📌  Traduction non officielle des écrits de Luisa Piccarreta. Pour un usage personnel seulement.

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Audio du tome 6 (IG)  


Le Royaume du Divin Fiat 
chez les créatures


Le Livre du Ciel

Tome 6


Appel des créatures à revenir
à la place, au rang et au but
pour lesquels elles ont été créées par Dieu


Luisa Piccarreta

La Petite Fille de la Divine Volonté


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Traduction française de — Book of Heaven 

par l'équipe de bénévoles de Guy Harvey

1.   1er novembre 1903 — Quand l'âme fait toutes ses actions dans le but unique d'aimer Jésus, elle marche toujours dans la lumière du jour, ce n'est jamais la nuit pour elle.  Audio

Étant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps et je me suis vue comme un petit bateau à vapeur ; j'étais tout étonnée de me voir réduite à cette forme. Mon adorable Jésus vint et me dit: «Ma fille, la vie humaine est comme un bateau à vapeur qui ne peut se déplacer que par le feu : si son feu est grand et vif, il avance rapidement, si son feu est petit, il se déplace lentement et si son feu est éteint, il reste immobile. Il en va ainsi pour l'âme: si le feu de l'amour de Dieu est grand en elle, elle plane au-dessus de toutes les choses de la terre, volant toujours vers son centre qui est Dieu; si ce feu est petit en elle, elle avance avec difficulté, rampant et se couvrant de boue par tout ce qui est de la terre; si ce feu est éteint, elle reste immobile, sans la vie de Dieu en elle, elle est comme morte à tout ce qui est divin.

Ma fille, quand l'âme fait toutes ses actions par amour pour moi et ne veut aucune autre récompense pour son travail que mon amour, elle marche toujours dans la lumière du jour, ce n'est jamais la nuit pour elle. Elle marche même dans le soleil qui l'entoure complètement en profitant pleinement de sa lumière. Ses actions lui servent de lumière pour son voyage; elles produisent en elle une lumière toujours nouvelle.»

2.   8 novembre 1903 — Jésus explique comment doit être l'amour du prochain. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, je priais pour les besoins des autres. Bougeant en moi, Jésus béni me dit:

«  Pourquoi pries-tu pour ces gens?

- Et toi, Seigneur, pourquoi nous aimes-tu?

- Je vous aime parce que vous m'appartenez, et quand une chose nous appartient, on se sent contraint de l'aimer, c'est comme une nécessité.

- Seigneur, je prie pour ces gens parce qu'ils t'appartiennent. Autrement, je ne serais pas intéressée.»

Plaçant sa main sur mon front en y mettant une certaine pression, il ajouta: «Oh! c'est parce qu'ils sont à moi! C'est pour ça que l'amour du prochain est une bonne chose.»

3.   10 novembre 1903 — Le véritable amour s'oublie lui-même. Audio

Étant dans mon état habituel, Jésus béni se montra brièvement et me dit: «Ma fille, le véritable amour s'oublie lui-même et vit des intérêts, des souffrances et de tout ce qui appartient au Bien-Aimé.» Je lui répondis: «Seigneur, comment pouvons-nous nous oublier nous-mêmes quand nous nous sentons tant nous-mêmes? Il ne s'agit pas de quelque chose d'éloigné de nous, séparé de nous, qui peut facilement être oublié.»

Jésus reprit: «C'est précisément là le sacrifice du véritable amour: alors qu'on est avec soi-même, on doit vivre de tout ce qui appartient au Bien-Aimé. Plus encore, si son moi revient à la surface, on doit s'ingénier à faire de cela une nouvelle occasion de se consumer pour l'objet aimé. Par contre, si le Bien-Aimé voit que l'âme lui donne tout d'elle-même, il saura la récompenser en lui donnant tout de lui et en lui permettant de vivre de sa vie divine. Ainsi, celui qui s'oublie complètement trouve tout.

«Il est nécessaire de voir la différence entre ce qu'on oublie et ce qu'on trouve: on oublie ce qui est laid et on trouve ce qui est beau; on oublie la nature et on trouve la grâce; on oublie les passions et on trouve les vertus; on oublie la pauvreté et on trouve la richesse; on oublie la sottise et on trouve la sagesse; on oublie le monde et on trouve le Ciel.»

