Interventions sur les haut-parleurs

Publié le 18-01-2018

1. Remplacement d'une bobine de champ

Ici, sur le haut-parleur du récepteur Pathé Type 7 Modèle 737.

Cela commence par le démontage, précédé du repérage de la position relative des pièces. Une simple marque au feutre sur le saladier, la plaque de champ et la culasse suffit. Avant de séparer la plaque de champ et la culasse, je détermine les cales nécessaires pour rétablir l'entrefer lors du remontage.

La bobine d'origine est une belle pièce, mais hélas irrécupérable. La recherche du point de coupure fait apparaître plusieurs ruptures dans le bobinage. De toute façon, extraire une spire pour réparer aurait probablement été difficile, vu l'enduction au vernis de l'ensemble.

Donc, je vais monter en lieu et place une bobine que j'ai eu la chance de trouver, et qui avec ses 1265 ohms de résistance devrait convenir. Ses dimensions également conviennent. Il faut juste un peu augmenter le diamètre du trou axial ; heureusement, il y a de la matière... Je le fais à l'aide d'une lime cylindrique fabriquée maison (ça aide d'avoir fait du modélisme).

L'ancienne et la nouvelle bobine.

Au remontage, la plaque de champ et la culasse sont centrées l'une par rapport à l'autre à l'aide des cales, puis le tout est mis en place précautionneusement sur le saladier sans trop bloquer les écrous : le centrage sur la bobine mobile va s'effectuer par petits coups de maillet jusqu'à ce que ça ne frotte plus. En fait, ici le centrage est bon du premier coup. Les repères de position y sont probablement pour quelque chose.

Pour terminer, une touche de coquetterie : je met en place l'enveloppe originale noire imitation lézard de la bobine.

2. Confection d'une membrane

Celle du haut-parleur électrodynamique du récepteur SABA 355 WP.

L'article EgoN Rétro (4 pages) paru avec compléments dans Radiofil Magazine n° 103

Pour cette réalisation, je me suis inspiré de la description faites dans le manuel « Guide du constructeur amateur » de L. Favre qui détaille par le menu la réalisation complète d’un haut-parleur électro-dynamique. Outre la fabrication d’un haut-parleur, ce livre ancien, de format poche, donne toutes les précisions pour construire ; un micro, un pick-up, un fer à souder, un ondemètre, etc. Une autre époque …

Avant toute chose, il y a lieu de relever sur le HP à équiper les cotes nécessaires à la fabrication du nouveau pavillon puis de définir le développé du cône de la membrane. Les calculs sont effectués en ligne sur cette page de PLANETCALC :

1. Réalisation du cône : après traçage sur une feuille cartonnée de 15 à 20/100 de mm d’épaisseur (j’ai utilisé une chemise pour documents) et découpe aux ciseaux, le cône est formé et collé à la colle vinylique pour bois, puis quand cela est sec, sa périphérie est retournée sur une largeur de 5 mm. Pour ce faire, un petit outil constitué d’un morceau de bois entaillé en bout d’un trait de scie de profondeur 5 mm est bien utile.

2. La suspension : elle est taillée dans une peau chamoisée approvisionnée dans une boutique de fournitures pour automobile. Après un léger repassage, le tracé est effectué au stylo avec comme gabarit pour l’extérieur, un des anneaux qui maintenait la membrane d'origine du HP et pour l’ouverture un disque en carton découpé au diamètre relevé sur l’arête du cône terminé. Les découpes sont réalisées au couteau X-Acto.

3. Collage de la suspension : cette pièce toute molle n’est pas aisée à mettre en place, mais avec un peu de méthode … Elle est d’abord positionnée à sec et maintenue avec des épingles sur l’avant du bord retourné du pavillon puis, quelques épingles étant ôtées et la peau soulevée, le bord est encollé au pinceau et la peau appliquée. Le processus est répété jusqu’à l’achèvement du collage. Une colle vinylique à prise rapide est toute indiquée pour ce travail. Avantage un peu méconnu de la colle vinylique : dans le cas de collage de matériau mince comme ici, si elle a séché trop rapidement, elle peut être réactivée au fer à repasser.

4. Collage de l’anneau de bordure : déjà évoqué comme gabarit au point 2, il est maintenant collé – toujours à la colle vinylique – côté arrière du cône sur la peau légèrement tendue. Toutes les précautions nécessaires sont prises évidemment pour maintenir la forme et le centrage du cône. L’ensemble étant à plat, la régularité de la largeur de la bande de peau libre est un bon indicateur du centrage correct de la pièce

5. Le spider qui porte la bobine mobile étant fixé et centré, bien sûr sans aucun frottement, le pavillon est présenté afin de mesurer la distance qui existe réellement entre l’ouverture du cône au repos et le mandrin support de la bobine mobile. Ceci m’amène à fabriquer un manchon de raccordement de 4 mm de long (en gris sur l'image). Un jeu d’enfant en impression 3D …

6. Il ne reste plus qu’à … coller tout cela. Le manchon en plastique est collé en place avec une colle « photoactive » puis le pavillon est collé sur le saladier en utilisant une colle époxyde deux composants standard afin de laisser le temps pour un positionnement précis de la membrane.

La pièce est terminée en collant à l’avant le deuxième anneau périphérique en carton ce que je réalise à la colle vinylique et en solidarisant la membrane avec le manchon en plastique par un filet de colle.