no 121 à 140

121.   9 août 1905 — Les effets de la paix et les effets du trouble.  Audio

Poursuivant dans mon état habituel, je me sentais un peu troublée. Jésus béni vint et me dit: «Ma fille, l'âme qui est en paix et dont tout l'être tend vers moi émet des gouttelettes de lumière qui ornent mon vêtement. Par contre, l'âme troublée laisse échapper des ténèbres qui forment un ornement diabolique; ces agitations de l'âme entravent l'effusion de la grâce et rendent l'âme incapable de bien fonctionner.»

Il ajouta: «Si l'âme se trouble à tout propos, c'est signe qu'elle est remplie d'elle-même. Si elle se trouble pour une chose et non pour une autre, c'est signe qu'elle a quelque chose de Dieu, mais qu'elle a beaucoup de vides à combler. Si rien ne la trouble, c'est signe qu'elle est totalement remplie de Dieu. Oh ! comme le trouble nuit à l'âme! Cela peut aller jusqu'à amener l'âme à rejeter Dieu et à se remplir totalement d'elle-même. »

122.    17 août 1905 — Toute la gloire d'une âme est associée au fait que tout ce qui se trouve en elle ne vient pas d'elle, mais de Dieu. Audio

En poursuivant dans mon état habituel, je vis la Maman Reine disant à Notre-Seigneur: «Viens, viens dans ton jardin pour te délecter.» En disant cela, elle semblait faire allusion à moi. En entendant cela, je me sentais pleine de honte et je me disais intérieurement: «Je n'ai en moi rien de bon, comment pourrait-il se délecter en moi?»

Pendant que je pensais ainsi, Jésus béni me dit: «Ma fille, pourquoi rougis-tu? Toute la gloire d'une âme est associée au fait que tout ce qui se trouve en elle ne vient pas d'elle, mais de Dieu. Et moi, en échange, je dis à cette âme que tout ce qui est mien est sien.»

Pendant qu'il disait cela, il me sembla que mon petit jardin, façonné par Jésus lui-même, s'unissait à son très grand jardin qui se trouve dans son Coeur, que les deux ne faisaient qu'un, et que nous nous y délections ensemble. Ensuite, je suis revenue dans mon corps.

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😇 ¹ [le jardin de Luisa]

123.    20 août 1905 — La grâce entoure l'âme d'images, d'autant d'images qu'il y a de perfections et de vertus en Dieu. Audio

Ce matin, Jésus béni est venu et m'a dit: «Ma fille, si, dans toutes ses actions, l'âme agit totalement et uniquement pour plaire à Dieu, la grâce y entre de tous les côtés. C'est comme pour une maison dont les balcons, les portes et les fenêtres sont ouverts: la lumière du soleil y entre de tous les côtés et on y jouit de la plénitude de la lumière. Cette lumière va toujours en augmentant jusqu'à ce que l'âme devienne totalement lumière. Mais si l'âme n'agit pas ainsi, la lumière n'entre que par des fissures et tout y est obscurité.

«Ma fille, à celui qui me donne tout, je donne tout. L'âme n'étant pas capable de recevoir tout mon Être en même temps, ma grâce entoure l'âme d'autant d'images que je possède de perfections et de vertus. Par l'image de la beauté, je communique à l'âme la lumière de la beauté; par l'image de la sagesse, je lui communique la lumière de la sagesse; par l'image de la bonté, je lui communique la lumière de la bonté; par les images de la sainteté, de la justice, de la force et de la pureté, je lui communique la lumière de la sainteté, de la justice, de la force et de la pureté; et ainsi de suite.

«Ainsi, l'âme est entourée, non d'un seul soleil, mais d'autant de soleils que j'ai de perfections. Ces images entourent chaque âme, mais c'est seulement pour les âmes qui correspondent que ces images sont en activité. Pour les âmes qui ne correspondent pas, ces images sont comme endormies, de sorte que ces âmes n'en tirent que peu de profit ou aucun profit.»

124.     22 août 1905 — Celui qui participe à l'oeuvre de la Rédemption participe aussi aux bénéfices de la Rédemption. Audio

Je me trouvais dans mon état habituel et, dès qu'il est venu, Jésus m'a transporté hors de mon corps et m'a fait participer à ses souffrances. Après, il m'a dit: «Ma fille, quand deux personnes se partagent le poids d'un travail, elles se partagent aussi le salaire pour ce travail. Avec ce salaire, elles peuvent l'une et l'autre faire du bien à qui elles veulent.

