Évaluation immunohistochimique de la densité des récepteurs androgènes et de la structure nerveuse dans le prépuce humain chez des patients ayant des effets secondaires sexuels persistants après l'utilisation du finastéride pour l'alopécie androgénétique

Auteurs : Carla Di Loreto, Francesco La Marra, Giorgio Mazzon, Emanuele Belgrano, Carlo Trombetta, Sabina Cauci Publié le 24 juin 2014

Document original : http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0100237

Résumé

Le finastéride est un inhibiteur de la 5-α-réductase utilisé contre l'alopécie androgénétique masculine (AGA).

Les effets secondaires rapportés du finastéride comprennent les dysfonctionnements sexuels, y compris la dysfonction érectile, l'infertilité masculine et la perte de libido. Récemment, ces effets ont été décrits comme persistants chez certains sujets. Les événements moléculaires induisant des symptômes sexuels négatifs persistants sont inexplorés.

Cette étude a été conçue comme une étude rétrospective cas-témoins pour déterminer si la densité des récepteurs androgènes et des nerfs dans la peau du prépuce était associée à des effets secondaires sexuels persistants, notamment une perte de sensibilité dans la région génitale due à l'utilisation du finastéride contre l'alopécie androgénétique masculine.

Les « cas » étaient 8 hommes (âgés de 29 à 43 ans) rapportant des effets secondaires sexuels, y compris la perte de la sensibilité du pénis plus de 6 mois après l'arrêt du finastéride, qui ont été interrogés et examinés cliniquement. Après consentement éclairé ils ont été invités à subir une petite excision de la peau du prépuce.

Les « témoins » étaient 11 hommes de la même tranche d’âge en bonne santé (âgés de 23 à 49 ans) qui ont subi une circoncision pour phimosis et qui n'ont jamais pris de finastéride ou produits équivalents.

Des différences dans l'expression des récepteurs androgènes et la densité nerveuse dans différentes parties de la peau du prépuce ont été mises en évidence dans les 2 groupes. La densité de récepteurs androgènes nucléaires dans les cellules stromales et épithéliales était plus élevée dans les cas (respectivement 40,0% et 80,6% des cellules positives) que dans les témoins (23,4% et 65,0% des cellules positives, respectivement), P = 0,023 et P = 0,043, respectivement.

Inversement, le pourcentage de cellules musculaires lisses des vaisseaux positives pour les récepteurs androgènes et la densité des nerfs étaient similaires dans les 2 groupes. Le rapport entre les taux de cellules stromales positives pour les récepteurs androgènes et les concentrations sériques de testostérone était 2 fois plus élevé chez les cas que chez les témoins (p = 0,001).

Nos résultats ont révélé que la modulation des taux de récepteurs androgènes locaux pourrait être impliquée dans les effets secondaires à long terme de l'utilisation du finastéride. Ceci fournit la première preuve d'une différence objective moléculaire entre les patients ayant des effets sexuels négatifs à long terme après l'utilisation du finastéride et les témoins sains non traités par la drogue dans certains tissus.