version 2013
Utilisée en cours de SVT niveau 4e pendant plusieurs années... jusqu'à ce que l'interface devienne HS.
version 2025 n°1
(SVT niveau 6e - 5e - 4e - 3e)
SVT cycle 3 et cycle 4 :
Le premier modèle : le modèle de visualisation de la déformation élastique des plaques, concerne une faille décrochante. Il est ultra-simple à fabriqué et rend compte de nombreux phénomènes observés sur le terrain : une faille, deux plaques horizontales en contact sur leur épaisseur, les plaques se déforment et accumulent de l'énergie élastique. Quand les contraintes atteignent un certain seuil, les aspérités se plient (elles ne cassent pas, comme dans le second modèle), les plaques glissent le long du plan de friction et émettent un bruit (ondes mécaniques).
Ce modèle est si simple est si peu coûteux qu'il peut être distribué en grand nombre dans la classe. Ce modèle peut être équipé d'un capteur piézoélectrique et d'un micro.
Ici, ce n'est pas seulement le phénomène physique "frotter deux objets l'un contre l'autre fait du bruit", les formes, les propriétés et les relations sont prises en compte dans ce modèle (sinon, une vache normande qui se frotte contre un pommier ferait l'affaire).
La déformation des plaques modélise les déformations mesurées sur le terrain (voir le graphique velocity / distance from fault )
Plus d'exemples ici : http://eost.u-strasbg.fr/semipgs/pres_Vernant.pdf
version 2025 n°2
SVT cycle 4
Le second modèle possède en plus du premier : un capteur de pression qui mesure les contraintes exercées au niveau de la faille, ainsi qu'un capteur piézoélectrique. Un micro et une webcam seront ajoutés au modèle.
Ici, la rupture des aspérités est observable : les grains de la bande de ponçage sont broyées. Cette rupture entraîne un glissement et une chute de contraintes. Une partie de l'énergie élastique libérée l'est sous forme d'ondes mécaniques.
Les propriétés des roches :
→ Le fait qu'elles sont cassantes n'est pas une surprise pour les élèves.
→ Leur élasticité est beaucoup moins intuitive. Pour prouver l'élasticité des roches, voici une très courte vidéo (vous pouvez faire la même chose si vous avez une meuleuse) :
https://www.youtube.com/watch?v=Ifb_R2FQDgo
Comprendre les processus qui précèdent et qui se déroulent pendant le séisme grâce à des modèles plus réalistes que les modèles couramment utilisés en cours de SVT.
Un modèle analogique qui prétend expliquer, de façon simple et modeste, des processus qui mettent en jeu des objets qui ont des propriétés et des relations particulières, ne peut pas se limiter à une simple mise en évidence d'un processus physique trivial : "casser un objet fait du bruit". La rupture est un phénomène qui concerne des objets isolés ou des objets qui ont des relations extrêmement différentes de celles des objets naturels engagés dans un séisme tectonique.
Les formes, les propriétés et les relations sont trois aspects essentiels si on veut comprendre un processus naturel sans se limiter à la mise en évidence de processus physiques. Ces détails baissent le coût cognitif demandé aux élèves pour comprendre les phénomènes sismiques.
Du côté de la science qui se fait :
L'intérêt des modèles et de leurs enregistrements présentés ci-dessous a été salué, parfois avec enthousiasme, par plusieurs sismologues, dont des spécialistes des modèles analogiques. Ils ont souligné les qualités pédagogiques et l'aspect réaliste du modèle et des enregistrements obtenus.
Du côté de la science qui s'enseigne :
Les livres sont des sources d'informations très utiles :
Il existe quelques livres, écrits par des sismologues, qui expliquent clairement les processus qui mènent lentement au séismes. En voici deux, adressés à des publics différents :
Pascal Bernard (2009) in 29 notions clés pour savourer et faire savourer la science : Primaire et collège, Le Pommier
Pascal Bernard (2017) Pourquoi la Terre tremble, Belin, p 199-205.
Le premier est à destination du primaire et du collège et le chapitre écrit par Pascal Bernard est assez complet et accessible. En voici quelques extraits :
« À l’origine d’un séisme, il y a donc la rupture brutale des aspérités qui bloquent une faille préexistante, suivie immédiatement du glissement rapide des blocs de part et d’autre. [...] Les séismes tectoniques sont donc liés à la résistance des aspérités des surfaces des failles […] La sismicité des failles est donc plus une question de frottement sur une surface fragile que de rupture proprement dite […] » p 75
Le second beaucoup plus complet, est à destination d’un public motivé. Voici quelques extraits :
« L'idée des expérimentateurs est simple : les séismes ont surtout lieu sur des failles préexistantes et créent peu de fractures « fraîches » au sein de la roche. Le processus de rupture sismique, et les phénomènes qui le précèdent, doivent donc être liés à des problèmes de glissement et de frottement, et non pas à des problèmes de fracturation massive. »
« Les avantages de ce modèle de frottement sur le modèle de fracturation sont multiples. En effet, il semble plus facile - pour l'expérimentateur - et plus réaliste - pour le sismologue - de faire glisser une fracture préexistante que de fracturer un bloc intact. »
« À l'échelle de la croûte terrestre, on a montré que la zone de glissement potentiellement instable sur les failles était confinée à des profondeurs entre quelques kilomètres et une quinzaine de kilomètres de profondeur. Cette zone favorable au glissement instable est précisément celle des séismes. Plus profondes, les roches sont trop chaudes ; elles deviennent plastiques, et stabilisent le glissement. Au-dessus, près de la surface terrestre, les roches ne sont pas assez comprimées ; le frottement y est donc réduit, et les failles glissent lentement, relaxant les contraintes. » p 202-205