no 81 à 100

81.    18 novembre 1904 — Jésus trouve son Ciel chez les âmes qui donnent une demeure à sa Divinité. Audio

J'étais dans mon état habituel et, dès qu'il se présenta, mon adorable Jésus me dit: «Ma fille, quand je suis venu sur la terre, mon Humanité était mon Ciel sur la terre. De même que, dans la voûte du ciel, on peut voir la multitude des étoiles, le soleil, la lune, les planètes et l'immensité, le tout disposé en bon ordre, de même mon Humanité, qui était mon Ciel sur la terre, faisait briller l'ordre de la Divinité qui y habitait, c'est-à-dire les vertus, la puissance, la grâce, la sagesse et le reste.

Quand, après la Résurrection, mon Humanité est montée au Paradis, mon Ciel sur la terre devait subsister. Ce Ciel est formé des âmes qui donnent une demeure à ma Divinité. En ces âmes, je trouve mon Ciel sur la terre et je fais briller à l'extérieur l'ordre des vertus qui se trouvent à l'intérieur.

Quel honneur pour la créature que d'offrir un Ciel à son Créateur! Mais, oh! combien me refusent cela! Toi, ne voudrais-tu pas être mon Ciel sur la terre? Dis- moi oui» Je répondis:

«🙏Seigneur, je ne veux rien d'autre que d'être vue dans ton sang, dans tes plaies, dans ton Humanité, dans tes vertus. C'est seulement là que je veux être vue, afin d'être ton Ciel sur la terre, et je veux être méconnue partout ailleurs.»🔥 Il sembla approuver ma proposition et disparut.

82.   24 novembre 1904 — Pour qu'un don puisse se faire, il faut l'union de deux volontés : la volonté de celui qui donne et la volonté de celui qui reçoit. Audio

J'étais totalement affligée et oppressée. En voyant mon bon Jésus ruisselant de sang, je lui dis: «Seigneur béni, veux-tu me donner au moins une goutte de ton sang pour remédier à tous mes maux? Il me répondit:

«Ma fille, pour qu'il y ait don, il faut la volonté de celui qui donne et la volonté de celui qui reçoit, autrement, si l'une des deux volontés fait défaut, le don ne peut pas se faire. Il faut l'union des deux volontés. Oh! que de fois ma grâce est étouffée et mon sang rejeté et piétiné!»

Pendant qu'il disait cela, je vis beaucoup de monde fourmiller dans le sang de Jésus. Beaucoup en sortaient, ne voulant pas demeurer dans ce sang où se trouvent tous les biens et tous les remèdes à nos maux.¹ 

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😇 ¹ Et pendant qu'il disait cela, je vis que dans le sang du doux Jésus tous les peuples vermiculaient (verbe vermiculer: tracer de fines lignes sinueuses à la surface de quelque chose), et beaucoup sortaient, ne voulant pas rester à l'intérieur de ce sang où tous nos biens et tout remède à nos maux étaient enfermés. "Du texte Italien"

83.    29 novembre 1904 — La Divinité de Jésus incarnée dans son humanité est descendue dans l'abîme de toutes les humiliations humaines et elle a sanctifié et divinisé tous les actes humains. Audio

🙏Ce matin, j'ai offert tous les actes de l'Humanité de Notre-Seigneur en réparation pour tous nos actes humains faits dans l'indifférence, sans un but surnaturel, ou dans le péché, afin d'obtenir que toutes les créatures agissent en union avec Jésus béni et pour que soit comblé son vide de gloire, cette gloire que les créatures auraient dû rendre à Dieu.🔥 Pendant que je faisais cela, mon adorable Jésus me dit:

«Ma fille, ma Divinité incarnée dans mon Humanité est descendue dans l'abîme de toutes les humiliations humaines, de sorte qu'il n'y a aucun acte humain, aussi modeste qu'il soit, que je n'ai pas sanctifié et divinisé. Et cela, pour restituer à l'homme une double souveraineté, celle qu'il a perdue dans la Création, et celle que je lui ai acquise par la Rédemption.

