📌  Traduction non officielle des écrits de Luisa Piccarreta. Pour un usage personnel seulement.

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Le Royaume du Divin Fiat 
chez les créatures


Le Livre du Ciel

Tome 7


Appel des créatures à revenir
à la place, au rang et au but
pour lesquels elles ont été créées par Dieu


Luisa Piccarreta

La Petite Fille de la Divine Volonté


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Traduction française de — Book of Heaven 

par l'équipe de bénévoles de Guy Harvey

1.   30 janvier 1906 — L'âme doit être constante à faire le bien et à se conformer aux desseins de Dieu sur elle. Audio

J'étais dans mon état habituel. Mon Jésus béni vint et me dit: «Ma fille, il est nécessaire pour l'âme de faire le bien avec constance et de se conformer aux desseins de Dieu sur elle. Dieu est juste, saint et miséricordieux. L'âme ne doit pas être un jour patiente, humble et obéissante et, un autre jour, impatiente, fière et volage, parce qu'ainsi ses vertus sont détraquées. C'est un mélange de blanc et de noir, de lumière et de ténèbres où tout est confusion.

«Les chemins qu'empruntent ces âmes ne sont pas ceux du Créateur. Les conflits pullulent chez elles et nourrissent leurs passions, lesquelles cherchent la victoire avec l'aide des démons, des créatures et de leurs vertus détraquées. Si ces âmes sont sauvées, le feu du purgatoire aura beaucoup à faire pour les purifier.

«De son côté, l'âme constante est habitée par la paix, puisque la constance est l'épée devant laquelle tout désordre fuit. La constance est une chaîne qui lie toutes les vertus, blesse toutes les passions, réorganise tout à l'intérieur de l'âme, la maintenant sur les chemins du Créateur. Il n'y aura plus rien à purifier pour elle dans le purgatoire puisque la constance aura tout ordonné en elle et l'aura placée sur les chemins du Créateur.»

1b.    9 février 1906 [Extrait manquant du tome7] — L’union de nos actions avec celles de Jésus est une garantie de salut.  Audio

Continuant dans mon état habituel, j’ai à peine vu l’ombre du bienheureux Jésus tout affligé presque dans l’acte d’envoyer des châtiments. 

En voyant cela, j’ai dit: « Qui pourra non seulement échapper au châtiment, mais aussi n’avoir même que le salut?» Et lui, changeant d’apparence dit: «Ma fille, l’union des œuvres humaines avec les miennes est une garantie de salut tout comme deux personnes travaillant la même terre sont assurés d'une récolte au temps de la moisson.

Ainsi, celle qui unit ses œuvres aux miennes, est comme si elle travaillait dans mon champ. Donc, ne devrait-elle pas moissonner dans mon Royaume? Devrait-elle travailler unie à moi dans mon champ et devoir moissonner dans un Royaume qui me soit totalement étranger? Certainement pas.»

2.   12 février 1906 — Les vertus élèvent un mur pour l'âme. Pour l'âme qui vit dans la Divine Volonté, le mur est sans limite et couronné de ses vertus.  Audio

Étant dans mon état habituel, je me sentais très accablée par la privation de mon Jésus béni. Il vint et me dit

«Ma fille, les vertus d'une créature élèvent pour elle un mur plus ou moins grand. Mais pour l'âme qui vit dans la Divine Volonté, le mur est si haut et si large que personne ne peut en connaître les limites. Il est d'or massif et ne peut être soumis à aucun désastre parce que, lorsque l'âme vit dans la Divine Volonté (c'est-à-dire en Dieu), Dieu lui-même la garde. Aucune puissance ne peut vaincre Dieu!

«L'âme vivant dans la Divine Volonté est ornée d'une lumière similaire à la lumière qui existe en Dieu. Cette âme brillera au Ciel plus que les autres et sera une occasion de grande gloire pour les saints. 

