no 101 à 120

101.   12 janvier 1902 — L'aveuglement des hommes. Jésus parle du divorce. Les contrariétés sont des perles précieuses. Audio

Il me semble que mon adorable Jésus continue de venir un peu. Ce matin, en me transportant hors de mon corps, il me fit voir les graves maux de la société. Il me montra aussi ses grandes amertumes et déversa abondamment en moi une partie de ce qui le rendait amer. Ensuite, il me dit: «Ma fille, vois-tu un peu où en est arrivé l'aveuglement des hommes ? Ils sont allés jusqu'à vouloir former une loi inique contre eux-mêmes et contre leur propre bien-être social. C'est pourquoi je t'appelle de nouveau, ma fille, à te soumettre aux souffrances, afin que, par ton offrande à la justice divine unie à la mienne, ceux qui doivent combattre cette loi du divorce obtiennent la lumière et la grâce efficace pour arriver à la victoire. Ma fille, je tolérerai qu'ils fassent des guerres et des révolutions, et que le sang de nouveaux martyrs inonde le monde, cela étant un honneur pour moi et mon Église. Mais, cette loi brutale est un affront à l'Église et, pour moi, une chose abominable et intolérable.»

Pendant que Jésus disait cela, j'ai vu un homme qui combattait contre cette loi. Il était fatigué et épuisé, sur le point de se retirer de cette affaire. Alors, ensemble, Notre-Seigneur et moi, nous l'avons encouragé. Cet homme répondit: «Je me vois presque seul à combattre et dans l'impossibilité d'atteindre le but.» Je lui dis: «Courage, car les contrariétés sont autant de perles dont le Seigneur se servira pour t'orner dans le Ciel.» Il reprit courage et poursuivit sur cette affaire.

Plus tard, je vis un autre homme, tout essoufflé et préoccupé, ne sachant pas quoi décider. Il y avait quelqu'un qui lui disait: «Sais-tu ce que tu dois faire? Sors, sors de Rome!» Il répondit: «Non, je ne peux pas, j'ai donné ma parole à mon père. Je donnerai ma vie, mais, sortir, non, jamais!» Après, nous nous sommes retirés. Jésus disparut et je me suis retrouvée dans mon corps.

102.   14 janvier 1902 — L'âme n'est pas digne de Jésus si elle ne se dépouille pas totalement d'elle-même pour se remplir complètement de lui. En quoi consiste la véritable exaltation. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, mon adorable Jésus vint et me dit: «Ma fille, n'est vraiment digne de moi que celui qui, intérieurement, s'est totalement dépouillé de lui-même et s'est complètement rempli de moi de sorte qu'il en vienne à être totalement débordant d'amour divin. Ainsi, mon amour arrive à être sa vie et il m'aime non pas avec son amour à lui, mais avec mon amour à moi.»

Il ajouta: «Que signifient ces paroles: "Il a déposé les puissants de leur trône et il a exalté les humbles."? Cela signifie que, en se détruisant totalement elle-même, l'âme se remplit entièrement de Dieu et, en aimant Dieu par le moyen de Dieu lui-même, elle est habitée par un amour éternel. Cela est la véritable et la plus grande exaltation et, en même temps, la véritable humilité.» Il ajouta: «Le vrai signe pour connaître si l'âme possède cet amour, c'est si elle ne s'occupe de rien d'autre que d'aimer Dieu seul, de le faire connaître et de le faire aimer par tous.»

Ensuite, Jésus se retira dans mon intérieur et je l'ai entendu qui priait ainsi : 🙏«Trinité toujours sainte et indivisible, je t'adore profondément, je t'aime intensément, je te rends grâce perpétuellement pour tous et dans les coeurs de tous.»💥  C'est ainsi que je passais mon temps. J'entendais presque toujours Jésus prier à l'intérieur de moi, et moi je priais en union avec lui.

103.   25 janvier 1902 — La fièvre de l'amour fait prendre à l'âme son envol vers le Ciel. Des reproches de Jésus. Audio

Ce matin, après m'être donné beaucoup de peine, mon adorable Jésus est venu. Dès que je le vis, je lui ai dit: «Mon Bien-aimé, je n'en peux plus! Amène-moi une fois pour toujours avec toi dans le Ciel, ou reste pour toujours avec moi sur cette terre.» Il me dit: «Laisse-moi voir un peu où en est arrivée la fièvre de ton amour. Comme la fièvre naturelle qui, quand elle arrive à un degré élevé, a la puissance de consumer le corps et de le faire mourir, ainsi, la fièvre de l'amour, lorsqu'elle arrive à un degré très élevé, a la puissance de dissoudre le corps et de faire prendre à l'âme son envol tout droit vers le Ciel.»

