Vendredi 06/06/25
Grand beau temps le lendemain du plantage. La nuit ayant porté conseil, nous décidons de profiter de ce créneau de beau temps (pas si fréquent dans ces montagnes) pour filer vers l'extrême sud-est du pays, tout près de la frontière chinoise, faire un petit trek dans la vallée de Bayankol, jusqu'au camp de base du Khan Tengri, sommet de 7000 m triple frontière du Kazakhstan, du Kirghizstan et de la Chine.
Un permis est donc requis et c'est Yaroslav qui me l'a fourni (coordonnées sur la page accueil). Il coûte environ 20 USD/pers. et son obtention peut prendre jusqu'à 3 semaines en haute saison : à anticiper donc...
En haute saison (juillet/août) il y a qq infrastructures sur ce camp de base : il semble possible de louer une tente (mais ni matelas ni duvet), peut-être aussi de louer un cheval pour parcourir la dizaine de km qui sépare la fin de la piste du camp. Il est aussi possible de faire la rando sur la journée (+300 m et 19 km A/R) Nous avons d'ailleurs croisé un unique randonneur qui faisait l'A/R sur la journée. Sinon personne...
Un certain Andrew (+7 705 449 4891) semble gérer le camp.
Voilà la fameuse pyramide du Khan Tengri (7010 m), plus haut sommet du Kazakhstan entouré de ses vassaux qui flirtent avec les 6000 m.
Nous passons le village de Zambyl, puis Qaratogan, et c'est seulement 16 km plus loin que nous arrivons au border post : notre permis est soigneusement examiné, puis on nous ouvre la barrière. Il nous reste 28 km jusqu'au pied de la mine abandonnée de Zharbulak, fin de la piste. Ensuite c'est à pied...
Le paysage est très vert, nous croisons quelques maisons assez coquettes, on se croirait presque en Suisse...
Soudain, on change radicalement d'échelle quand le Khan Tengri surgit au fond de la vallée. Wouah! La piste est déserte et on prend tout notre temps pour la savourer. Elle est bordée d'étranges "cactus" que nous ne reverrons nulle part ailleurs...
L'arrivée au bout de la piste est assez décevante : le coin est glauque, encombré des ruines déglinguées de la mine. En montant on a repéré de jolis coins de bivouac : demi-tour donc sur qq km et soirée crêpes sous l'orage!
Samedi 07/06/25
Grand beau temps au réveil!On replie la tente encore trempée car le soleil n'arrivera pas de sitôt au fond de cette vallée encaissée.
Nous refaisons les quelques km qui nous séparent du début du sentier. On cafouille un peu au début en suivant la rivière de trop près, ce qui nous vaut une bonne grimpette en hors sentier à travers saules et cactus avant de retomber sur le vrai sentier, ouf!
Ensuite ça va beaucoup mieux, la dénivelée est minime, mais nous sommes tout de même à 3000 m et il fait chaud!
J'arrive bien claquée au camp de base et profite d'inattendus lits de camp pas très douillets pour me reposer!
On réalise qu'il n'y a pas d'eau potable dans le coin : la rivière directement issue du glacier est très chargée en particules, imbuvable sauf à mourir de soif...
Le coin est un peu crade, une hideuse bâche en plastique vert abrite des toilettes sommaires, il y a ces lits de camps rouillés, qq vieilles godasses ici et là et même quelques bouteilles en plastique entassées dans un coin...en y regardant de plus près je réalise qu'elles sont pleines et même encore pas décapsulées! MERCI à ceux qui les ont laissées là! Nous allons donc pouvoir rester là pour la nuit, au lieu de rebrousser chemin sur plusieurs km jusqu'à trouver un ruisseau d'eau claire.
Finalement en explorant le coin plus en amont, nous allons trouver de l'eau de fonte d'un névé, non limoneuse, qui nous permettra de faire un brin de toilette sans entamer les réserves laissées sur place.
Pour une fois, pas d'orage ce soir! La vue sur ces sommets de presque 6000 m est impressionnante mais la pyramide du Khan Tengri est cachée derrière. En fait on ne la voit que de plus bas dans la vallée lors de la montée en voiture...
Notre trace : https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/retour-basecamp-khan-tengri-217108903
Dimanche 08/06/25
La nuit fut paisible, pas de vent, pas froid malgré le ciel dégagé. La descente est pure formalité par rapport à la montée (bin oui en suivant le bon sentier!)
Et nous prenons une bonne douche et terminons notre pâte à crêpes en arrivant à la voiture : du mauvais temps est annoncé...profitons-en tant qu'il fait bon!
Curieusement la barrière trouvée fermée mais non cadenassée à la montée juste après le pont sur la Bayankol est cette fois-ci vraiment fermée. Il faut s'adresser à la ferme juste à côté pour l'ouvrir. Pourquoi??
Les soldats du poste frontière nous ouvrent aussitôt sans autre formalité et nous quittons ainsi cette belle vallée.