Dysfonction sexuelle persistante après traitement par antidépresseurs, inhibiteurs de la 5α-réductase et isotrétinoïne: 300 cas

Auteurs : Davida Healy, Joanna Le Noury, Derelie Mangin

Publiée le 4 juin 2018

Lien vers le document complet : https://doi.org/10.3233/JRS-180744

Résumé

Objectif

Etudier les rapports cliniques du dysfonctionnement sexuel post-ISRS (PSSD), du syndrome post-finastéride (PFS), et du dysfonctionnement sexuel persistant consécutif à la prise d'isotrétinoïne.

Méthodes

Les données de RxISK.org, un site web mondial de recensements d'effets indésirables, ont été utilisées pour établir les caractéristiques cliniques, les détails démographiques et les trajectoires cliniques des syndromes de difficultés sexuelles persistantes consécutives à ces trois traitements en apparence différents.

Résultats

Nous établissons le bilan de 300 cas de dysfonctions sexuelles persistantes, dans 37 pays, consécutives à la prise 14 médicaments différents comprenant des antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, des inhibiteurs de la 5α-réductase [le finastéride, NDLR], et de l'isotrétinoïne.

Alors que certains effets étaient enregistrés comme spécifiques aux antidépresseurs, tels que l'apparition de l'éjaculation précoce et le syndrome d'excitation sexuelle permanent (PGAD), on constatait aussi un recouvrement significatif de profils de symptômes entre les groupes de médicaments, avec des caractéristiques communes telles que : anesthésie génitale, orgasme faible ou avec absence de plaisir, perte de libido et impuissance.

Les conséquences secondaires comprenaient la rupture de la relation conjugale et l'altération de la qualité de vie.

Conclusions

Ces données pointent vers un ou des syndromes hérités de ces traitements et comprenant une large gamme de perturbations de la fonction sexuelle. Des études plus détaillées nécessiteront des développements dans les systèmes de codage identifiant ces situations. Une exploration plus approfondie de ces syndromes sexuels tardifs peut permettre une meilleure compréhension des syndromes tardifs en général.

Extraits du texte complet

Extrait No1

« Le finastéride a été autorisé pour la calvitie masculine en 1997. Les premiers rapports sur les effets secondaires sexuels persistants sont apparus en 2011 avec d'autres rapports et une désignation de cet état comme le « Syndrome Post-Finastéride » (SSP) après 2011-2013. En 2011, la Food and Drug Administration des États-Unis (FDA) a mis à jour les informations concernant le produit, pour Proscar et Propecia, afin d'avertir de la dysfonction érectile après l'arrêt du traitement. En 2012, l’alerte a été élargie pour inclure une diminution de la libido continuant après l'arrêt de Proscar, et des troubles de la libido, des troubles de l'éjaculation, et des troubles de l'orgasme continuant après l'arrêt de Propecia. Un avertissement a été ajouté aux deux médicaments décrivant des situations d'infertilité masculine et / ou une mauvaise qualité du sperme s’améliorant après l'arrêt du médicament. »

Extrait des tableaux chiffrés

Sur les 300 cas étudiés de dysfonctionnement sexuel persistant, 245 sont des hommes. Pour 24 d’entre eux, c’est la prise de finastéride qui est à l’origine de leur état. Sur ces 24 hommes, les effets secondaires persistants se répartissent ainsi :

Dysfonction érectile : 23 Perte de Libido : 23 Anesthésie génitale : 22 Ejaculat aqueux : 8 Atrophie testiculaire : 8 Réduction de la taille du pénis : 7 Perte des émotions : 6 Réduction du volume séminal : 5 Douleur pénienne ou testiculaire : 5 Disparition de l’érection nocturne : 4 Réduction du taux de testostérone : 4 Orgasme faible ou avec absence de plaisir : 3 Difficulté à atteindre l’orgasme : 2 Insensibilité de la peau : 2 Réduction du sens du goût : 2 Réduction du sens de l’odorat : 1