Pendant qu'il disait cela, il prit mon coeur entre ses mains comme pour l'examiner, et il poursuivit: «Ma fille, la force de la fièvre de ton amour n'est pas encore à point, il en faut encore un peu.» Ensuite, il manifesta qu'il voulait déverser en moi son amertume, mais je ne lui ai rien dit. Alors, presque en me grondant, il ajouta doucement: «Ne connais-tu pas ton devoir? La première chose que tu devrais faire lorsque tu me vois, c'est d'observer s'il y a quelque chose en moi qui m'afflige ou me rend amer, et de me prier de déverser cela en toi. C'est cela le véritable amour: souffrir les souffrances de la personne aimée pour pouvoir s'assurer que la personne qu'on aime est totalement heureuse.» Un peu embarrassée, je dis: «Seigneur, tu peux déverser.» Il déversa en moi son amertume et disparut.

104.   26 janvier 1902 — La Maman Reine est enrichie des trois prérogatives de la très Sainte Trinité. Audio

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel, je vis devant moi une lumière illimitée et je compris que, dans cette lumière, se trouvait la très Sainte Trinité. En même temps, je vis devant cette lumière la Maman Reine, tout absorbée dans la très Sainte Trinité. Elle absorbait en elle les trois Personnes divines, de telle sorte qu'elle était enrichie des trois prérogatives de la très Sainte Trinité, à savoir: la Puissance, la Sagesse et la Charité [amour]. Et comme Dieu aime le genre humain comme étant une partie de lui-même, une parcelle sortie de lui, il désire ardemment que cette partie de lui-même revienne en lui. La Maman Reine, en participant à ce désir, aime le genre humain d'un amour ardent.

Pendant que j'absorbais cela, j'ai vu mon confesseur. J'ai prié la très Sainte Vierge d'intervenir en sa faveur auprès de la très Sainte Trinité. D'une inclination de la tête, elle manifesta son accord. Elle porta ma prière devant le trône de Dieu et j'ai vu que, du trône divin, sortait un flot de lumière couvrant totalement mon confesseur. Après, je me suis retrouvée dans mon corps.

105.   3 février 1902 — Luisa offre sa vie pour que la loi du divorce ne soit pas approuvée. Audio

Étant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps avec l'adorable Enfant Jésus dans les bras. Il commença par déverser en moi un peu de son amertume, puis il feignit de s'en aller. En l'étreignant, je lui dis: «Mon Cher, toi la Vie de ma vie, que fais-tu? Tu veux t'en aller? Et moi, que vais-je faire? Ne vois-tu pas que lorsque je suis privée de toi, c'est pour moi une mort continuelle? D'ailleurs, ton Coeur, qui est la bonté même, n'aura pas le courage de faire cela. Quant à moi, jamais je ne te laisserai partir.»

Je l'étreignis fortement, comme si mes bras étaient devenus des chaînes. Alors, ne pouvant se dégager, il resta avec moi, taciturne. En voyant les maux de la société augmenter, je lui dis: «Mon doux Bien, dis-moi, qu'en est-il de cette loi du divorce dont ils parlent? Arriveront-ils, oui ou non, à faire passer cette loi impie?»

Il me dit: «Ma fille, l'intérieur de l'homme contient une tumeur gangreneuse remplie de pourriture, comme rendue à la suppuration. Ne pouvant plus contenir cette tumeur à l'intérieur, il veut lui faire une incision, non pas pour se guérir, mais pour faire en sorte qu'une partie de cette pourriture puisse sortir à l'extérieur pour contaminer et infecter toute la société. Mais le Soleil divin, comme s'il nageait au milieu de la société, s'écrie continuellement en disant: "Ô homme, ne te souviens-tu pas de quelle source de pureté tu es sorti? que, dans une aura de lumière, je te rappelais sur ton chemin? Non seulement tu es contaminé, mais tu veux même agir contre nature en voulant presque donner une autre forme à la nature que je t'ai donnée, que j'ai établie de cette manière pour toi."»