«En partageant avec moi le poids de mes souffrances, c'est-à-dire en participant au travail de la Rédemption, tu en viens aussi à participer au salaire pour le travail de la Rédemption. La récompense pour nos souffrances étant partagée entre toi et moi, je peux faire du bien à qui je veux et, toi aussi, tu peux faire du bien à qui tu veux.

«C'est là la récompense de qui partage mes souffrances, récompense accordée aux âmes qui vivent dans l'état de victime ainsi qu'aux âmes qui leur sont proches. Car, étant proches d'âmes victimes, elles participent plus facilement aux biens qu'elles possèdent. Donc, ma fille, réjouis-toi quand je te fais participer davantage à mes souffrances, car plus grande sera ta récompense.»

125.     23 août 1905 — Si l'âme fait tout pour Dieu, elle se consume dans les flammes de l'amour divin sans toucher aux flammes du purgatoire. Penser à soi-même n'est jamais une vertu, mais toujours un vice. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, mon Jésus béni m'a dit: «Ma fille, si l'âme fait tout pour moi, elle imite ces petits papillons qui tournent sans cesse autour d'une flamme et qui finissent par se consumer en elle. Ainsi, quand l'âme m'offre le parfum de ses actions ou de ses désirs, elle tourne autour de mes yeux, de mon visage, de mes mains ou de mon Coeur, suivant les offrandes qu'elle me fait. Elle se consume dans les flammes de mon amour sans toucher aux flammes du purgatoire.»

Ayant dit cela, Jésus disparut, puis revint aussitôt pour ajouter: «Penser à soi-même, c'est comme sortir de Dieu et revenir en soi. Penser à soi-même n'est jamais une vertu, mais toujours un vice, même si cela revêt l'aspect du bien.»

126.     25 août 1905 — Les véritables vertus doivent avoir leurs racines dans le Coeur de Jésus et se développer dans le coeur de la créature. Audio

En venant, ce matin, Jésus béni m'a dit: «Ma fille, la créature doit habiter dans mon Coeur, et ses vertus doivent être enracinées dans mon Coeur et se développer dans son propre coeur. Autrement, elle n'aurait que des vertus naturelles et instables, alors que les vertus dont les racines sont dans mon Coeur et qui se développent dans le coeur de la créature sont stables, s'adaptent à tous les temps et à toutes les circonstances; elles sont valables pour tous.

«Il arrive que des gens éprouvent une charité illimitée pour quelqu'un, pour qui ils sont tout feu et font de vrais sacrifices, et pour qui ils voudraient même donner leur vie. Une autre personne se présente, une personne peut-être dans un plus grand besoin que la première, et la scène change complètement: on se montre froid envers elle, on ne veut même pas faire le sacrifice de l'écouter ou de lui parler ; tout irrité, on la renvoie. Est-ce là la charité dont la racine est fixée dans mon Coeur? Certainement pas! C'est plutôt une charité vicieuse, tout humaine, qui semble fleurir à un moment et qui s'assèche et disparaît à un autre.

«D'autres gens sont obéissants envers une personne: soumis et humbles, ils sont comme des chiffons vis-à-vis de cette personne, de sorte que cette personne peut faire d'eux ce qu'elle veut. Envers une autre personne, ils sont désobéissants, récalcitrants et orgueilleux. Est-ce là l'obéissance sortie de mon Cœur qui a obéi à tout, même à ses bourreaux? Certainement pas!

«D'autres gens sont patients en certaines occasions, peut-être même au milieu de graves souffrances; ils semblent être des agneaux qui n'ouvrent même pas la bouche pour se plaindre. À d'autres occasions, au milieu d'autres souffrances, peut-être plus petites, ils deviennent furieux, s'irritent et lancent des injures. Est-ce là la patience dont la racine est fixée dans mon Coeur ? Certes non!

«D'autres sont parfois pleins de ferveur; ils prient beaucoup jusqu'à négliger leur devoir d'état. À un autre moment, à la suite d'une rencontre un peu déplaisante, ils deviennent froids et abandonnent la prière au point de négliger les prières d'obligation. Est-ce là l'esprit de prière par lequel je suis arrivé jusqu'à suer du sang, à éprouver l'agonie de la mort? Certainement pas!

