Auteur : Trotmany
Première publication : 18 Février 2015
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Voici une compilation de citations qui énoncent et développent le "flux et reflux" dans une perspective métaphysique. De manière générale, tous ces auteurs font référence aux doctrines développées par les Stoïciens.
Le Kybalion (1908) dans son chapitre dédié au Principe de Rythme, affirme que "dans tout se manifeste un mouvement mesuré, un mouvement d'allée et venue, un flux et un reflux, un balancement en avant et en arrière, un mouvement semblable à celui d'un pendule, un phénomène comparable à celui de la marée entre les deux pôles qui existent sur les plans physique, mental et spirituel." Ce mouvement est définit comme cyclique et procède d'une succession d'expansions et de régressions conformément à la Loi qui unifie l'univers.
Mathurin Eyquem écrit dans Le pilote de l'onde vive (1678) que Dieu, comme Cause Première, a établi l'ordre du Mouvement céleste. "Le premier mouvement ne convient pas seulement à la Mer, mais à toute la nature ; comme étant ce mouvement par lequel les composés se forment, et prennent leur être. [...] (Ce mouvement) procède proprement du feu élémentaire, qui s’insinue et se produit au centre des matières, les digère, les corrompt, les unit, et les fait végéter. [...](Ce feu) est établi dans son centre, comme la chaleur au cœur de l’animal, se répand dans tout le composé, l’anime et le fait agir.
Pierre-Jean Fabre, alchimiste et médecin de Castelnaudary, estime dans son Palladium Spagyricum (1638) que les mouvements de flux et de reflux de la mer sont l'une des multiples manifestations de l'Esprit Universel ou Esprit du Monde. Cet Esprit est le vecteur qui met en oeuvre le mouvement. Il circule à travers l'Univers et donne vie et cohésion à toute chose. Pierre-Jean Fabre affirme que l'arcanum arcanorum totius mundi, la pierre des Philosophes, n'est rien d'autre que la fixation de l'Esprit Universel, joint à l'humidité radicale.
Solin (env. IVe) dans son Polyhistor chapitre XXIV rapporte que "les physiciens disent que le monde est comme un animal composé des éléments de tous le corps, et mis en mouvement par un esprit qui le gouverne. Cet esprit se diffusent à travers tous ses membres, produisant ainsi la force de la matière éternelle."
Virgile dans l'Enéide - Livre VI énonce que "le ciel, et la terre, et les plaines liquides, et le flambeau lumineux des nuits, et l’astre étincelant du jour, recèlent un feu divin qui leur sert d’aliment. Répandue dans les veines du monde, une âme universelle imprime le mouvement à l’univers, et se mêle à ce grand corps. C’est par elle que respirent l’homme et les animaux, le peuple ailé qui fend les nues, et les monstres qui nagent dans le gouffre des mers. La flamme qui les anime vit sans jamais s’éteindre ; rien n’en dément la céleste origine, tant qu’un limon grossier n’en corrompt pas l’essence, qu’elle ne languit point enfermée dans des organes terrestres et des membres mortels."
Ciceron dans De Natura Deorum - Livre II, chapitre 7 affirme que "l'accord de l'univers qui communie dans un même sentiment, dans un même souffle, dans une même continuité entre toutes ses parties" ne peut être sans qu'il y ait une âme divine qui se communique à toutes ses parties. Ainsi "le flux et reflux de la mer qui suivent toujours exactement le cours de la lune" sont-ils des manifestations de cette harmonie d'ensemble.