Condensateurs scellés au brai

Publié le 13/09/2010

Ces anciens condensateurs sont assez facile à rénover, en encapsulant dans leur enveloppe d'origine des composants modernes. A caractéristiques équivalentes, la taille des condensateurs actuels permet de les loger facilement dans ces anciens boîtiers.

La première chose à faire lorsqu'on est en présence de l'un de ces composant, est de déterminer quel condensateur de remplacement peut convenir. Pour ce choix, deux données sont à considérer :

La capacité :

Généralement une valeur normalisée proche de la valeur marquée d'origine convient. Par exemple un 47 000 pF ou un 56 000 pF pourra remplacer un 50 000 pF. La difficulté réside plutôt dans la lecture de la valeur du composant d'époque; certains codes de marquage étant tombés en désuétude. Voir également le mémo Marquage des composants.

La tension de service :

Les anciens condensateurs "papier" ont souvent des indications de tension élevées : 1 500 V ou 3 000 V. En fait, ces valeurs sont généralement des tensions d'essais (T.E ou T.P) et non des tensions de service. Pour un poste dont la haute tension est de 150 V par exemple, des condensateurs prévus pour 250 V conviennent parfaitement.

1. La rénovation

Elle s'effectue en deux étapes : il faut d'abord récupérer les enveloppes, et éventuellement les étiquettes qui vont avec, puis reconstituer les condensateurs avec les nouveaux composants :

  1. Le brai est ramolli en immergeant le condensateur dans de l'eau portée à ébullition. La pièce étant sortie de l'eau, son contenu est poussé hors du tube en utilisant un objet convenable (baguette en bois par exemple). Plusieurs passages dans l'eau bouillante peuvent être nécessaire. Au cours de cette manipulation, récupérer le brai. Il sera réutilisé par la suite. Les traces résiduelles de brai peuvent être ôtées à l'acétone.

  2. Le condensateur de remplacement est mis en place dans sa nouvelle enveloppe où il est immobilisé à l'aide d'une goutte de colle thermique puis les extrémités sont obturées à quelques millimètres en retrait du bord, par des rondelles découpées à l'emporte-pièce dans du carton ou mieux dans du feutre (plus facile à mettre en place). Objectif : limiter le volume à remplir de brai.

  3. Les extrémités du tube sont fermées en déposant sur les rondelles précédemment mises en place des morceaux de brai qui sont ensuite fondus à l'aide d'un fer à souder. Attention aux émanations lors de cette opération : elles sont semble-t-il cancérigènes (Wikipédia). Elles peuvent être réduites en abaissant la température du fer. Le brai fond à un peu plus de 100 degrés (1).

  4. Il ne reste plus qu'à coller autour du tube l'étiquette du condensateur, récupérée ou nouvellement créée à l'aide d'un logiciel de dessin, et le tour est joué. Les étiquettes sont collées à l'aide d'une colle transfert.

Les éléments pour 2 condensateurs.

Si les fils de connexions du condensateur doivent être rallongés à l'intérieur du tube - ce qui est souvent le cas pour les condensateurs de récupération –, il y a lieu de fiabiliser l'aboutement par crochets, par manchon ou par sertissage.

Les 2 condensateurs reconstitués.

Les 2 condensateurs dans le Philetta.

2. Quelques cas

Un "tube carton" de l'Amplix Capri...

  • J'ai préféré dans ce cas un vidage mécanique de l'enveloppe, en m'aidant du fer à souder pour ramollir le brai : je ne suis pas certain que l'eau chaude soit bien indiquée pour ce matériau.

  • Cette fois - afin de permettre un déplacement du corps de la capa finie le long de ses connexions -, le condensateur neuf n'est pas immobilisé à l'intérieur du tube. J'ai seulement collé à la cyano les rondelles d'extrémité en feutre, avant d'effectuer le remplissage au brai.

  • Pour ce condensateur, pas d'étiquette à traiter !

C'est un chimique. Attention aux polarités.

Les condensateurs "papier" du Philips 634C

  • Leur particularité réside dans le fait que leurs sorties sont constituées de sortes de cosses serties aux extrémités, qu'il convient de démonter pour extraire le contenu du tube... et y placer le nouveau.

  • Je n'ai obturé au brai que les extrémités visibles des condensateurs lorsqu'ils sont en place dans le châssis du poste.

En haut, le kit de C4. En bas, C5 reconstitué.

... et ceux du Philips 834A

Même modèle, même résultat, mais avec une procédure simplifiée : les cosses d'extrémité étant démontées, le brai n'est ôté que d'un seul côté (en utilisant la lame d'un tournevis par exemple) puis le contenu du tube est poussé vers l'extérieur à l'aide d'une tige de petit diamètre engagée côté opposé, en traversant le brai conservé.

3. Fabriquer des imitations

Ceci concerne les condensateurs sous tube verre. J'ai finalement opté pour leur remplacement – quelque soit leur aspect d'origine – par des modèles où le tube en verre est complètement masqué par l'étiquette. Ainsi, l'enveloppe, pratiquement invisible, peut être réalisée en un matériau isolant quelconque et pourquoi pas en plastique ... imprimé en 3D ?

Terminé le vidage et le nettoyage des tubes, ainsi que la manipulation du brai ... pourvu que le matériau utilisé pour l'impression soit de couleur noire ... comme le brai.

Le condensateur d'origine et les éléments pour fabriquer son remplaçant.

Le composant prêt à être utilisé.

Le boîtier est constitué de 2 parties : un tube et un bouchon; tous deux munis d'un trou pour le passage des connexions du nouveau condensateur..

Le fichier au format STL que j'ai mis à disposition dans la base de données du site DocTSF est aux dimensions d'un condensateur sous tube verre de diamètre 16 mm et de longueur 35 mm. C'était le format des condensateurs de 100 nF courants. Pour obtenir d'autres dimensions, le modèle peut être mis à l'échelle souhaitée directement dans le logiciel trancheur (slicer).

Pour les étiquettes, je n'ai trouvé sur internet qu'une seule planche prête à être imprimée : c'est sur le site Carnets-TSF. Aussi, à toutes fins utiles, celles que j'ai réalisé sont à disposition ici.

Sur le plateau du slicer Ultimaker Cura, les boîtiers pour un condensateur de 0,47 µF et pour un de 0,1 µF sont paramétrés.

(1)

12-12-2012 : Je viens d'expérimenter l'utilisation de peinture acrylique noire en lieu et place du brai. Le résultat est bluffant; et sans les inconvénients, odeur et émanations du brai. Revers de la médaille – mais il n'y a que celui-là – le temps de séchage : de quelques minutes pour être sec "au toucher", à plusieurs jours pour être sec "à cœur". Le fascicule de l'acrylique Lefranc & Bourgeois précise qu'il faut compter environ une semaine par mm d'épaisseur.

- Les taches de peinture sur le papier s'ôtent facilement à l'acétone sans laisser de trace.