Résumé

La dysfonction sexuelle est une affection clinique due à différentes causes, y compris l'origine iatrogène ⁽¹⁾.

Par exemple, il est bien connu qu'un dysfonctionnement sexuel peut survenir chez des patients traités avec des antidépresseurs comme les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS, ou SSRI en anglais).

Un effet secondaire similaire a également été rapporté pendant le traitement par le finastéride, un inhibiteur de l'enzyme 5alpha-réductase, pour l'alopécie androgénétique.

Fait intéressant, la dysfonction sexuelle persiste dans les deux cas après l'arrêt du médicament.

Ces affections ont été nommées dysfonctionnement sexuel post-SSRI (PSSD en anglais) et syndrome post-finastéride (PFS). En particulier, le sentiment d'un manque de connexion entre le cerveau et le pénis, la perte de la libido et de la pulsion sexuelle, la difficulté à obtenir une érection et une paresthésie⁽²⁾ génitale ont été rapportés par les patients dans les deux situations.

Il est intéressant de noter que l'incidence de ces maladies est probablement sous-estimée jusqu'à présent et que leur étiopathogénie⁽³⁾ n'est pas suffisamment explorée. Dans ce but, la présente étude rend compte de l'état de l'art de ces deux pathologies différentes et évalue, sur la base du rôle exercé par trois neuromodulateurs différents, tels que la dopamine, la sérotonine et les stéroïdes neuroactifs, si cette dysfonction sexuelle persistante peut être déterminée par des mécanismes communs.

Notes par le traducteur :

(1) Iatrogène : qui trouve sa cause, en parlant d’effets secondaires néfastes, dans un traitement médical ou un médicament.

(2) Paresthésie : condition où une partie du corps commence à s’engourdir et picoter.

(3) Ethiopathogénie : étude des causes et des facteurs d'une maladie.