📌  Traduction non officielle des écrits de Luisa Piccarreta. Pour un usage personnel seulement.

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Audio du tome 5 (IG) 


Le Royaume du Divin Fiat 
chez les créatures


Le Livre du Ciel

Tome 5


Appel des créatures à revenir
à la place, au rang et au but
pour lesquels elles ont été créées par Dieu


Luisa Piccarreta

La Petite Fille de la Divine Volonté


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Traduction française de — Book of Heaven 

par l'équipe de bénévoles de Guy Harvey

0.  (... 1903 ?) — Luisa prie pour avoir la force d'obéir et d'écrire sur le confesseur.  Jésus dit: "Ne bougez rien, j'ai tout arrangé." Audio

TRADUCTION BASÉE SUR LE TEXTE ITALIEN


🙏 Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Seigneur, viens à mon aide. Lie ma volonté rebelle qui veut toujours reculer contre la sainte obéissance; elle me met dans un tel enfermement, que si parfois elle semble morte, alors plus que jamais, comme un serpent je la sens vivante et elle me ronge; donc lie-moi avec de nouvelles cordes. Remplis-moi de ta sainte et adorable Volonté jusqu'à ce que je déborde, afin que ma volonté soit consumée dans la tienne. Alors j'aurai le bonheur de ne plus lutter contre la sainte obéissance. Et toi, sainte obéissance, pardonne-moi si je te fais toujours la guerre et donne-moi la force de te suivre placidement en tout, même s'il semble parfois que [j'ai] parfaitement le droit de te combattre, comme dans cet écrit sur le confesseur. Mais allez, taisons-nous, ne tardons plus et commençons à écrire.🔥

Mon ancien confesseur¹ était très occupé, bien plus que pendant les années où il me dirigeait. Comme il ne pouvait venir, mon confesseur actuel² est venu à sa place. Je n'ai jamais pensé que cela arriverait, surtout que j'étais si heureuse avec l'autre; il avait mon entière confiance. Environ un an et demi avant que mon confesseur actuel ait débuté avec moi [donc, 11/2 an avant 1898 soit vers 1896], et alors que j'étais dans mon état habituel, le bienheureux Jésus m'avait dit qu'il n'était pas content que le confesseur [l'ancien] ne se préoccupait plus de mon intérieur, ainsi que de la façon dont il rivalisait avec Lui sur mon état, me disant que:

«Lorsque je remets une âme-victime entre les mains d'un confesseur, son travail dans la vie intérieure de cette personne doit être continu, donc dis-lui: "Soit il me correspond (il coopère), soit je te remets entre les mains d'un autre.»

Et moi: «Seigneur, que dis-tu, qui sera celui qui sera si patient qu'il devra prendre cette croix de venir chaque jour se sacrifier comme ce confesseur?»

Et Jésus: «Je donnerai la lumière, en nommant le confesseur présent [le nouveau] et il viendra.»

Et moi: «C'est peu probable qu'il prenne cette croix».

Et Jésus: «Oui, il y viendra, et puis, quand il ne m'entendra pas, je lui enverrai ma Mère; celui qui l'aime ne lui refusera pas cette faveur. Ceux qui aiment vraiment ne font pas marche arrière. Mais je veux voir un peu plus ce que fait celui-ci [l'ancien confesseur]; dis-lui tout ce que je t'ai dit.»

Quand le confesseur est venu, je lui ai tout dit, mais le pauvre homme, une nouvelle occupation qu'il avait prise l'empêchait de s'occuper de mon intérieur; il était clair que ce n'était pas par choix délibéré mais par impuissance qu'il ne prenait pas soin de moi. Quand je lui transmis ce que Jésus m'avait dit, il s'appliqua mieux, mais il retourna rapidement à ses anciennes habitudes. Jésus béni s'en plaignit et j'en ai encore parlé avec lui (avec ce confesseur).

Un jour, lui-même m'envoya un nouveau confesseur à qui j'ouvris mon âme, lui disant tout. Il accepta de venir et je fus étonnée qu'il ait dit oui. [«Tu avais raison, Jésus»] Mais la merveille cessa bientôt. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais il vint seulement pendant deux ou trois jours, puis il partit. Il disparut comme une ombre et j'ai continué avec l'ancien confesseur, adorant les dispositions de Dieu; bien plus, j'étais contente pour lui qui avait tant fait de sacrifices à cause de moi. 

Après environ une autre année passée, j'ai ressenti un besoin de conscience dont j'ai fait part à mon ancien confesseur, et il m'a dit: "Je t'envoie Don Gennaro", c'est-à-dire le confesseur actuel, s'investissant dans mon besoin.  

Inquiet d'un orage qui s'était produit entre eux [entre les deux confesseurs], Jésus répéta: "Ne bougez rien, j'ai tout arrangé, et tout ce qui a été fait a été bien fait".

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¹  Don Michele De Benedictis, le confesseur de Luisa alors qu'elle était enfant; il est nommé en 1884, sous mandat officiel de l'Evêque, Mgr Giuseppe B. Dottula. 

