En janvier 1877 Claude Monet s'installe à Paris près de la gare saint Lazare.Il peint par la suite une série de 12 toiles de différents points de vue représentant différents endroits de la gare.Il s'agit de sa première série focalisée sur un thème unique, un thème urbain, une gare.

Le tableau représente l'activité fourmillante de la gare saint Lazare. La perspective est légèrement en plongé, on a une vue frontale du lieu. Celle-ci part de la verrière triangulaire pour se libérer au loin dans l'espace infini du ciel chargé de vapeur. Les lignes obliques de la verrière se rejoignent en un point bas central, à l’endroit où figure la locomotive. Ce réseau de ligne donne de la profondeur au tableau.

Au premier plan, les rails qui semblent venir vers nous nous invitent au voyage. Ils se croisent, sont parallèles et perpendiculaires aux armatures d'acier du plafond et et de la verrière. Au second plan, figure un train, qui entre en gare avec à sa droite un wagon à l'arrêt qui contraste avec l'agitation qui l’entoure. Au loin, un autre train part vers le pont de l'Europe qui enjambe les voies ferrées. On peut distinguer des gens sur le quai.

La vapeur dissimule une bonne partie de tableau et plus particulièrement l'arrière plan. En effet, il est difficile de voir les immeubles haussmanniens qui représentent une partie de la ville de Paris. Une partie de la foule présente sur le quais est cachée par la fumée, on distingue de vagues silhouettes . De plus, les couleurs sont très claires à l'arrière plan ce qui accentue l'effet de brouillage produit par la vapeur et donne de la profondeur au tableau. En revanche, les couleurs au premier plan sont plutôt sombres.

Révolution industrielle et impressionnisme

Symbole de la révolution industrielle naissante, le chemin de fer se développe en France à partir des années 1820. Rapidement, les voies ferrées fleurissent dans Paris. Elles inspirent les artistes désireux de peindre des sujets plus modernes. Ainsi, Claude Monet, peintre impressionniste, s'intéresse aux sujets urbains.

L'impressionnisme, dont Monet est un des chefs de file, est animé par la volonté de traduire des impressions, des émotions. Pour ce faire, il peint «sur le motif», c'est-à-dire qu'il peint en dehors de son atelier, méthode encore une fois propre au mouvement impressionniste.

Mais ce n'est pas uniquement parce qu'il est impressionniste que Monet a peint la gare Saint-Lazare. C'est surtout parce que le thème urbain est très en vogue à l'époque. En effet, le progrès fascine la population et les artistes. Monet, lui, cherche à diversifier son inspiration en peignant le paysage urbain et veut être considéré comme un peintre de la vie moderne à l'instar de Manet ou Degas. Il souhaite être précurseur en terme de modernité.

C'est l'édifice phare de l'industrialisation avec l'un des emblèmes d'une société industrielle en plein essor, l'architecture de verre et de métal.

Les œuvres des élèves: