Magdeburg Blumenthal

Monument du 36ème Régiment de Fusiliers de Magdebourg.

Monument imposant en pierre de Jaumont, dans un espace fermé par une grille. Une pierre tombale est disposée sur le côté à droite en entrant. Des épicéas ont été plantés tout autour du monument, à l’intérieur de l’espace. En 2018, il en restait douze, fortement attaqués par des scolytes (1). Ils ont tous séché pendant l'été 2019 et vont sans doute être bientôt coupés. Deux frênes pleureurs ont été plantés de part et d’autre du monument.

Ce régiment, commandé par le général Blumenthal, fait partie de la IIème armée prussienne, sous les ordres du prince Frédéric-Charles. C'est le général Steinmetz qui est à la tête de la Ière armée.

18 août 1870: alors que la Ière armée est mise en place par Steinmetz entre Vaux et la Malmaison, la IIème armée s'étale de Vernéville jusqu'à Roncourt, créant ainsi une impressionnante ligne de front de 15 kilomètres. Près de 400 000 soldats se font face sur le plateau...

A 10 heures, les troupes de Montaudon occupent la lisière du bois des Genivaux et la ferme Chantrenne. Vers midi, le IXème corps sous les ordres de Mannstein, et dont fait partie le 36ème régiment, progresse vers Chantrenne. Les soldats français abandonnent Chantrenne pour se replier à la lisière du bois. Pendant ce temps là, plus au sud, Goeben lance une première attaque dans le bois des Genivaux, pour essayer de prendre la ferme de Saint Hubert. Steinmetz lancera ses troupes sans discontinuer dans la vallée de la Mance, occasionnant d'énormes pertes. Vers 15 heures près de Chantrenne, les troupes de Blumenthal s'opposent à celles de Nayral et Montaudon dans le but de progresser vers la ferme de Leipzig. Les combats dureront presque jusqu'à la nuit. C'est cet assaut prussien que commémore ce monument imposant.

Une ferme après les combats (ferme de Moscou)Dessin Dick de Lonlay (Histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871)

Voilà comment Dick de Lonlay décrit le combat ("Histoire anecdotique de la Guerre de 1870-1871") : Toute la journée, les efforts successifs et incessants de l’infanterie allemande, que dirige le général von Blumenthal en personne, viennent constamment se briser devant la ténacité indomptable des braves soldats du 81ème et du 95ème de ligne (Montaudon), qui, sans perdre un seul pouce de terrain, se tiennent inébranlables sur la lisière du bois des Génivaux et conservent la crête en arrière de la ferme de Chantrenne, position à laquelle l’ennemi attachait le plus grand prix, ainsi qu’ il ressort du livre de M. de Moltke. Les batteries du 11ème régiment, armées de pièces de 12, causent des pertes cruelles à l’infanterie du général von Blumenthal. A la nuit, le combat s’ arrête, l’ennemi épuisé se retire sur ce point vers Vernéville.

Commandant en chef des armées prussiennes, Helmuth von Moltke évoque ces évènements dans son livre "La guerre de 1870": A gauche, les bataillons disponibles vinrent occuper la saillie orientale du bois de la Cusse, à droite, ils s'emparèrent des fermes de l'Envie et de Chantrenne et pénétrèrent dans le bois des Genivaux. De cette façon, le front de combat de la 18ème division se trouva avoir une étendue de 4000 pas. Elle eut à subir des pertes fort graves par ce fait que les français, grâce à la longue portée de leur fusil Chassepot pouvaient se maintenir hors de la zone efficace du fusil à aiguilles des allemands; c'est l'artillerie en particulier qui perdit de la sorte beaucoup de monde.

(1): les scolytes sont de petits insectes de l'ordre des coléoptères. Un de ces scolytes, le typographe (Ips typographus) pond ses œufs dans l'écorce de l'épicéa, le plus souvent le long d'une galerie droite et verticale. La taille adulte de cette espèce est à peine de 4 ou 5 millimètres. Puis la larve, en creusant des galeries perpendiculaires et sinueuses sous l'écorce, se nourrit de l'assise cambiale, empêchant ainsi la sève de circuler et entraînant rapidement la mort de l'arbre.