Analyse du traitement au finastéride et de son retrait dans l'hypothalamus et l'hippocampe du rat au niveau du transcriptome entier

Auteurs : S. Giatti1  · L. Cioffi1  · S. Diviccaro1  · R. Piazza2  · R. C. Melcangi1

Journal of Endocrinological Investigation, accepté le 18 février 2024

Lien vers l’original en anglais : https://link.springer.com/article/10.1007/s40618-024-02345-y

Traduction française du document complet sur ce lien

Résumé

Objet : Comme cela a été rapporté chez des patients traités pour une alopécie androgénétique avec le finastéride (c'est-à-dire un bloqueur de l'enzyme 5 alpharéductase) et dans un modèle animal, des effets secondaires affectant les domaines sexuel, psychiatrique, neurologique et physique, peuvent survenir pendant le traitement et persister après l'arrêt du médicament. L'étiopathogénie de ces effets secondaires a été peu étudiée.

C'est pourquoi nous avons effectué une analyse génomique des effets du finastéride sur le cerveau de rats mâles adultes.

Méthodes : Les animaux ont été traités (c'est-à-dire pendant 20 jours) avec du finastéride (1mg/rat/jour). 24 heures après le dernier traitement et 1 mois après la suspension du médicament, une analyse par séquençage de l'ARN a été réalisée dans l'hypothalamus et l'hippocampe. Les données ont été analysées par des analyses d'expression différentielle et des analyses d'enrichissement de jeux de gènes (GSEA).

Résultats : Les données obtenues après le traitement au finastéride ont montré que 186 gènes (c'est-à-dire 171 augmentés et 15 diminués) et 19 (c'est-à-dire 17 augmentés et 2 diminués) étaient exprimés de manière différentielle dans l'hypothalamus et l'hippocampe, respectivement. L'analyse de l'expression différentielle au moment du retrait du médicament n'a pas permis d'identifier les gènes dysrégulés. Plusieurs ensembles de gènes ont été enrichis dans ces zones cérébrales aux deux moments.

Conclusion : Certains des gènes exprimés de manière différentielle (TTR, DIO2, CLDN1, CLDN2, SLC4A5, KCNE2, CROT, HCRT, MARCKSL1, VGF, IRF2BPL) et GSEA suggèrent un lien potentiel avec des effets secondaires spécifiques observés précédemment chez les patients et dans le modèle animal, tels que la dépression, l'anxiété, la perturbation de la mémoire et de l'attention, et les troubles du sommeil.

Ces données peuvent constituer une base importante pour de futures expériences visant à confirmer le rôle pathologique de ces gènes.