Ensuite, Jésus me dit tellement d'autres choses que je ne peux les décrire. Il parlait avec tellement d'amertume que, ne pouvant continuer de le voir dans cet état, j'ai dit: «Seigneur, retirons-nous d'ici. Ne vois-tu pas comment les hommes te rendent amer et comment ils te font perdre ta paix?» Ainsi, nous nous sommes retirés sur mon lit, où je continuai de souffrir. En voulant soulager mon bon Jésus, je lui dis: «Si cela t'afflige tellement de voir les hommes faire cela, je t'offre ma vie pour souffrir n'importe quelle souffrance, afin de pouvoir obtenir qu'ils n'arrivent pas à faire ce mal. Et pour faire en sorte que, d'aucune façon, mon offrande ne soit rejetée, je l'unis à ton sacrifice.»

Pendant que je disais cela, il me sembla que le Seigneur présentait mon offrande à la divine justice. Ensuite, il disparut et je me suis retrouvée dans mon corps. Il me semble que les hommes veulent à n'importe quel prix faire passer au moins quelques articles de cette loi, ne pouvant pas obtenir qu'elle soit approuvée en entier comme ils le veulent tant.

106.   8 février 1902 — Buts de la Passion de Jésus. Audio

Ce matin, mon adorable Jésus est venu et m'a fait participer à une partie de sa Passion. Pendant que je souffrais, le Seigneur, pour m'encourager, me dit: «Ma fille, le premier but de ma Passion était de procurer gloire, louange, honneur, action de grâce et réparation à la Divinité. Le second était le salut des âmes et l'obtention de toutes les grâces nécessaires pour atteindre ce but.

«La personne qui participe aux souffrances de ma Passion porte en elle non seulement les mêmes intentions que moi, mais elle épouse la forme de mon Humanité. Et comme mon Humanité est unie à ma Divinité, l'âme qui participe à mes souffrances est elle aussi en contact avec ma Divinité et peut obtenir ce qu'elle veut.

«Ses souffrances sont comme des clés pour ouvrir les trésors divins, et cela aussi longtemps qu'elle vit ici-bas. Et une gloire particulière lui est réservée dans le Ciel, une gloire provenant de mon Humanité et de ma Divinité et qui la fait participer à ma propre lumière et à ma propre gloire. En plus, une gloire toute spéciale s'ensuit pour toute la cour céleste, gloire provenant de cette âme à cause de ce que je lui ai communiqué. Plus les âmes se seront assimilées à moi dans les souffrances, plus de lumière et de gloire jaillira de la Divinité, gloire à laquelle participera toute la cour céleste.» Que soit toujours béni le Seigneur et que tout soit pour sa gloire et son honneur.

107.    9 février 1902 — Jésus se met à la disposition de Luisa. Elle lui demande que la loi du divorce ne soit pas approuvée. Audio

Ce matin, mon très doux Jésus est venu et m'a fait participer à ses souffrances en abondance, tellement que je me sentais comme si j'allais mourir. Pendant que je me sentais ainsi, Jésus béni, attendri et touché de me voir souffrir, entra dans mon intérieur et, croisant les bras, il me dit: «Ma fille, puisque tu as été à ma disposition pour souffrir, en retour, moi aussi je me mets à ta disposition. Dis-moi ce que tu veux que je fasse, je suis prêt à faire ce que tu veux.»

Alors, me souvenant combien cela lui déplairait que les hommes approuvent la loi du divorce et les maux qui en adviendraient pour la société, je lui dis: «Mon doux Bien, puisque tu as la bienveillance de te mettre à ma disposition, je veux qu'avec ta toute-puissance tu opères un prodige qui, en enchaînant la volonté des créatures, les empêche de confirmer cette loi.» Il me sembla que le Seigneur allait accepter ma proposition. Il me dit: «Presque toutes les victimes qui ont vécu sur la terre et qui maintenant se trouvent au Ciel possèdent quelques étoiles très resplendissantes à leur couronne, lesquelles se distinguent très bien là où elles se trouvent dans le Ciel. Ces étoiles correspondent à la grande gloire qu'elles ont procurée à Dieu, de même qu'au grand bien qu'elles ont procuré à l'humanité.

«Tu veux que j'opère un prodige pour que cette loi du divorce ne soit pas approuvée, laquelle on ne pourrait empêcher autrement. Eh bien, par amour pour toi, je ferai ce prodige. Ce sera l'étoile la plus éclatante qui resplendira à ta couronne. Tu recevras cette étoile pour avoir empêché par tes souffrances que ma justice, en ces tristes temps, permette aux hommes d'ajouter ce mal à toutes les autres infamies qu'ils commettent. Peut-on donner une plus grande gloire à Dieu et un plus grand bien aux hommes?»