4.    16 novembre 1903 — Il n'y a pas de sacrifice sans renoncement. Le sacrifice et le renoncement provoquent l'amour le plus pur et le plus parfait. Audio

Ce matin, étant hors de mon corps, je me suis trouvée avec bébé Jésus dans mes bras et en compagnie d'une vierge qui m'a étendue par terre pour me faire subir la crucifixion, pas avec des clous, mais avec du feu, plaçant des charbons de bois en feu sur mes mains et mes pieds. Jésus béni m'assistait dans ma souffrance et me dit: «Ma fille, il n'y a pas de sacrifice sans renoncement. Le sacrifice et le renoncement provoquent l'amour le plus pur et le plus parfait. Et comme le sacrifice est sacré, il me consacre l'âme comme un sanctuaire digne de moi afin que j'y habite en permanence. Ainsi, laisse le sacrifice faire son oeuvre en toi afin de rendre sacrés ton corps et ton âme pour que tout soit sacré en toi. Consacre-moi tout.»

5.    19 novembre 1903 — Bien qu'on ne soit rien, on peut être tout. Audio

Étant dans mon état habituel, j'ai vu Jésus béni en moi. Une lumière dans mon esprit me dit: «Alors que l'on n'est rien, on peut être tout. Mais comment? On devient tout par la souffrance. La souffrance fait que l'âme devient pontife, prêtre, roi, prince, ministre, juge, avocat, réparateur, protecteur, défenseur. Et comme la vraie souffrance est celle voulue par Dieu, si l'âme s'apaise complètement dans la Volonté de Dieu, cet apaisement, uni à la souffrance, permet à l'âme d'influer sur la justice de Dieu, sur sa miséricorde, sur les hommes et sur toutes choses. Et comme la souffrance a conféré au Christ toutes les qualités, tous les honneurs et tous les ministères que la nature humaine peut avoir, de la même manière, en participant aux souffrances du Christ, l'âme participe aux qualités, aux honneurs et aux ministères du Christ, qui est le Tout.»

6.   23 novembre 1903 — Aucune beauté n'égale la souffrance pour Dieu seul. Audio

Je me sentais impressionnée par ce que j'ai écrit ci-dessus en me demandant si cela est bien conforme à la vérité. Ainsi, aussitôt que j'ai vu Jésus béni, je lui ai dit: «Seigneur, ce que j'ai écrit n'est pas correct: comment, par la simple souffrance, peut-il en être ainsi?» Il me répondit: «Ma fille, ne sois pas étonnée. En effet, aucune beauté n'égale la souffrance pour Dieu seul. Deux flèches s'échappent de moi continuellement. Une première part de mon Coeur; c'est une flèche d'amour qui blesse tous ceux qui sont sur mes genoux, c'est-à-dire ceux qui sont dans ma grâce. Cette flèche blesse, mortifie, guérit, afflige, attire, révèle, console et prolonge ma Passion et ma Rédemption pour ceux qui sont sur mes genoux. L'autre flèche provient de mon trône et je la confie aux anges qui, comme mes ministres, la font voler vers toutes sortes de gens, les châtiant et les excitant à la conversion.» Pendant qu'il disait cela, il partagea ses souffrances avec moi en me disant: «Toi aussi, tu participes à ma Rédemption.»

7.    24 novembre 1903 — Chaque parole de Jésus est une liaison à la grâce. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, je vis brièvement Jésus béni dans mon intérieur. Comme s'il avait voulu continuer de dissiper mes doutes, il me dit : «Ma fille, je suis la vérité même; aucun mensonge ne peut sortir de moi; au plus, il peut s'agir de choses que l'homme ne comprend pas.

«L'âme doit réagir à mes paroles en les mettant en pratique. En fait, chacune de mes paroles est une liaison à la grâce qui sort de moi et qui donne à la créature comme un cadeau. Si elle répond, elle joint cette liaison aux autres qu'elle a déjà acquises; si elle ne le fait pas, elle la retourne à son Créateur.

«En fait, je parle seulement quand je vois que la créature a la capacité de recevoir mes cadeaux. En me répondant, elle acquiert non seulement beaucoup de liaisons à la grâce, mais aussi beaucoup de liaisons à la sagesse divine. De plus, elle me dispose à lui donner encore plus de cadeaux. Mais, si je vois que mes cadeaux sont retournés, je me retire et me tiens silencieux.»

