Inflammation intestinale induite par le retrait du Finastéride : Effet thérapeutique de l'Allopregnanolone chez les rats mâles adultes

par Silvia Diviccaro, Silvia Giatti, Lucia Cioffi, Eva Falvo, Monika Herian, Donatella Caruso et Roberto Cosimo Melcangi

Département des sciences pharmacologiques et biomoléculaires, Université de Milan

Publié le 26 octobre 2022

document original en Anglais : https://www.mdpi.com/2218-273X/12/11/1567/htm

traduction complète en français : https://drive.google.com/file/d/1Vpvral95MefsCY21irGVFFq8JABJft7t/view?usp=share_link

Extraits

Résumé

Le traitement par le finastéride (un inhibiteur de la 5α-réductase) peut être associé à différents effets secondaires (dépression, anxiété, troubles cognitifs et dysfonctionnement sexuel) qui provoquent ce qu'on appelle le syndrome post-finastéride (PFS). De plus, des observations antérieures chez des patients atteints du PFS et dans un modèle expérimental ont montré des altérations dans les populations de microbiote intestinal, suggérant un environnement inflammatoire. Pour confirmer cette hypothèse, nous avons exploré l'effet d'un traitement chronique au finastéride (c'est-à-dire pendant 20 jours) et de son retrait (c'est-à-dire pendant 1 mois) sur les niveaux de stéroïdes, de neurotransmetteurs, de cytokines pro-inflammatoires et de marqueurs de perméabilité intestinale dans le côlon de rats mâles adultes. Les données obtenues démontrent que les niveaux d'allopregnanolone (ALLO) ont diminué après le traitement au finastéride et après son retrait. Après la suspension du médicament, la diminution des niveaux d'ALLO est corrélée à une augmentation de l'IL-1β et du TNF-α, de la sérotonine et à une diminution de la dopamine. Il est important de noter que le traitement par ALLO est capable de contrecarrer certaines de ces altérations. La relation entre l'ALLO et les récepteurs GABA-A et/ou le pregnénolone (précurseur de l'ALLO) pourrait être cruciale dans leur mode d'action. Ces observations fournissent un contexte important pour explorer davantage l'effet protecteur de l'ALLO dans le modèle expérimental de PFS et la possibilité de sa traduction en thérapie clinique.

Conclusions

Les données obtenues indiquent que le sevrage du finastéride induit une inflammation intestinale chez les rats mâles adultes et que le traitement par ALLO est capable de contrecarrer certaines de ces altérations, comme l'augmentation des taux de cytokines pro-inflammatoires (c'est-à-dire IL-1β et TNF-α) et de sérotonine. Comme mentionné ci-dessus, les patients traités par finastéride peuvent présenter ce que l'on appelle la PFS, qui se caractérise par des effets secondaires sexuels (c'est-à-dire une faible libido, des troubles de l'érection, une diminution de l'excitation et des difficultés à atteindre l'orgasme), une dépression, une anxiété et des plaintes cognitives. Il est important de noter que le retrait du finastéride peut également affecter la composition du microbiote intestinal chez les patients atteints de PFS [11] et dans son modèle expérimental [8]. Par conséquent, étant donné que (i) le dysfonctionnement sexuel peut être lié à des altérations du microbiote intestinal [67, 68, 69, 70] et (ii) l'existence de l'axe intestin-cerveau bien décrit [9, 10], les observations obtenues ici peuvent fournir un contexte important pour explorer, avec ce modèle expérimental, l'effet protecteur de l'ALLO sur les dysfonctionnements psychiatriques et andrologiques, posant ainsi les bases d'une éventuelle thérapie chez les patients atteints de PFS.