«Mais l'homme ingrat et ennemi de lui-même aime à être un esclave plutôt qu'un souverain. Alors qu'il pourrait aisément, en unissant ses actions aux miennes, rendre ses actions méritoires d'un mérite divin, il les gaspille en perdant son statut de souverain.» Cela dit, Jésus disparut et je réintégrai mon corps.

84.   3 décembre 1904 — Luisa répond à deux questions pour savoir si c'est Dieu ou le démon qui oeuvre en elle. Audio

Poursuivant dans mon état habituel, je me suis trouvée hors de mon corps et jetée par terre en face du soleil dont les rayons me pénétraient à [de] l'intérieur et à [de] l'extérieur et me laissaient comme [enchantée] dans un état d'enchantement. Après un long moment, fatiguée de cette position, je me suis traînée par terre parce que je n'avais pas la force de me lever et de marcher.

Après m'être beaucoup fatiguée, une vierge est venue qui, me prenant par la main, me conduisit dans une chambre où se trouvait bébé Jésus dormant paisiblement sur un lit. Tout heureuse de l'avoir trouvé, je me suis placée tout près de lui, mais sans le réveiller. Après quelque temps, il se réveilla et se mit à marcher sur le lit. Alors, craignant qu'il disparaisse, je lui ai dit: «Cher Trésor, tu sais que tu es ma Vie; de grâce, ne me quitte pas.» Il me dit: «Établissons combien de fois je dois venir.» Je dis: «Mon unique Bien, que dis-tu? La vie est toujours nécessaire et, par conséquent, tu dois être toujours là, toujours.»

À ce moment, deux prêtres vinrent et l'Enfant se retira dans les bras de l'un d'eux en me donnant l'ordre de parler avec l'autre. Ce dernier me demanda de lui donner un compte rendu de mes écrits en les révisant un à un. Toute craintive, je lui dis: «Qui sait combien il y a d'erreurs!» Alors, avec un affable sérieux, il me dit: «Quoi? Des erreurs contre la loi chrétienne?» Je répondis: «Non, des erreurs de grammaire.» Il reprit: «Cela n'est pas important.» En reprenant confiance, j'ajoutai: «Je crains que tout soit illusion.» Me regardant en face, il me dit: «Crois-tu que j'ai besoin de revoir tes écrits pour savoir si tu es illusionnée ou non? En te posant deux questions, je saurai si c'est Dieu ou si c'est le démon qui opère en toi. Premièrement, crois-tu que tu as mérité toutes les grâces que tu as reçues, ou crois-tu qu'elles ont été un don de Dieu?» Je répondis: «Tout est par la grâce de Dieu.» Il poursuivit: «Deuxièmement, pour toutes les grâces que le Seigneur t'a faites, crois-tu que tu as précédé la grâce ou crois-tu que la grâce t'a précédée?» Je répondis: Certainement que la grâce m'a toujours précédée.» Il continua: «Ces réponses me montrent que tu n'es pas dans l'illusion.» À ce moment, je réintégrai mon corps.

85.    4 décembre 1904 — Il est plus facile de lutter avec Dieu qu'avec l'obéissance. Audio

J'étais très agitée et dans la crainte que Jésus béni ne me veuille plus dans cet état. Je ressentais une force intérieure me poussant à en sortir. Cette force était si grande que je ne pouvais pas la contenir et que je ne cessais de répéter: «Je me sens fatiguée, je n'en peux plus.» À l'intérieur de moi, j'entendis une voix disant: «Moi aussi, je me sens fatigué, je n'en peux plus. Pour quelques jours, il est nécessaire que tu sois totalement suspendue de ton état de victime pour leur permettre de prendre la décision de faire la guerre. Ensuite, je te ferai tomber de nouveau dans cet état. Quand ils seront en guerre, nous verrons quoi faire avec toi.»

Je ne savais pas quoi faire. L'obéissance ne voulait pas et, lutter avec elle, c'est comme franchir une montagne remplissant la terre et atteignant le ciel et où il n'y a pas de chemin pour marcher, en somme, une montagne infranchissable. Je ne sais pas si je dis une sottise, mais je crois qu'il est plus facile de lutter avec Dieu qu'avec cette terrible vertu de l'obéissance.