8.    3 décembre 1903 — Dans la Divine Volonté, nous sommes tout; en dehors d'elle nous ne sommes rien. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, mon Jésus béni vint brièvement et me dit: «Ma fille, toute action humaine effectuée en dehors de la Divine Volonté met Dieu hors de sa propre création. La souffrance elle-même, aussi sainte, noble et précieuse qu'elle puisse être à mes yeux, si elle n'est pas née dans ma Volonté, au lieu de me plaire, elle m'indigne et me répugne.»

Ô Volonté de Dieu, comme tu es sainte, adorable et aimable! Avec toi, nous sommes tout, même si nous n'avons rien fait, parce que tu es féconde et que tu donnes naissance à tout ce qui est bon pour nous. Sans toi, nous ne sommes rien, même si nous faisons tout, parce que la volonté humaine est stérile et rend tout stérile.

9.    5 décembre 1903 — Le saint désir de recevoir Jésus compense pour le sacrement de l'Eucharistie d'une façon telle que l'âme respire Dieu et que Dieu respire l'âme. Audio

Ce matin, je n'ai pas pu recevoir la communion; j'en étais très affligée, bien que résignée. J'ai pensé que si je n'étais pas dans la situation d'être clouée au lit en tant que victime, j'aurais certainement pu la recevoir. J'ai dit au Seigneur: «Tu vois, l'état de victime m'impose le sacrifice d'être privée de te recevoir dans le sacrement. Accepte au moins mon sacrifice de privation comme un acte d'amour plus grand que si je te recevais réellement. Ainsi, penser que me priver de toi te prouve encore plus mon amour pour toi adoucit l'amertume de cette privation.»

Pendant que je disais cela, des larmes coulaient de mes yeux. Cependant, ô bonté de mon bon Jésus, dès que j'eus commencé à m'assoupir, et sans qu'il m'eut obligé de le chercher longuement comme à l'accoutumée, il vint et, plaçant ses mains sur mon visage, il me caressa en me disant: «Ma fille, ma pauvre fille, courage! Ta privation de moi excite ton désir et, à travers ce désir ardent, ton âme respire Dieu. Quant à Dieu, se sentant encore plus enflammé par cette excitation de l'âme, il respire cette âme. Dans ces respirations réciproques entre Dieu et l'âme, la soif d'amour s'enflamme et, comme l'amour est feu, il forme le purgatoire pour cette âme. Il en résulte pour elle non seulement une communion par jour comme l'Église le permet, mais une communion continuelle, au même titre que la respiration est continuelle. Il s'agit de communions d'amour le plus pur en esprit seulement, pas avec le corps. Et comme l'esprit est plus parfait que le corps, l'amour y est plus intense. C'est de cette façon que je récompense, non pas celui qui ne veut pas me recevoir, mais celui qui ne peut pas me recevoir et qui m'offre cela pour me contenter.»

10.   10 décembre 1903 — Chaque fois que l'âme cherche le Seigneur, elle reçoit un rayon divin, un attribut divin. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, je sentis comme un poids sur mon âme, comme si le monde entier pesait sur moi à cause de ma privation de Jésus béni. Dans mon immense amertume, je fis tout pour le trouver. Quand il vint, il me dit: «Ma fille, quand l'âme me cherche, elle reçoit un rayon divin, un attribut divin; elle renaît en moi autant de fois que je renais en elle.»

J'étais étonnée de ces paroles et je lui dis: «Seigneur, que dis-tu?» Il ajouta: «Oh! si tu savais la saveur que goûte tout le Ciel quand, sur la terre, une âme cherche Dieu continuellement, comme cela se fait au Ciel! Quelle est la vie des bienheureux? Qu'est-ce qui la constitue? Leur renaissance continuelle en Dieu et la renaissance continuelle de Dieu en eux. C'est la réalisation de: "Dieu est toujours ancien et toujours nouveau." Ils ne se sentent jamais fatigués parce qu'ils vivent continuellement une nouvelle vie en Dieu.»

11.   17 décembre 1903 — L'adoration de la très Sainte Vierge quand elle rencontra Jésus portant sa Croix. Le véritable esprit d'adoration. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, je vis brièvement Jésus béni avec sa Croix sur les épaules pendant qu'il rencontrait sa très sainte Mère. Je lui dis: «Seigneur, que fit ta Mère au moment de cette si triste rencontre?»

