Résumé

Objectif

Le syndrome post-finastéride (PFS) a été rapporté chez un sous-groupe de patients traités par le finastéride (un inhibiteur de l'enzyme 5alpha-réductase) pour l'alopécie androgénétique. Ces patients ont montré, malgré l’arrêt du traitement, une variété de symptômes persistants, tels un dysfonctionnement sexuel et des troubles cognitifs et psychologiques, y compris la dépression. Un corpus croissant de littérature met en évidence la pertinence de l'axe microbiote intestinal-cerveau dans la santé humaine et la maladie. Par exemple, des altérations de la composition du microbiote intestinal ont été signalées chez des patients souffrant de troubles dépressifs majeurs. Par conséquent, nous avons analysé ici la composition du microbiote intestinal chez les patients atteints de PFS par rapport à une cohorte saine.

Méthodes

Le microbiote fécal de 23 patients atteints de PFS a été analysé par séquençage du gène de l'ARNr 16S et comparé à celui rapporté chez dix sujets de sexe masculin en bonne santé.

Résultats

Dysfonctionnement sexuel, plaintes psychologiques et cognitives, problèmes musculaires et symptômes d'altérations physiques ont été signalés chez plus de la moitié des patients atteints de PFS au moment du prélèvement de l'échantillon. Le contrôle de séquence qualité a révélé une faible profondeur de bibliothèque pour deux échantillons fécaux. Par conséquent, les analyses du microbiote intestinal ont été menées sur 21 patients. La diversité α était significativement plus faible dans le groupe PFS, montrant une réduction de la richesse et de la diversité de la structure du microbiote intestinal. De plus, lors de la visualisation de la diversité β, un effet de clustering a été trouvé dans le microbiote intestinal d'un sous-ensemble de sujets PFS, qui était également caractérisé par une réduction de Faecalibacterium spp. et Ruminococcaceae UCG-005, tandis qu'Alloprevotella et Odoribacter spp était en augmentation par rapport au contrôle sain.

Conclusion

La population du microbiote intestinal est modifiée chez les patients atteints de PFS, ce qui suggère qu'elle pourrait représenter un marqueur de diagnostic et une cible thérapeutique possible pour ce syndrome.

...et quelques extraits du corps de l’étude :

Le syndrome post-finastéride (PFS) est un problème clinique émergent observé chez un sous-ensemble de patients traités par le finastéride pour l'alopécie androgénétique. Ces patients, malgré l’arrêt du traitement, ont rapporté une variété de symptômes persistants, incluant un dysfonctionnement sexuel, des plaintes psychologiques, des problèmes musculaires, des altérations physiques et des troubles cognitifs. Des exemples d'entre eux ont le sentiment d'un manque de connexion entre le cerveau et le pénis, une perte de libido et de pulsion sexuelle, des difficultés à obtenir une érection, un engourdissement génital ou une paresthésie, une dépression, une diminution de la confiance en soi, une diminution de l'initiative et des difficultés de concentration, l'oubli ou la perte de la mémoire à court terme, de l'irritabilité, des pensées suicidaires, de l'anxiété, des crises de panique, des problèmes de sommeil, de la raideur et des crampes musculaires, des tremblements, de la fatigue chronique, des douleurs articulaires et des douleurs musculaires.

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Ainsi, la composition du microbiote intestinal est modifiée dans un groupe de patients qui, malgré l’arrêt du finastéride, rapportent une symptomatologie persistante, telle que dépression, troubles du sommeil et dysfonctionnement sexuel. Comme souvent observé, la dépression et l'insomnie sont fréquemment associées. En effet, comme récemment observé, des altérations du microbiote intestinal ont été rapportées dans les troubles dépressifs ainsi que dans les troubles circadiens et du sommeil. De plus, comme mentionné ci-dessus, le PFS s’accompagne d’une déficience sexuelle persistante, y compris un manque de connexion entre le cerveau et le pénis, une perte de libido et de désir sexuel, une difficulté à obtenir une érection, un engourdissement génital ou paresthésie. En effet, comme démontré dans deux études différentes, les patients atteints de PFS ont présenté un dysfonctionnement érectile. En accord avec les résultats actuels, la population du microbiote intestinal est également modifiée dans un modèle expérimental de dysfonction érectile diabétique.

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En conclusion, les données rapportées ici indiquent pour la première fois que la population du microbiote intestinal est modifiée chez les patients atteints de PFS. Avec toutes les limitations représentées par la petite cohorte ici considérée pour ce syndrome émergent et rare, ces résultats suggèrent que la composition du microbiote intestinal pourrait représenter un marqueur diagnostique et une cible possible pour une stratégie thérapeutique visant à contrer l'importante symptomatologie survenant chez ces patients.