Bonjour, je m’appelle Delphine Roland et je suis professeure de sciences économiques à Champion.
J’ai eu l’occasion d’observer les cours dans des établissements scolaires en Finlande et au Danemark. J’ai pu constater que les systèmes scolaires nordiques fonctionnent de manière assez différente du nôtre. Par exemple, l’apparence vestimentaire des élèves n’est pas une préoccupation donc ils assistent aux cours dans des tenues très décontractées, comme des joggings, ce qui serait inconcevable chez nous, où un code vestimentaire est imposé par le règlement.
Les élèves bénéficient également de beaucoup plus de liberté. Ils peuvent entrer et sortir des classes quand ils le souhaitent. J’ai aussi remarqué que tout se fait de manière numérique. Le papier n’est quasiment plus utilisé. À Champion, nous avons également recours au numérique, mais son usage dépend du bon vouloir de chaque enseignant, ce qui fait que le papier reste encore très présent.
D’ailleurs, plusieurs enseignants de mathématiques danois et finlandais m’ont confié que cette transition vers le tout-numérique représente un défi, notamment pour retranscrire les graphiques ou utiliser le langage mathématique avec précision. Cela demande beaucoup de temps et une certaine maîtrise des outils, ce qui peut être chronophage.
Ce qui m’a particulièrement marquée, c’est que malgré cette grande liberté, les élèves font preuve de rigueur et de responsabilité. En Belgique, malgré un cadre beaucoup plus strict, les élèves ne sont pas nécessairement plus disciplinés. Cela m’a amenée à m’interroger sur l’impact réel des règles strictes sur l’autonomie des élèves.
En échangeant avec des enseignants sur place, j’ai aussi découvert une particularité au niveau de leur organisation professionnelle. Leur emploi du temps varie énormément d’une semaine à l’autre. Certains peuvent prester 40 heures une semaine et seulement 10 heures la suivante, ce qui complique la planification de leurs activités personnelles.
La relation entre professeurs et élèves est également très différente. Il n’y a pas le même rapport hiérarchique qu’en Belgique : les élèves tutoient les enseignants et ne demandent pas systématiquement l’autorisation pour faire quoi que ce soit. Ce manque de cadre peut être déroutant pour un enseignant belge, peu habitué à ce type de fonctionnement.
Enfin, j’ai eu l’occasion d’échanger avec un enseignant sur la gestion des conflits, un aspect central de notre métier. J’ai découvert que dans ces pays, la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle est très marquée. En fait, les problèmes personnels des élèves ne relèvent pas du rôle de l’enseignant. Chez nous, au contraire, une cellule psychologique peut être mise en place pour accompagner les élèves en difficulté, selon la gravité de la situation.
Hello, my name is Delphine Roland and I am an economics teacher at Champion.
I had the opportunity to observe classes in schools in Finland and Denmark. I noticed that the Nordic school systems operate quite differently from ours. For instance, students' appearance is not a concern at all—so they attend classes in very casual clothing, like sweatpants, which would be impossible in our schools, where a dress code is enforced by the school regulations.
Students also enjoy much more freedom. They can enter and leave the classroom whenever they want. I also observed that everything is fully digital. Paper is almost no longer used. At Champion, we also use digital tools, but it’s left to the discretion of each teacher, so paper is still widely present.
Moreover, several math teachers in Denmark and Finland told me that the shift to fully digital learning poses its own challenges, especially when it comes to presenting graphs or using mathematical language accurately. It requires time and familiarity with the tools, which can be quite time-consuming.
What struck me the most is that despite this great freedom, students remain disciplined and responsible. In Belgium, even with a much stricter framework, students aren’t necessarily more disciplined. It really made me reflect on the actual impact of rigid rules on students' autonomy.
While speaking with teachers there, I also learned about a unique aspect of their professional organization. Their schedules can vary drastically from one week to another. Some may work 40 hours one week and only 10 the next, making it difficult to plan personal activities since their timetable isn’t fixed.
The student-teacher relationship is also very different. There is no real hierarchical structure like we have in Belgium. Therefore, students address teachers informally and don’t necessarily ask for permission before doing something. This lack of structure can be quite disorienting for a Belgian teacher who isn’t used to it.
Lastly, I had a conversation with a teacher about conflict resolution, which is a crucial aspect of our job. I discovered that in these countries, there is a clear boundary between professional and personal life. Teachers do not get involved in students’ personal issues. In contrast, in Belgium, depending on the severity of the situation, a psychological support unit can be set up to help students in difficulty.