108.   17 février 1902 — Jésus explique à Luisa ce qu'est la mort. Audio

Ce matin, après avoir longuement attendu, j'ai finalement trouvé mon très doux Jésus. En me querellant avec lui, je lui ai dit: «Mon Bien-Aimé, pourquoi me fais-tu tant attendre? Ne sais-tu donc pas que, sans toi, je ne peux pas vivre, que mon âme éprouve une mort continuelle?»

Il me répondit: «Ma bien-aimée, chaque fois que tu me cherches, tu te disposes à mourir. En réalité, qu'est-ce que la mort sinon l'union stable et permanente avec moi? Telle a été ma vie: une mort continuelle par amour pour toi. Et cette mort continuelle a été la préparation au grand sacrifice de mourir sur la croix, pour toi. Sache que celui qui vit dans mon Humanité et qui se nourrit des oeuvres de mon Humanité forme de lui-même un grand arbre plein de fleurs et de fruits abondants, ces fruits constituant la nourriture de Dieu et de l'âme. En contrepartie, celui qui vit en dehors de mon Humanité, ses oeuvres sont odieuses à Dieu et infructueuses pour lui-même.»

Après cela, le Seigneur déversa en moi un abondant mélange d'amertume et de douceur. Ensuite, Jésus et moi, nous nous sommes déplacés quelque temps au milieu des gens, mais je ne pouvais pas détacher mes yeux du visage de mon bien-aimé Jésus. En voyant cela, il me dit: «Ma fille, celui qui se laisse séduire par les oeuvres du Créateur, délaisse les oeuvres des créatures.» Ensuite, il disparut et je me suis retrouvée en mon corps.

109.   19 février 1902 — L'âme est comme une toile qui reçoit l'image de Dieu. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, mon adorable Jésus se fit voir en train de dormir à l'intérieur de moi, pendant que s'échappaient de lui beaucoup de rayons lumineux dorés. J'étais contente de le voir mais, en même temps, mécontente de ne pas pouvoir entendre la douceur et la suavité de sa voix créatrice.

Après un bon moment, il est revenu et, voyant mon mécontentement, il me dit: «Ma fille, dans mon ministère public, l'usage de ma voix était nécessaire pour me faire entendre mais, dans mon ministère privé, mon unique présence suffit pour tout. Car, me voir et comprendre l'harmonie de mes vertus pour les recopier en soi, c'est la même chose. Par conséquent, l'attention de l'âme doit être de me regarder et de se conformer en tout aux opérations intérieures du Verbe. Quand j'attire l'âme à moi, au moins pendant le temps où je la garde en ma présence, on peut dire qu'elle vit la vie divine. Ma lumière est comme un pinceau : mes vertus fournissent les différentes couleurs et l'âme est comme une toile recevant l'image de Dieu.

«Il en est comme pour les monts élevés. Plus ils sont élevés, plus ils laissent tomber vers le bas avec impétuosité une pluie abondante. Ainsi, en ma présence, l'âme se met dans l'état qui lui convient, c'est-à-dire, au bas, dans le néant, au point de se sentir anéantie. Alors, la Divinité fait pleuvoir sur elle la grâce par torrents au point de l'inonder, la transformant en la Divinité elle-même. C'est pourquoi tu dois être contente de tout, contente si je parle et contente si je ne parle pas.» Pendant qu'il disait cela, je me suis sentie comme submergée en Dieu et, après, je me suis retrouvée dans mon corps.

110.   21 février 1902 — Les paroles de Jésus sont simples de façon à se faire comprendre par les savants et les ignorants. Les prédicateurs de ces temps-ci utilisent tellement de tours et de détours dans leurs sermons que les gens restent à jeun et ennuyés. On voit que ces prédicateurs ne puisent pas à la source divine. Audio

Je me trouvais dans mon état habituel quand mon adorable Jésus se montra dans mon intérieur en situation de repos. Alors, il reçut une offense qu'il ne pouvait supporter. Comme s'il se réveillait, il me dit: «Ma fille, sois patiente et permets-moi de déverser en toi cette amertume qui m'empêche de trouver le repos.» En disant cela, il déversa en moi ce qui le rendait amer, puis il prit son aspect doux de façon à pouvoir se reposer. Par la suite, il continua de demeurer dans mon intérieur en répandant beaucoup de rayons de lumière, de façon à former un faisceau de lumière apte à éclairer tous les hommes à l'intérieur de ce faisceau. Cependant, certains recevaient plus de lumière que d'autres.

