« L’Union syndicale Solidaires a la volonté de transformer la société en profondeur, d’en finir avec les rapports de dominations qui s’y expriment y compris dans le monde du travail. Notre outil syndical doit permettre de combattre toutes les formes de discriminations c’est-à-dire toutes les atteintes à l’égalité des droits, en particulier celles subies dans la sphère professionnelle. Nous sommes tous et toutes concerné·es par ces discriminations qu’elles nous touchent directement ou indirectement. »
De quoi parle t on ?
Les systèmes de domination s’appuient sur les interactions entre trois mécanismes que sont l’exploitation, les discriminations et l’oppression. Ces mécanismes sont imbriqués et se nourrissent les uns les autres. Cela se manifeste par des oppressions sexistes, validistes, de classe et racistes.
Le racisme comprend des idéologies et des pratiques basées sur la construction de groupes sociaux, classés selon leur origine et leur provenance, auxquels sont attribuées des stéréotypes. Le terme « racisme », concerne non seulement les « races biologiques », mais également tous les groupes ethniques considérés comme différents.
La notion classique du racisme, basée sur une soi-disant hiérarchie de « races biologiques » était prédominante à l’époque du colonialisme et de l’impérialisme européens. Cette idéologie pseudo-biologique a servi et sert encore de justification au colonialisme, à l’esclavage, ainsi qu’aux crimes nazis et aux régimes d’apartheid.
« Le racisme se traduit par des propos, des comportements ou des violences à l’égard d’une personne en raison de son origine ou de sa religion (vraie ou supposée, c’est-à-dire imaginée à partir de l’apparence physique, de la couleur de peau, du nom de famille ou de l’accent d’une personne, sans que celle-ci ne soit nécessairement de cette origine, ou pratiquante de cette religion) ».
Ce que dit la loi :
Différents textes de loi définissent et sanctionnent le racisme :
(cf. legifrance.gouv.fr)
La loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 condamne « la diffamation commise (…) envers un groupe de personnes (…) qui appartiennent, par leur origine, à une race ou à une religion déterminée (…) d’un emprisonnement de un mois à un an et d’une amende de 1000 à 1 000 000 de francs, lorsqu’elle aura eu pour but d’exciter à la haine entre les citoyens et les habitants ».
La loi n° 72-546 du 1er juillet 1972 « relative à la lutte contre le racisme » (dite « loi Pleven ») modifie et complète la loi de 1881, et crée de nouveaux articles du Code pénal, dont un condamnant les discriminations émanant de « tout dépositaire de l’autorité publique ou citoyen chargé d’un ministère de service public ».
La loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 « tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe » (dite « loi Gayssot ») réprime quant à elle, et ce pour la première fois, la contestation de l’existence des crimes contre l’humanité, selon la définition du tribunal de Nuremberg : « l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux ».
La loi interdit et sanctionne le racisme lorsqu’il s’exprime sous forme :
d’attitudes (propos, injures, menaces…) fondées sur des opinions, des croyances, articulées à des stéréotypes et des préjugés ;
de comportements discriminatoires qui s’expriment à travers des pratiques sociales allant de l’évitement à la persécution, sous des formes organisées ou non (traitement défavorable de personnes, se trouvant dans une situation comparable, dans le domaine de l’emploi, de l’éducation, d’accès à la location…) ;
de violences physiques ;
de modes de fonctionnement qui institutionnalisent l’exclusion, la ségrégation, la discrimination ;
de discours idéologiques, théoriques, voire doctrinaires, constitués de récits visant à justifier la domination de certains groupes humains par d’autres, et se référant souvent à la science à cette fin.
https://egalitecontreracisme.fr/ce-que-dit-la-loi
Ce que dit le syndicat :
Le racisme est une forme d’oppression basée sur une vision inégalitaire de la société liée à la couleur de peau, une origine ou une religion réelle ou supposée.
Cette oppression repose sur des préjugés, c’est-à-dire des caractéristiques attribuées à des groupes de personnes. Ces préjugés entraînent des rapports de domination. Les personnes qui subissent ces oppressions ne sont pas uniquement discriminé·es comme individu·es, elles sont aussi victimes d’un système qui repose sur l’inégalité entre groupes.
Les oppressions et dominations ne se réduisent pas uniquement aux discriminations : stéréotypes et préjugés, invisibilité, dévalorisation, répartition des tâches et rôles sociaux, violences symboliques et physiques…
L’oppression comme la domination sont parfois intériorisées par une grande partie des personnes dominées qui vont trouver « normales » ces situations et peuvent ne pas percevoir les rapports de domination.
Il faut distinguer :
les formes intériorisées du racisme. Nous sommes toutes et tous susceptibles de tenir des propos ou avoir des attitudes racistes sans même en avoir conscience, car notre société entretient des images et des stéréotypes racistes. Le reconnaître est une première étape qui permet d’entamer un processus de déconstruction.
les formes assumées et revendiquées du racisme. Dans le cas où ces actes sont assumés ou revendiqués, il faut considérer que la personne se met de fait en opposition avec nos valeurs et est passible de poursuites.
L’Union syndicale Solidaires s’attache à rendre visibles ces oppressions pour mieux les combattre.
Pour combattre le racisme, organisons-nous !
Luttons collectivement