Il me répondit: «Ma fille, elle fit un acte d'adoration simple et profond. Plus un acte est simple, plus facilement il rejoint Dieu. Par cet acte simple, elle fit ce que je faisais moi-même intérieurement. Cela me fut immensément agréable, plus que si elle avait fait quelque chose de plus grand. La véritable adoration consiste en cela: la créature se dissout dans la sphère divine en s'unissant à Dieu dans tout ce qu'il fait. Pensez-vous qu'adorer par des paroles alors que l'esprit est ailleurs est de la vraie adoration? Dans ce cas, la volonté est loin de moi: on m'adore en exerçant l'une de ses facultés pendant que les autres sont dispersées? Non, je veux tout pour moi, tout ce que j'ai donné à la créature. L'adoration est l'acte cultuel le plus grand que la créature puisse faire pour moi.»

12.    21 décembre 1903 — Les effets des douleurs de la Mère céleste. La gloire dont elle jouit au Ciel. Audio

Ce matin, je me suis trouvée hors de mon corps en train d'examiner la voûte des cieux. J'y ai vu sept soleils des plus resplendissants, bien que leur apparence différait du soleil habituel. Ils avaient la forme d'une croix plantée dans un cœur. Je ne pouvais pas voir cela clairement, parce que la lumière de ces soleils était si grande qu'on ne pouvait voir à l'intérieur. Cependant, plus je m'approchais, plus je m'apercevais que la Reine Mère se trouvait à l'intérieur. Je me suis dit: «Comme je voudrais lui demander si elle veut que j'essaye de sortir de cet état sans attendre le prêtre!» M'étant approchée d'elle, c'est ce que je lui ai demandé. Elle me répondit par un non bref, ce qui me mortifia quelque peu. La très Sainte Vierge se tourna ensuite vers la multitude en disant: «Voyez ce qu'elle veut faire!» Chacun répondit: «Non, non!»

Ensuite, remplie de bonté, elle se tourna vers moi et me dit: «Ma fille, sois courageuse sur la voie de la souffrance. Vois-tu, ces sept soleils qui sortent de mon Cœur sont mes sept douleurs qui m'ont apporté beaucoup de gloire et de splendeur! Ces soleils, fruits de mes douleurs, dardent continuellement la très Sainte Trinité qui, se sentant blessée, m'envoie continuellement des grâces par sept canaux. Ces grâces, je les distribue pour la gloire de tout le Ciel, pour le soulagement des âmes du purgatoire et pour le bénéfice des âmes pèlerines sur la terre.» Après, elle disparut et je réintégrai mon corps.

13.    22 décembre 1903 — La croix incarne Dieu dans l'âme et l'âme en Dieu. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, mon adorable Jésus se montra sous la forme du Crucifié. Après m'avoir fait partager ses souffrances, il me dit:

«Ma fille, par la Création, j'ai donné mon image aux âmes et, par mon Incarnation, je leur ai donné ma Divinité, divinisant ainsi l'humanité. En s'incarnant dans l'humanité, ma Divinité s'incarna aussi dans la croix. De même que la croix incarne la Divinité dans l'âme, elle incarne aussi l'âme dans la Divinité, détruisant en elle ce qui lui vient de la nature. Il y a, si l'on peut dire, incarnation de Dieu dans l'âme et de l'âme en Dieu.»

Je fus enchantée d'entendre que la croix incarne l'âme en Dieu. Il ajouta: «Je ne parle pas d'union, mais d'incarnation; la croix pénètre tellement dans l'âme que celle-ci devient souffrance, et là où il y a souffrance, il y a Dieu. Car Dieu et la souffrance ne peuvent être séparés. La croix rend l'union à Dieu plus stable et rend la séparation d'avec lui presque aussi difficile que la séparation entre la souffrance et la nature.»

Ayant dit cela, il disparut. Après un moment, il revint sous l'aspect qu'il avait lors de sa Passion quand il était couvert d'opprobres et de crachats. Je lui dis: «Seigneur, montre-moi comment je pourrais éloigner de toi ces opprobres et les remplacer par des honneurs, des éloges et de l'adoration.»