Ma chère fille, pense à l'ambiance de paix dans laquelle baignent les mots: "Volonté de Dieu"! À la seule pensée de vivre dans cette ambiance, l'âme se sent déjà transformée. Une atmosphère divine l'entoure. Elle sent qu'elle perd son humanité et qu'elle se divinise. Si elle est impatiente, elle devient patiente; si elle est orgueilleuse, elle devient humble, docile, charitable et obéissante. En somme, de pauvre qu'elle était, elle devient riche. Toutes ses vertus se développent et deviennent une couronne pour ce mur sans limite. L'âme devient perdue en Dieu, perd ses propres limites et acquiert celles de la Divine Volonté.  [Car comme Dieu n'a pas de frontières, ainsi l'âme reste perdue en Dieu et perd ses propres frontières et acquiert les frontières de la Volonté de Dieu».  "Texte Italien"]

3.   23 février 1906 — Jésus a voulu vivre uniquement dans la Volonté de son Père. Il fut cloué sur la Croix dans cette Volonté. Audio

Ce matin, je méditais sur la Passion de Notre-Seigneur au moment où il fut cloué sur la Croix. Pendant que je compatissais avec lui, Jésus béni me dit: «Ma fille, non seulement mes mains et mes pieds furent cloués à la Croix, mais aussi toutes les particules de mon Humanité, de mon Âme et de ma Divinité. Tout fut cloué dans la Volonté de mon Père parce que la crucifixion était voulue par lui; elle était nécessaire. En effet, qu'est le péché sinon de se retirer de la Volonté de Dieu, de ce qui est bien et saint, et de se croire quelque chose en dehors de Dieu? Aussi, afin de réparer une si grande audace de la part des créatures et de détruire ces idoles qu'elles s'étaient faites d'elles-mêmes, je voulais, au coût de grands sacrifices, perdre entièrement ma Volonté et vivre uniquement dans celle de mon Père

4.   28 février 1906 — Le plus grand honneur qu'une âme puisse donner à Dieu, c'est de dépendre totalement de sa Volonté. Alors Dieu lui communique sa grâce. Audio

Ce matin, mon Jésus béni vint et me dit: «Ma fille, le plus grand honneur qu'une créature puisse donner à Dieu en tant que son Créateur, c'est de dépendre totalement de sa Volonté. Alors Dieu répand sa grâce en elle.»

Pendant que Jésus béni dirait cela, une lumière émanait de lui me faisant comprendre la manière dont sa grâce est communiquée à l'âme. Je l'ai compris ainsi: l'âme, par exemple, ressent l'anéantissement d'elle-même; elle voit son néant, sa misère et son incapacité à faire même un soupçon de bien. Ensuite, pendant qu'elle est dans cet état, Dieu — qui, par nature, est Vérité et ne peut tromper ni être trompé — lui communique sa Vérité: en tout, l'âme se voit exactement comme elle est, sans tromperie, sans ténèbres. Elle devient par grâce ce que Dieu est par nature; elle sent du dédain pour les choses terrestres, voyant en elles instabilité, caducité et duperie.

Pendant qu'elle est dans cet état, Dieu lui communique la grâce de l'Amour vrai, de l'Amour éternel. Il lui communique sa Beauté et la séduit. Ainsi, elle devient remplie de l'Amour et de la Beauté de Dieu. En somme, alors que Dieu est par nature l'Amour éternel, l'âme devient amour par grâce. Cette grâce l'incite à se prêter à l'action divine en elle. Quand elle accepte les Vérités que Dieu lui communique et en fait sa nourriture, elle en prend possession.

5.   4 mars 1906 — Luisa se demande si elle doit rester dans l'état de victime. Jésus lui répond en s'amusant.

Je me disais intérieurement: «Seigneur, manifeste ta Volonté afin que je sache clairement si je dois ou ne dois pas être dans cet état. Qu'est-ce que tu vas perdre en disant oui ou en disant non?» Pendant que je réfléchissais ainsi, Jésus béni se fit entendre en moi et me dit:

«Ma fille, je veux, moi aussi, que tu sortes de cet état de victime; mais... oh! pauvre enfant, si tu fais cela...

— Es-tu en train de me dire de sortir de cet état, puis de ne pas le faire?  lui répliquai-je.

Je vais t'expliquer cela. Force-toi, fais-toi violence, même si je ne dois pas donner suite à ta demande. Une fille qui est toujours avec son père doit connaître son tempérament; elle doit connaître les temps et les causes de ses façons de faire; elle doit réfléchir à tout et, si nécessaire, dissuader son père de lui donner tel ou tel ordre.

— Je ne l'ai pas fait parce que l'obéissance ne me le permet pas.

Si la permission t'est donnée... pauvre confesseur s'il te la donne!

