J8 : Dimanche 8 juin 2025
Nos aspirations n’ont pas varié, nous souhaitons toujours randonner en milieu ouvert. A ce titre, l’itinéraire intitulé « Chão dos Terreiros » décrit comme « un circuit panoramique sur de larges chemins » par le guide Rother ne pouvait pas échapper à notre attention. Nous retenons aussi qu’il s’agit d’une boucle contrairement à tous les autres parcours expérimentés jusqu’ici. Seul hic : le dénivelé est de l’ordre de 500 mètres alors qu’hier il était inférieur à 400 mètres, or nous avions un peu ramé. 😓
Après quelques hésitations, nous finissons par nous laisser séduire par les commentaires dithyrambiques du petit guide rouge tout en prévoyant suffisamment d’eau et d’en-cas pour ne pas nous trouver à court, comme la veille.
Il fait à nouveau très beau ce matin, avec déjà 19 degrés sur la côte. Seulement 14 degrés à Fontes mais grand soleil. Vers 8 h 30, nous nous garons devant le bar sur la place centrale de Fontes. Altitude : 950 mètres.
Dix minutes plus tard, nous commençons par emprunter, à droite du bar, le « Caminho do Ribeiro Frio », un raidillon bitumé qui rejoint le haut du village. Là, le bitume cède la place à un chemin charretier, par endroits pierreux, bordé de marronniers. La montée est toujours soutenue, assez longue, mais régulière et en majorité à l’ombre, ce qui fait que cette ascension passe crème.
Après avoir pris de la hauteur, il est temps de souffler un peu et de prêter attention à notre environnement.
En nous retournant, surprise, nous apercevons l’océan.
Devant nous, deux petites chèvres paissent dans un décor bucolique où les genêts habillent de jaune les vertes collines alentour. Sur le versant opposé, nous suivons des yeux un villageois en train de ramasser des herbes pour ses bêtes. Sa chemise rouge tranche parmi cet océan jaune où il finit par disparaître par moments sous la hauteur des buissons.
Au bout de trois quarts d’heure, nous passons devant deux petites maisons (de vacances) clôturées, tout en poursuivant notre grimpette.
Après une bonne heure de montée, nous découvrons à l’ouest une superbe vue sur la vallée de Ribeira Brava surmontée par le plateau Paul da Serra (éoliennes).
C’est à ce moment-là que nous sommes rattrapés par un jeune couple, Français de surcroît, que nous allons suivre pendant un certain temps. Jusqu’à présent, en dehors d’un villageois, nous n’avons vu personne.
A partir de ce point, le sentier maintenant moins raide s’étire nettement vers l’est. Les jeunes bien inspirés vont s’écarter brièvement du chemin afin de profiter d’une meilleure vue. Nous avons bien fait de les suivre. Devant nous apparaît l’imposante masse du Pico Grande, reconnaissable à son sommet en forme de téton. A l’arrière-plan, encore et toujours le fameux trio des trois plus hauts sommets de Madère (Arieiro, Ruivo et das Torres) que je pense ne plus avoir besoin de décrire 😉. Ici aussi le feu a laissé des traces sur la végétation au premier plan. 🥺
Avez-vous reconnu le Pico Grande et à l'arrière-plan, le trio des sommets les plus élevés de Madère ?
Un peu plus loin, un troupeau de vaches stationne au beau milieu du chemin. Pas très rassurés, les jeunes préfèrent contourner largement les ruminants en grimpant sur le talus. Plus téméraires, nous passons au milieu des bêtes. Pas totalement sereine, je brandis mes bâtons de marche devant moi, mais heureusement les bovidés restent impassibles.
A l’intersection qui suit (alt. 1330 m), nous quittons le chemin principal pour nous diriger, à gauche, vers le point culminant du parcours, Chão dos Terreiros, une colline coiffée d’une borne en béton à 1436 mètres d’altitude. A cet embranchement (où nous reviendrons à l’issue de notre extension), des hommes tentent de faire monter une vache dans une camionnette (direction l’abattoir ?).