Pendant que je regardais ce qui se passait, Notre-Seigneur me dit: «Ma bien-aimée, quand je garde le silence, c'est que je veux me reposer, c'est-à-dire que toi tu te reposes en moi, et que moi je me repose en toi. Quand je parle, c'est signe que je veux être actif, c'est-à-dire que tu m'aides dans l'oeuvre du salut des âmes. Car, puisque les âmes sont mes images, ce qu'on fait pour elles, je le retiens comme fait à moi-même.»

Pendant qu'il disait cela, je vis plusieurs prêtres, et Jésus sembla se plaindre à leur sujet. Il dit: «Mes paroles ont toujours été simples, si simples qu'elles se laissaient comprendre par les savants et les ignorants, comme on peut le voir clairement dans le saint Évangile. Les prédicateurs de ces temps-ci utilisent tellement de tours et de détours dans leurs sermons que les gens restent à jeun et ennuyés. On voit que ces prédicateurs ne puisent pas la parole à la source qui jaillit de moi.»

111.    24 février 1902 — La Maman Reine parle à Luisa de ses souffrances. Jésus continue de parler sur le divorce. Audio

Alors que j'étais dans mon état habituel, la Reine Mère est venue et m'a dit: «Ma fille, comme disent les prophètes, mes souffrances ont été un océan de douleurs. Mais, dans le Ciel, mes douleurs se sont transformées en un océan de gloire; de chacune de mes souffrances a jailli un trésor de grâces. Alors que, sur la terre, on m'appelle l'Étoile de la Mer, laquelle guide au port en toute sécurité, au Ciel, on m'appelle l'Étoile de la Lumière pour tous les bienheureux, par le fait qu'ils sont recréés par cette lumière produite par mes souffrances.»

Pendant ce temps, mon adorable Jésus vint lui aussi et me dit: «Ma bien-aimée, il n'y a rien qui ne me soit plus cher et plus agréable qu'un coeur juste qui m'aime et qui, en me voyant souffrir, me prie de lui transmettre mes souffrances. Cela me lie grandement à lui et exerce une si grande force sur mon Coeur que, comme récompense, je lui donne tout mon être. Je lui accorde les plus grandes grâces et tout ce qu'il veut. Si je ne faisais pas cela, puisque ce coeur s'est donné tout à moi, je sens que tout ce que je ne lui donnerais pas, ce seraient des vols que je commettrais, ou autant de dettes que je contracterais envers ce coeur juste.»

Ensuite, Jésus me transporta hors de mon corps et me dit: «Ma fille, il y a certaines offenses, comme j'en ai reçu plusieurs aujourd'hui, qui dépassent de bien loin les souffrances mêmes que j'ai souffertes durant ma Passion. Si je ne déversais pas une partie de mon amertume en toi, ma justice m'obligerait à envoyer sur la terre de violents fléaux. Permets-moi donc d'en déverser un peu en toi.»

Ensuite, je ne sais comment, il déversa en moi une partie de son amertume. En l'entendant parler des offenses qu'il avait reçues, je lui dis: «Seigneur, cette loi du divorce dont ils parlent, est-ce certain qu'ils ne l'approuveront pas?» Jésus répondit: «Pour maintenant, c'est certain. Mais, plus tard, dans cinq, dix ou vingt ans, ou soit quand je te suspendrai comme victime, ou soit quand je déciderai de t'appeler au Ciel, ils pourront le faire. Mais le prodige d'enchaîner leur volonté et de les confondre pour maintenant, je l'ai fait. Si tu savais la rage qui habite les démons et ceux qui veulent cette loi. Ils tenaient pour acquis de pouvoir en obtenir l'approbation, et leur rage est si grande que, s'ils le pouvaient, ils détruiraient n'importe quelle autorité et feraient des massacres partout.