— Seigneur, il semble que tu veux me mettre à l'épreuve. Je deviens confuse et je ne sais pas quoi faire.

Je faisais juste m'amuser et jouer avec toi. Les époux ne s'amusent-ils pas ensemble?»

6.   5 mars 1906 — Pendant qu'un homme est en train de se suicider, Jésus partage son amertume avec Luisa. Il souffrit le couronnement d'épines à cause de l'orgueil humain qui s'attaque au corps et à l'âme.

Étant dans mon état habituel, je me suis trouvée hors de mon corps auprès de mon Jésus béni qui s'est montré comme un jeune enfant extrêmement attristé. Je lui ai dit: «Mon Bien-Aimé, dis-moi pourquoi tu souffres tant. Que puis-je faire pour te consoler?» À l'instant, l'Enfant Jésus se prosterna la face contre terre, priant pour que je puisse discerner sa Volonté.

En dépit de cela, je ne comprenais rien. Je relevai Jésus, le baisai plusieurs fois, et lui dis: «Mon Amour, je ne te comprends pas du tout. Veux-tu que je souffre la crucifixion?» Il me répondit par la négative puis, me prenant par le bras, il releva la manche de ma chemise. Je lui ai demandé: «Veux-tu que mon bras soit découvert  [que je sois déshabillée]? Je ressens beaucoup de répugnance à cela mais, par amour pour toi, je me soumets.»

Soudain, j'ai vu un homme de ma ville qui, désespéré, se suicidait. L'Enfant Jésus me dit: «Je ne peux contenir tant d'amertume, reçois-en une part.» Il déversa un peu de son amertume dans ma bouche et j'accourus auprès de cet homme pour l'aider à se repentir de sa mauvaise action. J'ai vu les démons s'emparer de son âme et la placer sur un feu, la tournant encore et encore, comme s'ils la rôtissaient. Deux fois, j'ai réussi à le libérer. Puis, je suis revenue dans mon corps, implorant Jésus d'avoir pitié de cette âme malheureuse.

Jésus béni revint avec une couronne remplie d'épines sur la tête; elle était si fermement enfoncée que des épines pénétraient jusque dans sa bouche. Il me dit: «Oh! ma chère fille, beaucoup ne croient pas que les épines pénétrèrent jusqu'à l'intérieur de ma bouche, mais j'ai voulu souffrir cela à cause de l'orgueil humain, qui est un grave péché blessant l'âme et empêchant Dieu d'y vivre. Cet orgueil va si loin que l'âme perd le sens d'elle-même; il tue le corps et l'âme.»

Tout ce qui précède, je l'ai écrit par obéissance uniquement. Après l'avoir lu, mon confesseur attesta qu'un homme s'était en effet suicidé dans la matinée. 

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🤯 Pourquoi Jésus relève-t-il la manche de Luisa? 

7.   9 mars 1906 — Des âmes du purgatoire sont envoyées pour aider des nations où des désastres sont sur le point d'arriver parce que le genre humain vit sans Dieu.

Étant dans mon état habituel, j'ai vu mon Jésus béni et plusieurs âmes du purgatoire. Elles étaient envoyées par Jésus pour aider des nations où plusieurs désastres étaient sur le point d'arriver: maladies contagieuses, tremblements de terre et suicides; tout cela, parce que l'homme, fatigué de lui-même et vivant sans Dieu, ne se sent plus la force de vivre.

8.   13 mars 1906 — La vie dans la Divine Volonté comparée à l'immersion dans la mer. Besoin que Jésus et Luisa ont l'un de l'autre.

Ce matin, mon Jésus béni n'était pas encore venu et je me disais: «Seigneur, ne vois-tu pas à quel point, par ton absence, je me sens comme si la vie m'était enlevée? Tu me manques tant que je sens mon être se désintégrer. Oh! ne me refuse pas ce qui m'est absolument nécessaire! Je ne te demande pas des baisers, des caresses ou des faveurs, mais seulement ce qui m'est nécessaire.»