Il me répondit: «Ma fille, autour de mon trône il y a un vide causé par la gloire que me doit la Création, mais qu'elle ne me donne pas. Cependant, celui qui, me voyant méprisé par les créatures, m'honore, non seulement pour lui, mais pour les autres, fait surgir dans ce vide des honneurs pour moi; celui qui me voit non aimé et qui m'aime fait surgir dans ce vide de l'amour pour moi; celui qui voit que je comble les créatures de bienfaits alors qu'elles ne sont pas reconnaissantes envers moi, et qui est lui-même reconnaissant envers moi, fait surgir dans ce vide de la gratitude et des remerciements pour moi. Ainsi, il se crée autour de mon trône une atmosphère parfumée qui me plaît et qui provient des âmes qui m'aiment non seulement pour elles-mêmes, mais aussi pour les autres.»

14.   24 décembre 1903 — Le désir fait naître Jésus dans l'âme. Pareillement pour le diable. Audio

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel, bébé Jésus est venu. En le voyant si petit, comme s'il venait de naître, je lui ai dit: «Mon cher Petit, pour quelle raison es-tu venu du Ciel pour naître si petit en ce monde?»

Il me répondit: «La raison était l'amour. Ma naissance temporelle fut le résultat d'un débordement d'amour de la très Sainte Trinité envers les créatures. Par un débordement d'amour de ma Mère, j'ai quitté le sein maternel et, par un débordement d'amour, je me suis incarné dans les âmes. Ce débordement était le résultat du désir. Dès que l'âme commence à me désirer, je suis conçu en elle; plus elle progresse dans son désir, plus je grandis en elle; et quand ce désir remplit son intérieur au point de débordement, je nais dans l'homme tout entier dans son esprit, sa bouche, ses oeuvres, ses pas.

«Le diable a aussi ses naissances dans les âmes. Dès qu'une âme commence à désirer le mal, le diable est conçu en elle avec ses oeuvres mauvaises; si ce désir est nourri, le diable croît et remplit l'intérieur de l'âme de passions des plus laides et répugnantes; si le point de débordement est atteint, l'homme s'adonne à tous les vices. Ma fille, combien de naissances fait le diable en ces si tristes temps! Si les hommes et les démons en avaient le pouvoir, ils détruiraient toutes mes naissances dans les âmes.»

15.   28 décembre 1903 — Toute vie se trouve dans le Christ. Audio

Après m'être donné beaucoup de peine, mon Jésus béni vint brièvement. Il me fit voir beaucoup d'âmes humaines à l'intérieur de son Humanité et il me dit: «Ma fille, au Ciel toutes les vies humaines se trouvent dans mon Humanité comme dans un cloître. Leur régime de vie vient de moi. Étant un cloître, mon Humanité conduit la vie de chaque âme.

«Quelle n'est pas ma joie quand les âmes sur la terre habitent ce cloître et que l'écho de mon Humanité se mélange à l'écho de ces vies humaines! Cependant, quelle n'est pas mon amertume quand des âmes mécontentes quittent ce cloître! D'autres y restent, mais sans conviction; elles ne se soumettent pas au régime de mon cloître et, par conséquent, mon écho ne se mélange pas au leur.»

16.    6 janvier 1904 — L'humanité forme une seule famille. Quand quelqu'un fait une bonne action et l'offre à Dieu, la famille humaine entière participe à cette offrande qui parvient à Dieu comme si tous l'offraient. Audio

Poursuivant dans mon état habituel, bébé Jésus est venu et, après s'être placé dans mes bras, il m'a béni de ses petites mains et m'a dit: «Ma fille, puisque l'humanité ne forme qu'une seule famille, quand quelqu'un fait une bonne action et l'offre à Dieu, la famille humaine entière participe à cette offrande, qui me parvient comme si tous l'offraient. Quand les Rois Mages m'ont offert leurs cadeaux, je voyais toutes les générations humaines présentes en leurs personnes et tous ont participé au mérite de ces offrandes.

«La première chose qu'ils m'ont offerte fut de l'or; en retour, je leur ai donné la connaissance et la compréhension de la vérité. Mais sais-tu quel or j'attends des âmes? Pas de l'or matériel, non, mais de l'or spirituel, c'est-à-dire l'or de leur volonté, l'or de leur affection, l'or de leurs désirs et de leurs goûts personnels; en somme, l'or de tout l'intérieur de l'homme. C'est tout l'or de l'âme que je veux pour moi, bien que l'âme ne puisse pas facilement me faire un tel don sans se sacrifier.

«La myrrhe, comme un fil électrique, lie l'intérieur de l'homme, le rend plus brillant et lui donne des nuances multiples de couleurs qui procurent toutes espèces de beautés à l'âme.