«On pourrait parler ainsi au sujet de toutes les autres vertus. Seules les vertus enracinées dans mon Coeur et greffées dans l'âme sont stables et resplendissantes. Les autres, alors qu'elles apparaissent comme des vertus, sont des vices. Elles semblent lumineuses alors qu'elles sont ténèbres.» Cela dit, Jésus disparut.

Cependant, comme je continuais de le désirer, il revint et ajouta: «L'âme qui me désire sans cesse s'imprègne de moi sans cesse. Et moi, me sentant imprégné dans cette âme, j'imprègne celle-ci en moi, de sorte que, où que je me tourne, je la trouve avec ses désirs et je la touche continuellement.»

127.    28 août 1905 — Le Coeur de Jésus s'attache les coeurs humains et si ceux-ci répondent, ils prennent tout de son Coeur, y compris sa vie. Audio

Quand il est venu ce matin, mon adorable Jésus me fit voir son très aimable Cœur. De l'intérieur de celui-ci sortaient des fils lumineux en or, en argent et de couleur rouge. Ces fils semblaient former un filet qui, fil par fil, liait tous les cœurs humains. Ce spectacle m'enchantait. Jésus me dit: «Ma fille, par ces fils, mon Cœur s'attache les affections, les désirs, les battements de cœur, l'amour, et même la vie des coeurs humains; ces coeurs sont en tout semblables à mon Coeur humain, excepté que le mien diffère en sainteté.

«Si, dans le Ciel, mes désirs se meuvent, le fil des désirs excite leurs désirs; si mon affection se meut, le fil de l'affection excite leur affection; si j'aime, le fil de mon amour excite leur amour; le fil de ma vie leur donne vie. Oh! que d'harmonie entre le Ciel et la terre, entre mon Coeur et les coeurs humains! Mais seulement ceux qui correspondent peuvent percevoir cela. Ceux qui me rejettent par leur volonté ne s'aperçoivent de rien et rendent inefficaces pour eux les activités de mon Coeur humain.»

128.     4 septembre 1905 — En tout temps, Dieu a eu des âmes qui, dans la mesure où c'est possible pour une créature, répondaient aux buts de la Création, de la Rédemption et de la Sanctification. Audio

Alors que je me trouvais dans mon état habituel, mon adorable Jésus me fit voir sa très sainte Humanité avec toutes ses blessures et ses souffrances. De ses blessures, et même des gouttes de son sang, sortaient des branches chargées de fruits et de fleurs; et il me semblait qu'il me communiquait ses souffrances accompagnées de toutes ces branches pleines de fruits et de fleurs. J'étais émerveillée de la bonté de Notre-Seigneur qui me faisait participer à tous ces biens.

Jésus béni me dit: «Ma fille bien-aimée, ne sois pas étonnée de ce que tu vois, car tu n'es pas la seule. De tout temps, j'ai eu des âmes qui, dans la mesure où c'est possible pour une créature, répondaient d'une façon ou d'une autre aux buts de la Création, de la Rédemption et de la Sanctification. Ces créatures ont pu accueillir tous les biens prévus pour ceux que j'ai créés, rachetés et sanctifiés. Si, à chaque époque, je n'avais pas eu ne fût-ce qu'une personne répondant à cela, toute mon oeuvre aurait été frustrée, au moins pour quelque temps.

«C'est dans l'ordre de ma providence, de ma justice et de mon amour que, à chaque époque, il y ait eu au moins une créature avec qui j'ai pu partager tous mes biens et qui m'a donné tout ce qu'elle me devait en tant que créature. Autrement, à quoi bon avoir maintenu le monde ? En un instant, je l'aurais écrasé.

«C'est justement pour cela que je choisis des âmes victimes. Comme la justice divine a trouvé en moi tout ce qu'elle aurait dû trouver en chaque créature — c'est-à-dire qu'elle trouvait en moi tous les biens qu'elle aurait aimé voir en chaque créature —, ainsi, je trouve tout cela en les âmes victimes et je leur partage tous mes biens.

«Au temps de ma Passion, j'avais ma très chère Mère qui partageait toutes mes souffrances et tous mes biens: en tant que créature, elle était attentive à rassembler en elle tout ce que les créatures devaient m'offrir. Je trouvais en elle toute la satisfaction, la gratitude, l'action de grâce, la louange, la réparation et la correspondance. Ensuite vinrent Madeleine et Jean. Et ainsi de suite à toutes les époques de l'Église.

