent de nouveau sur l'intelligence humaine. De plus, j'ai obtenu aide, force et lucidité pour ceux qui allaient manifester les choses divines et les faire connaître aux autres.»

176.     1er février 1903 — Une église protestante s'ouvre à Corato. La Maman Reine reprend Luisa. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, je me sentais tout affligée. Surtout parce que mon confesseur m'avait dit que ce matin s'ouvrait à Corato une église protestante, et que je devais prier le Seigneur pour qu'un événement, quel qu'il soit, se produise pour les confondre. Il m'avait dit que cela devait se faire au coût de n'importe quelle souffrance de ma part. Voyant que le Seigneur ne venait pas et que, par conséquent, je n'éprouvais pas de grandes souffrances, les souffrances étant l'unique moyen pour obtenir ces sortes de grâces, j'en ressentais une très grande affliction.

Après m'être beaucoup fatiguée, Jésus béni vint. Je vis mon confesseur priant et insistant beaucoup pour que Jésus me fasse souffrir. Aussi, il me semble qu'il me fit participer aux souffrances de la croix. Après, il me dit: «Ma fille, je t'ai fait souffrir parce que j'y ai été contraint par le pouvoir sacerdotal. Je permettrai que ceux qui iront à cette église, au lieu de rester convaincus de ce que diront les protestants, ils tourneront cela en plaisanteries. D'autre part, le châtiment qui est tombé sur Corato dans les jours où je t'ai tenue suspendue de ton état de victime doit suivre son cours. De plus, si tu continues de souffrir, je disposerai les coeurs de sorte que, au moment opportun, ils seront confondus et détruits.»

Plus tard, la Reine Mère est venue. Comme si elle avait voulu qu'il y ait un peu plus de justice en moi, elle me reprit âprement au sujet de quelques-unes de mes pensées et de mes paroles. En particulier quand je me vois avec très peu de souffrances et que je me dis que cela n'est pas la Volonté de Dieu et que, par conséquent, je dois sortir de mon état de victime. Qui pourrait décrire avec quelle rigueur elle m'a repris. Voici ce qu'elle m'a dit: «Il se peut que le Seigneur permette que tu sois suspendue de ton état de victime pendant quelques jours. Mais, que tu veuilles faire cela par toi-même, cela est intolérable devant Dieu.Tu en viens presque à dicter à Dieu la façon dont il doit se comporter envers toi.» Je ressentais tellement la force de sa rigueur que j'étais sur le point de m'évanouir. Alors, par compassion, Jésus béni me soutint de ses bras.

177.     9 février 1903 — Les bienfaits de l'Église catholique et les maux des protestants. Audio

Ce matin, me trouvant hors de mon corps, je vis mon confesseur avec un autre saint prêtre. Ce dernier me dit: «Débarrasse-toi de toute pensée voulant que ton état ne soit pas selon la Volonté de Dieu.»

Ensuite, Jésus commença à parler au sujet de ces protestants dont on discute beaucoup à Corato. Il dit: «Ils accompliront peu ou rien, parce que les protestants n'ont pas l'hameçon de la vérité pour pêcher les coeurs comme l'a l'Église catholique. Il leur manque la barque de la vraie vertu pour pouvoir les conduire au salut. Ils sont dépourvus de voiles, de rames et d'ancre, que sont les exemples et les enseignements de Jésus Christ. Ils n'arrivent même pas à avoir du pain pour se nourrir, ni de l'eau pour se désaltérer et se laver, ce que donnent les sacrements. Pire encore, il leur manque l'océan de la grâce pour pouvoir aller à la recherche des âmes. Ainsi, en manquant de tout cela, quels progrès pourront-ils faire?» Jésus a dit tellement d'autres choses que je ne sais pas bien les répéter.

Plus tard, mon aimable Jésus vint et me dit: «Ma fille, celui qui m'aime se place devant le centre divin. Mais celui qui se soumet et fait en toutes choses la Divine Volonté, possède en lui-même le centre divin.» Ensuite, comme l'éclair, il disparut.

Peu après, il revint pendant que je rendais grâces pour la Création, la Rédemption et tant d'autres bienfaits. Il dit: «Par la Création, j'ai formé le monde matériel; par la Rédemption, j'ai formé le monde spirituel.»

178.     22 février 1903 — Le péché est un poison et le repentir un contrepoison. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, je vis mon adorable Jésus pendant quelque temps. Il me dit: «Ma fille, le péché offense Dieu et blesse l'homme. Comme le péché a offensé Dieu et a été commis par l'homme, une pleine satisfaction pour le réparer devait être faite par un Dieu et un homme. Par les trente années de ma vie mortelle, j'ai satisfait pour les trois âges du monde [Création, Rédemption, Sanctification— Asa], pour les trois aspects de la loi (la loi naturelle, la loi écrite et la loi de la grâce) et pour les trois différents âges de chaque homme (son adolescence, sa jeunesse et sa vieillesse).

«J'ai satisfait, mérité et obtenu pour tous, et mon Humanité sert d'échelle pour monter au Ciel. Si l'homme ne monte pas par cette échelle par l'exercice de ses propres vertus, c'est en vain qu'il essaye d'y monter et il rend mon oeuvre inutile pour lui.»