«Cependant, il faut un moyen qui, comme un parfum et une brise provenant de l'intérieur de l'âme, maintienne les couleurs et la fraîcheur toujours vivantes, permette d'offrir des cadeaux et d'en obtenir de plus grands que ceux donnés, et qui force celui qui reçoit et donne de demeurer à l'intérieur de l'âme afin qu'elle soit en continuelle conversation avec lui. Quel est donc ce moyen? C'est la prière, particulièrement la prière intérieure, qui convertit en or non seulement les œuvres intérieures, mais aussi les œuvres extérieures. C'est là l'encens

17.   7 février 1904 —  Comme il est difficile de trouver une âme qui se donne tout à Dieu de sorte que Dieu se donne tout à elle. Audio

J'ai passé tout le mois dernier dans beaucoup de souffrances; c'est pourquoi je n'ai pas écrit. Comme je continue de me sentir très faible et souffrante, il monte souvent en moi la crainte que ce n'est pas parce que je ne peux pas écrire, mais parce que je ne veux pas écrire. Il est vrai que j'éprouve beaucoup de répugnance à écrire, au point que seule l'obéissance peut me vaincre sur ce point. Pour m'enlever tout doute, j'ai décidé d'écrire, pas tout, mais seulement quelques mots dont je me rappelle, afin de voir si vraiment je peux écrire.

Je me souviens qu'un jour, comme je me sentais malade, Jésus m'a dit: «Ma fille, qu'est-ce qui arriverait si la musique cessait dans le monde?» Je lui demandai: «Seigneur, quelle musique pourrait cesser?» Il me dit: «Ma bien-aimée, ta musique. En fait, quand l'âme souffre pour moi, qu'elle prie, répare, loue et rend continuellement grâce, cela est pour mon ouïe une musique continuelle qui m'empêche de prêter attention à l'iniquité de la terre et donc de la châtier comme cela serait approprié. C'est aussi une musique pour les esprits humains, qui se détournent ainsi de faire des choses plus mauvaises. Si je t'enlevais de cette terre, ma musique ne cesserait-elle pas? Ça ne ferait pas de différence pour moi-même, parce que ce ne serait que son déplacement de la terre vers le Ciel: au lieu de l'avoir sur la terre, je l'aurais dans le Ciel. Mais, le monde, comment ferait-il?»

Je pensai: «Ce sont ses habituels prétextes pour ne pas m'amener avec lui! Il y a dans le monde beaucoup de bonnes âmes qui font beaucoup pour Dieu. Moi, au milieu d'elles, est-ce que, peut-être, je n'occupe pas la dernière place? Pourtant, il dit que s'il m'amène avec lui, la musique cessera? Il y en a beaucoup qui lui font de la musique mieux que moi.»

Tandis que je réfléchissais ainsi, il est venu comme un éclair et il a ajouté: «Ma fille, ce que tu dis est vrai. Il y a beaucoup de bonnes âmes qui font beaucoup pour moi. Cependant, comme il est difficile d'en trouver une qui me donne tout pour que je puisse me donner totalement à elle. Certaines conservent un peu d'amour propre, un peu d'estime de soi; d'autres une affection particulière, ne serait-ce que pour une personne sainte; d'autres conservent une petite vanité; d'autres quelque attachement à la terre ou à leurs intérêts personnels. En somme, chaque âme conserve sa petite chose bien à elle et, ainsi, ce qui me vient d'elle n'est pas entièrement divin, sa musique n'est pas capable de produire ces effets pour mon ouïe et auprès des esprits humains. Par conséquent, les grandes choses que ces âmes font ne peuvent produire les mêmes effets et me plaire autant que les petits gestes de l'âme qui ne garde rien pour elle et se donne tout à moi.»

18.   8 février 1904 — La souffrance est une des qualités de Jésus. Le purgatoire n'existe pas pour celui qui vit dans la très sainte Volonté de Dieu. Audio

Un autre jour, alors que je continuais de me sentir souffrante, je vis que mon confesseur priait Notre-Seigneur pour qu'il me touche là où je souffrais afin que mes souffrances se calment. Jésus béni me dit: «Ma fille, ton confesseur veut que je te touche pour alléger tes souffrances, mais, parmi toutes mes qualités, j'ai aussi la souffrance. Si je te touche, tes souffrances pourraient bien s'accroître au lieu de diminuer, car la chose dans laquelle mon Humanité s'est le plus délectée était la souffrance, et je me délecte à la communiquer à ceux que j'aime.»

