• Gobert T. (2024), « Articulations entre médias visuels et sonores par des étudiants en réalisation documentaire et cinéjournalisme », Images in situ : entendre l’image, Perpignan, Dir. Claire Bardelmann, Cécile Jubier-Galinier, Presses Universitaires de Perpignan, coll. Images in situ n°3, pp. 117-132. https://hal.science/hal-05133346  

• Gobert T. (2021), « Retour sur cinq ans de pédagogie liée à l’utilisation des médias sonores en montage documentaire et cinéjournalisme », Entendre l’image & VISA, Perpignan, Dir. Jay-Robert G., Gobert T., Bardelmann C., 18 septembre 2021, https://www.univ-perp.fr/fr/actualite-recherche/colloque-%C2%AB-entendre-limage-%C2%BB. 

"Il semble, notamment, que se manifestent des biais d’optimisme tels que des « illusions de contrôle »  et d’institutionnalisation de soi déjà présentes sur les réseaux socionumériques. Accorder le son avec les images pourrait être un signe de professionnalisation chez les apprenants qui passent « d’activités de nature médiatique »  avec des sites de hubbing social tels que TikTok à des productions documentarisées médiatisables".

"La publication, dans ce contexte, agit comme une manifestation de propriété de la page où s’exerce une « institutionnalisation de soi » . L’institutionnalisation de soi est le mécanisme psychique qui conduit à entretenir une identité intentionnelle en ligne. « La personne se comporterait, en effet, comme le représentant ou le communicant d’une institution, à ceci près qu’il s’agit d’elle-même, soucieuse de sa notoriété dans un hub relationnel élargi » . Dans la mesure où le contrôle qu’exerce le sujet sur sa notoriété est relativement limité mais qu’il estime en grande partie maîtriser la situation, l’illusion de contrôle se décline en une illusion d’institutionnalisation de soi qui se traduit par un activisme régulier".

Les hubs sociaux en ligne constituent, à n’en pas douter, un corpus bien documenté des usages décrits au plus près par les sujets eux-mêmes. Le surtitrage des actes de la vie personnelle participe de l’institutionnalisation de soi, qui elle-même est un facteur de succès sur ces canaux de communication particuliers conçus pour héberger du storytelling et dont les finalités et les pratiques sont identifiées et acceptés par les utilisateurs.

"Bien que d’autres types de formation et d’autoformation existent, l’une des vocations des parcours diplômants, en apportant des connaissances en sus des compétences dans le cadre pédagogique, est d’engendrer cette prise de conscience. À son tour, elle favorise la transition entre les comportements d’individus média agissant sous l’emprise d’illusions d’institutionnalisation de soi vers une autonomie de conception, d’adaptation et de réalisation. Nous avons ainsi observé que l’importance du son était révélée à une majorité d’apprenants pendant l’année universitaire alors qu’il constitue un gage de professionnalisme".

"Nous avons établi au fil des ans un schéma qui met en relation les compétences requises à différents stades, du débutant en recherche d’institutionnalisation de soi sur les réseaux sociaux à l’expert qui produit professionnellement ou s’adonne à un hobby de manière éclairée". 

"Les évaluations des travaux des apprenants, les traces numériques et leurs dépôts sur les sites de réseautage distinguent deux sphères d’activité encadrant une aire intermédiaire où se noue un continuum entre quête d’institution de soi et institutionnalisation professionnalisante"

Lien : https://hal.science/hal-05133346 

• Gobert T., Lavail-Ravetllat I. (2021), « Activités personnelles de nature médiatique et citoyenneté : un enjeu pour l’éducation aux médias », L'éducation aux médias tout au long de la vie : de nouveaux enjeux pédagogiques à l’accompagnement du citoyen, Dir. Bonfils P., Dumas P., Rémond E., Stassin B., Vovou I., Toulon, AIT : https://www.ticemed.eu/wp-content/uploads/2021/04/Actes-Proceedings_Ticemed12_v210429.pdf

"Explicitation du processus d’institutionnalisation de soi dans les référentiels d’éducation aux médias tout au long de la vie :"

