Nicole était heureuse. Heureuse d’avoir fait tous les achats nécessaires avant Noël, et heureuse de vivre dans un monde où des fêtes comme Noël existent. Les enfants étaient encore à l’école, son mari au travail, elle avait donc encore une bonne heure devant elle, une heure de liberté, de bonheur et.... de solitude. Nicole s’arrêta à cette idée. La solitude... Elle serait seule chez elle pendant au moins trois quarts d’heure, voire 50 ou 55 minutes...
Mais là n’est pas l’intérêt de notre histoire. En effet, il faut faire intervenir la conservation des aliments. Mais comment faire ? Ici, c’est Nicole elle-même qui nous apportera la réponse.
Finalement, effrayée par les pensées aussi affreuses qu’inattendues qui lui étaient venues, elle décida de faire un tour au marché avant de rentrer à la maison. Elle s’arrêta comme à son habitude devant un somptueux étalage de fruits et ne put s’empêcher d’acheter quelques mandarines, pommes ou encore quelques bananes.
Nous ne le savons pas exactement, car nous sommes trop préoccupés à nous demander comment elle pourrait bien introduire la notion de conservation à cet endroit. Mais ne vous inquiétez pas, la voilà qui s’en charge :
- Est-ce que je pourrai encore les manger à la fin de la semaine ?
Pour éviter toute ambiguïté, nous n’avons pas précisé la date, car la durée de conservation dépend du fruit concerné, fruit dont nous n’avons pas précisé la nature car nous n’étions pas attentifs au moment où elle l’a acheté....
- Bien sûr, Madame, répondit le vendeur, qui souhaitait évidemment faire du profit en induisant sa cliente en confiance. Sauf naturellement si vous les mettez au four auparavant... Rire complaisant. Une autre technique pour vendre ses produits : l’humour.
Quatre jours plus tard (le 23 décembre). Appartement de Jean et Nicole.
- Chéri ! Va chercher quelques mandarines pour le goûter, s’il te plaît ! Un grand merci encore à Jean, qui nous révèle à cet instant la nature des fruits achetés par Nicole.
Après quelques secondes (admettons que Jean ait été à proximité de la corbeille de fruits), Jean répondit :
- Nicole, viens voir ! Je crois qu’on ne pourra plus les manger.
En tant que lecteur averti, vous doutez déjà de la fraîcheur des fruits, contrairement à Nicole, qui d’après nous se souvient encore des paroles de l’épicier. (Remarquez, si elle s’en souvient, elle s’en souvient forcément “encore”, car elle finira bien par les oublier...Mais revenons à nos mandarines).
- Qu’est-ce qui se passe ?
- Les mandarines ont moisi ! Et regarde les bananes à côté, elles n’ont plus grand chose de jaune !
Devons-nous faire dire à Nicole qu’il s’agit d’un brunissement enzymatique ? Certainement pas, et nous vous en avons maintenant déjà informé...
- Impossible. J’ai demandé au vendeur, il m’a dit que je pourrais encore les manger aujourd’hui...
Ici se termine la première partie de notre histoire. Nous vous proposons trois suites (et fins) différentes. Pour y accéder, cliquez sur les liens ci-dessous.