«Alors, pour amoindrir cette rage et pour empêcher, en partie, ces massacres, veux-tu t'exposer un peu à leur fureur?» Je répondis: « Oui, pourvu que tu viennes avec moi.» Ainsi, nous sommes allés dans un endroit où se tenaient des démons et des gens qui paraissaient furieux, enragés et comme fous. Dès qu'ils m'ont vue, ils ont couru vers moi comme des loups. L'un me battait, un autre me déchirait la peau. Ils auraient voulu me détruire, mais ils n'en avaient pas le pouvoir. Quant à moi, bien que j'ai beaucoup souffert, je ne les craignais pas parce que j'avais Jésus avec moi. Après cela, je me suis retrouvée dans mon corps comme remplie de beaucoup de souffrances. Que le Seigneur soit toujours béni.

112.    2 mars 1902 — Les effets de la foi. Audio

Ce matin, je me sentais toute préoccupée en pensant que le Seigneur voulait de nouveau me priver de sa présence et, par conséquent, m'enlever mes souffrances. J'éprouvais aussi un peu de méfiance. Après l'avoir attendu longtemps, dès qu'il est venu, il m'a dit: «Ma fille, celui qui se nourrit de la foi acquiert la vie divine et, en acquérant la vie divine, il détruit l'humain. En d'autres mots, il détruit en lui les germes qu'a produits le péché originel. Il acquiert de nouveau la nature parfaite telle qu'elle est sortie de mes mains, semblable à moi. Il en vient à surpasser en noblesse la nature angélique elle-même.» Cela dit, il disparut.

113.    3 mars 1902 — Les châtiments sont nécessaires. Audio

Je me trouvais dans mon état habituel et mon adorable Jésus ne venait pas. Je me sentais mourir à cause de son absence. Alors, vers la dernière heure du jour, ému de compassion, Jésus vint et, en m'embrassant il me dit: «Ma fille, il est parfois nécessaire que je ne vienne pas. Autrement, comment donnerais-je un épanchement à ma justice? En voyant que je ne les châtie pas, les hommes deviendraient de plus en plus arrogants.

«Par conséquent, les guerres et les massacres sont nécessaires. Le commencement et le moyen utilisé seront très douloureux, mais la fin sera des plus joyeuses. D'ailleurs, tu le sais bien, la chose primordiale, c'est la résignation à ma Volonté.»

114.    5 mars 1902 — Conséquences du mauvais exemple des chefs. Audio

Ce matin, je me suis trouvée hors de mon corps et, après être allée à la recherche de mon adorable Jésus, je l'ai trouvé. Mais, à ma surprise, je l'ai vu tout en larmes. Il avait beaucoup d'épines enfoncées dans les pieds, ce qui lui causait des douleurs et l'empêchait de marcher. Tout affligé, il s'est jeté dans mes bras comme s'il voulait trouver du repos, et aussi pour que je lui enlève ces épines. Je l'ai serré contre moi et lui ai dit: «Mon doux Amour, si tu étais venu au cours des derniers jours, tu n'aurais pas eu autant d'épines dans tes pieds. Dès que quelques-unes se seraient enfoncées, je te les aurais aussitôt enlevées. Voilà ce que tu as fait en ne venant pas.» Pendant que je disais cela, je m'occupais de lui retirer toutes ces épines. Les pieds de Jésus béni ruisselaient de sang et il souffrait d'intenses douleurs.

Après cela, comme s'il avait repris des forces, il voulut déverser en moi son amertume. Plus tard, il me dit: «Ma fille, que de corruption parmi les populations! Que de sentiers tordus elles parcourent! C'est le mauvais exemple des chefs qui a eu une influence sur elles. Lorsque quelqu'un possède une autorité, si petite qu'elle soit, l'esprit de désintéressement doit être la lumière qui le guide. La justice qu'il exerce doit être comme l'éclair pour frapper les yeux des personnes qu'il dirige, de façon à ce qu'elles ne puissent s'éloigner ni de lui, ni de ses exemples.» Cela dit, Jésus disparut.

115.    6 mars 1902 — Jésus vient, dépouillé de toute principauté, de toute royauté et de toute souveraineté. Audio

Ce matin, quand mon adorable Jésus est venu, il s'est fait voir tout nu. Tout en cherchant dans mon intérieur un moyen de se couvrir, il me dit: «Ma fille, ils m'ont dépouillé de toute principauté, de toute royauté et de toute souveraineté. Et, pour recouvrer mes droits sur les créatures, il est nécessaire que je les dépouille et, presque, que je les anéantisse. De cette façon, elles reconnaîtront que là où il n'y a pas Dieu comme principe, comme roi et comme souverain, tout ce qu'elles font les conduit à leur destruction et, par conséquent, à la source de tous les maux.»