²  Don Gennaro Di Gennaro qui devint son confesseur en 1898. Curé de la paroisse Saint-Joseph, il sera le confesseur de Luisa  entre 1898 et 1922. C'est lui qui ordonna à Luisa, en 1899, de transcrire au fil des jours, tout ce que le Seigneur lui révélait. À 33 ans, Luisa commencera donc à écrire son journal, le 28 février 1899.

(Liste des confesseurs de Luisa Piccarreta)

1.    19 mars 1903 — Les souffrances divines ne regardent à rien d'autre qu'aux fruits qu'elles donnent. Audio

Ce matin, j'ai vu mon confesseur très humilié. Avec lui se trouvaient Jésus béni et saint Joseph. Ils lui dirent: «Va travailler, le Seigneur est prêt à te donner la grâce que tu demandes.»

Ensuite, voyant mon cher Jésus souffrant comme pendant sa Passion, je lui ai dit: «Seigneur, n'es-tu pas las d'endurer tant de souffrances?» Jésus me répondit: «Non, une souffrance ne fait qu'enflammer mon Coeur à en accepter une autre. C'est la voie de la souffrance divine: souffrir et agir en ne regardant à rien d'autre qu'aux fruits qui en résultent. Dans mes blessures et dans mon Sang, je vois des nations sauvées et des créatures recevant des grâces. Plutôt que de ressentir de la fatigue, mon Coeur ressent plutôt de la joie et un désir ardent de souffrir davantage.

«Il doit en être ainsi pour chaque âme. Ses souffrances doivent être une participation à mes propres souffrances. L'âme ne doit pas regarder à ce qu'elle fait, mais à la gloire donnée à Dieu et aux fruits qui résultent de ses souffrances et de ses actes.»

2.    20 mars 1903 — Jésus et saint Joseph rassurent le confesseur dans ses difficultés. Audio

J'étais hors de mon corps et j'ai vu que mon confesseur éprouvait une grande difficulté en regard de la grâce qu'il désirait. Encore une fois Jésus béni et saint Joseph lui dirent: «Si tu vas travailler, toutes tes difficultés disparaîtront; elles tomberont comme les écailles d'un poisson.»

3.    23 mars 1903 — Le saint amour conduit à la sanctification; l'amour pervers conduit à la damnation. Audio

J'étais dans mon état habituel. Après avoir été en grande difficulté pendant quelque temps, j'ai vu mon adorable Jésus dans mes bras. Une lumière rayonnait de son front et, dans cette lumière, les paroles suivantes étaient écrites:

«L'Amour est tout, et pour Dieu et pour l'homme; si l'Amour cesse, la vie elle-même cesse. Il y a cependant deux sortes d'amour: l'un est spirituel et divin, l'autre corporel et désordonné. Entre ces deux amours, il y a une grande différence. On pourrait dire que cette différence est aussi grande que la différence entre penser à quelque chose dans son esprit et faire quelque chose de ses mains. L'esprit peut, en un instant, penser à cent choses, mais les mains peuvent accomplir seulement une chose à la fois.

«Le divin Créateur fit les créatures par Amour uniquement. Si Dieu garde ses attributs orientés continuellement vers les créatures, c'est l'Amour qui le presse de faire ainsi. Ses attributs résultent de l'Amour. L'amour désordonné, tel celui des richesses et des plaisirs, ne soutient pas la vie de l'homme. Ces choses, non seulement ne conduisent pas à la sanctification, mais l'homme peut finir par en faire des dieux. Si l'amour est saint, il conduit à la sanctification; si l'amour est pervers, il conduit à la damnation.»

4.    24 mars 1903 — Même si la créature n'est rien par elle-même, elle peut être tout dans la Divine Volonté. Audio

Ce matin, après des jours très amers, Jésus béni est venu et a communiqué avec moi d'une manière tout particulièrement familière, à tel point que j'ai cru le posséder à tout jamais. Mais, à la vitesse de l'éclair, il disparut. Ma peine fut alors si grande que je me suis sentie devenir folle, surtout parce que j'avais la certitude que je ne le perdrais jamais plus.

Pendant que je m'effondrais de douleur, il revint à la vitesse de l'éclair et, d'une voix résonnante et sérieuse, me dit: «Qui es-tu pour prétendre me garder toujours avec toi?» Folle comme j'étais, je répondis avec audace: «Je suis tout quand je suis avec Toi. Je me sens comme une volonté sortie du Sein de son Créateur. Avec cette volonté, pour autant qu'elle reste unie à Toi, j'expérimente l'existence, la vie, la paix et tous les biens. Sans Toi, au contraire, je me sens brisée, perdue, agitée, sans vie, avec seulement des choses mauvaises. Pour avoir la vie et pour ne pas être perdue, ma volonté, sortie de Toi, doit toujours rechercher ton Sein et y demeurer à jamais.»

Jésus sembla tout comprendre mais, une fois encore, il me demanda: «Mais qui es-tu?» Je repris: «Seigneur, je ne suis rien de plus qu'une goutte d'eau. Et aussi longtemps que cette goutte d'eau reste dans la mer, elle se sent comme si elle était la mer tout entière; elle demeure propre et claire comme les autres eaux, mais si elle quitte la mer, elle devient boueuse et, à cause de sa petitesse, elle est perdue.»

