Anomalies vasculaires, neurologiques et hormonales chez les hommes ayant une dysfonction sexuelle persistante après l'arrêt du finastéride

Journal of Urology 1er mai 2022

Auteurs : Marvin Carlisle, Maria Uloko, Alyssa Yee, Sue Goldstein, Irwin Goldstein

Lien vers l'original en Anglais : https://doi.org/10.1097/JU.0000000000002592.07

Résumé

INTRODUCTION ET OBJECTIF

Des effets secondaires sexuels persistants ont été rapportés à plusieurs reprises chez les hommes après l'arrêt du finastéride, y compris la dysfonction érectile, la dysfonction orgasmique et/ou l'anhédonie/anesthésie génitale. Khera et al (2020) ont signalé des séquelles physiques persistantes, notamment des modifications vasculaires péniennes chez 25 hommes l'arrêt du finastéride. Le but de cette étude est de reproduire les résultats de la recherche de Khera dans une population plus large avec une analyse des tests vasculaires, neurologiques et hormonaux régulièrement effectués dans notre clinique.

MÉTHODES

Un examen des dossiers (2015-2020) a été effectué sur les hommes qui avaient arrêté le finastéride et avaient des plaintes sexuelles persistantes. Notre population de patients avait : une fonction sexuelle normale avant l'utilisation de finastéride ; a connu des changements dans leur fonction sexuelle dans les 6 mois suivant l'arrêt du finastéride; et les changements ont persisté plus de 6 mois. Les informations recueillies comprenaient l'historique de la fonction sexuelle, les symptômes actuels, les instruments validés (IIEF, SDS-R, PSS, McGill Pain Score, PHQ-9), les valeurs des tests sanguins hormonaux, les données de l'échographie en niveaux de gris/Doppler pendant l'érection pharmacologique (sonde 15,4 MHz ; Aixplorer ® Ultrasound) et les tests sensoriels quantitatifs (QST).

RÉSULTATS

91 patients (âge médian 39 ans, IQR 32-46) répondaient aux critères d'inclusion, soit 9,6% des hommes évalués durant cette période. Le symptôme de dysfonctionnement sexuel le plus courant était la dysfonction érectile dans 95 % des cas (87/91). Le score IIEF-EF moyen était de 14 ± 8,63 (n = 81), ce qui correspond à une dysfonction érectile sévère (43 %), légère à modérée (23 %), modérée (12 %) et légère (10 %). 57 ont subi une échographie en niveaux de gris/Doppler ; 77% présentaient une inhomogénéité anormale du tissu érectile. Les valeurs moyennes de PSV/EDV de l'artère caverneuse (n = 61) étaient à gauche de 30,4 ± 18,02/0,76 ± 2,86 cm/sec et à droite de 29,63 ± 14,97/0,60 ± 1,89 cm/sec, respectivement. Un dysfonctionnement orgasmique et une anhédonie/anesthésie génitale concomitants ont été notés chez 57 % et 48 %, respectivement. Ces patients ont subi un test QST (n = 65) et 60 % ont eu des résultats anormaux. Lors de la présentation, 30 % avaient une DHT ≤ 30 ng/dl, 16 % avaient de la testostérone (T) ≤ 350 ng/dl,et 9 % avaient une testostérone libre calculée ≤ 6 ng/dl.

CONCLUSIONS

Dans une grande série, nous avons reproduit les découvertes de Khera sur les séquelles physiques persistantes associées aux modifications de la fonction sexuelle chez les hommes après du finastéride. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires, cette population est jeune, la dysfonction érectile est le plus souvent sévère et les tests montrent une forte prévalence de pathologies vasculaires, neurologiques et hormonales.


Source de financement:

Aucun

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