La clef perdue

Combien faudra t-il encore plier de vies

Pour bâtir un sens au mirage du destin

Nos civilisations sont tour à tour les géants

Qui vont de l’avant en foulant le présent

Qui arrogant piétinent sur leurs décombres

Et qui enfin maladroitement reculent

En écrasant aveuglément ce qu’ils souhaitaient protéger

Le monde tourne sur lui-même sans raison

Et pourtant nous cherchons toujours

A en connaître le sens

Le corps du monde plie sous le poids

De demandes gémissantes

De ces hommes aux abois

Qui se demandent pourquoi

A chaque fois que la roue tourne

Il reste si peu d’espoir pour reconstruire

Ce qui devait nous sauver

Le cœur du monde saigne

Sous la loi et le droit

Qui ne sont que les avatars

D’une morale qui est simplement celle

De ne pas voir les autres moins bien que soi

Le bien est trahi par sa volonté de vouloir le faire

Comme le mal est séduit par l’envie de sa propre défaite

Seul un homme sans loi et sans droit peut trouver la clef

Qui libérera le bien et le mal

De nos civilisations indignes

Pour que tous deux redeviennent

Ce qu’ils n’auraient jamais du cesser d’être

Les deux faces de l’heureux hasard de l’existence