Agitée comme j'étais, je me suis trouvée hors de mon corps devant un crucifix. J'ai dit: «Seigneur, je n'en peux plus. Ma nature me laisse tomber et je n'ai plus la force de continuer dans mon état de victime. Si tu veux que je continue, donne-moi la force. Autrement, je me retire.»

Pendant que je disais cela, une fontaine de sang se mit à jaillir du crucifix. Le sang se dirigeait vers le Ciel et, en retombant sur la terre, il se transformait en feu. Plusieurs vierges disaient: «Pour la France, l'Italie, l'Autriche et l'Angleterre — elles nommèrent d'autres nations, mais je ne comprenais pas bien leurs noms —, beaucoup de guerres très graves se préparent, civiles et gouvernementales.»¹

En entendant cela, je fus épouvantée et revint dans mon corps. Je ne savais pas quoi décider: suivre la force intérieure qui me poussait à quitter cet état ou la force de l'obéissance qui me poussait à y demeurer. Toutes les deux étaient puissantes sur mon être si pauvre et si faible. Jusqu'à présent, il semble que c'est l'obéissance qui prévaut, mais avec difficulté, et je ne sais pas comment ça finira.

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🤔 ¹ Donc si Luisa se retire, le Sang du Christ va retomber en Feu sur la Terre avec des conséquences de guerres... 

86.  6 décembre 1904 — Perdre totalement ses goûts personnels est le commencement de la béatitude éternelle. Audio

Je continuais à me battre. Je me voyais nue et dépouillée de tout; il n'existe peut-être pas d'âme plus misérable que la mienne tant ma misère est extrême. Quel changement! Si le Seigneur ne fait pas un miracle de sa toute-puissance pour me faire sortir de cet état, je vais certainement mourir de misère.

Jésus béni vint brièvement et me dit: «Ma fille, courage! Perdre totalement ses goûts personnels est le commencement de la béatitude éternelle. À mesure que l'âme perd ses goûts personnels, les goûts divins viennent en elle. Quand l'âme s'est complètement perdue elle-même, ne se reconnaît plus, ne trouve en elle plus rien d'elle-même, même pas dans les choses spirituelles, alors Dieu la remplit de lui-même et la comble de toutes les joies divines. Alors, et seulement alors, l'âme peut être dite bienheureuse. En effet, aussi longtemps qu'elle avait quelque chose d'elle-même en sa possession, elle ne pouvait être exempte d'amertume et de peurs, et Dieu ne pouvait lui communiquer son bonheur.

«Toute âme arrivée au port de la béatitude éternelle doit nécessairement avoir vécu ce détachement — douloureux, oui, mais nécessaire. Généralement, il se réalise au moment de la mort et le purgatoire y met la touche finale. C'est pourquoi, si on demande aux créatures sur la terre ce qu'est le goût de Dieu, ce qu'est la béatitude divine, elles sont incapables d'en dire un seul mot.

«Cependant, pour mes âmes bien-aimées qui se sont données totalement à moi, je ne veux pas que leur béatitude commence seulement là-haut dans le Ciel, mais qu'elle commence dès ici-bas sur la terre. Non seulement je veux les remplir du bonheur et de la gloire du Ciel, mais aussi des souffrances et des vertus que mon Humanité a vécues sur la terre. C'est pourquoi je les dépouille non seulement des goûts matériels que l'âme considère comme du fumier, mais aussi des goûts spirituels, afin de les remplir totalement de mes biens et de leur donner le commencement de la véritable béatitude.»

87.    22 décembre 1904 — Plus l'âme est humble et vide d'elle-même, plus la lumière divine la remplit et lui communique ses grâces et perfections. Audio

Me trouvant dans mon état habituel, je vis l'Enfant Jésus avec une lumière dans la main et des rayons qui sortaient de ses doigts. Cette vue m'enchantait. Jésus me dit: «Ma fille, la perfection est lumière. Celui qui dit vouloir atteindre la perfection ressemble à quelqu'un qui voudrait contenir un corps lumineux dans sa main. Dès qu'il essaye de le faire, la lumière s'écoule à travers ses doigts, bien que sa main soit imprégnée de cette lumière.