Ému, il se pencha vers moi, m'étreignit et me dit: «Ma fille, celui qui veut toujours rester dans ma Volonté participe à la Vie divine. Même s'il peut momentanément quitter ma Volonté, puisque je l'ai créé avec une volonté libre, ma Puissance fait un miracle en lui permettant de continuer à participer à la Vie divine. À cause de cette participation continuelle, il expérimente une union si forte avec la Divine Volonté que, même s'il le voulait, il ne pourrait pas la quitter. Cela est le miracle continuel que j'accorde à celui qui fait toujours ma Volonté.»

5.    7 avril 1903 — Luisa craint que son état ne soit pas selon la Volonté de Dieu. Jésus la rassure. Audio

Après avoir vécu plusieurs jours amers à cause de l'absence continuelle de mon adorable Jésus, j'ai senti ce matin que j'avais atteint les profondeurs de l'affliction. Fatiguée et sans force, j'ai pensé que Jésus ne me voulait plus dans cet état, et j'ai presque décidé de tout abandonner.

Pendant que je pensais ainsi, mon aimable Jésus remua en moi et me laissa savoir qu'il priait pour moi. J'ai compris qu'il implorait la Puissance de son Père, sa Force d'âme et sa Providence pour moi. Puis il dit: «Ne vois-tu pas, ô Père, comme elle a grand besoin d'aide et comment, après tant de grâces, elle veut devenir une pécheresse et quitter ta Volonté?»

Je ne peux exprimer comment mon coeur se brisa en entendant ces paroles de Jésus. Il sortit de moi et, après m'être assurée qu'il s'agissait bien de mon Jésus béni, je lui ai dit: «Seigneur, est-ce ta Volonté que je demeure dans cet état en tant qu'âme victime? Puisque je ne me sens plus comme avant, il ne me semble plus nécessaire que le confesseur vienne. Ainsi, au moins, je lui épargnerai ce sacrifice.»

Jésus reprit: «Pour le moment, ce n'est pas ma Volonté que tu quittes cet état. Pour ce qui est du sacrifice du confesseur, je le paierai au centuple pour sa charité.» Puis, profondément affligé, il ajouta: «Ma fille, les socialistes ont réussi à frapper au sein de l'Église. En France, ils l'ont fait publiquement; en Italie, d'une manière plus cachée. Ma Justice cherche une occasion pour envoyer des châtiments.»

6.    10 avril 1903 — Jésus frappe le peuple à l'aide d'une verge. Plutôt que de se rendre, les gens se rebellent. On entend sonner la trompette des châtiments. Audio

J'étais hors de mon corps et j'ai vu Jésus tenant une verge avec laquelle il frappait le peuple. Après avoir été frappés, les gens se sont dispersés et se sont rebellés. Jésus leur a dit: «Je vous ai frappés dans le but de vous réunir avec Moi, mais, plutôt que de vous réunir, vous vous rebellez et vous vous enfuyez de Moi. Il est donc nécessaire de faire sonner la trompette.»

Pendant qu'il disait cela, il commença à sonner de la trompette. J'ai alors compris que le Seigneur enverrait des châtiments et que les hommes, plutôt que de s'humilier, allaient l'offenser davantage et s'enfuir de lui. Par la suite, le Seigneur allait sonner de la trompette pour d'autres graves punitions.

7.    21 avril 1903 — Jésus envoie des châtiments. Les vignes gèlent. Audio

J'ai traversé plusieurs jours de privation et de larmes. Il me semblait que le Seigneur m'avait suspendue de l'état de victime. Peu importe ce que j'essayais, je ne réussissais pas à quitter mes sens. Plutôt, j'étais prise d'une multitude de douleurs abdominales qui me rendaient anxieuse et que je ne pouvais pas comprendre.

Cette nuit, pendant un rêve, j'ai vu un ange qui me guidait à l'intérieur d'un jardin. Toutes les plantes étaient noircies, mais je ne faisais pas attention car je ne pensais qu'au fait que Jésus m'avait abandonnée. Puis, mon confesseur vint. Me trouvant réveillée, il me dit que les vignes avaient gelé. J'étais très affligée en pensant aux pauvres gens et j'avais peur que Jésus s'abstienne de me ramener à mon état habituel afin de pouvoir punir librement.

Ce matin, toutefois, Jésus béni est venu et m'a ramené à mon état habituel. Dès que je l'ai vu, je lui ai dit: «Seigneur, qu'as-tu fait hier? Tu ne m'as rien dit de cela; je t'aurais supplié de suspendre ce châtiment, au moins en partie.» Jésus répondit: «Ma fille, il était nécessaire que je te tienne à l'écart; autrement, tu m'aurais arrêté et je n'aurais pas été libre. Et puis, combien de fois n'ai-je pas fait ce à quoi tu t'étais opposée? Ah, ma fille! il est nécessaire que les punitions viennent sur le monde. Autrement, si je me préoccupe de ménager leur corps, ils perdront leur âme

Ayant dit cela, il disparut. Je me suis alors retrouvée hors de mon corps, seule et sans le doux Jésus. Je suis donc allée explorer. J'ai vu dans le ciel un soleil, mais un soleil différent du nôtre. Près du soleil se tenait une multitude de saints. Observant l'état du monde, sa corruption, et comment il se moque de Dieu, ils criaient tous d'une seule voix: «Venge ton honneur et ta gloire; sers-toi de ta Justice, car l'homme ne veut pas reconnaître les droits de son Créateur.»