Pendant que je réfléchissais ainsi, je me suis sentie absorbée en Jésus. Mon être tout entier devint perdu en lui et je ne pouvais rien voir d'autre que ce que Jésus voulait que je voie. J'étais très heureuse et sentais toutes mes facultés endormies et calmes, comme quelqu'un qui se trouverait dans les profondeurs de la mer et qui, s'il voulait voir, ne verrait que de l'eau; s'il essayait de parler, l'eau bloquerait ses paroles et pénétrerait même dans ses viscères; s'il voulait entendre, il n'entendrait que le murmure de l'eau qui pénétrerait dans ses oreilles. Tout cela, avec une différence: dans la mer, on court le danger de perdre la vie et on ne peut se sentir heureux. En Dieu, au contraire, on acquiert toujours plus de vie divine et de bonheur.

Ensuite, mon Jésus béni m'a dit: «Ma fille, si tu ne peux être sans moi, c'est un signe que, toi aussi, tu m'es nécessaire. Si quelqu'un a besoin d'un autre, c'est le signe que l'autre a besoin de lui. Ainsi, je sais quand je dois venir et quand tu as besoin de moi. Je sais combien est grand ton besoin de moi. Pendant que le besoin de moi grandit en toi, le besoin de toi grandit en moi, et je me dis: "Je vais vers elle pour donner du repos à mon Amour." Et, ainsi, je viens!»

9.   17 avril 1906 — Dieu dressera les éléments contre l'homme parce qu'il ne s'arrête pas de pécher.

J'ai passé la matinée à me sentir mal parce que j'étais hors de mon corps et que je ne pouvais rien voir d'autre que du feu. La terre m'apparaissait comme ouverte, menaçant d'avaler les villes, les montagnes et les hommes. Il me semblait que le Seigneur voulait détruire la terre.

Je pouvais voir trois endroits différents, éloignés l'un de l'autre. L'un de ces endroits était situé en Italie et comportait trois points qui ressemblaient à des bouches volcaniques; il en sortait du feu pour engloutir des villes. Ailleurs, la terre s'ouvrait et de terribles tremblements de terre sévissaient.

Je ne pouvais pas savoir si cela était en train de se produire ou si ces catastrophes étaient pour le futur. Combien de ruines partout! La cause principale de ces catastrophes était le péché: l'homme ne veut pas abandonner; il se rebelle contre Dieu. Ainsi, Dieu dresse les éléments contre lui: l'eau, le feu, le vent et tant d'autres choses causant de nombreux décès.

À regarder ces scènes effrayantes, je voulais souffrir toutes les douleurs pour pacifier le Seigneur. Alors, Jésus se laissa voir. Je lui ai dit quelque chose pour l'apaiser, mais il ne m'écouta pas tout de suite. Plus tard, il m'a dit: «Ma fille, je ne trouve aucun endroit où me reposer dans ma Création. S'il te plaît, laisse-moi me reposer en toi, et toi, repose-toi en moi et sois tranquille.»

10.   25 avril 1906 — Jésus se donne tout entier à Luisa. Elle utilise ce don pour empêcher les châtiments que Jésus veut envoyer.

Me trouvant dans mon état habituel, je pouvais voir mon Jésus béni en moi, très chagriné et souffrant la crucifixion. Comme je souffrais avec lui, il me dit: «Ma fille, tout est à toi: tout moi-même et mes souffrances.»

Plus tard, il me dit: «Ma fille, que de mauvaises choses font les créatures! Quelle soif elles ont pour le péché et le sang! Pour cette raison, je veux vomir le feu sur la terre afin que tout soit brûlé.» Je lui ai répliqué: «Seigneur que dis-tu? Tu viens juste de me dire que tu es tout à moi et que celui qui se donne à un autre ne s'appartient plus. Je ne veux pas que tu fasses cela! Si tu veux te satisfaire, fais-moi souffrir ce que tu voudras; je suis prête à tout.»

Alors, j'ai senti Jésus en moi comme si je l'avais attaché. Il répéta plusieurs fois: «Laisse-moi le faire, parce que je ne peux plus me contenir.» Je répondis: «Je ne le veux pas Seigneur; je ne le veux pas!» Pendant que je disais cela, j'ai senti mon coeur fondre de tendresse en voyant la bonté de Jésus envers mon âme pécheresse. J'ai compris beaucoup de choses à propos de sa divine Bonté, mais je ne sais pas comment les exprimer.

11.   26 avril 1906 — Jésus préfère que Luisa demeure en paix avec lui, sans être importunée par certaines gens qui lui montrent des châtiments. Un prêtre fait un sermon sur les châtiments et Luisa discerne que ce prêtre pouvait être Jésus.

