Marie-Claude VAILLANT-COUTURIER, dite "Marivo", née VOGEL (1912-1996, matricule 31685 auschwitz)
Sa vie familiale, avant la guerre
Son entrée en Résistance
Le Nazisme, Marie-Claude en a eu l’expérience puisqu’elle l’a vu naître lors de longs séjours en Allemagne avec son père, journaliste d’origine alsacienne. Dès 1932, en assistant à un meeting d’Hitler, elle mesure la violence extrême de sa propagande et son impact sur les citoyens allemands.
Déportation
Marie-Claude Vogel est née le 3 novembre 1912 à Paris 6, dans un milieu bourgeois et artiste. Son père, Lucien Vogel est éditeur de "la Gazette du Bon Ton" et du magazine "Vu". Sa mère, Cosette de Brunhoff est la première rédactrice en chef du journal "Vogue". Elle est la sœur de Jean de Brunhoff, créateur de Babar. Quant à son grand père, Hermann Vogel, il est dessinateur et illustrateur. Après son bac en 1930, Marie-Claude part en Allemagne pour apprendre la langue. Elle suit ensuite des cours d'art décoratif et devient reporter photographe pour le magazine de son père "Vu".
Elle est déportée à Auschwitz -Birkenau via le camp d'internement de Compiègne par le convoi du 24 janvier 1943, dit convoi des 31000. Elle porte le matricule 31685. Comme elle parle allemand, elle obtient en février, grâce à Danielle Casanova, une place de secrétaire au "Revier", le quartier des malades des prisonnières allemandes. Elle est atteinte du typhus en mars et n'en guérit qu'en mai. Elle se retrouve affectée à un poste de nettoyeuse en cuisine, ce qui lui permettra d'être un peu mieux nourrie et d'aider ses compagnes de détention. Transférée à Ravensbruck en août 1944, elle obtient à nouveau un poste de secrétaire. Lorsque les déportées politiques (les nuit et brouillard ou NN) sont transférées de Ravensbrück à Mauthausen, elle falsifie un livre d'appel pour ne pas faire partie du transfert et rester auprès des malades du Revier. Après la fuite des nazis le 28 avril, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Adélaïde Hautval, médecin déportée par le même convoi du 24 janvier 1943, se chargent d'administrer le camp. Elles y restent après sa libération le 30 avril 1945 par l’Armée rouge, jusqu'à ce que tous les malades français soient évacués, aidant le personnel médical à les identifier pour leur rapatriement.
Le retour
Parlant couramment l’allemand et attachée à la revue "Vu" comme photographe, elle participe à une enquête sur la montée du nazisme en Allemagne. C’est lors de ce voyage en 1933, deux mois après l’accession d’Hitler au pouvoir, qu’elle réalise clandestinement les clichés des camps d’Oranienburg et de Dachau, publiés dès son retour en France. Elle effectue également des reportages sur les Brigades internationales. Dès l’été 1940, elle cependant s’engage dans la Résistance. Elle participe à des publications clandestines, assure la liaison entre résistances civiles et militaires de l’Organisation Spéciale et transporte même des explosifs.
Du Dépôt à Romainville
Le 9 février 1942, elle est arrêtée par la police de Pétain, alors qu'elle apporte de la nourriture pour une prisonnière, une action loin de ses activités de résistante. D'abord internée jusqu’au 15 février au Dépôt, elle est remise aux Allemands, avec ses camarades. Elle appartient au groupe Politzer en lien avec l’affaire "Pican-Cadras" qui débouche sur l’arrestation de près de 150 Résistants communistes, tous cadres dirigeants ou proches de la Direction du parti. Tous les hommes seront fusillés et les femmes déportées. Elle est placée au secret à la Santé et y reste jusqu’au mois d’août, avant d'être transférée au Fort de Romainville.
Elle devient en 1932 la maîtresse de Paul Vaillant Couturier, chez qui elle s'installe en décembre 1933. Elle l'épouse le 29 septembre 1937. Il meurt subitement d'un infarctus quelques jours plus tard, le 10 octobre. En 1939, elle rencontre Pierre Villon, (pseudo de Roger Ginsburger) qu'elle épousera après-guerre. Il est député et rédacteur en chef de l'Humanité dont il assurera la publication clandestine jusqu'en juin 1940. Marie-Claude travaille désormais pour le journal et signe ses reportages "Marivo".
Marie-Claude Vaillant-Couturier rentre finalement en France le 25 juin 1945. Sa réadaptation à la vie normale après Auschwitz est un peu moins difficile que pour d'autres déportées : elle retrouve toute sa famille, notamment son futur mari Pierre Villon qui a réussi à s'échapper après avoir été arrêté.
Elle est députée PCF de la Seine de 1946 à 1958 et de 1962 à 1967, puis du Val-de-Marne jusqu'en 1973. Lors de son témoignage au procès de Nuremberg en 1946, face aux criminels nazis, elle marche vers eux, à la stupéfaction de la salle, pour les regarder droit dans les yeux, de très près. Au cours du mois de décembre 1964, elle défend devant l’Assemblée nationale la notion d’imprescriptibilité des crimes contre l’Humanité, ouvrant ainsi la voie à la ratification par la France en 1968, de la convention de l’ONU sur ce thème. En 1987, elle est appelée par toutes les parties civiles à témoigner contre Klaus Barbie.
Lors de la création de la Fondation pour la mémoire de la déportation, en 1990, elle en est désignée unanimement présidente, puis présidente d'honneur, jusqu’à son décès le 11 décembre 1996. Marie-Claude Vaillant-Couturier est promue commandant dans la Résistance intérieure française.
aller plus loin avec "Racines du 93" :
résistantes= sites.google.com/site/racinesdu9303/resistantes
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le fort de romainville, 4ème Journéalogique= sites.google.com/site/racinesdu9309/journealogiques/20190615
le convoi des 31000= sites.google.com/site/racinesdu9302/histoires/202402-convoi-31000
déportation - convois - camps - femmes - romainville - mémorial - Libération= sites.google.com/site/racinesdu9302/histoires/201907-ref
expo du 15 juin 2019 video= www.youtube.com/watch?v=fUyk0Hx9ASk&t=26s&ab_channel=RACINESdu93
expo du 15 juin 2019 panneaux= drive.google.com/file/d/1p9EZNykso0rmrkY0z2eoNW27PtjWFlLn/view?usp=sharing
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