Même s'ils parlaient en latin, je comprenais la signification de ce qu'ils disaient. En les entendant, je tremblais et j'ai senti mon sang se geler. J'ai supplié Jésus de faire miséricorde.

8.    8 mai 1903 — La rébellion des créatures. La Justice veut punir l'homme. Audio

Je continuais dans mon état pénible de privation. Au plus, Jésus apparaissait sans me parler et pour un bref instant. Ce matin, alors que j'étais inconsciente, mon confesseur obligea Jésus à venir et, cela, presque sans nécessité. Jésus eut à se montrer. Se tournant vers le confesseur avec une expression sérieuse et tourmentée, il dit: «Que veux-tu?»

Le prêtre sembla confus et ne savait que dire. Alors j'ai dit: «Seigneur, peut-être que c'est pour la grâce qu'il veut obtenir.» Jésus lui dit: «Dispose-toi et tu la recevras. Tu as avec toi l'âme victime: plus tu resteras près d'elle en pensée et en intention, plus tu te sentiras fort et libre de faire ce que tu veux.»

J'ai demandé à Jésus: «Seigneur pourquoi ne viens-tu pas?» Il répondit: «Tu veux savoir pourquoi? Écoute.» J'ai alors entendu une multitude de voix venant de toutes les parties du monde et criant: «Mort au Pape! Détruisez la religion! Abattez les églises! Abattez toute autorité: personne ne doit être au-dessus de nous!». Et j'ai entendu beaucoup d'autres propos sataniques de ce genre.

Notre-Seigneur ajouta: «Ma fille, quand un homme se dispose à recevoir la grâce, il reçoit la grâce; quand il se dispose au mal, c'est le mal qu'il reçoit. Toutes ces voix que tu entends atteignent mon Trône et, cela, fréquemment. Aussi, quand ma Justice voit que l'homme veut non seulement le mal, mais le demande avec insistance, alors le mal est ce que ma Justice est forcée d'accorder. Je le fais afin de leur faire comprendre ce qu'est ce mal qu'ils désirent. Vous connaissez vraiment ce qu'est le mal quand vous vous trouvez dedans. C'est la raison pour laquelle ma Justice cherche à punir l'homme.»

9.    11 mai 1903 — La paix met les passions en ordre. La pureté d'intention sanctifie tout. Audio

J'étais dans mon état habituel. Dès que je vis mon adorable Jésus, il me dit: «La paix met toutes les passions en ordre. Mais qu'est-ce qui triomphe de tout, établit le bien complet dans l'âme et sanctifie tout? C'est la pureté d'intention, c'est-à-dire tout accomplir avec l'unique intention de plaire à Dieu. La pureté d'intention règle et corrige les vertus elles-même, y compris l'obéissance. Elle est comme un maestro qui dirige la musique spirituelle de l'âme.»

Ayant dit cela, il disparut à la vitesse de l'éclair.

10.    20 mai 1903 — Voyant les outrages faits à Jésus, Luisa s'offre à souffrir à sa place. Jésus accepte son sacrifice. Audio

J'avais quitté mon corps. Jésus béni était dans mes bras et nous étions au milieu de beaucoup de monde. Avec des verges, des épées et des couteaux, les gens cherchaient à blesser le Corps de Jésus. Cependant, en dépit de tous leurs efforts, ils n'arrivaient pas à lui faire la moindre blessure. Quoique bien au point, leurs armes avaient perdu leur pouvoir de blesser. Jésus et moi étions très désolés de voir la brutalité de ces coeurs.

Même si leurs efforts ne menaient à rien, ils répétaient quand même les coups avec l'espoir de réussir. S'ils ne causaient pas de blessures à Jésus, c'était tout simplement parce qu'ils ne le pouvaient pas. Ils devinrent très fâchés de ce que leurs armes étaient inefficaces et qu'ils n'arrivaient pas à satisfaire leur désir de blesser Jésus. Ils se dirent en eux-mêmes: «Pourquoi ne pouvons-nous pas le faire? En d'autres circonstances, nous pouvions l'atteindre mais, cette fois, alors qu'il est dans les bras de cette femme, nous ne pouvons rien lui faire. Voyons si nous pouvons faire du mal à cette femme et les séparer l'un de l'autre

Pendant qu'ils disaient cela, Jésus quitta mes bras et leur donna la liberté de faire comme ils voulaient. Avant qu'ils puissent porter la main sur moi, j'avais dit: «Seigneur, j'offre ma vie pour l'Église et pour le triomphe de la vérité; je te supplie d'accepter mon sacrifice.»

