Le gros orteil assure la propulsion du corps vers l’avant. Lorsque son articulation devient anormalement sollicitée pendant une durée prolongée, une déformation peut apparaître.
L’ « oignon » est une protubérance d’os ou de tissus autour de l’articulation.
Il commence habituellement lorsque le gros orteil (hallux) se déplace vers les petits orteils (valgus : en dehors).
L’hérédité : la déformation est souvent familiale.
Le rôle de la chaussure : les chaussures étroites et pointues mais aussi certaines chaussures de sport peuvent être contraignantes. Les talons hauts surchargent et compriment les orteils.
La femme est plus souvent atteinte (>95%).
L’excès de longueur du gros orteil : plus il est long, plus il se couche vers les autres orteils : c’est le pied égyptien.
Le pied plat valgus : l’affaissement de la voûte plantaire aggrave la déformation.
DIRECTES : sur le gros orteil lui-même
Le conflit entre l’exostose (« oignon ») et la chaussure peut entraîner une simple rougeur, une inflammation voire une bursite avec risque d’infection. Parfois la douleur est très vive, elle traduit l’irritation du nerf collatéral dorsal médial. Les poussées évolutives douloureuses démarrent au contact de chaussures étroites ou après une marche prolongée ; elles se succèdent et affaiblissent les structures tissulaires stabilisatrices du gros orteil. Parfois, une accalmie apparaît mais la déformation continue généralement à évoluer.
L’arthrose peut apparaître et enraidir progressivement l’articulation
INDIRECTES : sur les autres orteils
Le gros orteil ne joue plus son rôle de propulseur lors de la marche, les orteils voisins sont surchargés et apparaissent des griffes (orteils en marteau) avec cor dorsal, œil de perdrix (cor humide entre 2 orteils) ou durillons sous la plante du pied, ou parfois névrome de Morton.
Radiographies de face et de profil en charge pour évaluer l’importance de la déformation etincidence des sésamoïdes pour juger de leurs rapports osseux.
Echographie spécialisée si elle a été demandée, notamment à la recherche d’un névrome de Morton et/ou d’une surcharge d’un rayon latéral : son résultat peut modifier les gestes opératoires prévus et allonger le temps chirurgical et surtout les suites opératoires.
Le traitement médical précoce soulage la pression sur l’ « oignon » et les orteils voisins mais ne corrige pas la déformation.
Ecarteur sur mesure ou orthoplastie qui soulage les structures étirées, ou simple protection de « l’oignon » limitant le frottement.
Chaussage large adapté, anti-inflammatoires, soins locaux.
Semelles ou orthèses plantaires : soulagent en équilibrant les appuis
Rééducation : elle préserve la souplesse articulaire, renforce certains muscles et soulage l’inflammation
Il est envisagé après échec du traitement médical devant des douleurs persistantes, en cas de déformation importante ou devant l’apparition d’une complication. Il corrige la déformation, supprime la douleur, et rend au gros orteil son rôle propulseur.
On réalise toujours une ou plusieurs section(s) de l’os (ostéotomie) du 1er métatarsien, souvent de la 1ere phalange, associée à une libération des tissus rétractés. Il existe des variantes techniques : votre chirurgien choisit en fonction de ses habitudes et de votre cas. En cours d’opération, il doit parfois s'adapter et faire des gestes supplémentaires. Il s’agit en général d’une chirurgie mini-invasive (MIS) avec une courte incision médiale (à cheval sur « l’oignon »).
Les fragments osseux déplacés sont fixés avec un matériel variable (vis, agrafes, broches) biocompatible qui est laissé en place sauf en cas de gêne où il faut l’enlever (après un certain temps, il n’a plus de rôle dans la solidité osseuse).
Il existe de nombreuses variantes techniques : la différence peut-être dans la longueur et la position de l'incision opératoire, dans l'orientation des traits d'ostéotomies, dans le type de matériel utilisé, et enfin dans la durée des suites opératoires.
Il est fondamental. En effet, certaines fractures ne sont pas forcément fixées (ni vis, ni agrafes ni broches), ce sont les compresses qui guident la consolidation. Les ostéotomies sont malléables pendant 3 à 6 semaines. Il n’y a pas de point sur la peau, ou ils sont résorbables : il ne faut pas les enlever ; ils tombent seuls. Ainsi, le pansement ne doit pas être touché à domicile avant la date prévue.
Votre participation est essentielle pour un bon résultat. Un protocole ainsi qu’une ordonnance vous seront remis après l’opération, pour votre kinésithérapeute.
Auto-rééducation immédiate : vous pouvez mobiliser votre cheville et essayer de reproduire avec votre pied les 26 lettres de l’alphabet. .
Avec un kinésithérapeute à partir du 21° jour, et selon le protocole, vous commencez une série de 20 séances de rééducation (pensez à les réserver à l’avance à raison de 3 séances par semaine) :
Il s’agit de récupérer les amplitudes articulaires, rééduquer la marche en travaillant l’appui propulsif du gros orteil, masser les cicatrices et lutter contre l’œdème.
En cas de chirurgie mixte, la mobilisation se porte à la fois sur le 1° rayon et les rayons latéraux. Les ostéotomies percutanées seront mobilisées avec prudence avant le 45° jour.
(Montrez au kinésithérapeute votre feuille de consignes et votre protocole opératoire).
Il faut suivre rigoureusement les consignes de votre chirurgien, aller aux rendez-vous qu’il vous programme, et, s’il vous en propose, passer les examens de contrôle. Ces visites post-opératoires sont importantes, habituellement des entre 1,5 et 2 mois, entre 4 et 6 mois puis annuellement après l’intervention. À distance ce suivi pourra être remplacé par des contrôles radiographiques.
Si votre activité professionnelle nécessite une station debout prolongée ou de longs trajets à pied, l’arrêt de travail peut être prolongé à 2,5 mois pour un hallux valgus voire 6 mois en cas de chirurgie complexe.
Le fonctionnement de votre gros orteil dépend de nombreux facteurs parmi lesquels votre âge, la rééducation et l’usure de votre articulation (arthrose). IL FAUT PROTEGER VOTRE PIED.