116.    7 mars 1902 — En la présence divine, l'âme acquiert et limite la façon divine d'opérer. Audio

Je me trouvais dans mon état habituel et, dès que je vis mon aimable Jésus, il me dit: «Ma fille, quand j'attire une âme en ma présence, elle reçoit le bienfait d'acquérir et d'imiter ma façon divine d'opérer. Quand cette âme traite ensuite avec les créatures, ces dernières ressentent la force de l'agir divin que possède cette âme.»

Après cela, j'éprouvai une certaine crainte, c'est-à-dire que je me demandais si ces choses que je fais en mon intérieur sont agréables ou non au Seigneur. Jésus me dit: «Pourquoi crains-tu alors que ta vie est greffée sur la mienne? D'ailleurs, tout ce que tu fais dans ton intérieur y a été infusé par moi. Souvent, j'ai fait ces choses avec toi en te suggérant la façon de les faire pour qu'elles me soient agréables. D'autres fois, j'ai appelé les anges et, avec toi, ils ont fait ce que tu faisais dans ton intérieur. Cela signifie que j'apprécie ce que tu fais en accord avec ce que je t'ai enseigné. Par conséquent, continue et ne crains pas.» Ainsi, je suis demeurée calme.

117.    10 mars 1902 — La souffrance de l'amour est plus terrible que la souffrance de l'enfer. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, je me sentis hors de mon corps. Je me suis mise à la recherche de mon adorable Jésus et je ne le trouvais pas. Je recommençai mes recherches en pleurant, mais en vain. Je ne savais plus quoi faire. Mon pauvre coeur vivait l'agonie, il souffrait une douleur si aiguë que je ne peux pas la décrire. Je peux seulement dire que je ne sais pas comment je suis restée vivante.

Pendant que je me trouvais dans cette situation douloureuse, j'étais toujours à la recherche de Jésus, car j'étais incapable de m'arrêter un instant de le chercher. Finalement, je l'ai trouvé et lui ai dit: «Seigneur, comment peux-tu être si cruel avec moi? Vois si ce sont des souffrances que je peux tolérer!» Puis, totalement épuisée, je me suis abandonnée dans ses bras.

Plein de compassion, Jésus me regarda et me dit: «Ma fille bien-aimée, tu as raison. Calme-toi, car je suis avec toi et je ne te laisserai pas. Pauvre fille, comme tu souffres! La souffrance de l'amour est plus terrible que la souffrance de l'enfer. Qu'est-ce qui tyrannise le plus quelqu'un, l'enfer ou un amour combattu?

«Si tu savais combien je souffre de te voir, à cause de moi, tyrannisée par cet amour. Pour ne pas me faire autant souffrir, tu devrais demeurer plus calme lorsque je te prive de ma présence. Imagine-toi ceci: si je souffre beaucoup de voir souffrir celui qui ne m'aime pas et qui m'offense, combien plus je souffre de voir souffrir celui qui m'aime?»

Tout émue d'entendre cela, je dis: «Seigneur, lorsque tu ne viens pas, dis-moi au moins si tu veux que je m'efforce de sortir de cet état sans attendre que mon confesseur vienne.» Jésus répondit: «Non, je ne veux pas que tu sortes de cet état avant que ton confesseur vienne. Abandonne toute crainte. Je me placerai dans ton intérieur en tenant tes deux mains dans les miennes et, au contact de mes mains, tu reconnaîtras que je suis avec toi.»

Ainsi, lorsque me vient l'envie de sa présence, je sens que mes mains sont serrées dans celles de Jésus. En éprouvant le contact divin, je me calme et me dis: «C'est vrai, il est avec moi.» D'autres fois, lorsque mon désir de le voir devient plus fort, je sens qu'il serre plus fortement mes mains dans les siennes et qu'il me dit: «Luisa, ma fille, je suis ici. Ici, je suis. Ne me cherche pas ailleurs.» II semble que je suis plus calme ainsi.