Étant dans mon état habituel, il me semblait voir des personnes réunies autour de mon lit. Elles voulaient que je voie les châtiments qui arrivaient dans le monde. C'était des tremblements de terre, des guerres et d'autres choses que je ne comprenais pas très bien. Elles me demandaient d'intercéder auprès du Seigneur pour qu'il ait pitié de tous. Elles me semblaient être des saints mais je n'en suis pas sûre.

Puis je me suis retrouvée hors de mon corps et j'ai entendu Jésus béni dire à ces gens: «Ne la tracassez pas et ne l'affligez pas en lui montrant ces scènes douloureuses. Laissez-la en paix avec moi.» Ils partirent et je continuai à penser à ce qui arrivait de par le monde.

Pendant que j'étais encore hors de mon corps, j'ai vu un prêtre faisant un sermon sur les tremblements de terre et les autres événements que j'avais vus. Il disait: «Le Seigneur est très fâché et je crois que les châtiments ne sont pas près de finir.» J'ai dit: «Qui sait si nous serons épargnés!» Le prêtre était si ému que je pouvais sentir son coeur battre très vite et ses battements se répercutaient dans mon propre coeur. Je ne savais pas qui il était, mais j'ai senti qu'il me communiquait quelque chose que je ne comprenais pas. Puis, il m'a dit: «Comment des événements si graves de ruines et de morts peuvent-ils arriver quand il y a un coeur qui aime pour tous? Au plus, il y aura quelques secousses mais sans beaucoup de dommages.»

Quand j'ai entendu "un coeur qui aime pour tous", je me suis sentie touchée et, je ne sais pas pourquoi, j'ai dit: «Que dis-tu: "un coeur qui aime pour tous"? Non seulement un coeur qui aime pour tous, mais qui souffre, qui remercie, qui adore et qui respecte la sainte loi pour tous. Je ne considère pas qu'on ait de l'amour vrai envers des personnes si on ne leur donne pas l'amour et la satisfaction dont elles ont besoin.»

Pendant qu'il m'écoutait, le prêtre devint plus ému et enflammé. Il vint plus près de moi avec un fort désir de m'embrasser. J'étais effrayée et j'ai ressenti de la peine d'avoir ainsi parlé. Mon coeur, influencé par ses battements, battait même plus fort que le sien. Le prêtre changea d'aspect et il me sembla qu'il était Notre-Seigneur, mais je n'en suis pas sûre. Alors que j'étais incapable de résister à ses embrassements, il me dit: «Chaque matin, je viendrai te voir et nous déjeunerons ensemble.» J'étais dans cet état quand j'ai réintégré mon corps.

12.   29 avril 1906 — Quand elle appartient entièrement à Dieu et s'est vidée de tout le reste, l'âme retourne au centre divin d'où elle est venue.

Pendant que j'étais dans mon état habituel, Jésus vint, me remplit de sa Présence et me dit: «Ma fille, l'âme vidée d'elle-même est comme de l'eau qui coule continuellement et qui s'arrête seulement quand elle est retournée au lieu d'où elle est venue. Étant sans couleur, l'eau peut recevoir toutes les couleurs qui se présentent à elle. Ainsi, l'âme vidée d'elle-même court toujours vers le centre divin d'où elle est venue et s'arrête seulement quand elle est complètement remplie de Dieu. Appartenant complètement à Dieu parce qu'elle est vide de tout le reste, rien de l'Être divin ne lui échappe. Étant sans couleur, elle reçoit toutes les couleurs divines.

«Seulement l'âme vidée de tout, sauf de Dieu, comprend les choses en accord avec la divine Vérité; par exemple, la valeur de la souffrance, l'importance des vertus et la nécessité d'adhérer à l'Éternel; ou encore que, pour aimer quelque chose, il est absolument nécessaire de détester les choses qui lui sont opposées. Seulement l'âme qui est vidée de tout, sauf de Dieu, peut arriver à un tel bonheur.»

13.   4 mai 1906 — Jésus aime tant Luisa qu'il dépose les larmes qu'elle verse sur sa propre figure. Jésus veut qu'elle ne néglige rien quand elle écrit.

