Une opinion répandue veut que la date du 25 décembre pour Noël ait résulté de la supplantation, sous Constantin, de la fête romaine du Sol Invictus au solstice d’hiver fin décembre, par le Christianisme. Une autre théorie y voit la christianisation des Saturnales romaines. Ces théories ont été récemment remises en question par la découverte du calendrier de Qumrân ("La Terre Sainte", novembre-décembre 1999).
Voici de quoi il s’agit.
Les prêtres auxquels incombait le service du Temple de Jérusalem étaient répartis en vingt-quatre classes sacerdotales (1 Chr. 24.1-28) et chaque classe assurait son service deux fois par an, pour la durée d’une
semaine chaque fois.
Zacharie, le père de Jean le Baptiste, était de la classe d’Abia (Lc 1.5) et, dans le récit de Saint Luc, il est précisé que l’ange lui apparut pendant qu’il était de service.
Or, un fragment de Qumrân fournit des précisions très intéressantes : dans 4Q 320-330, on trouve le calendrier des services du Temple, qui spécifie, pour chaque semaine de l’année, la classe sacerdotale qui doit assurer le service. C’est ainsi que l’on apprend que la classe d’Abia prenait son service, dans la première année du cycle de six ans :
le troisième mois de l’année (Siwan), dans la semaine du 8 au 14;
le huitième mois de l’année (Heshwan), dans la semaine du 24 au 30.
Or, cette dernière date tombe à la fin de septembre et il n’y a donc pas lieu d’être surpris d’apprendre que le calendrie byzantin fête la conception de Jean-Baptiste le 23 septembre ; il serait donc né neuf mois plus tard, ce qui nous amène vers le 24 juin, qui est précisément la Saint Jean.
Enfin, il est précisé dans Lc 1.26 que l’Annonciation a eu lieu six mois après la conception de Saint Jean; en d’autres termes, la conception de Jésus a eu lieu six mois après celle de Saint Jean ; il est donc né six mois après celui-ci ; or, six mois après le 24 juin nous amène vers le 25 décembre.