Francine FROMOND, dite Madeleine DUPUY, une grande figure lilasienne de la Résistance (1917-1944 fresnes)
un milieu ouvrier militant
Née le 2 octobre 1917 à Paris 19°, Francine Albertine Fromond réside avec ses parents, sa sœur Madeleine et son frère Marcel, dans une petite maison ouvrière des Lilas, 14 rue Rouget de l’Isle. Ses parents ne sont pas mariés. Francine ne peut continuer ses études après son certif' et, à 13 ans, elle devient vendeuse, puis sténo-dactylo. Albert Fromond, son père, ajusteur-mécanicien, est blessé en 1932 au cours d’une manifestation de chômeurs et décède à l’Hôpital Tenon le 11 décembre. Sa mère, Germaine Pointeau, est couturière et adhère au PC dès 1935.
une dirigeante communiste
Son frère aîné, Marcel, est secrétaire des Jeunesses Communistes aux Lilas. A son tour, elle y adhère en septembre 1933 et en devient trésorière. En 1934, elle est sténo-dactylo, pour la région Paris-Est et le comité central du PCF. Elle séjourne en URSS, d'abord en 1934, puis en 1935 pour être formée aux techniques de clandestinité, à l'Ecole léniniste internationale. A son retour en France, elle participe avec Danielle Casanova à la création de l’UJFF (Union des Jeunes Filles de France) qui, pour le Komintern, sera un vivier de collaboratrices.
l'aide aux Républicains espagnols
Le rôle d’agent de liaison que lui donnaient ses capacités de technicienne-radio accroît ses responsabilités. Elle passe en Belgique en septembre 1939 et travaille sous couverture de secrétaire de la revue "Cercle d’Art". Cette activité légale lui sert à couvrir les activités clandestines de Eugen Fried, délégué de l’Internationale communiste. Elle se rend au Danemark, en décembre 1939. En mai 1940, elle est arrêtée par les Allemands, mais libérée le 6 juin grâce à l’intervention de l’ambassadeur soviétique. Revenue en URSS, elle se perfectionne dans les liaisons radio et travaille auprès de la direction de l’Internationale communiste.
l'URSS, Londres, le Parachutage
Juin 1941, Hitler déclenche l'opération Barbarossa et ses troupes envahissent l'URSS. L'envoi de Francine en France est décidé, avec Raymond Guyot et Daniel Georges (frère du futur Colonel Fabien, auteur du 1er attentat contre un militaire allemand en août 1941). Fin 1941, les 3 militants prenent la direction de l’Angleterre à bord d’un cargo protégé par la marine de guerre britannique. Après avoir reçu une instruction au parachutisme sur la base de Ringway près de Manchester, ils sont parachutés en France en janvier 1942 près de Montpellier. Elle est la toute 1° femme à être parachutée, munie d’un poste-radio. Avec Guyot, elle dirige à Lyon l’organisation communiste clandestine du PCF de la zone sud, s’occupe de propagande et assure la liaison radio avec Moscou, via l’ambassade soviétique à Londres. Elle s’installe avec sa mère et son aide-radio, Joséphine Turin dite "Fifi Turin" qui est venue les rejoindre, à Saint-Vérand d’où elles émettent.
Arrestation, Exécution à Fresnes
Elles y sont arrêtées le 30 juillet 1943, dénoncée à la Milice ou peut-être par repérage radio-goniométrique. Elles sont livrées à la Gestapo de Lyon, interrogées et torturées pendant 8 jours. On les transfère en aôut à la Maison d’arrêt de Fresnes. Peu de temps après leur arrivée, sa mère Germaine meurt à 54 ans, dans d’horribles souffrances, des suites des sévices infligés.
Début 1944, Francine Fromond est traduite devant un tribunal de guerre et condamnée à la peine de mort pour espionnage. Une de ses co-détenues rapportera son récit: "Quand on m’a signifié le verdict, je me suis levée et j’ai adressé un petit discours au président du tribunal. Je lui ai dit que c’était un honneur pour une Française que d’être condamnée par un tribunal allemand et je l’ai remercié. Il était furieux". Quelques heures avant son exécution, elle écrit une lettre à sa sœur dans laquelle elle évoque "le dévouement" qu’elle avait pour son "Grand Parti". Francine est fusillée dans la prison de Fresnes, le 5 août 1944 à l’âge de 26 ans. Son corps est rapatrié au cimetière des Lilas, le 29 juin 1945, où une stèle du carré militaire rappelle son souvenir, en même temps que celui de sa mère et de son frère.
l'Agent de liaison radio
Dès 1936, puis de 1937 à 1939 à la Cie France-Navigation, aux côtés de l’italien Giulio Ceretti, Francine participe activement à la lutte clandestine des républicains espagnols, avant d'aider à s'échapper les nombreux réfugiés du régime franquiste. Son frère Marcel, âgé de 24 ans, tombera sur le front le 9 septembre 1938.
aller plus loin avec "Racines du 93" :
son arbre familial= gw.geneanet.org/racinesdu93_w?lang=fr&p=francine+albertine&n=fromond
résistantes= sites.google.com/site/racinesdu9303/resistantes
les 7 vies du fort de romainville= sites.google.com/site/racinesdu9302/histoires/201906-fort
le fort de romainville, 4ème Journéalogique= sites.google.com/site/racinesdu9309/journealogiques/20190615
le convoi des 31000= sites.google.com/site/racinesdu9302/histoires/202402-convoi-31000
déportation - convois - camps - femmes - romainville - mémorial - Libération= sites.google.com/site/racinesdu9302/histoires/201907-ref
expo du 15 juin 2019 video= www.youtube.com/watch?v=fUyk0Hx9ASk&t=26s&ab_channel=RACINESdu93
expo du 15 juin 2019 panneaux= drive.google.com/file/d/1p9EZNykso0rmrkY0z2eoNW27PtjWFlLn/view?usp=sharing
et aussi :
http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article24419
Patrimoine des Lilas - les noms de Résistants sur les plaques de nos rues - Ville & Comité d'entente des Anciens Combattants, janvier 2010
Résistantes et résistants en Seine-Saint-Denis: un nom, une rue, une histoire. Monique Houssin, éditions de l'atelier 2004
son arbre familial est publié sur geneanet.org/racinesdu93
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