J'étais affligée parce que je n'avais pas vu clairement mon aimable Jésus. Il me semblait que celui qui est ma Vie ne m'aimait plus! Oh! combien mon coeur se sentait lacéré! Je pleurais des larmes amères et ne savais pas quoi faire pour me libérer de ces pensées. J'ai dit à Jésus: «Même si tu ne m'aimes plus comme avant, je t'aimerai toujours davantage.»

Après beaucoup d'attente, Jésus vint. Prenant mes larmes, il les déposa sur sa propre figure. Je ne savais pas pourquoi il faisait cela mais, plus tard, j'en ai compris la raison: c'était cette phrase que j'avais dite et qui m'amenait à l'aimer davantage! Heureux de cela, il m'a dit: «Quoi! Quoi! Je ne t'aime pas? Je t'aime tant que je tiens compte même de tes larmes et que je les mets sur ma propre figure pour me plaire [pour mon plaisir].»

Plus tard, il ajouta: «Ma fille, je veux que tu sois plus exacte quand tu écris: tout doit être dit. Tu omets parfois des choses qui seraient utiles pour d'autres.» Entendant cela, je devins confuse, car il est vrai que parfois je n'écris pas tout. Cependant, je ressens tant de répugnance à écrire ces choses que seulement les miracles que sait faire l'obéissance peuvent m'amener à le faire; par ma volonté seule, je serais incapable d'écrire même un mot.

Que tout soit pour la gloire de Dieu et ma propre confusion !

14.   6 mai 1906 — Le pain matériel est nourriture et vie pour le corps; Dieu est nourriture et vie pour l'âme. Les blasphèmes des créatures attirent sur elles les châtiments de Dieu.

Étant dans mon état habituel, je me sentais rejetée à cause de la privation de mon Jésus. Il vint avec du pain pour m'en nourrir et me dit:

«Ma fille, au même titre que le pain matériel est nourriture et vie pour le corps (il n'est pas de partie du corps qui ne reçoive la vie du pain), Dieu est nourriture et vie pour l'âme. Par conséquent, il n'y a pas de partie de l'âme qui ne doive recevoir sa nourriture et sa vie de Dieu. L'âme doit être complètement nourrie par Dieu: ses désirs, ses affections, ses inclinations, son amour. Elle ne doit goûter à aucune autre nourriture. Mais, oh! combien d'âmes se nourrissent de toutes sortes de saletés et d'impudicités!»

Après avoir dit cela, il me quitta. Plus tard, je me suis vue à l'intérieur d'une église où il y avait beaucoup de personnes qui disaient: "Maudit! Maudit! " comme si elles avaient voulu maudire le Seigneur béni ainsi que les créatures. Je ne peux pas expliquer la signification de cela. Je peux seulement dire que ces malédictions correspondaient au rejet de Dieu par ces personnes de même qu'au rejet d'elles- mêmes par Dieu. Je pleurais à cause de ces malédictions.

Plus tard, j'ai vu un autel et un prêtre — qui semblait être Notre-Seigneur — faisant une célébration parmi ces gens qui l'avaient maudit. Solennellement et plein d'autorité, il dit: «Soyez maudits! Soyez maudits!» Il répéta ces mots au moins vingt fois. Pendant qu'il disait cela, il sembla que des milliers de personnes mouraient par des révolutions, des tremblements de terre, le feu et l'eau et que ces châtiments étaient précurseurs de guerres futures.

Je pleurais. S'approchant de moi, Jésus me dit: «Ma fille, ne sois pas effrayée! Toi, je ne te maudis pas. Non! À toi, je dis: "Bénie, bénie mille fois!" Pleure et prie pour tous ces villages.»

15.   7 mai 1906 — Jésus parle de l'état de victime.

Ce matin, ayant reçu la sainte communion, je pouvais voir Jésus béni en mon intérieur. Je lui ai dit: «Mon très cher Jésus, sors! sors de moi pour que je puisse t'embrasser, te baiser et te parler.»

Il fit un signe de ses mains et me dit: «Mon enfant, je ne veux pas sortir, je suis très bien en toi. Si je sors de ton humanité qui peut vivre la tendresse, la compassion, la faiblesse, la timidité, c'est comme si je sortais de ma propre Humanité. Parce que tu remplis le même office de victime que moi, tu dois ressentir le poids de la douleur des autres. Je vais sortir de toi, oui, mais comme Dieu, sans mon Humanité, et ma Justice suivra son cours pour punir les créatures.»

