Que sont les textes narratifs ? Dans quels différents textes trouve-t-on des éléments narratifs ?
Ils sont évidemment présents dans la fiction mais aussi avec les formes narratives longues en presse écrite (le reportage). Dans d'autres domaines, les conseillers en communication du monde politique par exemple peuvent chercher à provoquer des émotions afin que nous adhérions à un candidat. Le « storytelling » de la communication d’entreprise ou en publicité montrent ainsi que l’art du récit trouve sa place également en dehors de la littérature.
Voici un exemple de storytelling en politique. Relevez dans le discours de Nicolas Sarkozy les différents récits qu'il présente à son auditoire.
À vous :
- Vous vous présentez à la Présidence de la République. Utilisez le storytelling pour marquer la proximité avec vos électeurs.
- Quelles fictions suivez-vous actuellement ou vous ont marquées ? Indiquez-en les personnages et leurs caractéristiques, les lieux, les types d'intrigue.
Le schéma narratif
Pour nous permettre d’aborder sommairement la narration, nous pouvons nous aider du schéma narratif de Paul Larivaille dans les années 70 qui nous propose cinq étapes constitutives d’une séquence narrative1. Celles-ci sont :
L’état ou l’équilibre initial (qui, quoi, où, quand ?) en lequel nous trouvons le contexte dans lequel l’histoire prend place.
Un élément déclencheur ou perturbateur qui transforme la situation initiale (qu’arrive-t-il à qui ?) : Tout à coup, soudain, c’est alors que…
Les actions induites par la motivation du protagoniste à retrouver l’état initial. Notre protagoniste est entraîné dans des péripéties ou aventures. On y trouve toutes les actions pour parvenir à une solution au problème déclenché.
Le dénouement qui est la conséquence de ces actions : le héros arrive (ou pas) à surmonter ses problèmes et arrive à…
La situation finale qui est la conclusion du récit.
À ses éléments, nous pouvons rajouter les concepts de motivation explicite ou implicite du protagoniste, les forces antagonistes qui font obstacle à nos actions, le fossé narratif qui est « l’espace entre l’attente et le résultat », les complications progressives formant une courbe dramatique menant à son paroxysme de tension narrative, le climax, en lequel notre personnage principal pourra se trouver face à un dilemme.2
Tout ceci constituera une trame narrative qui pourra être constituée de diverses séquences descriptives, explicatives, argumentatives, de dialogues…
Activités :
- Retrouvez ce schéma dans un court-métrage en partant du point de vue du ou des personnages principaux.
- Comment démarre ce court-métrage ? Quel autre schéma narratif pourrait-on développer ? (indiquez les deux premières étapes)
Le narrateur
Le récit se fait selon le point de vue d’un narrateur. Celui-ci peut être un des personnages racontant l’histoire à partir de sa propre expérience sous l’angle du « je », il s’agit là d’un narrateur intérieur de l’histoire. Elle peut aussi se faire à travers le regard d’un narrateur extérieur aligné sur un seul personnage et décrivant ses actes et pensées à la troisième personne. Un narrateur omniscient connaîtra tout des protagonistes de l’histoire. On pourra également rencontrer un narrateur extérieur ignorant, ne sachant des personnages que ce qu’ils disent et font et commentant ou non leurs actions.3
Prenez garde à la particularité en français de raconter au passé. La présentation du contexte et de souvenirs se fait à l’imparfait. Les actions se disent au passé composé ou au passé simple.
La narration pourra également alterner la manière de rapporter les paroles de manière directe sous forme de dialogues ou indirects. Le discours indirect impose certaines transformations syntaxiques – concordances des temps avec le verbe introducteur au passé, changement des indicateurs de personnes, temporels et de lieu.
Activités :
Un nouveau narrateur : Reprenez l'histoire du court métrage que vous avez vu et changez-en le point de vue, par exemple avec celui d'un autre personnage.
Les Story cubes : Sur chaque face d'un dé des "Rory's Story Cubes", nous trouvons un symbole pouvant servir de point de départ d'une histoires.
La présentation du jeu https://www.storycubes.com/comment-jouer/ (ou en vidéo) propose de se servir de 9 dés : 3 pour introduire l'histoire, 3 pour le développement et 3 pour la conclure.
Commencez par "Il était une fois" et continuez l'histoire avec les connecteurs : Puis, soudain, ensuite, heureusement, mais, après, enfin... en respectant le schéma narratif.
Nous pouvons utiliser les dés suivants : https://rpg.nathanhare.net/storygen/ ou
https://davebirss.com/storydice/
(également avec le site : https://view.genial.ly/5bba214002bce40c952422a2/interactive-content-story-cubes )
Une enquête policière : Résumez ou créez une histoire en respectant le schéma narratif. Par exemple, avec les éléments d'une enquête policière, racontez par qui et pourquoi un crime a été commis : https://st2phane.itch.io/premiere-enquete
Donnez un nom à votre commissaire lorsque la petite fenêtre pop-up s'ouvrira quand vous commencerez à naviguer dans le jeu. Lisez l'enquête (c'est une affaire différente à chaque nouveau jeu - vous pouvez relire une nouvelle histoire si vous trouvez que ce n'est pas logique) Puis imaginez qui est le criminel après avoir vu tous les indices.
Ensuite, vous allez écrire l'histoire de la victime avant le crime en respectant le schéma narratif : situation initiale (vous présentez la victime, les protagonistes...), un élément perturbateur, les actions, le dénouement (ce sera le crime), la situation finale (le commissaire finit l'histoire en arrêtant le coupable).
Vous pouvez varier l’angle de narration en changeant de narrateur.
Grammaire : Imparfait ou passé composé ?
Les règles : https://fr.syvum.com/cgi/online/serve.cgi/grammaire/verbe/passe_compose_imparfait.html
Des exercices : https://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-31926.php
1ADAM, Jean-Michel. 2011. The narrative sequence, history of a concept and research aera. Université de Lausanne : 2011, p.4.
2KAVIAN, Eva. 2011. Écrire et faire écrire – Tome 2. 50 auteurs belges vous font écrire. De Boeck, Bruxelles, 2011, pp.37-47.
3Ibid., pp.18-19.