Jésus accepta mon sacrifice et, eux, à l'aide d'une épée, entreprirent de me couper le cou. Mais, pendant qu'ils faisaient cela, je suis revenu dans mon corps. Je pensais bien que j'avais atteint le point de mes désirs (celui de mourir) mais, à mon grand désappointement, tout s'est arrêté.

11.    6 juin 1903 — Jésus enseigne à Luisa comment offrir ses souffrances pour satisfaire la Justice divine et aussi comment prier quand l'âme ou le corps ressentent des consolations. Quand tout est fait pour lui, Jésus reçoit nos consolations comme étant siennes. Audio

Après avoir passé les derniers jours dans la privation de Jésus et dans la souffrance, je me suis retrouvée ce matin hors de mon corps avec Bébé Jésus dans les bras. Dès que je l'ai vu, je lui ai dit: «Ah! cher Jésus, puisque tu m'as laissée seule, au moins enseigne-moi comment je dois agir dans cet état de délaissement et de souffrance.»

Il répondit: 🙏«Ma fille, tout ce que tu souffres dans tes bras, tes jambes et ton coeur, unis-le à mes propres souffrances dans les plaies de mes bras, de mes jambes et de mon Coeur en récitant cinq "Gloire au Père". Et offre-toi à la Justice divine en réparation des mauvaises actions et des mauvais désirs des créatures en t'unissant à ce que j'ai souffert par ma couronne d'épines; fais-le en récitant trois "Gloire au Père" en réparation des péchés commis par l'homme à travers ses trois facultés, qui sont devenues si défigurées que mon Image en lui ne peut être reconnue. 🔥

«Cherche toujours à maintenir ta volonté unie à la mienne et à m'aimer à chaque instant. Que ta mémoire soit comme une cloche qui sonne continuellement en toi, te rappelant tout ce que j'ai fait et souffert pour toi et les nombreuses grâces que je t'ai accordées. Remercie-Moi et sois reconnaissante: la gratitude est la clef qui ouvre les trésors divins. Que ton intellect ne pense à rien d'autre: occupe-toi seulement de Dieu. Si tu fais ainsi, je trouverai mon image en toi et je recevrai la satisfaction que je ne peux pas recevoir des autres créatures. Cela, tu dois le faire continuellement parce que, si l'offense est continuelle, la satisfaction doit l'être aussi.»

Je lui ai dit: «Ah! Seigneur! Comme j'ai été mauvaise! J'ai même été égoïste!» Il poursuivit: «Ma fille, n'aie pas peur. Quand une âme fait tout pour Moi, j'accepte ce qu'elle fait. J'accepte même le confort et les consolations qu'elle reçoit comme s'ils étaient donnés à mon propre Corps souffrant. Aussi, pour te libérer de tout doute, chaque fois que tu te sens réconfortée et que tu ressens le besoin d'accepter cela, fais-le pour Moi et dis: «Seigneur, je veux réconforter ton Corps souffrant en même temps que mon propre corps est réconforté.»

Pendant que je disais cela, il se retira de moi lentement, jusqu'à ce que je ne le vois plus et que je ne puisse plus lui parler. Son départ me causa une douleur si grande que je me sentais comme mise en pièces. Pour le retrouver, je suis entrée dans la pièce close où il s'était enfermé. Là, je lui ai dit: «Ah! Seigneur! pourquoi m'as-tu laissée? N'es-tu pas ma vie? Mon âme et aussi mon corps sont trop faibles pour porter la souffrance d'être privés de Toi. Je me sens mourir; cette mort est ma seule consolation.»

Pendant que je disais cela, Jésus me bénit et, une fois encore, il disparut. Puis je suis revenue à la normale.

12.    15 juin 1903 — Si la créature répond à l'action de Jésus en elle, elle saura... s'associer à son action créatrice... à son action rédemptrice... à son action sanctificatrice. Audio

J'étais dans mon état habituel quand, je ne suis pas certaine comment, j'ai vu mon adorable Jésus en moi. Me voyant étonnée, il me dit: «Ma fille, ceux qui se servent de leurs sens pour m'offenser déforment mon image en eux. Le péché tue l'âme: elle devient morte à tout ce qui est divin. Si, au contraire, la personne se sert de ses sens pour me glorifier, je peux lui dire: "Tu es mes yeux, mes oreilles, ma bouche, mes mains et mes pieds." Elle est ainsi associée à mon action créatrice.

«Si, en plus de me rendre gloire avec ses sens, elle sait offrir pour les autres des souffrances, de la satisfaction et de la réparation, elle s'associe aussi à mon action rédemptrice. Et si elle s'abandonne encore plus à mon action en elle, elle s'associe à mon action sanctificatrice. Ainsi, tout ce que j'ai accompli dans la Création, la Rédemption et la Sanctification, j'en infuse une participation dans l'âme; tout est là si l'âme correspond à mon action en elle.»

13.    16 juin 1903 — Les amertumes et les tribulations offertes à Jésus comme un présent se changent pour lui en douceur et en rafraîchissement. Audio

Alors que j'étais dans mon état habituel, j'ai quitté mon corps et j'ai vu l'Enfant Jésus. Il tenait dans ses mains une coupe remplie de souffrances et un bâton. Il me dit: «Vois-tu, ma fille, le monde me fait boire continuellement à cette coupe de souffrance.» Je lui répondis: «Seigneur, donne-moi un peu de cette souffrance afin que tu ne sois pas seul à souffrir.»

Il me donna une goutte de cette boisson amère puis, avec le bâton qu'il tenait, il toucha mon coeur, y perçant un trou. De ce trou s'écoula un petit filet de cette boisson amère que j'avais consommée. Mais cette boisson s'était changée en un lait doux qui coula dans la bouche de Bébé Jésus, le soulageant et le rafraîchissant.

Il me dit: «Ma fille si, quand je donne de l'amertume et des tribulations à une âme, elle s'unit à ma Volonté, elle me plaît. Si elle me remercie pour ses souffrances, me les offre comme un présent, et cela même si, pour elle, ces souffrances et amertume demeurent, alors elles sont changées pour Moi en douceur et en rafraîchissement. Si, en travaillant et en souffrant, une âme ne cherche qu'à me plaire, sans rechercher aucune compensation, elle me plaît et me rafraîchit encore davantage. Ce qui rend l'âme la plus chère à mon Coeur, la plus belle à mes yeux et la plus intime avec l'Être divin, c'est la persévérance dans cette manière de faire. Elle devient alors immuable de l'immuabilité même de Dieu.

«Si, au contraire, l'âme dit "oui" à un moment et "non" à un autre; si elle cherche un but particulier cette fois et un autre but la fois suivante; si, aujourd'hui, elle cherche à plaire à Dieu et, demain, à plaire aux créatures, alors l'âme ressemble à une reine un jour et à une vile servante le lendemain, à quelqu'un qui dîne un jour avec une nourriture exquise et le lendemain avec des rebuts.» Puis il disparut.

Peu après, il revint, ajoutant: «Le soleil existe pour le bénéfice de tous, mais tous ne bénéficient pas de ses effets. De même, le soleil divin accorde sa lumière à chacun, mais qui jouit de ses effets bénéfiques? Qui garde ses yeux ouverts à la Lumière de la Vérité? Le plus grand nombre reste dans les ténèbres. Seulement ceux qui ont la ferme intention de me plaire à Moi seul jouissent de la plénitude de ce soleil.»

14.    30 juin 1903 — Affligée par l'absence de Jésus, Luisa rencontre la Reine céleste qui sympathise à ses pleurs et lui donne Bébé Jésus en l'invitant à monter au Calvaire. Audio

Étant hors de mon corps et ayant vu la Reine céleste, je me suis prosternée à ses pieds et lui ai dit: «Ma douce Mère, dans quel terrible état je me trouve, privée de mon seul Trésor, de ma Vie même. Je ne sais plus à quels saints me vouer.» Et je pleurais. La Sainte Vierge ouvrit son Coeur comme on ouvre un coffre. Elle y prit Bébé Jésus et me le donna en disant: «Ma fille, ne pleure pas, voici ton Trésor, ta Vie et ton Tout. Prends-le, garde-le avec toi pour toujours et garde tes yeux fixés sur Lui en toi. Ne sois pas embarrassée s'il ne te dit rien ou si tu n'as rien à lui dire. Garde seulement tes yeux fixés sur Lui en toi et tu entendras tout, feras tout et satisferas pour tous.

«C'est là la beauté de la vie intérieure d'une âme: elle n'a ni à parler, ni besoin d'instruction; rien d'extérieur ne l'attire ou la dérange; tout ce qui l'attire et tous ses biens sont en dedans d'elle. En regardant simplement Jésus en elle, elle comprend tout et fait tout. En agissant ainsi, tu monteras jusqu'au sommet du Calvaire où tu verras Jésus, non pas comme un enfant, mais comme le Crucifié. Et tu resteras là avec lui.»

Avec Bébé Jésus dans mes bras et en compagnie de la Sainte Vierge, il semblait que nous marchions sur le chemin du Calvaire. Pendant ce temps, quelqu'un essaya de m'enlever Jésus. J'ai crié à la Reine céleste pour de l'aide en lui disant: «Ma Mère, aide-moi, parce qu'ils veulent m'enlever Jésus.» Elle me répondit: «N'aie pas peur. Ta tâche est de garder tes yeux intérieurs fixés sur Lui. Cela a un tel pouvoir que toutes les autres puissances, qu'elles soient humaines ou diaboliques, seront terrassées.»

Pendant que nous poursuivions notre marche, nous sommes arrivées à une église où la sainte messe était célébrée. Au moment de la communion, je me suis approchée de l'autel avec Bébé Jésus dans mes bras. Grande fut ma surprise quand, aussitôt après que j'eus reçu l'hostie, Jésus disparut de mes bras. Peu après, je revins dans mon corps.

15.    3 juillet 1903 — Jésus épargne des peines du purgatoire les âmes qui lui ont permis de régner en elles durant leur vie. Audio

Ce matin, j'étais très bouleversée par l'absence de mon adorable Jésus. Soudain, il apparut à l'intérieur de moi de telle manière que sa Présence remplissait ma personne tout entière. Pendant que je l'observais, il me dit, comme pour m'expliquer le sens de cette apparition:

«Ma fille, pourquoi te sens-tu embarrassée parce que je suis ton Maître d'une manière si totale? Quand une âme arrive à me faire le Maître de son esprit, de ses bras, de son coeur et de ses pieds, bref, de tout son être, le péché ne peut plus régner sur elle. Même si quelque chose d'involontaire entre en elle, elle est immédiatement disposée à la purification et rejette sur-le-champ l'action involontaire, puisque je suis le Maître de cette âme et qu'elle reste sous mon contrôle. De plus, puisque je suis saint, l'âme trouve difficile de retenir en elle quelque chose qui n'est pas saint. De plus, puisque l'âme m'a tout donné durant sa vie, il est juste que je lui donne tout à sa mort en l'admettant sans délai à la vision béatifique. Quiconque se donne complètement à Moi durant sa vie ne sera pas touché par les flammes du purgatoire.»

16.    3 août 1903 — Plus une âme se dépouille de son amour-propre et des choses naturelles, plus elle acquiert l'amour de Dieu et des choses surnaturelles. Audio

J'étais dans mon état habituel. Mon adorable Jésus vint et me fit entendre sa douce Voix en me disant: «Plus une âme se dépouille des choses naturelles, plus elle acquiert les choses surnaturelles et divines. Plus elle se dépouille de son amour-propre, plus elle acquiert l'amour de Dieu. Moins elle s'ambitionne à la connaissance des sciences humaines et à rechercher les plaisirs de la terre, plus elle acquiert la connaissance des choses célestes et des vertus.»

17.    2 octobre 1903 — Quiconque essaie de rester uni à Jésus et modèle sa vie sur la sienne ajoute une branche à l'arbre de l'Humanité de Jésus. Audio

J'étais profondément affligée et presque folle à cause de l'absence de mon adorable Jésus. Je ne savais pas où j'étais: sur la terre ou en enfer. Soudain, Jésus m'apparut et me dit: «Quiconque marche sur le chemin des vertus vit de ma propre Vie; quiconque marche sur le chemin du vice vit en contradiction avec Moi.»

Il disparut puis revint rapidement et ajouta: «Par mon Incarnation, mon Humanité se greffa sur ma Divinité. Quiconque cherche à rester uni à Moi par sa volonté, ses actes et son coeur, à vivre sa vie en imitant la mienne, grandit dans ma propre Vie et développe la greffe que j'ai faite de mon Humanité sur ma Divinité, ajoutant une branche à l'arbre de mon Humanité. Si, par contre, l'âme ne s'unit pas à Moi, elle ne développe pas sa branche sur mon Humanité. Quiconque choisit de ne pas être avec Moi ne peut avoir la vie: il est perdu et s'en va à la ruine.»

Une fois encore il disparut, puis j'ai quitté mon corps et me suis trouvée à l'intérieur d'un jardin de roses. Certaines roses étaient très belles et bien formées; leurs pétales étaient à demi ouverts. D'autres roses perdaient leurs pétales à la moindre brise jusqu'à ce qu'il ne reste plus que leur tige. Un jeune homme — je ne sais pas qui il était — me dit:

«Les premières roses représentent les âmes vivant dans l'intériorité. Ces âmes montrent une beauté, une fraîcheur et une constance qui empêchent leurs pétales (les vertus) de tomber par terre. Le fait que leurs pétales sont à demi fermés symbolise l'ouverture qu'elles font au monde extérieur. Ayant la Vie en elles, elles sont parfumées de la sainte charité. Comme des lumières, elles brillent devant Dieu et les hommes.

«Les secondes roses représentent les âmes frivoles: le peu de bien qu'elles font est fait pour que tous le voient. Leurs pétales grands ouverts symbolisent qu'elles n'ont pas Dieu et son amour comme leur seul but. Leurs pétales (leurs vertus) sont attachés faiblement: sitôt qu'une brise de fierté, de plaisirs, d'amour-propre ou de respect humain commence à souffler, ils tombent; il ne reste que les épines qui piquent leur conscience.»

Ensuite, j'ai réintégré mon corps.

18.    3 octobre 1903 — Jésus poursuit sa vie sur la terre, non seulement dans le Très Saint Sacrement, mais aussi dans les âmes en état de grâce. Audio

Je méditais sur l'heure de la Passion où Jésus quitta sa Mère pour aller à la mort, plus précisément au moment où Jésus et Marie se bénirent l'un l'autre. Je fis réparation pour ceux qui ne bénissent pas le Seigneur en toute chose et qui, même, l'offensent. Je priai aussi pour que Dieu multiplie les bénédictions qui nous sont nécessaires pour nous conserver dans la grâce. Et je m'efforçai de suppléer à ce qui manque à la gloire de Dieu à cause de la négligence des créatures à bénir Dieu en toute chose.

Pendant que je faisais cela, j'ai senti Jésus remuer en moi et me dire: «Ma fille, quand tu réfléchis sur la bénédiction que j'ai accordée à ma Mère, réfléchis aussi au fait que j'ai béni chaque créature. Tout a été béni: leurs pensées, leurs paroles, leurs battements de coeur, leurs pas et leurs actions faites pour Moi. Absolument tout a été marqué de ma bénédiction. Tout le bien que peut faire la créature a déjà été accompli par mon Humanité et, ainsi, tout a été divinisé par Moi.»

Il poursuivit: «Ma vie se continue vraiment sur la terre, non seulement dans le Très Saint Sacrement, mais aussi dans les âmes qui vivent dans ma grâce. Les créatures ne peuvent embrasser tout ce que j'ai fait, leurs capacités étant limitées. Ainsi, dans telle âme je continue ma réparation, dans telle autre ma louange, dans telle autre mes actions de grâce, dans telle autre mon zèle pour la sainteté des âmes, dans telle autre mes souffrances, et ainsi de suite. Suivant la qualité avec laquelle les âmes sont unies à Moi, je développe ma Vie en elles. Imagine quel chagrin me causent les créatures qui, pendant que je veux agir en elles, ne font pas attention à Moi.»

Après, il disparut et je réintégrai mon corps.

19.    7 octobre 1903 — Les âmes victimes doivent être comme des anges humains, unissant leur volonté à celle de Dieu pour accomplir le travail que Dieu leur confie; cela procure à Dieu de la gloire, qu'elles réussissent ou échouent dans leur tâche. Audio

J'étais dans mon état habituel. Dès que j'ai vu Jésus, il m'a dit: «Que les anges réussissent ou pas dans leur garde des âmes, ils accomplissent leur office et jamais ne délaissent cette tâche qui leur a été confiée par Dieu. Même si, malgré leurs soins, leur empressement et leur assiduité, ils voient des âmes se perdre, ils sont toujours à leur poste. Il est faux que, suivant leurs succès ou leurs échecs, ils donnent plus de gloire ou moins de gloire à Dieu, parce que leur volonté est toujours tendue vers l'accomplissement du travail qui leur a été confié.

«Les âmes victimes sont des anges humains qui doivent faire réparation pour l'humanité, supplier en son nom et la protéger. Qu'elles aient ou non du succès dans leur mission, elles ne doivent pas cesser leur boulot, du moins pas avant que cela leur soit indiqué d'en haut.»

20.    12 octobre 1903 — Jésus parle du couronnement d'épines et explique comment la paix et le bonheur nous viennent par les précieuses épines de la mortification. Audio

Ce matin, j'ai vu à l'intérieur de moi mon adorable Jésus couronné d'épines. Le voyant ainsi, je lui ai dit: «Mon doux Seigneur, pourquoi ta tête a-t-elle envié ton corps flagellé qui avait tant souffert et tant répandu de Sang et n'a-t-elle pas voulu être moins honorée que lui par la souffrance, au point d'avoir instigué tes ennemis à te couronner d'une couronne d'épines aussi douloureuse?»

Jésus répondit: «Ma fille, le couronnement d'épines a plusieurs significations. Même si beaucoup a été dit à son sujet, il y a encore beaucoup à dire. Comme en compétition avec mon corps, ma tête a voulu avoir ses propres souffrances et son propre écoulement de Sang. Cela, note-le, est quelque chose de presque incompréhensible à un esprit créé. La tête unit le corps et l'âme, de telle sorte que le corps sans la tête n'est rien. Même s'il est possible de vivre sans d'autres membres, il est impossible de vivre sans sa tête, puisqu'elle est la partie essentielle de l'homme tout entier. Que le corps pèche ou fasse le bien, c'est la tête qui dirige tout; le reste du corps n'est rien d'autre qu'un instrument.

«Ma tête devait restaurer mon Règne et ma Seigneurie, obtenir les mérites pour que les nouveaux cieux de grâces et les nouveaux mondes de vérités puissent pénétrer l'esprit humain pour y contrer les enfers de péchés et de viles passions. 

Puisque je voulais couronner la famille humaine tout entière de gloire, d'honneur et de dignité, je voulais en premier lieu couronner mon Humanité, même avec une douloureuse couronne d'épines, symbole de la couronne d'immortalité que j'ai redonnée aux créatures qui l'avaient perdue par le péché. 

De plus, le couronnement avec des épines signifie qu'il n'y a ni gloire ni honneur sans épines. Les passions ne peuvent jamais être contrôlées ni les vertus acquises sans la mortification de la chair et de l'esprit. Le vrai pouvoir s'acquiert avec le don de soi-même, avec les blessures de la mortification et du sacrifice.

«Finalement, la couronne d'épines signifie que je suis le seul vrai Roi et que la personne qui fait de Moi l'unique Roi de son coeur aura la joie et la paix; j'en ferai la reine de mon Royaume. Ces ruisseaux de Sang qui ont coulé de ma tête ont inondé l'esprit humain de la connaissance de ma Royauté sur eux.»

Comment pourrais-je exprimer ce que j'ai ressenti à la suite de ces propos de Jésus? Les mots me manquent. Vraiment, le peu que j'ai dit me paraît incohérent et je pense qu'il doit en être ainsi quand on parle des choses de Dieu. Puisque Dieu est incréé et que nous sommes ses créatures, nous ne pouvons pas parler de lui sans bredouiller.