J'ai continué de lui dire: «Seigneur, sors de moi! Épargne tes enfants, tes propres membres, tes images!» Avec un signe de la main, il me répéta: «Je ne sortirai pas! Je ne sortirai pas!» Il me répéta cela plusieurs fois. Il me communiqua beaucoup de choses à propos de ce que contient son Humanité, lesquelles j'ai gardées dans mon esprit, ne sachant pas comment les exprimer en paroles. Je préférerais ne pas écrire ces choses, mais pour être obéissante, je le fais. Fiat! Fiat toujours!

16.   15 mai 1906 — L'âme est comme une éponge. Si elle se vide d'elle-même, elle devient complètement remplie de Dieu.

Étant dans mon état habituel, je ressentais une affliction extrême à cause de la privation de mon Jésus béni. J'étais fatiguée et je me sentais très faible. Se laissant faiblement voir en moi, Jésus me dit: «Mon enfant, l'âme doit se contraindre continuellement parce qu'elle est comme une éponge. 

Si elle se vide d'elle-même, elle devient remplie de Dieu et sent Sa Vie en elle; elle sent de l'amour pour les vertus et les tendances saintes; elle se sent vaincue et transformée par Dieu. [Si elle se réprime, elle s'imprègne de Dieu, et en s'imprégnant de Dieu, elle sent la vie de Dieu en elle-même et donc l'amour de la vertu, les saintes tendances; elle se sent conquise et transformée en Dieu. "Texte Italien"].

Si elle ne se contraint pas, elle reste remplie d'elle-même et, ainsi, elle ressent toutes les influences de sa nature corrompue. Tous les vices suivent: l'orgueil, l'envie, la désobéissance, l'impureté, etc.»

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🤯 Luisa se sent faible mais, n'est-elle pas vide d'elle-même? ne devrait-elle pas se sentir pleine de Vie comme le dit Jésus?

17.   18 mai 1906 — Luisa souffre pour donner à Jésus du repos.

Mon corps et mon âme souffraient terriblement quand j'ai vu mon Jésus béni en moi. Il se reposait et dormait paisiblement. Je l'appelai mais il ne fit pas attention à moi. Après un moment, il me dit: «Ma fille, ne dérange pas mon repos. N'est-ce pas ton intention incessante de souffrir dans ton humanité mes propres souffrances — celles que je souffrirais dans mon Humanité si je vivais encore sur la terre —, pour souffrir à ma place, donner du soulagement à mes membres et me laisser libre?»

Je lui répondis: «Oui Jésus, c'est le but de toutes mes souffrances.» Il me répliqua: «Bien! Alors, pendant que tu souffres, je vais me reposer.» À ces mots, Jésus tomba profondément endormi, puis il disparut.

18.   13 juin 1906 — Jésus demande à Luisa de rester calme car, en se voyant l'un l'autre, ils se comprennent. L'âme qui aime Dieu le plus est la plus près de lui. Comment une âme doit tout faire pour obtenir cette intimité avec Jésus.

J'expérimente fréquemment la privation de Jésus. Au plus, il se laisse voir en moi, se reposant et dormant, sans dire un mot. Si je me plains, il me dit des choses comme: «Sottement tu te lamentes! Tu m'as dans l'intimité de ton intérieur, que veux-tu de plus?» Ou bien: «Si tu m'as complètement en toi, pourquoi es-tu angoissée? Peut-être que je ne te parle pas mais, à seulement se regarder l'un l'autre, il y a une compréhension mutuelle!»

Ou encore, s'il ne vient pas me donner un baiser, une étreinte, une caresse et qu'il voit que je ne suis pas en paix, il me réprimande sévèrement en me disant: «Ton déplaisir me déplaît. Si tu ne te calmes pas, je te rendrai vraiment bouleversée, je me cacherai complètement de manière à ce que tu ne me vois plus du tout.» Qui pourrait exprimer l'amertume de mon âme à la suite de ces paroles? Il vaut mieux pour moi rester calme et continuer à vivre cet état de privation de Jésus.