«Dieu est lumière et lui seul est parfait. L'âme qui veut être parfaite ne fait rien d'autre que de saisir des lueurs de Dieu. Parfois, l'âme ne vit que dans la lumière et la vérité. Plus la lumière rencontre de vide dans l'âme, plus profondément elle s'y introduit et, par conséquent, plus elle y occupe d'espace et lui communique ses grâces et ses perfections.»

88.    29 décembre 1904 — La plupart du temps, la faiblesse humaine provient du manque de vigilance et d'attention. Audio

Je me trouvais dans mon état habituel et je pensais aux moments les plus humiliants qu'a soufferts Notre-Seigneur, et j'en éprouvais beaucoup d'horreur. Je me disais intérieurement: 🙏«Seigneur, pardonne à ceux qui te renouvellent ces moments douloureux par leurs faiblesses.»🔥

À ce moment, Jésus béni vint et me dit: «Ma fille, ce qu'on appelle faiblesse humaine résulte la plupart du temps d'un manque de vigilance et d'attention de la part de ceux qui sont en autorité, c'est-à-dire des parents et des supérieurs. Quand la créature est bien surveillée et qu'on ne lui donne pas la liberté qu'elle veut, la faiblesse disparaît d'elle-même par manque de nourriture. Si, au contraire, on cède à la faiblesse, cela la nourrit et l'amène à augmenter.»

Il ajouta: «Ah! ma fille, la vertu, la lumière, la beauté, la grâce et l'amour imprègnent l'âme comme l'eau imprègne une éponge sèche. De même, le péché, les faiblesses entretenues, les ténèbres, la laideur et même la haine de Dieu imprègnent l'âme comme une éponge s'imprègne de boue.»

89.    21 janvier 1905 — Celui qui déshonore l'obéissance déshonore Dieu. Audio

J'avais exposé certains doutes à mon confesseur et mon esprit n'était pas apaisé par ce qu'il m'avait dit. Quand il est venu, Jésus béni m'a dit: «Ma fille, celui qui raisonne sur l'obéissance la déshonore, et celui qui déshonore l'obéissance déshonore Dieu.»

90.  28 janvier 1905 — La croix est une semence de vertus. Audio

Alors que je me sentais plus souffrante que d'habitude, mon adorable Jésus vint brièvement et me dit: «Ma fille, la croix est une semence de vertus. Tout comme celui qui sème récolte dix, vingt, trente et même cent pour un, ainsi la croix multiplie les vertus et les perfections en les embellissant merveilleusement.

«Plus les croix s'amoncellent autour de toi, plus les vertus sont semées dans ton âme. Donc, au lieu de t'affliger quand t'arrive une nouvelle croix, tu devrais te réjouir en pensant que tu fais l'acquisition d'une autre semence pour enrichir et compléter ta couronne.»

91.    8 février 1905 — Les caractéristiques des enfants de Dieu sont l'amour de la croix, l'amour de la gloire de Dieu et l'amour de la gloire de l'Église. Audio

Je poursuis dans mon pauvre état de privation et d'amertume indescriptible. Au plus, Jésus se fait voir en silence. Ce matin, il m'a dit: «Ma fille, les caractéristiques de mes enfants sont l'amour de la croix, l'amour de la gloire de Dieu et l'amour de la gloire de l'Église — jusqu'au point de donner leur vie. Celui qui ne possède pas ces trois caractéristiques se dit en vain qu'il est mon enfant. Celui qui ose le dire est un menteur et un traître trahissant Dieu et se trahissant lui-même. Jette un coup d'oeil en toi, pour voir si tu as ces caractéristiques.» Ensuite, il disparut.

92.    10 février 1905 — Contentements de l'âme. Audio

Étant dans mon état habituel, je me sentais mécontente de moi. Quand Jésus béni vint, je me suis sentie envahie par un tel contentement que j'ai dit: «Ah! Seigneur, toi seul es mon véritable contentement!»