«Pour faire en sorte que ces âmes me soient plus agréables et que je puisse me sentir attiré à tout leur donner, je les prépare: j'ennoblis leur âme, leur corps, leurs traits et jusqu'à leur voix, de sorte qu'une seule parole provenant d'elles a tellement de force, est si gracieuse, douce et pénétrante, qu'elle m'émeut et m'attendrit totalement. Je dis: "Ah! c'est la voix de ma bien-aimée! Je ne peux faire autrement que de l'écouter." Faire le contraire serait comme vouloir me refuser à moi-même ce que je veux. Si je ne voulais pas l'écouter, je devrais lui enlever l'usage de la parole. La renvoyer les mains vides, non, jamais! Entre cette âme et moi, circule un tel courant d'union qu'elle ne peut pas tout comprendre en cette vie; elle comprendra tout avec clarté en l'autre.»

129.       6 septembre 1905 — Le manque d'attention est un mal. Audio

Ce matin, après m'être donné beaucoup de peine, je vis Notre-Seigneur crucifié. 🙏 Je baisai les plaies de ses mains en réparant et en le priant de sanctifier, perfectionner et purifier toutes les œuvres humaines par tout ce qu'il a souffert dans ses très saintes mains.🔥

Jésus béni me dit: «Ma fille, une chose qui a aggravé les plaies de mes mains et qui m'a particulièrement rendu amer, ce sont les bonnes œuvres faites en manquant d'attention, car le manque d'attention amoindrit la vie des bonnes œuvres. Et ce qui manque de vie est toujours proche de la mort. Par conséquent, de telles œuvres me donnent la nausée. D'ailleurs, pour l'œil humain, une bonne œuvre faite sans attention est plus scandaleuse que le péché lui-même.

«Il est bien connu que le péché est noirceur et que la noirceur ne donne pas la vie. Une bonne oeuvre doit normalement donner de la lumière; mais si elle produit de la noirceur, elle offense l'oeil humain et elle est un encombrement sur le chemin du bien.»

130.    8 septembre 1905 — La véritable charité demande que l'on fasse du bien au prochain parce qu'il est l'image de Dieu. Audio

Je me trouvais dans mon état habituel et, dès qu'il est venu, Jésus béni m'a dit: «Ma fille, la charité est vraie si, en faisant le bien au prochain, on le fait parce qu'il est mon image. Toute charité qui n'est pas exercée dans cette ambiance ne peut être appelée charité. Si l'âme veut le mérite de la charité, elle ne doit jamais omettre de voir mon image dans son entourage.

«Ma propre charité ne sort jamais de cette ambiance; j'aime la créature seulement parce qu'elle est mon image. Si, chez la créature, mon image est déformée par le péché, je perds le goût de l'aimer; je l'abhorre même. Je porte une grande attention à préserver les plantes et les animaux parce qu'ils servent à mes images. La créature doit toujours s'efforcer de ressembler à son Créateur.»

131.    17 septembre 1905 — Comment participer aux souffrances de la Reine Mère. Audio

J'étais très souffrante à cause de la privation de mon très doux Jésus. Ce matin, en ce jour des Douleurs de la très sainte Vierge Marie¹, après que j'eus beaucoup lutté, Jésus béni vint et me dit

«Ma fille, que veux-tu pour que tu Me désires tant? »

— «Seigneur, ce que tu as en toi, c'est ce que je veux pour moi.» 

Jésus reprit:  «Ma fille, ce que j'ai, ce sont des épines, des clous et des croix.» 

«Eh bien, c'est ce que je veux pour moi.» 

Jésus me donna sa couronne d'épines et me fit participer aux souffrances de la croix.


Ensuite, il me dit: «Tous peuvent profiter des mérites et des biens produits par les douleurs de ma Mère. Celui qui, inconditionnellement, se place dans les mains de la Providence et s'offre pour souffrir n'importe quelles souffrances, misères, maladies ou calomnies, en somme tout ce que le Seigneur lui enverra, vient participer à la première douleur de la prophétie de Siméon.

Celui qui souffre avec résignation et en étroite union avec moi, et qui ne m'offense pas, est comme s'il me sauvait des mains d'Hérode, me gardant sain et sauf dans l'Égypte de son coeur. Ainsi, il participe à la seconde douleur.

