Traduction française (extraits)
Contexte : Le finastéride, un inhibiteur de la 5alpha-réductase couramment prescrit pour l'alopécie androgénétique, a été associé à des effets indésirables persistants après l'arrêt du traitement, connu sous le nom de syndrome post-finastéride (PFS). Les symptômes incluent des troubles neurologiques, psychiatriques, sexuels et gastro-intestinaux. De nouvelles preuves suggèrent que le PFS peut impliquer une perturbation de l'homéostasie sex stéroides, un déficit en stéroides neuroactifs (notamment l'alloprégnanolone) et des altérations de l'axe intestin-cerveau.
Objectif : Cette étude visait à étudier les effets du sevrage au finastéride sur un modèle de rat et à évaluer les effets protecteurs potentiels d’alloprégnanolone sur l'inflammation intestinale et hypothalamique.
Méthodes : Des rats mâles adultes Sprague Dawley ont été traités par le finastéride pendant 20 jours, suivi d'un mois de retrait du médicament. Un sous-groupe a reçu un traitement par alloprégnanolone pendant le sevrage. Des analyses histologiques, moléculaires et biochimiques ont été réalisées sur le côlon et l'hypothalamus. Les métabolites dérivés du microbiote intestinaux et les marqueurs de la neuroinflammation et de la barrière hémato-encéphalique ont également été évalués.
Résultats : Au sevrage, les rats ont présenté une inflammation colique significative, incluant une augmentation par 4,3 fois des niveaux de Mϕ1 (p < 0,001), une d iminution de la concentration de butyrate de 2,31 fois (p < 0,01) et une augmentation de l'expression de la protéine GFAP hypothalamique et d'Iba-1 (+360%, p <0,01 et +100%, p <0,01, respectivement). Le traitement par alloprégnanolone a sauvé ces paramètres à la fois dans le côlon et l'hypothalamus, mais n'a que partiellement restauré l'intégrité structurelle des muqueuses et de la barrière hémato-encéphalique, ainsi que dans la voie NF-kB/PPARy.
Conclusions : Cette étude préclinique montre que le sevrage du finastéride provoque une inflammation à la fois de l'intestin et de l'hypothalamus chez le rat. Le traitement par alloprégnanolone a contribué à réduire plusieurs de ces effets. Ces résultats suggèrent que l’alloprégnanolone pourrait avoir un rôle protecteur et avoir un potentiel de traitement pour les patients atteints de PFS.
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Les futures études devraient se concentrer sur une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires à l'origine de la protection observée dans notre modèle de SSP, ainsi que sur les causes sous-jacentes de l'inflammation intestinale qui se développent après le retrait du médicament. De plus, un lien potentiel entre l'altération signalée ici et ses conséquences comportementales possibles sera étudié dans de futures études. Ces informations pourraient aider à identifier des cibles thérapeutiques plus spécifiques et optimiser les stratégies de traitement pour les patients atteints de PFS.