Jésus me dit: «Le premier contentement de l'âme est Dieu seul. Le second, c'est quand l'âme, intérieurement et extérieurement, ne regarde que Dieu. Le troisième, c'est quand, se maintenant dans l'ambiance divine, l'âme ne laisse aucun objet créé, aucune créature ni aucune richesse altérer l'image divine dans son esprit. En fait, l'esprit se nourrit de ce qu'il pense et, en ne regardant que Dieu seul, les seules choses d'ici-bas qu'il regarde sont celles que Dieu veut. Il ne se préoccupe de rien d'autre et, ainsi, il reste toujours avec Dieu.

« Le quatrième contentement est la souffrance pour Dieu. Que ce soit pour une conversation entre l'âme et Dieu, pour s'étreindre mutuellement ou pour se témoigner de l'amour, Dieu appelle l'âme et l'âme répond, Dieu donne à l'âme de souffrir et l'âme accepte volontiers de souffrir, elle désire même souffrir davantage par amour pour Dieu et pour pouvoir lui dire: "Vois-tu comme je t'aime." C'est le plus grand des contentements.»

93.    24 février 1905 — L'humilité est une fleur sans épines. Audio

Ce matin, dès que Jésus béni vint, il me dit: «Ma fille, l'humilité est une fleur sans épines. Étant sans épines, on peut la prendre dans sa main, l'étreindre ou la mettre où l'on veut sans craindre d'être incommodé ou de se piquer. On peut en faire ce que l'on veut. Elle renforce et éclaircit la vue et se maintient sans épines.»

94.   2 mars 1905 — Luisa possède la clé de la Volonté de Jésus. Audio

En poursuivant dans mon état habituel, je me suis trouvée hors de mon corps avec une clé dans la main. J'avançais sur une longue route et j'étais parfois distraite. Dès que je pensais à la clé, je la retrouvais dans ma main.

«J'ai pu voir que cette clé était celle d'un palais dans lequel se trouvait l'Enfant Jésus en train de dormir. Je voyais tout cela de loin et je me hâtais fébrilement afin de pouvoir arriver au palais avant qu'il se réveille et se mette à pleurer sans que je sois à ses côtés. Quand je suis arrivée, prête à monter, je me suis retrouvée dans mon corps. Je restai inquiète.

Par la suite, quand Jésus béni vint, il me dit: «Ma fille, la clé que tu trouves toujours dans ta main, c'est la clé de ma Volonté que je t'ai donnée. Celui qui tient un objet dans sa main peut en faire ce qu'il veut.»

95.   5 mars 1905 — Au sujet de la croix. Audio

Étant un peu plus souffrante que d'habitude, Jésus est venu brièvement et il m'a dit: «Ma fille, la croix est le soutien des faibles, la force des forts, la semence et la gardienne de la virginité!» Ensuite, il disparut.

96.    20 mars 1905 — Le véritable amour et les véritables vertus ont leur principe en Dieu. Audio

Je poursuivais dans mon état habituel. Dès que Jésus béni vint, il me dit: «Ma fille, l'amour qui n'a pas son principe en Dieu ne peut se dire un véritable amour, et les vertus qui n'ont pas leur principe en Dieu sont de fausses vertus. En fait, tout ce qui n'a pas son principe en Dieu ne peut être appelé amour ou vertu. Ce sont des lumières apparentes qui finissent par se transformer en ténèbres.

Il ajouta: «Un confesseur qui se sacrifie beaucoup pour une âme fait quelque chose d'apparemment saint et même héroïque. Cependant, s'il fait cela parce qu'il a obtenu ou qu'il espère obtenir quelque chose, le principe de son sacrifice n'est pas en Dieu, mais en lui-même et pour lui-même. Par conséquent, on ne peut appeler cela de la vertu.»

97.    23 mars 1905 — La gloire et la satisfaction de Jésus. Audio

Je me trouvais dans mon état habituel et Jésus béni est venu pour quelque temps. Je lui ai dit: «Seigneur, est-ce que mon état est pour ta gloire?» Il me répondit: «Ma fille, ma gloire et ma satisfaction veulent que tout ton être soit en moi.»

Il ajouta: «Tout se trouve dans la méfiance et la crainte de l'âme par rapport à elle-même et dans sa confiance en Dieu.» Ensuite, il disparut.

