RÉSUMÉ
Contexte
Le finastéride est couramment prescrit pour traiter l'alopécie androgénique et l'hyperplasie bénigne de la prostate. Cependant, des cas de dysfonctionnement cognitif ont été signalés, ce qui suscite de plus en plus d'inquiétudes quant à son innocuité.
Méthodes utilisées
Une analyse de disproportionnalité a été réalisée sur les données collectées entre 1967 et 2022 afin d'explorer l'association potentielle. Les cas de dysfonctionnement cognitif associés à l'utilisation du finastéride ont été identifiés et le rapport de cotes (rOR) a été calculé avec des intervalles de confiance à 95 % pour déterminer la force de l'association entre les deux variables. Des analyses de sensibilité ont été effectuées pour tenir compte des facteurs de confusion liés à l'indication.
Résultats
Parmi les 54 766 cas d'effets indésirables signalés pour l'utilisation du finastéride, 1 624 (2,97 %) ont été associés à un dysfonctionnement cognitif. L'étude a révélé une disproportion significative de dysfonctionnements cognitifs liés à l'utilisation du finastéride (rOR 5,43, IC à 95 % 5,17-5,71). La plupart des cas ont été considérés comme graves (65,83 %), sans aucun signe de rétablissement (58,37 %). Les analyses de sensibilité ont montré que les patients âgés de moins de 45 ans (rOR 7,30, IC 95 % 6,39-8,35) et ceux souffrant d'alopécie (rOR 5,52, IC 95 % 5,15-5,91) ont signalé plus de dysfonctionnements cognitifs que leurs homologues.
Conclusion
Cette étude a montré une augmentation des dysfonctionnements cognitifs associés à l'utilisation du finastéride, en particulier chez les jeunes patients atteints d'alopécie. Le finastéride doit être prescrit avec prudence, en particulier aux jeunes patients atteints d'alopécie.