Bien que les enquêtes soient terminées, Certaines expériences continuent. Le site sera donc régulièrement mis à jour.
Nom de l'équipe : les Pluvio-Culteurs
Titre du projet : sous les eaux : l'agriculture en danger !
Question de recherche : comment les fortes pluies affectent-elles les récoltes des agriculteurs belges ?
Faits saillants de l'enquête :
L'enquête a mis en évidence plusieurs impacts négatifs potentiels des fortes pluies sur les récoltes et les terres agricoles :
Érosion des sols, emportant la couche arable et diminuant la fertilité.
Inondations des cultures, pouvant entraîner la perte totale des récoltes. Le 12 mai 2024, des orages locaux ont généré d'importants cumuls de précipitations, menant à des inondations dans des zones agricoles entre Gembloux et Ottignies-Louvain-la-Neuve en Brabant Wallon. Le contexte local très agricole et les cultures n'ayant pas encore poussé ont aggravé le ruissellement.
Lessivage des engrais, entraînant une pollution des cours d'eau et une réduction de l'efficacité des fertilisants.
Les données météorologiques présentées sur le site de l’institut royal de météorologie (IRM) indiquent qu'un été très humide et des précipitations supérieures à la moyenne en 2024 ont affecté les récoltes en Belgique. Les agriculteurs sont confrontés à des récoltes peu fructueuses. Selon la conseillère environnement à la Fédération wallonne de l’agriculture, toutes les cultures agricoles ont été touchées, avec des pertes de rendement prévues de 40 % pour les céréales et de 30 % pour les pommes de terre, et une baisse moyenne de 30 % pour les fruits. Cette situation va entraîner une hausse prévisible de certains prix. L'humidité surabondante a également favorisé la prolifération de limaces, d'insectes ravageurs et de champignons. Un agriculteur bio de Grez-Doiceau, déplorait un printemps 2024 très pluvieux qui avait retardé les plantations. Les orages répétés sur un périmètre restreint ont mené à des inondations importantes, des coulées de boue comme observé le 12 mai 2024 à Walhain et Ernage et ont eu pour conséquence et une perte de rendement au niveau des cultures, un coût de nettoyage et restauration des voiries et des rues considérables ainsi qu’un impact psychologique auprès des habitants concernés.
Principaux résultats :
L'expérience visait à évaluer comment la végétation et l'humidité du sol influencent l'infiltration de l'eau et le ruissellement. Deux situations ont été comparées : un sol sec et dénudé, et un sol humide et végétalisé.
Dans la première situation, un sol desséché pendant cinq semaines dans une serre a été arrosé avec cinq litres d'eau. Les observations se sont concentrées sur la vitesse d'infiltration de l'eau et la présence de ruissellement. L'eau a mis un temps considérable à pénétrer dans le sol sec, et un ruissellement important a été constaté, entraînant de la terre. Dans une zone de rétention d'eau, l'eau a mis sept minutes à s'infiltrer complètement.
Dans la deuxième situation, un sol recouvert de végétation, déjà humide et couvert de rosée, a été arrosé avec la même quantité d'eau. Les mêmes observations ont été effectuées. Contrairement à la première situation, l'eau s'est infiltrée très rapidement dans le sol humide et végétalisé, et aucun ruissellement n'a été observé.
Les résultats de cette expérience suggèrent que la présence de végétation et l'humidité du sol favorisent une infiltration rapide de l'eau et limitent le ruissellement. La végétation, en particulier, semble jouer un rôle essentiel en retenant l'eau et en permettant son infiltration dans le sol.
Actions entreprises pour faire la différence :
Pour contrer le ruissellement et optimiser l'absorption de l'eau par le sol, des actions ciblées sont nécessaires, en s'appuyant sur les micro-cycles de l'eau et une réorganisation de l'espace agricole.
La gestion des micro-cycles de l'eau implique l'infiltration à la source, avec la création de zones dédiées près des points de chute de pluie (noues, jardins de pluie, puits perdus), l'utilisation de revêtements perméables pour les voiries et la végétalisation des toitures. Le ralentissement des écoulements passe par une gestion macro de l'ensemble des bassins versant en l'aménagement de zones de rétention, l'installation de dispositifs de ralentissement dans les fossés et la restauration des zones humides naturelles.
Le dispositif envisagé inclut la végétalisation des berges avec des espèces adaptées, la création de bandes enherbées ou boisées pour filtrer les polluants et ralentir les écoulements, et la restauration des méandres et des zones inondables pour augmenter la capacité de rétention et de régulation des cours d'eau.
La réorganisation de l'espace agricole se traduit par l'adoption de l'agriculture de conservation des sols (non-labour, cultures de couverture, agroforesterie) et l'aménagement des parcelles avec des bandes enherbées, des fossés d'infiltration et des terrasses dans les zones en pente.
Des actions complémentaires sont indispensables : la sensibilisation et l'éducation des citoyens, des agriculteurs et des collectivités locales, ainsi que l'intégration de la gestion de l'eau dans la planification territoriale et la mise en place de réglementations pour limiter l'imperméabilisation des sols.