Théorie de la simulation : vivons-nous dans un monde fictif?

Ce n'est en aucun cas un concept récent ; la théorie de la simulation remonte aux philosophes antiques. Les soupçons sur l’infinité de l’univers et ses mystères ont toujours existé. Le premier philosophe notable à mentionner cette idée fut Platon, à l'époque de la Grèce antique.

Platon remarque que même avec nos vastes connaissances, les humains n'ont pas réellement observé tout ce que le monde avait à offrir. Nous serions limités par des choses indépendantes de notre volonté. Il révèle ses conclusions dans l'Allégorie de la caverne.

Dans cette parabole, les hommes passent toute leur vie enfermés dans une caverne sombre et ne voient que les ombres projetées sur le mur, devant eux. Ils ne quittent jamais la caverne et prennent ces ombres pour des êtres réels. Toute leur perception de la réalité est uniquement basée sur les informations qui leur sont données. Mais un jour, un prisonnier se libère de ses chaînes et lorsqu'il aperçoit le monde extérieur, il se rend compte que ce qu'il a vu dans la grotte, ce qu'il a perçu comme étant réel, n'était que des ombres.

Cette histoire fait allusion à quelque chose de sinistre et d'étrange. Elle nous amène à penser que nous devrions douter de notre propre perception du monde et cela nous conduit à la théorie de la simulation qui dit que notre monde ne serait pas tel que nous le percevons, mais plutôt un programme complexe géré par un ordinateur. Une simulation si convaincante que personne ne pourrait la différencier du monde extérieur.

De nombreuses représentations de la théorie de la simulation existent, le plus souvent vues à la télévision et dans des films. La culture pop nous servira ainsi de support pour aborder quelques unes de ses hypothèses.

Nous commençons par un épisode de Black Mirror ; "San Juanipero" est la simulation d’un monde dans lequel des personnes âgées peuvent se réunir dans leur corps d’avant, à nouveau jeune. C'est un dispositif agréable qui donne une vision positive de la simulation. Cela semble être une excellente idée, de pouvoir se brancher à une machine et d’être transporté où nous le voulons. Nous en voyons déjà l'utilisation aujourd'hui, comme par exemple dans les jeux de réalité virtuelle.

Mais il y a aussi les versions dans lesquelles ces simulations ne sont pas réjouissantes et sont subies, comme dans le film The Truman Show. Le personnage principal vit dans une ville idyllique où tout le monde le connaît, l’apprécie, mais ce qu'il ne sait pas, c’est que les autres sont des acteurs et que la totalité de son univers fait partie d'une émission de télévision innovante dont il est la star. Depuis sa naissance, toute sa vie est fausse, simulée, et Truman est la seule personne à l’ignorer.

Le personnage principal de The Matrix, Neo, passe lui aussi toute sa vie dans une simulation sans s'en rendre compte. Comme pour l'allégorie de la caverne, ce faux monde et ses habitants sont quasiment impossibles à distinguer du réel. Selon la théorie de la simulation, les expériences fictives présentées dans The Matrix et The Truman Show pourraient être similaires aux nôtres ; si nous étions dans un programme, nous serions alors ceux qui sont encore enchaînés aux murs des grottes, tout comme Neo avant qu’il n’ingère la pilule rouge. Nous pourrions être entourés d'autres consciences, piégés dans une simulation, ou nous pourrions être seuls, entourés d'avatars informatiques. Dans tous ces films, il y a toujours une raison à l’utilisation d’un univers simulé. Par exemple, dans The Matrix, les humains sont prisonniers et exploités en tant que source d'énergie, alors qu’ils en sont parfaitement inconscients au sein de leur réalité simulée. Si nous considérions que nous vivions dans une simulation informatique, cela nous conduirait à la sombre pensée que quelqu'un nous contrôle, sans avoir une idée de qui cela pourrait être.

La théorie de la simulation est une théorie selon laquelle le monde dans lequel nous vivons serait un programme qui s'exécuterait à l'intérieur d'un super ordinateur. L'idée existe depuis des décennies, mais la question est de savoir pourquoi l'entité qui nous contrôle veut nous contrôler.

Si la simulation était comme la théorie de Matrix, elle pourrait être le résultat d'une bataille perdue entre l'humanité et l'intelligence artificielle, où l'intelligence artificielle aurait gagné et réalisé qu'elle avait besoin des humains pour créer une source énergétique. Dans ce scénario, la simulation ferait partie d'une source d'énergie et nous évoluerions à l'intérieur en agissant comme des batteries, maintenus enchaînés. l'intelligence artificielle nous aurait plongés dans la simulation. Ce serait le moyen idéal pour nous apaiser, pour que tout semble normal, même si le monde réel s'était transformé en paysage apocalyptique.

D'autre part, certains pensent que la simulation serait destinée à être utilisée comme un jeu vidéo, un peu comme une version avancée du jeu vidéo populaire Les Sims. Nous serions alors le divertissement de certains êtres supérieurs. Dans ce scénario, nous ne pourrions pas nous déconnecter de la simulation, mais à la place, nous ferions partie du code du programme conçu pour agir comme des personnages dans un monde entièrement créé. Si la simulation se terminait, cela serait aussi notre cas. Ce ne serait pas si fou ; certains des jeux vidéo parmi les plus complexes de notre époque, comme Grand Theft Auto 5, créent non seulement des environnements complets et détaillés, mais sont également peuplés de civilisations entières, de personnages d'arrière-plan.

Cependant, la simulation pourrait être utilisée pour bien plus qu’un simple divertissement. Le programme pourrait être utilisé par nos descendants dans un but scientifique, comme un moyen de résoudre certains de leurs problèmes. Après tout, nous utilisons déjà des modèles de prédiction avancés et des prévisions pour connaître la météorologie. Les futurs humains ou même les extraterrestres pourraient adopter ce concept et le suivre. S'ils peuvent exécuter un nombre infini de simulations, ils pourraient être en mesure de déterminer le meilleur plan d'action pour leur avenir.

Ainsi, si nous étions dans une simulation, notre perception du temps pourrait être complètement différente ; ce qui pourrait être perçu comme une année pour nous ne pourrait être qu'une nanoseconde pour un supercalculateur exécutant la simulation. Cela signifierait qu'il ne serait pas inconcevable qu'il y ait des milliers de simulations différentes où dans chacune d'elles de légères variables seraient ajoutées. Par exemple, peut-être qu'un petit changement dans la réduction des émissions de carbone entre les différentes simulations pourrait générer une solution viable pour le changement climatique.