Solomon Helene
Hélène SOLOMON-LANGEVIN (1909-1995, matricule 31684 auschwitz)
Un milieu familial scientifique et politique
Hélène naît en 1909 à Fontenay-aux-Roses. Elle est la fille de Paul Langevin, professeur au Collège de France. Après des études à Fénelon, elle épouse en 1929 Jacques Solomon, chargé de recherches en physique théorique au CNRS. En 1934, celui-ci adhère au Parti communiste. Il enseigne à l’Université ouvrière et collabore à l'Humanité et aux Cahiers du Bolchévisme.
La déportation
Le 22 janvier 1943, Hélène Solomon fait partie des 100 premières femmes otages transférées au camp de Royallieu à Compiègne. Arrivée à Auschwitz, avec le convoi des 31000, elle est enregistrée sous le matricule n°31684, juste avant le n°31685 de Marie-Claude Vaillant-Couturier.
Auschwitz, Raisko, Ravensbrück, Berlin, Oranienburg
En février 1943, elle est choisie pour être transférée au camp de Raisko, auquel on affecte des chimistes, botanistes et biologistes pour travailler à extraire du latex d'une variété de pissenlit. Elle quitte alors Birkenau avec 3 autres déportées de son convoi pour un bâtiment où les conditions de vie sont un peu moins mauvaises (possibilité de se laver, appel qui ne dure que quelques minutes) puis, en juillet, une fois que la construction du laboratoire où elle va travailler est achevée, pour le camp de Raisko. Là, les conditions de vies sont un peu plus supportables. Il y a des lits individuels, les déportées ne sentent plus l'odeur des fours crématoires dont elles sont plus éloignées, elles peuvent recevoir des colis et envoyer un peu de courrier. Elles y font venir d'autres déportées du même convoi, comme jardinières pour préparer la culture des pissenlits. Elle est transférée à Ravensbrück, avec les autres déportées de Raisko, le 14 août 1944. En octobre, Hélène est envoyée près de Berlin, comme infirmière aux usines Bosch.
Suite aux bombardements d'avril 1945, les déportés de ce camp sont transférés à Oranienburg-Sachsenhausen.
Le 3 mai les Nazis abandonnent le camp, en prenant la fuite.
Les prisonnières sont prises en charge par des soldats français et Hélène peut rentrer par le train jusqu'à Lille puis à la gare du Nord où ses parents viennent la chercher.
Le retour
Le 21 octobre 1945, Hélène Solomon est élue députée communiste de Paris à l’Assemblée constituante. C'est l'une des 33 première femmes députées. Elle est réélue en juin 1946. Mais, très éprouvée par la déportation, elle doit renoncer à se présenter, en novembre de la même année, aux élections législatives, et c’est seulement en 1948 qu’elle peut reprendre une activité professionnelle en entrant comme bibliothécaire au Centre de documentation du CNRS. Le 13 décembre 1947, elle témoigne à Cracovie en Pologne, au procès de 40 gardiens d’Auschwitz. Elle se remarie en 1958 avec André Parreaux, l'un des rédacteurs en chef de La Pensée, revue créée par son père, et titulaire de la chaire de civilisation anglaise à la Sorbonne. Devenue stérile à la suite de sa déportation, elle adopte plus tard une jeune fille, Michèle Norel. En 1965, interrogée par Charlotte Delbo, elle souffre encore -et de plus en plus- d’une très forte asthénie, d’une grande fatigabilité, d’arthrose cervicale et lombaire, de décalcification. Elle décède le 16 janvier 1995 à Sens.
Son père, Paul Langevin
Le 30 octobre 1940, son père, alors âgé de 68 ans, est arrêté à son domicile et emprisonné à la Santé. Devant les protestations et la manifestation des étudiants du 8 novembre 1940, les Allemands le relâchent le 15 décembre et le mettent en résidence surveillée à Troyes. Initiateur d'une profonde réforme de l'enseignement (le plan Langevin-Wallon), il décédera en décembre 1946, avant de la voir se concrétiser.
La résistance et le groupe Politzer
Hélène entre dans la Résistance, avec son mari, Jacques. Elle travaille à partir de novembre 1940 à la diffusion des journaux clandestins "l'Université libre" et "la Pensée libre". Elle est membre du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France.
Jacques est arrêté le 1°mars 1942, suite à l'arrestation de Georges Politzer et à d'autres qui se multiplient depuis 2 semaines dans leur réseau. Le lendemain Hélène est arrêtée à son tour, gare Saint-Lazare, lorsqu'elle vient récupérer une valise mise en consigne pour le cas où elle devrait déménager d'urgence. Quelques jours dans les bureaux des RG et Hélène est conduite au Dépôt le 10 mars. Le 23, elle est transférée à la Maison d’arrêt de la Santé, au secret. Le 23 mai, son époux, Jacques Solomon, est fusillé au Mont-Valérien avec Georges Politzer. Hélène est autorisée à lui dire adieu dans la prison. Le 24 août 1942, elle fait partie des détenues -dont 35 futures "31000"- transférées au camp allemand du fort dit de Romainville, aux Lilas.
l'Arrestation du couple
aller plus loin avec "Racines du 93" :
résistantes= sites.google.com/site/racinesdu9303/resistantes
les 7 vies du fort de romainville= sites.google.com/site/racinesdu9302/histoires/201906-fort
le fort de romainville, 4ème Journéalogique= sites.google.com/site/racinesdu9309/journealogiques/20190615
le convoi des 31000= sites.google.com/site/racinesdu9302/histoires/202402-convoi-31000
déportation - convois - camps - femmes - romainville - mémorial - Libération= sites.google.com/site/racinesdu9302/histoires/201907-ref
expo du 15 juin 2019 video= www.youtube.com/watch?v=fUyk0Hx9ASk&t=26s&ab_channel=RACINESdu93
expo du 15 juin 2019 panneaux= drive.google.com/file/d/1p9EZNykso0rmrkY0z2eoNW27PtjWFlLn/view?usp=sharing
et aussi :
l'essentiel >> Lilasiens de A à Z / Patrimoine de A à Z / sur la Carte / Histoires / Écouter / Regarder / Accueil / facebook
Mentions légales en page d'accueil : racinesdu93.fr