Silvia Diviccaro, Silvia Giatti, Lucie Cioffi, Gabriela Chrostek, Roberto Cosimo Melcangi
Première publication : 22 novembre 2024
accès à l'original en anglais : https://doi.org/10.1111/jne.13471 et https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jne.13471
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de l'introduction
Au cours de la dernière décennie, le domaine en pleine expansion de l'axe intestin-microbiote-cerveau (GMBA) a élargi les horizons de l'endocrinologie. Le GMBA fait référence au réseau de communication bidirectionnel complexe qui relie le microbiote intestinal (les milliards de micro-organismes vivant dans le GIT) et le cerveau. Ce système relie le système nerveux central (SNC) au système nerveux entérique (SNE), influençant non seulement les processus digestifs, mais aussi la fonction cérébrale et le comportement. Il est considéré comme un acteur clé dans l'interaction entre la santé mentale, la fonction cognitive et le bien-être physique. Cette évolution a amélioré la recherche scientifique et potentiellement amélioré les approches thérapeutiques, en s'alignant sur les objectifs de la médecine personnalisée. À la lumière de nouvelles preuves scientifiques qui mettent en évidence l'interaction entre l'intestin et le cerveau, il est important d'évaluer comment les stéroïdes peuvent influencer le microbiome intestinal et, inversement, comment le microbiome intestinal peut avoir un impact sur la production de stéroïdes et, en fin de compte, sur la réponse du cerveau. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés, de nombreuses questions restent sans réponse. Dans cette revue, nous aborderons les aspects clés du rôle potentiel des stéroïdes intestinaux dans le GMBA, à la fois dans des conditions physiologiques et pathologiques.
du chapitre 6.1 "le cas du finastéride"
<...> Le mécanisme d'action du médicament consiste en l'inhibition de l'enzyme 5α-R2, qui convertit principalement la T en DHT dans la peau. Apparemment sûr et efficace, pendant le traitement, certains patients ressentent des fluctuations d'humeur, de l'anxiété et des états dépressifs associés à une dysfonction érectile et à une faible libido, qui affectent négativement leur vie. Les patients qui manifestent des effets secondaires persistants après la suspension du finastéride sont collectivement appelés patients atteints du syndrome post-finastéride (PFS). 84 , 85 Une étude clinique a rapporté que chez les patients atteints du PFS, des altérations persistantes des taux de stéroïdes à la fois dans le plasma et dans le liquide céphalo-rachidien étaient associées à des caractéristiques andrologiques et psychiatriques. 86 De plus, comme démontré dans le modèle animal PFS, ce traitement médicamenteux et son sevrage ont induit des niveaux altérés de stéroïdes non seulement dans le plasma et dans le liquide céphalorachidien mais aussi dans le cerveau. 87 Il est intéressant de noter qu'une analyse du séquençage de l'amplicon du gène 16S rRNA d'échantillons fécaux de patients PFS a détecté une modification spécifique de la composition de la communauté du microbiote intestinal, suggérant un rôle potentiel dans l'étiopathologie de ce syndrome. 88 Plus précisément, l'α-diversité était significativement plus faible dans le groupe PFS par rapport aux témoins sains, suggérant une réduction de la richesse des échantillons fécaux avec un profil taxonomique spécifique. En accord, des altérations du microbiote intestinal ont été rapportées dans un modèle expérimental de PFS. 89 L'effet du traitement au finastéride et de son sevrage ont également été évalués sur les taux de stéroïdes intestinaux. <...>
de la conclusion
<...> Le rôle crucial du microbiome intestinal dans la synthèse et le métabolisme des stéroïdes est un sujet complexe en cours d'étude. L'élargissement des connaissances sur le stéroïdome microbien pourrait être utile pour évaluer la contribution des microbes dans la régulation de l'environnement stéroïdien et, par conséquent, comment façonner le microbiome pour des stratégies thérapeutiques dans lesquelles les stéroïdes peuvent être affectés. <...>