98.    28 mars 1905 — Les effets du trouble dans l'âme. La rencontre continuelle de Jésus avec l'âme. Audio

Je me trouvais dans mon état habituel quand Jésus est venu. J'avais dit auparavant à une âme troublée: «Cherche à ne pas demeurer dans cet état de trouble, non seulement pour ton bien à toi, mais surtout par amour pour Notre-Seigneur. Car l'âme troublée l'est non seulement par rapport à elle-même, mais elle cause aussi du trouble à Jésus-Christ.»

Par après, je me suis dit: «Quelle sottise j'ai dite! Jésus ne peut jamais être troublé.» Alors, il est venu et m'a dit: «Ma fille, ce que tu as dit n'était pas une sottise, mais une vérité. En effet, je forme dans chaque âme une vie divine et si l'âme est troublée, cette vie divine que je suis en train de former est elle aussi troublée. De plus, cela empêche cette vie divine de se réaliser parfaitement. » Puis, il disparut comme un éclair.

Ensuite, je continuai mes actes intérieurs de dévotion sur la Passion. Étant arrivée à la rencontre de Jésus et de Marie sur le chemin de la Croix, Jésus se fit voir de nouveau et me dit: «Ma fille, je rencontre l'âme continuellement et si, dans cette rencontre, je la trouve en train de pratiquer la vertu et de s'unir à moi, cela me console pour la douleur que j'ai subie quand j'ai rencontré ma Mère si attristée à cause de moi.»

99.    11 avril 1905 — La persévérance est le sceau de la vie éternelle et du développement de la vie divine dans l'âme. Audio

Étant très affligée par la privation de mon adorable Jésus, je me disais: «Comme Jésus est cruel envers moi! Je ne peux comprendre comment son bon Cœur peut en arriver à faire cela. Si la persévérance lui plaît tellement, ma persévérance ne semble pourtant pas émouvoir son bon Cœur.»

Pendant que je me disais cela, ainsi que d'autres sottises du même genre, Jésus vint à l'improviste et me dit: «Certainement que la chose qui me plaît le plus dans l'âme, c'est la persévérance, car la persévérance est le sceau de la vie éternelle et du développement de la vie divine dans l'âme. Tout comme Dieu est toujours ancien, toujours nouveau et immuable, ainsi l'âme persévérante est toujours ancienne puisqu'elle s'exerce depuis longtemps, toujours nouvelle puisqu'elle est toujours en train de s'exercer et, sans s'en rendre compte, elle est immuable puisqu'elle est sans cesse renouvelée en Dieu.

«Puisque, par sa persévérance, l'âme fait l'acquisition continuelle de vie divine en elle, elle trouve en Dieu le sceau de la vie éternelle. Peut-il y avoir un sceau plus sûr que celui accordé par Dieu lui-même?»

100.    16 avril 1905 — Souffrir, c'est régner. Audio

J'étais dans mon état habituel quand Jésus se fit voir brièvement avec un clou planté dans le Cœur. En s'approchant de mon cœur, il le toucha avec ce clou et j'en éprouvai une souffrance mortelle. Il me dit: «Ma fille, c'est le monde qui me plante ce clou profondément dans le Cœur en me donnant une mort continuelle. Ainsi, par justice, comme eux me donnent une mort continuelle, je permettrai qu'ils se donnent la mort entre eux en se tuant comme des chiens.» Pendant qu'il disait cela, il me fit entendre des cris de rebelles, tellement que j'en suis restée assourdie pendant quatre ou cinq jours.

Comme j'étais très souffrante, Jésus revint après quelque temps et me dit: «Aujourd'hui, c'est le dimanche des Rameaux au cours duquel j'ai été acclamé comme Roi. Tous doivent aspirer à un royaume et, pour acquérir le Royaume éternel, il est nécessaire que la créature acquière la domination sur elle-même en dominant ses passions. L'unique moyen d'atteindre ce but, c'est la souffrance, car souffrir, c'est régner. En souffrant avec patience, la créature se remet elle-même en ordre en se faisant reine d'elle-même et du Royaume éternel.»