L'atelier devient chapelle

Depuis quelques temps, je me rends compte que le travail dans mon atelier de sculpture, en plus de me passionner, me fait expérimenter la présence de Dieu.

Ce qui n'est pas surprenant, en somme, puisque Dieu est, selon la foi chrétienne qui est aussi ma foi, créateur. Lorsque moi-même, travaillant le bois, je transforme une bûche en objet symbolique, je suis en train de créer, je participe au grand travail de création universel, je suis en connivence avec notre Dieu créateur. Pas étonnant donc que je ressente sa présence.

En travaillant ainsi, en unité avec Dieu, je m'ouvre à son Esprit et cela donne des œuvres capables de "parler" de sa part à celles et ceux qui les verront, les toucheront (et seront touchés par elles, et peut-être par Lui). Par la même occasion, son Esprit parle à mon cœur et m'inspire, outre les gestes adéquats pour créer les œuvres, des projets d'attention envers des personnes, me rappelle des engagements quelque peu oubliés, me suggère des solutions inédites à des questions parfois préoccupantes.

Comme à bien d'autres, je pense, il m'arrive de me sentir seul, parfois même comme abandonné. Il m'arrive de tourner en rond autour de moi-même. Il ne m'est pas toujours possible de contacter le frère ou la sœur qui aura la disponibilité de m'accueillir, de m'écouter, d'être là pour moi. Dieu, lui, comme il nous est présenté, est toujours disponible. Il a promis sa présence tous les jours de notre vie (voir Évangile selon Matthieu 28, 20).

Que je sois en superforme ou que je sois dans le creux d'une vague, la pratique de la sculpture est, pour moi, une voie vers Lui, une porte d'entrée dans la prière. Et alors, mon atelier devient chapelle.

Quelle grâce de bénéficier de cette opportunité ! Comme la Providence de Dieu est généreuse à mon égard !

Jacques Renders, 11 juin 2002