En entendant le mot péché, je dis à Jésus: «Seigneur, dis-moi pourquoi cela te plaît tellement quand une âme se repent de t'avoir offensé.» Il me répondit: «Le péché est un poison pour l'âme. Il la rend tellement déformée qu'il fait disparaître mon image en elle. Le repentir est un véritable contrepoison pour l'âme: en enlevant le poison qui s'y trouve, il y ramène mon image. Voilà la raison de mon contentement: par le moyen du repentir, je vois se réaliser en l'âme l'oeuvre de ma Rédemption.»

179.     23 février 1903 — Les hommes ne veulent pas de Notre-Seigneur comme tête. L'Église sera toujours l'Église. Audio

Étant hors de mon corps, je me suis trouvée tout près d'un jardin qui semblait être l'Église. Près de ce jardin, il y avait des personnes en train de comploter un attentat contre l'Église et contre le Pape. Au milieu du jardin, il y avait Notre-Seigneur crucifié, mais sans tête. Comment décrire la souffrance et l'horreur que créait en moi la vue de son très saint corps dans cet état? Je compris par cela que les hommes ne veulent pas que Jésus Christ soit à leur tête. Et comme l'Église le représente sur cette terre, ils cherchent à la détruire.

Ensuite, je me suis trouvée dans un autre lieu où d'autres personnes me demandèrent: «Que dis-tu de l'Église?» En éprouvant une lumière dans mon esprit, je répondis: «L'Église sera toujours l'Église. Au plus, elle pourra se laver dans son propre sang, mais ce bain la rendra plus belle et plus glorieuse.» En entendant mes paroles, ces gens dirent: «C'est faux. Appelons notre — dieu — et voyons ce qu'il en dit.»

Alors, un homme dépassant tous les autres en hauteur s'approcha. Il avait une couronne sur la tête. Il dit: «L'Église sera détruite. Les fonctions publiques n'existeront plus. Au plus, il restera quelques fonctions cachées. Et la Madone ne sera plus reconnue.» En entendant cela, je dis: «Qui es-tu pour oser dire cela? Ne serais-tu pas le serpent condamné par Dieu à ramper sur la terre? Et, en voulant tromper les gens, tu oses maintenant leur faire croire que tu es roi? Je te commande de te faire reconnaître pour qui tu es.»

À la suite de ces paroles, de grand qu'il était, il se fit très très petit et prit la forme d'un serpent. Ensuite, en émettant un éclair, il descendit dans l'abîme. Moi, je suis revenue en mon corps.

180.     5 mars 1903 — Jésus se fait voir à Luisa en portant un faisceau de croix dans les bras. Il lui dit que ce sont les croix de la désillusion qu'il tient prêtes pour chacun. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, je me suis retrouvée en compagnie de Jésus béni. Totalement épuisé et essoufflé, il portait un faisceau de croix et d'épines dans les bras. En le voyant dans cet état, je dis: «Seigneur, pourquoi tant t'essouffler avec ce faisceau dans les bras?» Il me répondit: «Ma fille, il s'agit des croix de la désillusion; je les tiens toujours prêtes pour désillusionner les créatures.»

Pendant qu'il disait cela, nous nous sommes trouvés au milieu de gens. Dès que Jésus béni voyait quelqu'un qui s'attachait aux créatures, il prenait dans le faisceau la croix de la persécution et la lui donnait. Alors, en se voyant persécutée et méprisée, cette personne perdait ses illusions et comprenait ce que sont les créatures et que Dieu seul mérite d'être aimé.

Si quelqu'un s'attachait aux richesses, de ce faisceau Jésus prenait la croix de la pauvreté et la lui donnait. En voyant ses richesses s'envoler en fumée et en se voyant elle-même réduite à la misère, cette personne comprenait qu'ici-bas tout est fumée et que les vraies richesses sont les richesses éternelles. Par suite, son coeur s'attachait à tout ce qui est éternel.

Si un autre s'attachait à l'estime de soi ou au savoir, avec beaucoup de douceur Jésus béni prenait la croix des calomnies et de la confusion et il la lui donnait. Confuse ou calomniée, cette personne laissait, si l'on peut dire, tomber son masque et elle comprenait son néant et son être. Elle ordonnait tout son intérieur en fonction de l'ordre voulu par Dieu et non plus en fonction d'elle-même. Jésus faisait ainsi avec toutes les autres croix.

Après cela, mon adorable Jésus me dit: «As-tu vu la raison pour laquelle je tiens ce faisceau de croix dans mes bras? Mon amour envers les créatures me contraint à porter ce faisceau tout en gardant mon regard continuellement tourné vers elles. La croix est la désillusion primordiale et la première qui juge l'oeuvre des créatures. Ainsi, si la créature se soumet, la croix lui permettra d'être épargnée du jugement de Dieu. Lorsque quelqu'un dans cette vie se soumet au jugement de la croix, cela me donne satisfaction.

«Mais si la créature ne se soumet pas, elle se trouvera dans l'ambiance de la seconde désillusion, celle de la mort. Elle sera jugée par Dieu avec la plus sévère rigueur. Mais elle sera surtout jugée pour avoir échappé au jugement de la croix qui est complètement un jugement d'amour.»

Ensuite, Jésus disparut. Je compris que c'est vrai que Jésus aime la croix, bien que, souvent, c'est l'homme lui-même qui incite Jésus à la lui donner. Si l'homme était ordonné envers Dieu, envers lui-même et envers les créatures, alors, en ne voyant dans l'homme aucun désordre, le Seigneur s'abstiendrait de lui donner des croix et il lui donnerait la paix.