Ce matin, j'ai vu Jésus brièvement et je me suis sentie hors de mon corps. Je ne peux pas dire si j'étais dans le Paradis mais, cependant, les saints étaient tous rayonnants et remplis d'amour. Même s'ils étaient tous remplis d'amour, l'amour que l'un manifestait était distinct de l'amour de l'autre. De plus, me trouvant au milieu d'eux, je voulais les surpasser tous pour me distinguer en amour. Mon coeur jaloux ne voulait pas souffrir de voir les autres m'égaler et je voulais être la première en amour parce qu'il me semblait que l'âme qui aime le plus est plus près de Dieu et est la plus aimée de lui. Oh! l'âme devrait tout donner et, sans s'inquiéter de la vie ou de la mort, faire tous les excès dans son intention d'être plus près de Dieu pour être aimée un peu plus que les autres de l'Être suprême.

Puis une force irrésistible me ramena à mon corps.

19.   15 juin 1906 — La Divinité est la conséquence de l'Amour. À partir de sa petite étincelle issue du grand feu de l'Amour de Dieu, Luisa doit faire un feu pour donner une cible à l'Amour de Dieu.

Après une longue attente, mon Jésus béni vint et me dit: «Ma fille, on peut dire que la Divinité est la conséquence de l'Amour. L'Amour la fait se générer et créer; l'Amour est l'âme de toutes ses opérations. Si la Divinité n'avait pas l'Amour, elle ne pourrait pas produire, elle n'aurait pas la vie. La créature n'est rien d'autre qu'une étincelle du grand feu de l'Amour de Dieu. Elle reçoit de cette étincelle sa vie et son aptitude pour le travail. Cependant, tous n'utilisent pas cette étincelle pour aimer, faire ce qui est beau, bon et complet. Beaucoup s'en servent plutôt pour leur amour-propre, l'amour des créatures, l'amour des richesses, et même l'amour des choses bestiales — au plus grand déplaisir de leur Créateur.

«Ayant tiré ces étincelles de son grand feu, le Créateur languit de les voir revenir vers lui magnifiées et comme autant d'images de sa Vie divine. Ah! combien peu correspondent à ces attentes de leur Créateur! Ma très chère fille, aime-moi; que même ta respiration soit un acte continuel d'amour pour moi. Ainsi, ton étincelle formera un petit feu et donnera une cible à l'Amour de ton Créateur.»

20.   20 juin 1906 — Luisa souffre la crucifixion de l'âme et du corps. Elle brûle d'une flamme qui la purifie, produisant une lumière qui sera absorbée par la Lumière divine. 

Je ressentais une intense souffrance à la fois dans mon âme et dans mon corps. Je me sentais consumée par une grande fièvre qui brûlait ma chair au point de me faire vivre des instants d'évanouissement; je me sentais mourir parce que mon Jésus béni ne venait pas.

Je quittai mon corps. J'étais clouée sur la croix. Non seulement mes mains et mes pieds étaient cloués comme les autres fois, mais aussi chacun de mes os avait son clou. Je pouvais voir mon Jésus béni à l'intérieur d'une grande lumière. Mais, oh! combien de douleurs je souffrais! M ême dans mes plus petits mouvements, je me sentais déchirée par les clous. À chaque instant, j'avais le sentiment que j'allais mourir. [ Résignée,] j'étais plongée dans la Divine Volonté qui m'apparaissait être la clef ouvrant tous les trésors divins. Cela me donnait la force de non seulement me maintenir dans cet état de souffrance, mais d'y être heureuse. Les clous semblaient produire du feu. Toute plongée dans ce feu, je brûlais. Mon Jésus béni me vit et eut pitié. Il me dit:

«Ma fille, tout doit être réduit à une simple flamme. Une fois purifiée, cette flamme produit une lumière pure comme celle du soleil, similaire à celle qui m'entoure. Ainsi transformée en lumière, l'âme est toute proche de la Lumière divine. Plus encore, ma Lumière absorbe la sienne et l'amène au Ciel. Donc, courage! C'est la crucifixion complète de l'âme et du corps que tu vis présentement. Ne vois-tu pas que ta lumière est prête à se joindre à la mienne qui veut l'absorber totalement?»

Pendant que Jésus disait cela, j'ai découvert en moi une grande flamme. De cette grande flamme sortit une petite flamme lumineuse prête à prendre son envol vers le Ciel. Qui pourrait exprimer mon bonheur de penser qu'en mourant je pourrai, pour toujours, être avec ma Vie et mon Centre, avec mon suprême et seul Bien? Je peux dire que j'ai senti le Paradis par avance.