SYNDROME POST FINASTERIDE : LA VOIX DES VICTIMES

La Lettre No 1 du 24 avril 2018

Les effets secondaires cités dans la notice du Propecia sont peu de chose au regard de la réalité vécue par les victimes.

Perte de libido, troubles de l’érection d’après la notice ?

En réalité c’est une véritable transformation des organes sexuels que subissent les victimes, avec rétrécissement des parties génitales, perte de sensibilité, poussée des seins, perte de l’odeur mâle. C’est le corps tout entier qui est impacté : fatigue chronique, perte de tonus musculaire, dysfonctionnements gastriques ; puis l’esprit, avec des difficultés à se concentrer, l’impossibilité à trouver le sommeil, l’impression de vivre dans un brouillard permanent (le « brain frog » disent les victimes américaines).

Faut-il s’en étonner quand l’objectif avoué du médicament est précisément d’induire dans le corps un déséquilibre hormonal ?

La perte de libido ne concerne pas seulement l’activité sexuelle, c’est au sens le plus élargi la perte de l’énergie vitale, celle qui fait avancer chacun, permet d’avoir des émotions, des projets, de nouer des relations sociales. Les victimes se sentent dépossédées de leur personnalité et vivent comme des fantômes hors du monde réel.

Le risque de dépression, enfin annoncé dans la notice depuis octobre 2017, ne peut être pris isolément de l’ensemble de ces dysfonctionnements. Il en est précisément la conséquence logique.

L’effet est loin d'être temporaire. Pour avoir pris le médicament pendant 3 à 4 semaines, certains, 6 ou 7 ans après, parfois plus, se battent encore contre ses effets dévastateurs. Entre-temps ils ont perdu leurs compagnes, perdu tout espoir de fonder une famille, perdu leur travail et leurs relations sociales. Sans reconnaissance de leur état par les autorités sanitaires et sans prise en charge médicale, ils se marginalisent.

D’autres, malheureusement, finissent par ne plus se battre et choisissent de nous dire adieu.

Depuis l'alerte, bien modeste, lancée en octobre 2017 par l’ANSM, le finastéride est toujours prescrit par des dermatologues pour traiter l'alopécie androgénique. Trop peu nombreux sont les témoignages de médecins qui ont réagi et rappelé tous leurs patients pour les mettre en garde. C’est désormais quotidiennement que des victimes, ou des parents désemparés, se tournent vers nous à la recherche d'un point d’appui pour comprendre et préserver un peu d’espoir.

L’AVFIN a été créée pour aider à porter la voix des victimes. Lisez leurs témoignages sur notre site www.avfin.org

Vous y trouverez aussi une revue de presse, et un recueil d’études scientifiques qui depuis plusieurs années mettent en lumière les risques patents de ce médicament pour les utilisateurs.

Sylviane Mathieu, Présidente de l’AVFIN