Il me sembla que Jésus me toucha et que j'éprouvai plus de douleur. Alors, je dis: «Mon doux Bien, quant à moi, je ne veux rien d'autre que ta très sainte Volonté. Je ne regarde ni si j'ai mal, ni si je me réjouis, mais ta Volonté est tout pour moi.»

Il me dit: «C'est ce que j'attends de toi; cela me suffit et me contente. C'est le culte le plus grand et le plus honorable que puisse me rendre la créature, ce qu'elle me doit en tant que son Créateur. Quand l'âme fait ainsi, on peut dire que son esprit vit et pense par mon esprit, que ses yeux regardent au moyen de mes yeux, que sa bouche parle au moyen de ma bouche, que son coeur aime au moyen du mien, que ses mains opèrent par mes mains, que ses pieds marchent par mes pieds. Je peux lui dire: "Tu es mon oeil, ma bouche, mon coeur, mes mains et mes pieds."

«De son côté, l'âme peut dire: "Jésus-Christ est mon oeil, ma bouche, mon coeur, mes mains et mes pieds." En se maintenant dans cette union, non seulement par sa volonté, mais par tout son être, l'âme, quand elle mourra, n'aura plus rien à purifier, car le purgatoire ne touche que ceux qui vivent en dehors de moi, complètement ou en partie.»

19.    12 février 1904 — Gémissements de Luisa. Jésus la calme. Audio

Je poursuivais dans mon état habituel bien que plus souffrante qu'auparavant. Jésus béni vint et, de toutes les parties de son Humanité sortaient beaucoup de petits ruisseaux de lumière qui se communiquaient à toutes les parties de mon corps et, de mon corps, partait autant de ruisseaux qui se communiquaient à l'Humanité de Notre-Seigneur.

Pendant ce temps, je me suis trouvée entourée d'une multitude de saints qui, en me regardant, disaient: «Si le Seigneur ne fait pas un miracle, elle ne pourra plus vivre, car il lui manque les signes vitaux, la circulation de son sang n'est plus normale; selon les lois naturelles, elle doit mourir.» Et ils priaient Jésus béni de faire un miracle pour que je continue de vivre.

Notre-Seigneur leur dit: «La communication des ruisseaux que vous voyez signifie que tout ce qu'elle fait, même les choses naturelles, est identifié à mon Humanité. Quand je fais arriver l'âme à ce point, de tout ce que l'âme et le corps font, rien n'est dispersé, tout demeure en moi. Cependant, si l'âme n'est pas arrivée à s'identifier totalement à mon Humanité, beaucoup de ses oeuvres se dispersent. Puisque je l'ai fait arriver à ce point, pourquoi ne la prendrais-je pas avec moi?»

Pendant que j'entendais ces choses, je me disais: «Tout va vraiment contre moi: l'obéissance ne veut pas que je meure et ceux-ci sont en train de prier le Seigneur de ne pas m'amener avec lui. Que veut-on de moi? Moi, je ne sais pas, car, presque de force, ils veulent que je demeure sur cette terre, loin de mon Bien suprême.» Tout m'affligeait.

Pendant que je pensais ainsi, Jésus me dit: «Ma chère fille, il ne faut pas t'affliger. Les choses du monde se déroulent tristement et vont de mal en pis. Si le moment vient de donner libre cours à ma justice, je n'écouterai plus personne et je te prendrai.»

20.    21 février 1904 — Luisa fait une promesse. Audio

En présence de la très Sainte Trinité, de la Reine Mère, la très sainte Marie, de mon ange gardien et de toute la cour céleste, et pour obéir à mon confesseur, je promets que si le Seigneur, dans son infinie miséricorde, me fait la grâce de mourir, alors, quand je me trouverai avec mon Époux céleste, je prierai et intercéderai pour le triomphe de l'Église et pour la confusion et la conversion de ses ennemis. Je promets de prier pour que le parti catholique triomphe dans notre ville, que l'église de San Cataldo soit de nouveau ouverte au culte et que mon confesseur soit libéré de ses souffrances habituelles, avec une sainte liberté d'esprit et la sainteté d'un véritable apôtre et que, si le Seigneur le permet, au moins une fois par mois, je viendrai conférer avec lui sur les choses célestes et celles relatives au bien de son âme. Je le promets et, pour autant que cela relève de moi, je le jure.