1.1 Démarche objective ou subjective ?
Les deux !
Dans la pratique, j'ai deux types d'écoute.
En tant que musicien, je suis attentif à la justesse des notes, au respect du rythme, des nuances de la partition et à l'interprétation.
Dans ce contexte, une mini chaîne de supermarché à 100 € convient parfaitement.
Comme audiophile, je suis attentif à :
- une scène sonore qui s'étale sur 180° et plus,
- des acteurs sonores (instruments...) qui doivent être précisément placés,
- des enceintes qui doivent être impossibles à localiser,
- une bande passante qui s'étale de 20Hz à 20kHz
- un balance tonale grave/médium/aigu équilibrée.
Mon système a été mis au point sur ces critères.
On notera que ce sont mes critères.
Une autre personne, avec exactement la même installation, peut avoir des critères subjectifs différents et mettra donc en place des réglages différents.
Je le dis souvent, les résultats subjectifs d'une installation sont complètement dépendants des choix subjectifs de son propriétaire.
Concrètement, il y a dans la mise au point de mon système :
- des aspects purement objectifs, par exemple l'alignement temporel " pile-poil ",
- des aspects à la frontière objectif/subjectif, par exemple le choix de la pente des filtres. A titre personnel je préfère des filtres d'ordre un peu élevé, mais pas trop (8) pour la coupure grave/médium et des filtres d'ordre moins élevé (4) pour la coupure médium/aigu,
- des aspects purement subjectifs, par exemple le choix de la courbe de réponse cible.
Dans ma démarche, les choix subjectifs viennent après les réglages objectifs.
Ces choix subjectifs sont donc faits "en connaissance de cause" et concernent des paramètres mesurables.
Le fait de passer par un système d'égalisation (ici le Tact, mais cela pourrait être une DEQ2496), amène à se poser la question : Que faut-il corriger ?
La réponse à cette question passe généralement par l'étape " Mesure du système ".
A ce moment, on découvre et on quantifie l'importance de certains éléments (rôle de la pièce, position des enceintes).
L'intérêt premier d'un égaliseur est de permettre cet "état des lieux".
Reste cette question : C'est quoi un bon son ?
Du point de vue subjectif, différents critères sont utilisés : dynamique, équilibre spectral, timbres, définition, naturel, image sonore...
Du point de vue objectif, plusieurs mesures peuvent être réalisées : distorsion harmonique, spectre de distorsion, distorsion d'intermodulation, rapport signal/bruit, réponse en fréquence, réponse impulsionnelle...
Le nombre de facteurs qui interviennent est important à la fois coté subjectif et coté objectif.
Cette complexité fait souvent écrire "il n'existe aucune corrélation entre les mesures et l'écoute".
Le non-sens de ce "constat" est bien illustré par ce document de Bruel & Kjaer :