Germaine TILLION (1907-2008, matricule 24588 ravensbrück)
la Résistance au service de l’Égalité
sa Vie d'Ethnologue
Née le 30 mai 1907 en Haute-Loire, Germaine est une pionnière. Fille de Lucien et d'Emilie, elle vient d'un milieu de notables, dans une bourgeoisie à la fois républicaine et catholique. Après avoir touché à des études d'archéologie, d'égyptologie et d'histoire des religions, elle s'oriente vers l'ethnologie. Au cours d'un séjour en Prusse Orientale, elle est l'une des premières, face à des étudiants de Königsberg, à constater les dégâts du Nazisme dans les esprits des Allemands de 1932, sur le point de porter au pouvoir le chancelier Hitler. En 1934, diplômée de l'Ecole du Louvre et de l'Institut d'ethnologie, elle enchaîne deux missions scientifiques dans les Aurès, en Algérie. Pour étudier une ethnie berbère, elle apprend leur langue à l’École des langues orientales. Durant ces 6 années, elle prend conscience du racisme latent et insidieux, dans ce département français.
Arrestation, Incarcération, Internement, Déportation
Un prêtre au service de l'occupant, infiltré dans son réseau, réussit à livrer de nombreux résistants dont Germaine fait partie: alors qu'elle organise l'évasion d'un résistant en gare de Lyon, elle est arrêtée le 13 aôut 1942. De la rue des Saussaies, elle est transférée à la prison de la Santé, puis transférée à Fresnes, où en janvier 1943, elle apprend l'arrestation de sa mère, également résistante. De sa prison, elle poursuit la rédaction de sa thèse, aidée par la documentation qu'elle a réussi à faire entrer. Le 21 octobre 1943, elle est déportée sans jugement et emmenée avec 24 autres prisonnières au camp de Ravensbrück, au nord de Berlin, par train de voyageurs, sans passer par le camp de Compiègne. Sa mère y est déportée en février 1944 et sera gazée en mars 1945. Placée dans la catégorie des non-affectés à un Kommando de travail, elle poursuit ses recherches d'ethnologue pour comprendre le monde dans lequel elle se trouve, le système concentrationnaire nazi. En mars 1944, elle fait même une conférence clandestine. Elle apprend d'une autre déportée l'existence du système soviétique des camps de travail forcé. Grace à des complicités, elle est mise au Revier et échappe début 1945 à un transport vers Mathausen et donc à une extermination systématique.
L'évacuation en Suède
Le 24 avril 1945, elle est finalement évacuée par la Croix-Rouge suédoise, avec un groupe de détenues françaises. Dès leur arrivée à Göteborg, où elles sont hospitalisées, Germaine lance une étude sur le camp de Ravensbrück qu'elle vient de quitter, avec un questionnaire auprès de ses ex co-détenues; elle l'utilisera ensuite pendant plusieurs années. Elle dispose même de photos qu'elles ont pu emmener en sortant du camp, montrant les corps mutilés de déportées ayant subi des expériences médicales.
En 1946, au sortir de la guerre, elle s'engage dans le combat contre le système concentrationnaire. Membre de deux organisations de déportés, elle assiste comme observatrice au procès de Hambourg. En 1954, elle repart en Algérie, où la guerre vient de débuter, pour une mission officielle d'enquête sur le sort des populations civiles. Elle met en place des centres sociaux en 1955, pour lutter contre la misère. Elle dénonce la torture qui s'y est répandue. En 1966, elle s'engage pour l'émancipation des femmes de Méditerranée. En 1979, elle prend position contre l'excision. Elle s'engage aussi au sein de l'association contre l'esclavage moderne. Elle reçoit sa décoration de Grand-croix de la Légion d'honneur des mains de Geneviève Anthonioz-de-Gaulle en décembre 1999.
un travail de Mémoire
la Résistance
En juin 1940, Germaine est de retour dans la Métropole. Elle quitte Paris avec sa mère, pour fuir la progression de l'armée allemande, c'est l'exode. Elle entend le 17 juin, le discours de Pétain "il faut cesser le combat". Sa réaction immédiate est catégorique: elle va rentrer en Résistance. Elle rejoint un groupe d'assistance aux prisonniers de guerre, notamment les prisonniers coloniaux, et noue des liens avec plusieurs réseaux de Résistance, dont celui du Musée de l'Homme. Suite à l'arrestation de ses dirigeants, Germaine Tillion prend la tête du réseau après juillet 1941. Elle entre en contact avec le réseau Gloria, un groupe lié à l'Intelligence Service britannique
Après avoir voué sa vie à la lutte pour l'égalité entre les peuples, Germaine Tillion disparaît à presque 101 ans, en 2008. Elle entre au Panthéon le 27 mai 2015, aux côtés de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Jean Zay et Pierre Brossolette.
101 ans de combats
aller plus loin avec "Racines du 93" :
résistantes= sites.google.com/site/racinesdu9303/resistantes
les 7 vies du fort de romainville= sites.google.com/site/racinesdu9302/histoires/201906-fort
le fort de romainville, 4ème Journéalogique= sites.google.com/site/racinesdu9309/journealogiques/20190615
le convoi des 31000= sites.google.com/site/racinesdu9302/histoires/202402-convoi-31000
déportation - convois - camps - femmes - romainville - mémorial - Libération= sites.google.com/site/racinesdu9302/histoires/201907-ref
expo du 15 juin 2019 video= www.youtube.com/watch?v=fUyk0Hx9ASk&t=26s&ab_channel=RACINESdu93
expo du 15 juin 2019 panneaux= drive.google.com/file/d/1p9EZNykso0rmrkY0z2eoNW27PtjWFlLn/view?usp=sharing
et aussi :
resistances-morbihan.fr/temoignage-de-germaine-tillion-sur-ravensbruck/
germaine-tillion.org/a-la-rencontre-de-germaine-tillion/biographie/
herodote.net/une_ethnologue_des_aures_a_ravensbruck-article-317.php
elle.fr/Societe/News/Germaine-Tillion-sa-vie-de-resistante-et-d-ethnologue-en-8-dates-cles-2954140
l'essentiel >> Lilasiens de A à Z / Patrimoine de A à Z / sur la Carte / Histoires / Écouter / Regarder / Accueil / facebook
Mentions légales en page d'accueil : racinesdu93.fr