"Il est en effet nécessaire que le sujet ait suffisamment confiance en lui-même et dans la pérennité de l’environnement numérique pour actualiser ses conduites. Les illusions de compé- tence (Kahneman, 2011) permettent de produire des contenus sans pour autant maîtriser les règles et les savoir-faire ; les illusions de contrôle (Langer, 1975) favorisent la gestion du stress en reportant dans le temps, sur un groupe ou un dispositif les éléments indispensables sur lesquels le sujet n’a pas de prise. Avec le numérique, ces illusions, connues comme des biais d’optimisme, s’additionnent et favorisent l’émergence d’une institutionnalisation de soi (Gobert, 2019). La personne met en œuvre des processus de communication et de médiation qui calquent, à son échelle, ceux d’une institution ou du représentant de l’une d’elles. L’individu est le référent de son image en ligne. Il la défendra éventuellement contre des agresseurs susceptibles d’usurper son identité, de dévoiler ses coordonnées dans des espaces inadaptés, de montrer des comportements agonistes à son égard. L’éducation aux médias tout au long de la vie tient-elle compte de ces pratiques de médiation ? (p. 76)"

"Enfin, la présentation des résultats mettra en lumière la nécessité d’inclure, dans les référentiels d’éducation aux médias tout au long de la vie, les biais d’optimisme associés aux usages du numérique et un décryptage des processus d’institutionnalisation de soi. (p. 77)"

"Chacun fait à sa façon et « bricole » (Bastide, 1970 : 36) pour créer et entretenir son image en ligne. Cette manifestation de l’institutionnalisation de soi peut être vécue comme une adaptation aux in- jonctions du numérique, une « servitude volontaire » (La Boétie, 1548) du citoyen dans la société de l’information. Elle souligne l’actualité de la thèse de Simondon sur le « divorce entre la tech- nique et la culture » (Ferrarato, 2017 : 10), voire celui de la culture avec le politique par la technique. (p. 79)"

"Le sujet se présente et se représente dans la sphère de relations qui accède à sa page. Dépositaire de la gestion de son profil et de son identité en ligne, il adopte des comportements professionnels de community manager pour gérer sa page. Ces attitudes signent un phénomène d’institutionnalisation de soi (ibid. Gobert, 2020), car le sujet se comporte comme s’il était lui-même une institution ou en représentait une. Il adapte les règles de gestion de sa commu- nication en conséquence. Le mouvement est en grande partie centré vers soi au lieu d’être, comme dans le cadre traditionnel de la communication, dirigé vers l’autre. (p. 82)"

"Il semblerait que les référentiels d’éducation aux médias ne prennent pas suffisamment en compte les statuts des apprenants par rapport à la citoyenneté (mineurs, majeurs, etc.) ni les biais d’opti- misme, ni les processus d’institutionnalisation de soi. (p. 83)"

• Gobert T. (2012), « Présence instituée, présence distribuée, présence instituante », Les représentations et statut de l’enseignant à l’ère des TICE, Dir. Cynthia Eid, Philippe Dumas, Philippe Bonfils, Fady Fadel, Ed. De l’université Antonine, pp. 294-321.

• Gobert T. (2010), « Présence instituée, présence distribuée, présence instituante, le rôle central joué par l’individu en FOAD », International Journal of Information Sciences for Decision Making (ISDM) n° 39, art. n° 666, 4e trim 2010. 348-357. https://isdm.univ-tln.fr/PDF/isdm39/Article_Isdm_Ticemed09_Gobert%20ok.pdf. 

"Le « site social » Facebook exploite ce phénomène d’institutionnalisation personnelle. Inspiré des techniques de storytelling (Salmon, 2007), il favorise la mise en scène quotidienne de soi , dans un espace publiquement partagé sur la toile. Cette fonctionnalité récente place l’utilisateur au centre du dispositif et intéresse la personne pour ce qu’elle est, ce qu’elle fait et comment elle souhaite paraître, en balayant les sphères proxémiques (Hall, 1966) depuis l’espace professionnel jusqu’à la sphère privée. L’individu est lui-même l’objet de l’utilisation de l’outil et a toute latitude pour valoriser ce qu’il estime être valorisant de lui. Il est le référent de sa propre anamnèse et de sa production publique".