Celui qui se trouve aride et privé de ma présence et qui demeure quand même fidèle à ses pratiques habituelles, profitant même de l'occasion pour m'aimer et me chercher davantage, vient participer aux mérites et aux biens que ma Mère acquit quand elle me perdit. Il participe à la troisième douleur.

Celui qui, en toute circonstance, est désolé de me voir gravement offensé et méprisé, et qui cherche à réparer, à compatir avec moi et à prier pour ceux qui m'offensent, devient comme ma propre Mère quand je l'ai rencontrée, elle qui m'aurait libéré de mes ennemis si elle l'avait pu. Il participe à la quatrième douleur.

Celui qui crucifie ses sens par amour pour ma crucifixion et qui cherche à copier les vertus de ma crucifixion participe à la cinquième douleur.

Celui qui, au nom de toute l'humanité, adore et embrasse continuellement mes plaies dans une attitude de réparation, d'action de grâce et autres, est comme s'il me tenait dans ses bras comme le fit ma Mère quand on me descendit de la croix. Il participe à la sixième douleur.

Celui qui se maintient en état de grâce et qui, dans son coeur, ne donne asile à personne d'autre que moi est comme s'il m'ensevelissait dans le centre de son coeur. Il participe à la septième douleur.»

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😇 ¹  Notre-Dame des sept Douleurs est fêtée le 15 septembre

LES SEPT DOULEURS DE MARIE SONT:

132.     10 octobre 1905 — Le signe que l'âme est parfaitement unie à Jésus est qu'elle est unie à son prochain. Audio

Ce matin, j'étais très affligée de ce que Jésus béni me faisait souffrir par son absence. Se montrant brièvement, il me dit: «Ma fille, cela me déplaît de te voir si triste et plongée dans une amère affliction à cause de ma privation. Ton affliction me cause une grande douleur, surtout parce qu'elle est à cause de moi; c'est comme si c'était ma propre affliction. Ma douleur est tellement grande que si toutes les afflictions des autres étaient réunies, elles ne me donneraient pas une douleur aussi grande que la tienne seule. Cela résulte du fait que ton affliction est vécue uniquement à cause de moi. Montre-moi donc un visage joyeux et fais-moi voir que tu es contente.»

Après, il me serra fort et ajouta: «Le signe que l'âme est parfaitement unie à moi est qu'elle est unie à son prochain. De même qu'aucune note discordante ne doit exister entre ceux qui sont dans le visible, aucune note discordante ne doit exister entre l'âme et le Dieu invisible.»

133.    12 octobre 1905 — La connaissance de soi vide l'âme d'elle-même et la remplit de Dieu. Audio

Pendant que je poursuivais dans mon état habituel, Jésus béni vint et me dit: «Ma fille, la connaissance de soi vide l'âme d'elle-même et la remplit de Dieu. Dans l'âme, il y a beaucoup de compartiments, et tout ce qui peut être vu en ce monde a sa place dans ces compartiments, certaines choses plus et d'autres moins, selon les perceptions de l'âme.

«L'âme qui se connaît et qui est remplie de Dieu, sachant qu'elle n'est rien, ou plutôt qu'elle est un vase fragile, pourri et malodorant, se garde de laisser entrer en elle d'autre pourriture provenant des choses que l'on voit dans le monde. Il serait bien stupide celui qui, affligé d'une plaie infectée, ramasserait de la pourriture pour la placer dessus.

«Se connaître soi-même entraîne la connaissance des choses du monde avec leur vanité, leur fugacité, leurs tromperies, ajoutées à l'inconstance de la créature. Cela amène l'âme à être attentive à ne pas laisser entrer ces souillures en elle et, conséquemment, tous ses compartiments sont remplis des vertus de Dieu.»

134.     16 octobre 1905 — Plus l'âme s'approche de l'amour de Dieu, plus elle perd ses vertus personnelles. Audio

J'avais lu un livre traitant des vertus et j'étais inquiète parce que je ne voyais en moi aucune vertu si ce n'est que je veux aimer Jésus, que je le veux avec moi, que je l'aime et que je veux être aimée de lui. Il me semblait que, hormis cela, rien de Dieu n'existait en moi.

Me trouvant dans mon état habituel, mon adorable Jésus me dit: «Ma fille, plus l'âme arrive à son but en s'approchant de la source de tous les biens qu'est le véritable et parfait amour de Dieu dans lequel tout sera submergé et où l'amour seul flottera comme étant le moteur de tout, plus l'âme perd toutes les vertus qu'elle a pratiquées pendant son voyage, ne misant plus que sur l'amour et se reposant de tout dans l'amour. Les bienheureux dans le Ciel ne perdent-ils pas tout au profit de l'amour?

«Plus l'âme avance, moins elle éprouve le labeur des vertus parce que, en investissant les vertus, l'amour les transforme en lui-même, les gardant au repos en elle comme de nobles princesses. Alors, l'âme ne perçoit plus les vertus, celles-ci se trouvant dans l'amour plus belles, plus pures, plus parfaites, plus enrichies. Si l'âme les percevait, ce serait signe qu'elles sont séparées de l'amour.

«Supposons, par exemple, qu'une âme reçoive un ordre et qu'elle obéisse pour acquérir la vertu, pour sacrifier sa propre volonté ou toute autre raison du genre. En faisant ainsi, elle perçoit qu'elle exerce l'obéissance, elle sent la peine, le sacrifice que la vertu d'obéissance lui impose. Supposons qu'une autre âme s'exécute non par obéissance à la personne qui commande, mais en sachant que Dieu serait mécontent de sa désobéissance. Elle voit Dieu en la personne qui commande et, par son amour pour Dieu, elle sacrifie tout et obéit. Elle ne s'aperçoit pas qu'elle obéit, mais seulement qu'elle aime.

«Courage donc dans ton cheminement; plus tu avanceras, plus tu goûteras, même ici-bas, la béatitude éternelle de l'unique et véritable amour.»

135.    18 octobre 1905 — L'important est de croître en amour et de demeurer près de Jésus. Audio

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel, Jésus vint à l'improviste et me dit: «Ma fille, quelle stupidité! Même dans les choses saintes, elles [mes créatures] pensent à la façon de se contenter elles-mêmes. Si dans les choses saintes mes créatures me font fuir, comment trouverai-je une place dans leurs actions?

«Quelle erreur! L'important est de se soucier de la manière de remplir d'amour ses actions, de rassembler le plus de choses possibles pour accroître son amour et de se tenir aussi près de moi que possible pour boire à la source de mon amour, pour s'immerger dans mon amour. Comme elles sont gaffeuses! Elles font tout de travers!» Cela dit, Jésus disparut.

136.     20 octobre 1905 — Bousculée par le feu du péché, la justice divine transforme son feu en un feu de châtiments. Audio

Je me trouvais dans mon état habituel et, après m'être donné beaucoup de peine, Jésus béni se montra brièvement. Étant sur le point d'envoyer des fléaux, il me dit:


«Ma fille, le péché est un feu et ma justice est un feu. Comme ma justice doit toujours se maintenir en équilibre et ne recevoir en elle aucun feu profane, alors, quand le feu du péché veut se mêler au feu de la justice, ma justice déverse son feu sur la terre en le convertissant en feu de châtiments.»¹ 

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😇 ¹ «Ma fille, le péché est un feu, ma justice est un feu. Or, puisque ma justice doit toujours rester la même, toujours juste dans son fonctionnement et ne recevoir en elle-même aucun feu profane, quand le feu du péché veut s'unir au mien, ma justice répand ce feu du péché sur la terre, le convertissant en feu de châtiment.» "Du texte Italien"

137.    24 octobre 1905 — Les misères de la nature humaine servent à stimuler toutes les vertus. Audio

Alors que je considérais ma misère et la faiblesse de la nature humaine, je me trouvais abominable et m'imaginais combien plus je pouvais être abominable aux yeux de Dieu. Je me disais: «Seigneur, comme la nature humaine est devenue laide!»

Jésus se montra brièvement et me dit: «Ma fille, rien n'est sorti de mes mains qui ne soit bon. En particulier, j'ai créé la nature humaine belle et noble. Si l'âme la voit boueuse, pourrie, faible et abominable, cela lui est utile comme le fumier est utile à la terre.

«Quelqu'un qui ne comprendrais pas cela pourrait dire: "Il est stupide celui qui pollue la terre avec cette saleté!" Cependant, celui qui comprend sait que cette saleté sert à féconder la terre, à faire croître les plantes et à rendre les fruits plus beaux et plus savoureux. J'ai créé la nature humaine avec ces misères pour que puissent s'épanouir en elle toutes les vertus. Autrement, l'être humain ne pourrait s'exercer aux véritables vertus.»

Alors, je vis en esprit la nature humaine comme pleine de trous dans lesquels se trouvaient du fumier et de la boue. De là sortaient des branches chargées de fleurs et de fruits. Ainsi, je compris que tout est dans l'usage que l'on fait des choses, y compris de nos propres misères.

138.   2 novembre 1905 — L'âme doit toujours se conformer à la Divine Volonté. Si elle fait ainsi, Jésus la fait vivre de lui et en lui. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, j'étais très affligée par la privation de mon adorable Jésus et je disais: «Ah! Seigneur, je ne veux que toi, je ne trouve aucun contentement hors de toi, et toi tu m'as laissée aussi cruellement!»

Sortant de mon intérieur, Jésus me dit: «C'est bien ainsi, je suis ton unique contentement et je trouve tout mon contentement en toi de sorte que si je n'avais personne d'autre, toi seule me rendrais heureux. Ma fille, aie un peu de patience jusqu'à ce que les guerres commencent; ensuite nous ferons comme avant.»

Sans réfléchir, je dis: «Seigneur, fais-les commencer.» Mais, immédiatement, j'ajoutai: «Seigneur, je me suis trompée.» Jésus dit: «Ta volonté doit être la mienne. Tu ne dois rien vouloir, y compris les choses saintes, qui ne soit conforme à ma Volonté. Je veux que tu circules toujours dans le cercle de ma Volonté sans jamais en sortir, afin que tu deviennes ainsi propriétaire de moi-même. Je veux la guerre? Toi aussi. Pour l'âme qui se comporte de cette façon, je fais de mon être un cercle autour d'elle de façon à la faire vivre de moi et en moi.» Ensuite, il disparut.

139.    6 novembre 1905 — Dans ses souffrances, Jésus était d'abord préoccupé de plaire à son Père en tout et pour tous et, ensuite, de racheter les âmes. Audio

Je pensais à la Passion de Notre-Seigneur et je me disais: «Comme j'aimerais entrer dans l'intérieur de Jésus-Christ pour voir tout ce qu'il faisait, afin de savoir ce qui était le plus agréable à son Coeur et pour pouvoir par la suite me conformer à cela de manière à amoindrir ses souffrances et à lui être agréable le plus possible.»

Pendant que je pensais à cela, Jésus béni remua dans mon intérieur et me dit: «Ma fille, dans mes souffrances, j'étais d'abord préoccupé de plaire à mon cher Père en tout et pour tous et, ensuite, de racheter les âmes. La chose qui était la plus agréable à mon Coeur était de voir la satisfaction de mon Père de me voir souffrir par amour pour lui; tout lui était destiné — pas un seul souffle ou soupir n'était perdu.

«Cette satisfaction de mon Père suffisait à me rendre satisfait pour tout ce dont je souffrais, bien que les souffrances de ma Passion étaient pour le rachat des créatures. La satisfaction de mon Père était si grande qu'il déversait par torrents dans mon Humanité les trésors de sa Divinité. Accompagne ma Passion de cette façon; tu me donneras ainsi plus de plaisir.

140.   8 novembre 1905 — L'âme résignée à la Divine Volonté fait de Dieu sa nourriture préférée. Audio

Après m'être donné beaucoup de peine, Jésus vint brièvement et me dit: «Ma fille, à l'âme qui est résignée à ma Volonté, il arrive comme à quelqu'un qui, s'approchant pour voir de près une belle nourriture, éprouve le désir de la manger. Par suite, il en vient à la manger et elle se transforme en sa chair et en son sang. S'il n'avait pas vu cette nourriture, il ne l'aurait pas désirée, n'en aurait pas mangé et, par conséquent, serait demeuré l'estomac vide.

Il en va ainsi pour l'âme résignée. Par sa résignation, elle perçoit une lumière divine, laquelle enlève ce qui l'empêchait de voir Dieu. En voyant Dieu, l'âme désire en jouir et, par cette jouissance, elle se sent comme si elle le mangeait, de telle façon qu'elle se sent totalement transformée en Dieu.

Donc, le premier pas est de se résigner, le second de désirer Dieu et de faire en tout sa Volonté, le troisième de faire de Dieu sa nourriture quotidienne et, le quatrième, de consumer sa volonté en celle de Dieu. Mais, si on ne fait pas le premier pas, on reste à jeun de Dieu.»