118.    12 mars 1902 — Menaces de châtiments. Audio

Je continue de voir mon adorable Jésus de la même façon, c'est-à-dire dans mon intérieur. Mais, cette fois, je le vis le dos tourné au monde avec un fléau dans la main, et sur le point de l'envoyer sur les créatures. Il me semblait que des châtiments se succédaient sur les récoltes. Il y avait de la mortalité chez les gens. Quand il fut sur le point d'envoyer ce fléau, il dit des paroles de menace dont je me souviens seulement de celle-ci: «Je ne le voulais pas, mais vous avez cherché vous-mêmes que je vous extermine. Eh bien, je vous exterminerai.» Ensuite, il disparut.

119.    16 mars 1902 — On ne doit rechercher ni son propre confort, ni l'estime de soi, ni le plaisir qui vient d'autrui, mais uniquement le plaisir de Dieu. Audio

Oh! comme il faut se donner de la peine pour faire venir Jésus pour quelque temps! C'est un continuel crève-coeur et une crainte. En plus, il ne vient pas. Ô Dieu, quelle souffrance! Je ne sais comment on fait pour vivre ainsi: on vit en mourant!

Jésus se fit voir brièvement dans un état pitoyable, avec un bras coupé. Tout affligé, il me dit: «Ma fille, vois-tu ce que les créatures me font? Comment veux-tu que je ne les châtie pas?» Pendant qu'il disait cela, il me sembla qu'il prenait une croix élevée. Les bras de cette croix s'étendaient sur six ou sept cités et plusieurs châtiments se succédaient. J'ai beaucoup souffert en voyant cela.

Jésus, qui voulait me distraire de cette souffrance, me dit: «Ma fille, tu souffres beaucoup lorsque je te prive de ma présence. Par nécessité, il faut que cela t'arrive, parce que, en ayant été pendant si longtemps en contact avec la Divinité, tu as goûté au plaisir de la lumière divine. Plus quelqu'un a goûté à la lumière, plus fortement il ressent son absence: il éprouve les ennuis, la gêne et les souffrances qu'apportent avec elles les ténèbres.» Ensuite, il dit: «Cependant, la chose principale pour chacun, c'est que dans toutes ses pensées, ses paroles et ses oeuvres, il ne recherche pas son propre confort, ni l'estime de soi, ni le plaisir qui vient d'autrui, mais uniquement le plaisir de Dieu.»

120.    18 mars 1902 — Une âme qui s'inquiète fait souffrir Jésus. Audio

Ce matin, je me sentais inquiète à cause de l'absence de mon adorable Jésus. Au moment de la communion, dès que Jésus vint dans mon coeur, je me suis mise à dire des stupidités: «Mon doux Bien, il n'est pas question de demeurer calme lorsque tu ne viens pas. Lorsque tu me vois calme, tu en abuses et cela ne te donne même pas la pensée de venir. Par conséquent, il est nécessaire de faire des sottises, autrement, on n'obtient aucun résultat.»

En m'entendant, Jésus remua dans mon intérieur et se fit voir en train de sourire. Comme il entendait mes sottises, il me dit: «Toi, alors, tu veux vraiment que je souffre, car tu sais que si tu es inquiète, je souffre davantage. Ne pas chercher à rester calme, c'est la même chose que de vouloir me faire souffrir davantage.» Quant à moi, stupide comme j'étais, je dis: «Il vaut mieux que tu souffres, parce que, à travers ta propre souffrance, tu auras plus de compassion pour ma souffrance. D'ailleurs, la souffrance qui te vient du péché, c'est celle-là qui est mauvaise. Il suffit que ce que tu souffres ne soit pas ce genre de souffrance.»

Jésus répondit: «Mais, si je viens, tu me contrains à ne pas envoyer de châtiments alors qu'ils sont tellement nécessaires. Tu devrais donc te conformer à moi en voulant ce que je veux. »

Alors, me souvenant de ce que j'avais vu au cours des jours passés, je dis: «De quels châtiments parles-tu? De ceux où tu veux faire mourir les gens? Fais-les mourir. Ils doivent un jour aller vers toi et vers leur propre patrie. Pourvu que tu les sauves. Ce que je veux, c'est que tu les libères des maux contagieux.» Le Seigneur ignora mes paroles et disparut.

Quand il revint, il se fit voir toujours avec le dos tourné au monde. Malgré tous mes efforts, je n'ai pas réussi à le faire regarder dans la direction du monde. Quand j'ai voulu le contraindre par la force, il m'a dit: «Ne me force pas, autrement tu me contraindras à te priver de ma présence.» Alors, je suis restée avec un certain remords à cause de mes paroles, je me sentais comme ayant commis beaucoup de fautes.