Nous les laissons à leur besogne et gravissons derrière nous une pente herbeuse en longeant une parcelle clôturée de barbelés en direction d’une selle. Contrairement à ce que prévoyait notre documentation, il n’est manifestement plus possible de franchir l’enclos pour rejoindre la borne sommitale. Il faut par conséquent nous contenter de ce sommet secondaire (alt.1396 mètres).
Nous y retrouvons le jeune couple et en profitons pour nous faire tirer le portrait. Bien qu’une écharpe nuageuse ait commencé à ourler les cimes, le point de vue depuis cette selle est tout aussi digne d’intérêt et sans doute pas très différent de celui que nous aurions eu un peu plus haut. Il nous permet notamment d’avoir un bel aperçu de la vallée que nous explorerons demain.
Nous revenons ensuite à la bifurcation précédente avant de tourner à gauche pour compléter notre boucle. Le chemin en terre se transforme bientôt en piste bétonnée. Au bout d’une vingtaine de minutes, nous passons devant le poste forestier de Trompica (alt. 1178 m) où un véhicule de lutte contre les feux est stationné de manière préventive. Une mesure justifiée vu les nombreux stigmates d’incendies que nous avons pu observer en cours de route.
Nous en faisons aussi le constat en traversant peu après une forêt de hauts eucalyptus dont le feuillage est en train de se régénérer sans doute après un incendie il y a quelques années. Les troncs noircis portent encore les marques manifestes de ce ravage.
Nous continuons notre descente, toujours sur cette même piste bétonnée, jusqu’à ce qu’elle débouche sur l’Estrada das Fontes. Quelques curiosités botaniques retiennent notre attention ici ou là.
Orobanche du trèfle = plante parasite
Cascade de genêts
Il ne reste alors qu’à suivre cette Estrada qui nous ramène au point de départ, devant le bar dans le centre du village de Fontes. Nous avons dans la voiture tout le nécessaire pour pique-niquer, mais vu l’heure (midi) et la distance qui nous sépare de notre villa (20 minutes), nous préférons pique-niquer confortablement sur notre terrasse. C’est pourquoi, après avoir pris un jus de fruits au bar, nous retournons à Ribeira Brava. Comme les jours précédents, le ciel très dégagé ce matin s’est progressivement ennuagé au fil de la matinée.
En cours de route, nous faisons le bilan de cette randonnée : 10,5 kilomètres/ D+ 450 mètres/3 h 30 pauses comprises. Vues dégagées : oui. Difficulté : aucune. Fréquentation : très faible. Contrairement à ce que nous craignions, nous avons bien négocié le dénivelé, une bonne partie de la montée s’étant déroulée à l’ombre. Bref, même si ce parcours était plus long que celui de la veille, il était plus facile, un peu moins prestigieux mais très agréable malgré tout. Nous sommes satisfaits de notre choix. 🙂
Après un temps de repos en début d’après-midi, nous sommes maintenant prêts pour une nouvelle sortie. Cette fois, nous partons en direction du sud-ouest vers Jardim do Mar, à une vingtaine de kilomètres (30 minutes) de notre lieu d’hébergement. Située sur un promontoire rocheux dominant la mer, cette petite localité que les premiers navigateurs ont appelé « jardin de la mer » se découvre à pied après avoir laissé son véhicule au parking à l’entrée. On flâne alors dans un dédale de ruelles piétonnes sinuant entre d’élégantes villas et d’anciennes maisons de pêcheurs aux couleurs pimpantes, entre jardins fleuris où poussent palmiers et bananiers, frangipaniers et bougainvilliers ainsi que bon nombre de plantes tropicales.
D’une ruelle à l’autre, nous finissons par atteindre la promenade du front de mer, plutôt déserte, que nous arpentons jusqu’au petit port (portinho) avant de remonter vers le cœur du village.
Sur la place centrale, l’Osteria fait aussi glacier, cela ne pouvait pas nous échapper. 😉
C’est donc autour d’une bonne crème glacée que nous concluons cette charmante balade.